FR3042536A1 - Aube de soufflante pour banc d'essai - Google Patents

Abstract

Aube (12), en particulier de soufflante, pour banc d'essai, cette aube comportant un pied et une pale présentant un axe longitudinal et comprenant un intrados (28) et un extrados, qui se rejoignent au niveau d'un bord d'attaque et d'un bord de fuite de la pale, caractérisée en ce qu'elle comprend, sensiblement dans un même plan (P) de coupe transversale de la pale, une première rainure (36) de forme allongée formée sur ledit intrados et une seconde rainure de forme allongée formée sur ledit extrados, l'une desdites première et seconde rainures étant configurée pour recevoir une charge explosive et l'autre desdites première et seconde rainures étant configurée pour définir, dans ledit plan et entre des fonds desdites première et seconde rainures, une épaisseur de matière calibrée pour être détruite par ladite charge explosive.

Description

Aube de soufflante pour banc d’essai

DOMAINE TECHNIQUE L’invention concerne une aube de soufflante pour banc d’essai.

ETAT DE L’ART

Une turbomachine telle qu’un turboréacteur comprend une soufflante qui peut en fonctionnement être traversée par des corps étrangers tels que des oiseaux. L’impact d’un corps étranger sur une aube de soufflante pourrait être susceptible d’entraîner une rupture de l’aube. Ce phénomène est évité autant que possible et pour vérifier la bonne tenue des aubes, des tests sont effectués, y compris avec ingestion de corps étranger. Cependant, des tests sont aussi pratiqués pour créer une rupture d’aube afin de vérifier ce qui interviendrait dans l’hypothèse d’une telle rupture d’aube, de tels tests étant appelés FBO (qui est l’acronyme de l’anglais Fan Blade Out).

La certification d’une turbomachine d’aéronef exige que les débris résultant de la rupture d’une aube de soufflante soient maintenus à l’intérieur du carter de soufflante et ne puissent pas le traverser, car ces débris pourraient alors pénétrer dans la cabine des passagers de l’aéronef. Le carter de soufflante d’une turbomachine doit ainsi pouvoir contenir une aube de soufflante après rupture.

Dans la technique actuelle, un banc d’essai est utilisé pour vérifier la conformité d’une soufflante aux exigences précitées. Lors d’un essai, il est nécessaire de reproduire la rupture d’une aube de soufflante et on utilise pour cela des charges explosives.

Les essais réalisés sur une aube en alliage métallique ne présentent pas de difficulté particulière. Une telle aube peut être usinée par électroérosion du fait de la continuité de la matière, pour y former des orifices traversants dans lesquels sont logées des charges explosives pour provoquer volontairement une casse de l’aube et la libérer ainsi de son rotor sur le banc d’essai.

Certaines soufflantes de turbomachine sont équipées d’aubes en matériau composite, et sont formées à partir de fibres tissées et liées entre elles par une résine. Il est nécessaire de tester la conformité de ce type d’aubes aux exigences précitées. La technique précitée utilisée pour équiper une aube métallique de soufflante avec des charges explosives ne peut pas être utilisée pour équiper une aube en matériau composite.

Avant de mettre en place une nouvelle technologie, il faut faire des essais statiques des aubes et des essais centrifuges des aubes équipées de charges explosives afin d’optimiser le dimensionnement des logements dans lesquels sont situées les charges explosives.

Les essais statiques permettent de vérifier les résultats attendus sur l’aube après explosion des charges explosives, et surtout que la partie de l’aube destinée à être lâchée en centrifuge n’est pas déjà désolidarisée du reste de la pale du fait de l’explosion des charges.

Les essais centrifuges permettent de vérifier que l’aube supporte les efforts centrifuges lors de la rotation précédant l’essai. Ils permettent également de contrôler la tenue de l’implantation des charges explosives.

Dans le cas d’une aube composite, il est préférable de découper les fibres plutôt que de les détruire. Le type de charges explosives, sa configuration et sa puissance, sont donc des paramètres importants. Si la charge explosive est trop puissante, elle peut endommager les pièces environnantes (plateformes, disque). Elle peut également pulvériser l’aube avec une découpe type « chou-fleur >>. Au contraire, une charge explosive de faible puissance ne parviendrait pas à perforer l’aube, et ne remplirait donc pas son rôle.

De plus, un logement de faible profondeur empêcherait la découpe de l’aube, tandis qu’un logement trop profond entraînerait une déformation ou une rupture non contrôlée de l’aube en rotation avant l’explosion des charges explosives.

Par ailleurs, lors de la rotation de la soufflante, l’aube se déforme par dévrillage. Cela peut entraîner un déplacement des charges explosives dans les logements de l’aube, et donc une perte d’efficacité. Les charges peuvent même totalement sortir de leurs logements et partir dans le banc d’essai.

