FR3052148A1 - Procede et systeme pour modifier la quantite de mouvement de solides dans l'espace - Google Patents

Procede et systeme pour modifier la quantite de mouvement de solides dans l'espace Download PDF

Info

Publication number
FR3052148A1
FR3052148A1 FR1655218A FR1655218A FR3052148A1 FR 3052148 A1 FR3052148 A1 FR 3052148A1 FR 1655218 A FR1655218 A FR 1655218A FR 1655218 A FR1655218 A FR 1655218A FR 3052148 A1 FR3052148 A1 FR 3052148A1
Authority
FR
France
Prior art keywords
solid
intensity laser
laser pulse
low intensity
pulses
Prior art date
Legal status (The legal status is an assumption and is not a legal conclusion. Google has not performed a legal analysis and makes no representation as to the accuracy of the status listed.)
Granted
Application number
FR1655218A
Other languages
English (en)
Other versions
FR3052148B1 (fr
Inventor
Jean-Christophe Chanteloup
Gerard Mourou
Robin Marjoribanks
Current Assignee (The listed assignees may be inaccurate. Google has not performed a legal analysis and makes no representation or warranty as to the accuracy of the list.)
Ecole Polytechnique
Original Assignee
Ecole Polytechnique
Priority date (The priority date is an assumption and is not a legal conclusion. Google has not performed a legal analysis and makes no representation as to the accuracy of the date listed.)
Filing date
Publication date
Application filed by Ecole Polytechnique filed Critical Ecole Polytechnique
Priority to FR1655218A priority Critical patent/FR3052148B1/fr
Priority to PCT/EP2017/063729 priority patent/WO2017211840A1/fr
Publication of FR3052148A1 publication Critical patent/FR3052148A1/fr
Application granted granted Critical
Publication of FR3052148B1 publication Critical patent/FR3052148B1/fr
Active legal-status Critical Current
Anticipated expiration legal-status Critical

Links

Classifications

    • BPERFORMING OPERATIONS; TRANSPORTING
    • B64AIRCRAFT; AVIATION; COSMONAUTICS
    • B64GCOSMONAUTICS; VEHICLES OR EQUIPMENT THEREFOR
    • B64G1/00Cosmonautic vehicles
    • B64G1/22Parts of, or equipment specially adapted for fitting in or to, cosmonautic vehicles
    • B64G1/52Protection, safety or emergency devices; Survival aids
    • B64G1/56Protection against meteoroids or space debris
    • BPERFORMING OPERATIONS; TRANSPORTING
    • B64AIRCRAFT; AVIATION; COSMONAUTICS
    • B64GCOSMONAUTICS; VEHICLES OR EQUIPMENT THEREFOR
    • B64G1/00Cosmonautic vehicles
    • B64G1/22Parts of, or equipment specially adapted for fitting in or to, cosmonautic vehicles
    • B64G1/66Arrangements or adaptations of apparatus or instruments, not otherwise provided for
    • B64G1/68Arrangements or adaptations of apparatus or instruments, not otherwise provided for of meteoroid or space debris detectors

Landscapes

  • Engineering & Computer Science (AREA)
  • Remote Sensing (AREA)
  • Aviation & Aerospace Engineering (AREA)
  • Health & Medical Sciences (AREA)
  • Critical Care (AREA)
  • Emergency Medicine (AREA)
  • General Health & Medical Sciences (AREA)
  • Laser Beam Processing (AREA)

Abstract

L'invention porte sur un procédé de modification de la quantité de mouvement d'un solide (10) dans l'espace, plus particulièrement d'un débris (10), comprenant les étapes d'irradiation (26) dudit solide (10) par au moins une impulsion laser de haute intensité (52) pour provoquer l'ionisation d'une partie du solide (10) jusqu'à un état de plasma ; et d'irradiation (28) de ladite partie du solide (10) à l'état de plasma par un train (54) d'impulsions laser de faible intensité (56) pour provoquer l'échauffement de ladite partie du solide (10) et l'éjection (30) d'un éjecta (16) à partir dudit solide (10). L'invention porte en outre sur un système utilisable pour mettre en œuvre le procédé.

Description

PROCÉDÉ ET SYSTÈME POUR MODIFIER LA QUANTITÉ DE MOUVEMENT DE
SOLIDES DANS L’ESPACE
La présente invention porte sur un procédé et un système pour modifier la quantité de 5 mouvement de solides dans l’espace, et notamment de débris dans l’espace.
En plus de cinquante ans de vols spatiaux, plus de 30 000 t de satellites et de fusées ont été envoyées dans l’espace. On estime qu’il subsiste près de 3 0001 de débris spatiaux non opérationnels en orbite terrestre basse (de l’anglais « Low Earth Orbit » ou LEO) et ce sous diverses formes allant de fragments à des corps de fusées hors d’usage et des satellites de plusieurs tonnes parfaitement intacts. Des collisions avec ces débris peuvent mettre en jeu une vitesse d’impact de l’ordre de 10 km/s et occasionner ainsi des dégâts graves voire catastrophiques sur des satellites opérationnels tels que la Station Spatiale Internationale (de l’anglais « International Space Station » ou ISS).
La majorité des engins spatiaux, y compris la station ISS, peuvent tolérer des débris de moins de 1 cm grâce à un blindage adapté. Il est possible de réduire les risques liés aux objets de plus de 10 cm par des manœuvres anticollision à condition toutefois d’avoir déjà identifié ces débris et d’en avoir suivi la trajectoire.
Or la grande majorité des débris, notamment ceux dont la taille est inférieure à 10 cm, n’est pas connue ou répertoriée, si bien que ces projectiles hypervéloces posent un risque de plus en plus grand pour les engins spatiaux en nombre toujours croissant. Les débris de petite taille de l’ordre du cm constituent donc la principale menace d’impact avec les charges utiles opérationnelles et abandonnées.
La petite taille de ces projectiles et leur vitesse relative élevée font qu’il existe peu de solutions viables permettant de les éliminer avant qu’ils n’entrent en collision avec de plus gros satellites ou engins spatiaux.
Une solution est présentée dans l’article de T. Ebisuzaki, et coll., “Démonstration designs for the remediation of space débris from the International Space Station”, Acta Astronautica 112 (2015) 102-113, 13 Mars 2015. D’après cet article, une solution passe essentiellement par la détection, le suivi et la maîtrise par impulsions laser des débris de petite taille. La détection d’un débris s’effectue de manière passive au moyen d’une caméra à champ de vision super large. Le débris est ensuite suivi de manière active par un télescope à champ de vision étroit. La quantité de mouvement du débris est ensuite modifiée par ablation laser. En effet, la concentration d’un faisceau laser de forte intensité sur une petite surface du débris provoque l’éjection de matière sous forme de plasma d’ablation, à condition que l’intensité du laser soit supérieure au seuil d’ablation. Pour un dépôt d’énergie donné, l’impact de réaction obtenu est largement supérieur à celui de la pression de rayonnement du faisceau laser dans la mesure où la vitesse de la matière ablatée est largement inférieure à la vitesse de la lumière. Ce phénomène est illustré sur la figure 1. Un débris spatial 10 possède une vitesse v telle qu’il est en orbite autour de la Terre 12, ce débris spatial 10 présentant une taille inférieure à 10 cm. Une impulsion laser 14 est dirigée vers ce débris, l’intensité de ladite impulsion laser 14 suffisant à créer un éjecta 16 du débris 10, occasionnant une variation de vitesse Av opposée à la vitesse du débris 10. La quantité de mouvement du débris s’en trouve donc modifiée, provoquant une décélération du débris qui se traduit par un changement d’orbite et une rentrée dans l’atmosphère terrestre 18 où il pourra être détruit. En variante, le débris 10 se trouve ainsi dirigé vers la surface de la Terre 12.
On peut noter ici que ce procédé permet, en variante, d’accélérer un débris spatial de façon à en élargir l’orbite. L’invention a pour but d’améliorer le procédé et le système présentés dans cet article. L’invention vise plus particulièrement à optimiser, pour une énergie d’impulsion laser donnée, la masse de l’éjecta issu du débris.
Par ailleurs, l’article “3.5-GHz intra-burst répétition rate ultrafast Yb-doped fiber laser”, de C. KERSE, et coll., Optics Communications (2015), http://dx.doi.Org/10.1016/j.optcom.2015.12.064, présente un système amplificateur laser Yb tout-fibre avec une fréquence de récurrence intra-salve de 3,5 GHz. Le système est susceptible de produire des salves d’une durée de 15 ns minimum contenant environ 50 impulsions avec une énergie totale de 215 pJ à une fréquence de récurrence des salves de 1 kHz. Les impulsions individuelles sont comprimées à une échelle inférieure à la picoseconde. Ce système est capable d’exploiter l’élimination de matière au laser à refroidissement par ablation.
Selon un premier objet, la présente invention concerne un procédé de modification de la quantité de mouvement d’un solide dans l’espace, plus particulièrement d’un débris, comprenant les étapes suivantes : a) Irradiation dudit solide par au moins une impulsion laser de haute intensité pour provoquer fionisation d’une partie du solide jusqu’à un état de plasma ; et b) Irradiation de ladite partie du solide à l’état de plasma par un train d’impulsions laser de faible intensité pour provoquer réchauffement de ladite partie du solide et l’éjection d’un éjecta à partir dudit solide. L’invention vise par conséquent à maximiser la masse de l’éjecta avec une faible vitesse. En effet, comme la quantité de mouvement p = m.v, où m est la masse de l’éjecta et v sa vitesse, pour une quantité donnée d’énergie laser, la variation de quantité de mouvement maximale est produite par un éjecta de plus grande masse et de plus faible vitesse plutôt que par un éjecta de plus faible masse et de plus grande vitesse.
Selon des modes de réalisation préférés, le procédé selon l’invention présente une ou plusieurs caractéristiques ci-dessous, seules ou combinées : la fluence de ladite impulsion laser de haute intensité est supérieure à 10 fois la fluence desdites impulsions laser de faible intensité, de préférence à 100 fois la fluence desdites impulsions laser de faible intensité ; la durée de ladite impulsion laser de haute intensité est inférieure ou égale à 10 ps, de préférence inférieure ou égale à 1 ps ; à l’étape a), le solide est irradié par au moins deux impulsions laser de haute intensité ; chaque impulsion laser de faible intensité a une durée inférieure ou égale à 1 ns, de 10 préférence inférieure ou égale à 100 ps ; deux impulsions successives dudit train d’impulsions laser de faible intensité sont séparées d’un intervalle de temps plus long que 100 ps et/ou plus court que 10 ns, de préférence 1 ns, lequel train d’impulsions laser de faible intensité dure de préférence moins de 100 ns, et de préférence encore moins de 10 ns ; - le rapport de la fluence des impulsions laser de faible intensité sur la fluence de l’impulsion laser haute intensité est supérieur à 1/100, de préférence supérieur à 1/10 et/ou inférieur à 1, de préférence inférieur à 1/2 ; - le procédé comprend en outre une étape i) de détection d’un solide à irradier, laquelle étape i) se produit avant l’étape a) ; le procédé comprend en outre une étape ii) de suivi d’un solide à irradier, laquelle étape ii) se produit avant l’étape a) et après l’étape i), le cas échéant ; et ladite au moins une impulsion laser de haute intensité et/ou ledit train d’impulsions laser de faible intensité sont émis depuis l’espace.
Selon un autre aspect, l’invention porte sur un système de modification de la quantité de mouvement d’un solide dans l’espace, plus particulièrement d’un débris, comprenant un système laser, plus particulièrement un système laser ICAN, utilisable pour émettre au moins une impulsion laser de haute intensité pour provoquer l’ionisation d’une partie du solide jusqu’à un état de plasma puis un train d’impulsions laser de faible intensité pour provoquer réchauffement de ladite partie du solide et l’éjection d’un éjecta à partir dudit solide.
Selon des modes de réalisation préférés, le système selon l’invention présente une ou plusieurs caractéristiques ci-dessous, seules ou combinées : le système comprend en outre un moyen de détection destiné à détecter ledit solide ; et le système comprend en outre un moyen de suivi destiné à assurer le suivi dudit solide.
Le système pourra ainsi être adapté à mettre en œuvre le procédé tel que décrit plus haut dans l’une quelconque de ses variantes. L’invention porte également sur un satellite ou un engin spatial comprenant un système tel que décrit plus haut dans l’ensemble de ses variantes. D’autres caractéristiques et avantages de l’invention ressortiront plus clairement au vu de la description détaillée qui suit, en référence aux dessins annexés parmi lesquels : - la figure 1 présente sous forme schématique l’effet d’une ablation laser de matériau à partir d’un débris dans l’espace ; - la figure 2 est un ordinogramme d’un procédé de modification de la quantité de mouvement d’un solide dans l’espace ; - la figure 3 illustre les impulsions émises par un système laser mettant en œuvre le procédé 10 illustré par la figure 2 ; et - la figure 4 illustre sous forme schématique un satellite comprenant un système utilisable pour mettre en œuvre le procédé illustré par la figure 2.
Dans la suite, les éléments identiques ou ayant la même fonction que ceux de l’art antérieur sont désignés par les mêmes références. Ces éléments ne seront pas décrits plus en détail par souci 15 de concision de la description.
La fig. 2 illustre un procédé 20 de modification de la quantité de mouvement d’un solide dans l’espace, plus particulièrement d’un débris. Comme exposé plus haut, la modification de la quantité de mouvement d’un solide dans l’espace peut faire dévier le solide, notamment le diriger dans l’atmosphère 18. Le solide peut, en variante, être accéléré.
Le procédé 20 comprend une première étape 22 consistant à détecter un solide 10 à irradier. Cette étape peut être passive. La détection passive d’un solide peut se faire par détection de lumière solaire réfléchie dans la partie crépusculaire de l’orbite, là où la Terre connaît une nuit locale et le moyen de détection utilisé ainsi que le solide sont éclairés par le Soleil. Cette détection de lumière solaire réfléchie peut être limitée à un domaine de longueurs d’onde, par ex. au domaine de l’ultraviolet, de façon à éviter toute contamination par les lumières urbaines sur Terre. Un télescope de détection à champ de vision super large peut servir de moyen de détection à cette étape. En guise d’exemple, le télescope peut avoir un champ de vision de ± 30 °. Le télescope à large champ de vision peut également avoir une résolution de 0,08° et/ou une résolution temporelle de 2,5 ps.
Le procédé 20 comprend ensuite une deuxième étape 24 consistant à assurer le suivi du solide 10 à irradier. Il est proposé de mettre en œuvre cette étape à l’aide d’un laser pulsé combiné et d’un télescope doté d’un champ de vision conforme à la précision de détermination de la détection du solide, correspondant à peu près à la résolution angulaire du télescope de détection. Un train d’impulsions laser est par conséquent transmis au solide où l’angle de faisceau est dilaté par le télescope à hauteur de la précision de la détermination de la position. L’image limitée par la diffraction et le temps d’arrivée du signal permettent de déterminer la position tridimensionnelle du solide (deux angles de position et la distance).
Le procédé 20 se poursuit par une étape 26 consistant à irradier le solide avec au moins une impulsion laser de haute intensité 52 (cf. fig. 3) pour provoquer l’ionisation d’une partie du solide jusqu’à un état de plasma. Comme indiqué sur la fig. 3, l’intensité ou la fluence Fi de cette impulsion laser de haute intensité 52 est supérieure à une intensité ou fluence de seuil F0 nécessaire à l’ionisation d’une partie du solide 10. Par exemple, la fluence de l’impulsion laser de haute intensité 52 est supérieure à 1 J pour une impulsion de 100 fs. L’impulsion laser de haute intensité 52 est de très courte durée. Par exemple, la durée de l’impulsion laser de haute intensité 52 est inférieure ou égale à 10 ps, de préférence inférieure ou égale à 1 ps. La quantité d’énergie nécessaire à l’ionisation d’une partie du solide 10 est par conséquent limitée.
On peut noter à ce stade que, si une seule impulsion laser de haute intensité 52 est illustrée sur la fig. 3, le solide 10 peut toutefois, à cette étape, être irradié par plus d’une impulsion laser de haute intensité 52, notamment par au moins deux impulsions laser de haute intensité 52.
Il s’avère particulièrement économique de procéder d’abord à l’ionisation d’une partie du solide par une impulsion très courte dans le but de créer des électrons libres (pour rendre ainsi le milieu absorbant), démarche moins énergivore. L’objet visant à modifier les orbites de solides, par ex. de débris spatiaux, dépend en effet d’un transfert efficace de la quantité de mouvement - la force impulsive imprimée aux petites parties du solide par des impulsions laser. L’efficacité de ce transfert de la quantité de mouvement, ainsi que le rendement énergétique et donc le coût du procédé de désorbitation correspondant, dépendent de l’absorption de l’énergie de l’impulsion par le solide. Un inconvénient est que certaines matières pourront effectivement réfléchir la lumière sans absorber d’énergie ou en n’en absorbant qu’une petite partie. Si une matière est parfaitement réfléchissante, le transfert maximal de la quantité de mouvement est le double de celui du photon dans la mesure où un photon rétroréfléchi possède une quantité de mouvement égale et opposée à celle du photon incident. Un rendement bien supérieur peut être obtenu en cas d’absorption de l’énergie lumineuse. Le fait que des matières différentes pourront présenter des coefficients d’absorption linéaire différents peut compliquer l’élimination des débris du fait de leur variabilité et de leur diversité. Il en résulte une prévisibilité réduite. Il est préférable d’être capable de prévoir le comportement d’un morceau de débris issu d’un tir laser sans connaître pour autant les propriétés de la matière d’un morceau de débris indéterminé. C’est la raison pour laquelle il est avantageux de toujours procéder à l’ionisation de la matière du débris de manière à tirer parti du fait qu’une fois ionisées jusqu’à un état de plasma, toutes les matières adoptent un comportement très similaire en termes d’absorption. Il est, de fait, avantageux de proposer une solution du type “taille unique” à la réduction et à l’élimination des débris. i
Le procédé 20 se poursuit ensuite par une étape 28 consistant à irradier la partie du solide 10 à l’état de plasma par un train 54 d’impulsions laser de faible intensité 56 pour provoquer réchauffement de la partie du solide 10. L’intervalle de temps Ti séparant l’impulsion laser de haute intensité 52 de la première impulsion laser de faible intensité 56 du train 54 est de préférence inférieur à 10 ns, de préférence encore inférieur à 1 ns, de sorte que la partie du solide est toujours à l’état de plasma lorsqu’elle est irradiée par ladite première impulsion de faible intensité 56. Pour la même raison, le train 54 d’impulsions laser de faible intensité 56 a de préférence une durée comprise entre 100 ps et 100 ns.
La fluence F2 desdites impulsions laser de faible intensité peut être inférieure à 10 J/cm2 et/ou supérieure à 1 J/cm2. En guise d’exemple, le rapport η de la fluence F2 des impulsions laser de faible intensité 56 sur la fluence Fide l’impulsion laser haute intensité 52, η= F, peut être supérieur à 1/100, de préférence supérieur à 1/10 et/ou inférieur à 1, de préférence inférieur à 1/2.
La fluence F2ne doit pas forcément être aussi élevée que la fluence Fi de l’impulsion laser de haute intensité 52 puisque ces impulsions de faible intensité 56 ont pour rôle d’échauffer la matière du solide 10 et non de l’ioniser. L’ionisation est assurée par l’impulsion laser de haute intensité 52 uniquement. L’énergie de ces impulsions laser de faible intensité 56 peut être ensuite absorbée par la matière du solide à l’état de plasma. Après son absorption, l’énergie des impulsions laser se décompose en plusieurs composantes au sein de la matière du solide 10. Une partie de l’énergie prend la forme d’énergie latente de fusion ou de vaporisation ou d’ionisation. Chacune de ces impulsions laisse toutefois derrière elle une faible quantité de chaleur dans le solide dont l’accumulation provoque le ramollissement du solide et en améliore la ductilité ou la fusion. La chaleur issue d’impulsions précédentes qui s’est accumulée dans le solide finit par provoquer l’ablation de matière ramollie ou fondue, ajoutant de la matière précédemment échauffée mais non éjectée au prochain éjecta.
Un train d’impulsions favorise donc la propagation d’énergie thermique de faible intensité dans la matière dans le but de libérer de la masse, de la séparer du morceau de solide sous forme de particules solides désintégrées ou de gouttelettes liquides, ces deux formes occasionnant une quantité de mouvement de l’éjecta pour un coût énergétique modeste, en augmentant l’efficacité et le rapport transfert de quantité de mouvement/énergie laser par rapport à une illumination à onde continue du 30 solide par une impulsion laser de longue durée.
Par ailleurs, la matière ablatée - qu’il s’agisse de particules, de gouttelettes liquides, de vapeur ou de plasma - risque fort de perturber l’absorption finale d’énergie laser dans la petite partie de solide. Il est par conséquent préférable d’avoir recours à de courtes impulsions séparées d’un intervalle de temps au cours duquel l’éjecta pourra s’écarter du solide et subir une irradiation plus 35 poussée. Ainsi, chaque impulsion laser de faible intensité 56 peut présenter une durée inférieure ou égale à 100 ps et/ou un intervalle de temps T2plus long que 100 ps peut séparer deux impulsions successives 56 du train 54 d’impulsions laser de faible intensité 56. L’intervalle de temps T2 entre deux impulsions laser de faible intensité 56 successives peut aussi être plus court que 100 ns, de préférence 1 ns, dans le but d’éviter le refroidissement du solide entre deux impulsions laser de faible 5 intensité 56 successives.
Le nombre d’impulsions laser de faible intensité 56 du train 54 peut s’inscrire entre 1 et 100. L’étape 28 du procédé 20 conduit enfin à l’éjection 30 d’un éjecta à partir du débris 10. Il convient de noter à ce stade que l’éjection de matière à partir du solide peut déjà se produire au cours de l’étape 26.
De préférence, l’au moins une impulsion laser de haute intensité 52 et/ou le train 54 d’impulsions laser de faible intensité 56 sont émis dans l’espace dans le but d’éviter l’absorption de l’énergie laser par l’atmosphère. Cela dit, en variante, ces impulsions 52, 56 ou tout au moins certaines d’entre elles peuvent être émises depuis la Terre 12.
Le procédé décrit plus haut est particulièrement avantageux par rapport aux procédés connus : i) l’absorption est réalisée en milieu plasma, et est donc « standardisée » et prévisible ; ii) le plasma persiste pendant le court instant séparant les impulsions de sorte qu’il n’est pas nécessaire de relancer le claquage diélectrique entre les impulsions - d’où un gain d’efficacité puisque les impulsions laser de faible intensité continuent de connaître une absorption linéaire dans le plasma qui persiste d’une impulsion à l’autre. Ceci implique qu’il est possible d’utiliser des impulsions laser de plus faible intensité, ce qui réduit la température du plasma à la faveur de volumes chauffés plus importants et favorise ainsi le transfert de la quantité de mouvement pour une énergie donnée des impulsions laser. Les impulsions laser de faible intensité peuvent être établies de manière à optimiser la chaleur subsistant dans le solide, en augmentant ainsi l’ampleur de la fusion et de la libération de masse à température plus basse mais avec une quantité de mouvement plus élevée. iii) le train d’impulsions laser de faible intensité crée peu de panache d’ablation. Cela est dû en partie au fait que les impulsions laser de faible intensité ultrarapides chauffent une couche très mince de matière, en produisant ainsi un gradient de température élevé et donc un fort gradient de pression et un taux plus élevé d’ablation. Cela se traduit aussi par une diminution du temps de pénétration de l’onde de raréfaction d’ablation au travers de la couche mince chauffée. C’est cet effet, autrement dit le découplage hydrodynamique de matière chaude, qui limite en fait Γ ampleur de la diffusion de la chaleur vers l’intérieur puisque, à défaut, la chaleur continuerait de se diffuser vers l’intérieur lorsque l’impulsion laser prend fin, quelle que soit la durée de cette impulsion. L’énergie des impulsions et la fréquence de récurrence contribuent ensemble à limiter le panache plasma, en minimisant ainsi ses effets d’écran.
Le procédé évoqué plus haut peut être mis en œuvre à l’aide d’un système 100 servant à modifier la quantité de mouvement d’un solide dans l’espace tel qu’illustré sous forme schématique sur la fig. 4. Comme le montre cette figure, le système 100 comprend essentiellement un système laser 104, plus particulièrement un système laser basé sur un réseau de fibres optiques piloté en phase appelé ICAN. Comme chaque fibre dans ce réseau piloté en phase peut faire l’objet d’une commande individuelle, ce système laser 104 offre un très large éventail de possibilités, notamment un réglage à loisir du diamètre du point d’impact, de la durée des impulsions et de leur taille. Crucialement, il 10 offre également la possibilité de produire des impulsions multiples d’intervalle et d’énergie réglables.
Un système laser de ce type est décrit, par ex., dans le document de G. Mourou, D. Hulin et A. Galvanauskas, “The road to High Peak Power and High Average Power Laser: Cohérent Amplification Network (CAN)”, AIP Conférence Proceedings, Third International Conférence on Superstrong Fields in Plasmas, vol. 827, Dimitri Batani et Maurizio Lontano, 152-163 (2006). Ce système laser ICAN peut être configuré pour émettre au moins une impulsion laser de haute intensité pour provoquer Γ ionisation et créer des électrons libres qui rendront le solide absorbant puis un train d’impulsions laser de faible intensité pour provoquer réchauffement de ladite partie du solide et l’éjection d’un éjecta à partir dudit débris.
Le système 100 comprend en outre un moyen de détection 102 destiné à détecter ledit solide 10. Comme évoqué plus haut, ledit moyen de détection 102 peut comprendre, par exemple, un télescope à large champ de vision qui détecte la lumière solaire réfléchie dans la partie crépusculaire de l’orbite là où la Terre connaît une nuit locale et le télescope ainsi que le solide sont éclairés par le Soleil. Un télescope de détection à champ de vision super large peut être utilisé. En guise d’exemple, le télescope peut avoir un champ de vision de ± 30 °. Le télescope à large champ de vision peut également avoir une résolution de 0,08° et/ou une résolution temporelle de 2,5 ps. Le moyen de détection 102 peut comprendre en outre un filtre passe-bande servant à limiter la détection de la lumière solaire à un domaine de longueurs d’onde, par ex. au domaine de l’ultraviolet, de façon à éviter toute contamination par les lumières urbaines sur Terre.
Le système 100 peut comprendre en outre un moyen de suivi 106 destiné à assurer le suivi dudit solide 10. Ce moyen de suivi peut comprendre un laser pulsé combiné et un télescope doté d’un champ de vision conforme à la précision de détermination du moyen de détection 102 du solide, correspondant à peu près à la résolution angulaire du télescope de détection. Pour assurer le suivi d’un solide, un train d’impulsions laser est envoyé vers le solide, l’angle de faisceau étant dilaté par le télescope à hauteur de la précision de la détermination de la position. L’image limitée par la diffraction et le temps d’arrivée du signal permettent de déterminer la position tridimensionnelle du solide (deux angles de position et la distance).
Le système 100 peut être installé à bord d’un satellite 110 ou d’un engin spatial. L’invention ne se limite pas aux exemples évoqués plus haut, donnés uniquement à titre 5 d’illustration.

Claims (14)

  1. REVENDICATIONS
    1. Procédé de modification de la quantité de mouvement d’un solide (10) dans l’espace, plus particulièrement d’un débris (10), comprenant les étapes suivantes : a) Irradiation (26) dudit solide (10) par au moins une impulsion laser de haute intensité (52) pour provoquer l’ionisation d’une partie du solide (10) jusqu’à un état de plasma ; et b) Irradiation (28) de ladite partie du solide (10) à l’état de plasma par un train (54) d’impulsions laser de faible intensité (56) pour provoquer réchauffement de ladite partie du solide (10) et l’éjection (30) d’un éjecta (16) à partir dudit solide (10).
  2. 2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel la fluence (Fi) de ladite impulsion laser de haute intensité (52) est supérieure à 10 fois la fluence (F2) desdites impulsions laser de faible intensité (56), de préférence à 100 fois la fluence (F2) desdites impulsions laser de faible intensité (56).
  3. 3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, dans lequel la durée de ladite impulsion laser de haute intensité (52) est inférieure ou égale à 10 ps, de préférence inférieure ou égale à 1 ps.
  4. 4. Procédé selon l’une des revendications 1 à 3, dans lequel, à l’étape a), le solide (10) est 20 irradié par au moins deux impulsions laser de haute intensité (52).
  5. 5. Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 4, dans lequel chaque impulsion laser de faible intensité (56) a une durée inférieure ou égale à 1 ns et/ou supérieure ou égale à 10 ps.
  6. 6. Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 5, dans lequel deux impulsions (56) successives dudit train (54) d’impulsions laser de faible intensité (56) sont séparées d’un intervalle de temps (T2) plus long que 100 ps et/ou plus court que 10 ns, de préférence 1 ns, lequel train (54) d’impulsions laser de faible intensité (56) dure de préférence moins de 100 ns, de préférence encore moins de 10 ns.
  7. 7. Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 6, dans lequel le rapport (η) de la fluence (F2) des impulsions laser de faible intensité (56) sur la fluence (Fi) de l’impulsion laser haute intensité (52) est supérieur à 1/100, de préférence inférieur à 1/2.
  8. 8. Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 7, comprenant en outre une étape i) de détection (22) d’un solide (10) à irradier, laquelle étape i) se produit avant l’étape a).
  9. 9. Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 8, comprenant en outre une étape ii) de suivi (24) d’un solide (10) à irradier, laquelle étape ii) se produit avant l’étape a) et après l’étape i), le cas échéant.
  10. 10. Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 9, dans lequel ladite au moins une impulsion laser de haute intensité (52) et/ou ledit train (54) d’impulsions laser de faible intensité (56) sont émis depuis l’espace.
  11. 11. Système de modification de la quantité de mouvement d’un solide (10) dans l’espace, plus particulièrement d’un débris (10), comprenant un système laser (104), plus particulièrement un système laser ICAN (10), utilisable pour émettre au moins une impulsion laser de haute intensité (52) pour provoquer l’ionisation d’une partie du solide (10) jusqu’à un état de plasma puis un train (54) d’impulsions laser de faible intensité (56) pour provoquer réchauffement de ladite partie du solide (10) et l’éjection d’un éjecta (16) à partir dudit solide (10).
  12. 12. Système selon la revendication 11, comprenant en outre un moyen de détection (102) destiné à détecter ledit solide (10).
  13. 13. Système selon la revendication 11 ou 12, comprenant en outre un moyen de suivi (104) 25 destiné à assurer le suivi dudit solide (10).
  14. 14. Satellite (110) ou engin spatial comprenant un système selon l’une des revendications 11 à 13.
FR1655218A 2016-06-07 2016-06-07 Procede et systeme pour modifier la quantite de mouvement de solides dans l'espace Active FR3052148B1 (fr)

Priority Applications (2)

Application Number Priority Date Filing Date Title
FR1655218A FR3052148B1 (fr) 2016-06-07 2016-06-07 Procede et systeme pour modifier la quantite de mouvement de solides dans l'espace
PCT/EP2017/063729 WO2017211840A1 (fr) 2016-06-07 2017-06-06 Procédé et système pour modifier la quantité de mouvement de solides dans l'espace

Applications Claiming Priority (2)

Application Number Priority Date Filing Date Title
FR1655218 2016-06-07
FR1655218A FR3052148B1 (fr) 2016-06-07 2016-06-07 Procede et systeme pour modifier la quantite de mouvement de solides dans l'espace

Publications (2)

Publication Number Publication Date
FR3052148A1 true FR3052148A1 (fr) 2017-12-08
FR3052148B1 FR3052148B1 (fr) 2018-05-25

Family

ID=57906673

Family Applications (1)

Application Number Title Priority Date Filing Date
FR1655218A Active FR3052148B1 (fr) 2016-06-07 2016-06-07 Procede et systeme pour modifier la quantite de mouvement de solides dans l'espace

Country Status (2)

Country Link
FR (1) FR3052148B1 (fr)
WO (1) WO2017211840A1 (fr)

Citations (2)

* Cited by examiner, † Cited by third party
Publication number Priority date Publication date Assignee Title
FR2656587A1 (fr) * 1989-12-30 1991-07-05 Deutche Forschungsanstalt Luft Procede et dispositif pour eloigner des debris de l'espace extra-atmospherique.
US20060256318A1 (en) * 2005-05-13 2006-11-16 The Boeing Company System and method for generating thrust at remote objects

Patent Citations (2)

* Cited by examiner, † Cited by third party
Publication number Priority date Publication date Assignee Title
FR2656587A1 (fr) * 1989-12-30 1991-07-05 Deutche Forschungsanstalt Luft Procede et dispositif pour eloigner des debris de l'espace extra-atmospherique.
US20060256318A1 (en) * 2005-05-13 2006-11-16 The Boeing Company System and method for generating thrust at remote objects

Non-Patent Citations (1)

* Cited by examiner, † Cited by third party
Title
TOSHIKAZU EBISUZAKI ET AL: "Demonstration designs for the remediation of space debris from the International Space Station", ACTA ASTRONAUTICA, vol. 112, 13 March 2015 (2015-03-13), GB, pages 102 - 113, XP055366862, ISSN: 0094-5765, DOI: 10.1016/j.actaastro.2015.03.004 *

Also Published As

Publication number Publication date
FR3052148B1 (fr) 2018-05-25
WO2017211840A1 (fr) 2017-12-14

Similar Documents

Publication Publication Date Title
EP1263538B1 (fr) Procede d'enlevement local d'un revetement applique sur un substrat translucide ou transparent
EP2719260B1 (fr) Procédé et agencement pour engendrer un jet de fluide, procédé et système de transformation du jet en un plasma et applications de ce système
WO2002085080A1 (fr) Procede et dispositif de generation de lumiere dans l'extreme ultraviolet notamment pour la lithographie
EP2798710B1 (fr) Source laser a puissance crete superieure a 100 terawatt et haut contraste
WO2006134050A1 (fr) Procede de protection antimissiles de vehicules et dispositif de mise en oeuvre
EP1827511B1 (fr) Decontamination laser de la surface d'une piece profilee
EP1875568A2 (fr) Dispositif de generation d'impulsions laser amplifiees par fibres optiques a couches photoniques
Yu et al. Towards controlled flyer acceleration by a laser-driven mini flyer
WO2017211840A1 (fr) Procédé et système pour modifier la quantité de mouvement de solides dans l'espace
EP1230828A1 (fr) Procede d'obtention et source de rayonnement extreme ultraviolet, application en lithographie
Artem'eva et al. Light flashes caused by Leonid meteoroid impacts on the lunar surface
EP2692036A1 (fr) Procede et installation de protection contre la foudre mettant en oeuvre un paratonnere avec dispositif d'amorçage comportant une source de rayonnement electromagnetique
EP3216324B1 (fr) Lentille laser plasma
WO2014019929A1 (fr) Reacteur et procede pour la mise en oeuvre d'une reaction de fusion nucleaire
Tran et al. Experimental investigations of impulse generation and stabilization performance on spherical target irradiated by donut-mode beam
FR2906674A1 (fr) Dispositif pour prolonger dans le vide un plasma conducteur d'electricite
EP3005498B1 (fr) Systeme d'amplification laser a disques epais et applications
Belikov Dynamics of Al 2 O 3 particles accelerated in the field of a submillisecond pulse from an YAG: Er laser
Chang et al. Trajectory simulation of space debris based on laser ablation impulse coupling effect
Qindeel et al. Study of dynamics of glass plasma induced by Nd: YAG laser in external magnetic field
Marcu et al. Plume behavior and thin film deposition by laser ablation using a hellicoidal shadow mask
Tran et al. Curved Shock Wave Propagation in Environment Stratosphere by Laser Ablation
Tarasenko et al. Dynamics of liquid metal surface under the action of XeCl-laser pulses
Watanabe et al. Laser impulse generation required for space debris deorbiting
Nagayama et al. Small glass particle cloud generation induced by laser ablation

Legal Events

Date Code Title Description
PLFP Fee payment

Year of fee payment: 2

PLSC Publication of the preliminary search report

Effective date: 20171208

PLFP Fee payment

Year of fee payment: 3

PLFP Fee payment

Year of fee payment: 5

PLFP Fee payment

Year of fee payment: 6

PLFP Fee payment

Year of fee payment: 7

PLFP Fee payment

Year of fee payment: 8