Enfin, lorsque l’aube est équipée de deux charges explosives, voire plus, il existe un risque qu’une des deux charges ne se déclenche pas au cours de l’essai, ou qu’un problème de synchronisation apparaisse. Cela pourrait provoquer l’explosion de la seconde charge à un endroit non désiré. Ces problèmes peuvent également engendrer un basculement non conforme de l’aube, ce qui entraînerait l’échec de l’essai.

La présente invention propose une solution à au moins une partie des problèmes et besoins ci-dessus pour équiper notamment des aubes composites de charges explosives, qui est simple, efficace et économique.

EXPOSE DE L'INVENTION L’invention propose ainsi une aube, en particulier de soufflante, pour banc d’essai, cette aube comportant un pied et une pale présentant un axe longitudinal et comprenant un intrados et un extrados, qui se rejoignent au niveau d’un bord d’attaque et d’un bord de fuite de la pale, caractérisée en ce qu’elle comprend, sensiblement dans un même plan de coupe transversale de la pale, une première rainure de forme allongée formée sur ledit intrados et une seconde rainure de forme allongée formée sur ledit extrados, l’une desdites première et seconde rainures étant configurée pour recevoir une charge explosive et l’autre desdites première et seconde rainures étant configurée pour définir, dans ledit plan et entre des fonds desdites première et seconde rainures, une épaisseur de matière calibrée pour être détruite par ladite charge explosive. L’invention permet de répondre à la plupart des inconvénients décrits dans ce qui précède. Elle consiste à réaliser deux rainures coplanaires de part et d’autre de l’aube, respectivement sur son intrados et son extrados. Ceci permet de calibrer avec précision l’épaisseur de matière qui doit être détruite par la charge explosive logée dans l’une des rainures. L’invention assure ainsi une destruction, et de préférence une découpe, maîtrisée de l’aube. La découpe de l’aube s’étend de préférence dans le plan précité et est donc destinée à s’étendre le long des rainures. L’aube selon l’invention peut comprendre une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prises isolément les unes des autres ou en combinaison les unes avec les autres : - ladite première rainure est configurée pour recevoir ladite charge explosive, - lesdites première et seconde rainures ont chacune une forme allongée sensiblement rectiligne, - ledit plan s’étend au niveau de la zone de liaison entre ledit pied et ladite pale, et est incliné par rapport à un axe longitudinal dudit pied, - lesdites ladite pale comprend une première encoche formée dans ledit bord d’attaque et traversante en direction transversale, et une seconde encoche formée dans ledit bord de fuite et traversante en direction transversale, ledit bord d’attaque étant éventuellement renforcé par un insert métallique, - ladite première rainure a une longueur mesurée dans ledit plan des rainures, qui est égale à au moins la moitié de la longueur de l’aube dans ledit plan, - l’aube comprend une première série de trous traversants formés dans un premier plan sensiblement parallèle au plan des rainures et situé au-dessus du plan des rainures, et une seconde série de trous traversants formés dans un second plan sensiblement parallèle au plan des rainures et situé au-dessous du plan des rainures, - l’aube est réalisée en matériau composite à partir de fibres tissées et liées entre elles par une résine, - l’aube est telle que définie précédemment, elle est chargée pour un banc d’essai en comprenant une charge explosive, de préférence un cordeau découpant, cette charge étant logée dans une desdites première et seconde rainures, et recouverte d’un mastic de maintien de ladite charge dans ladite rainure, et - ladite charge explosive est en outre maintenue en place par des frettes passant dans lesdits trous.

La présente invention concerne encore un banc d’essai, en particulier du type FBO, caractérisé en ce qu’il porte au moins une aube telle que décrite ci-dessus.

La présente invention concerne encore un procédé d’équipement ou de chargement d’une aube, en particulier de soufflante, pour banc d’essai, en particulier du type FBO, caractérisé en ce qu’il comprend les étapes consistant à : - se procurer une aube comportant un pied et une pale présentant un axe longitudinal et comprenant un intrados et un extrados, qui se rejoignent au niveau d’un bord d’attaque et d’un bord de fuite de la pale, - usiner, par exemple par fraisage, ladite aube de façon à ce qu’elle comprenne lesdites rainures, voire également lesdits trous et/ou lesdites encoches, de façon à ce que l’aube soit telle que définie ci-dessus, - loger une charge explosive, de préférence un cordeau découpant, dans l’une desdites rainures, de préférence celle côté intrados, et - recouvrir la charge explosive d’un mastic de maintien de la charge explosive dans sa rainure, le procédé pouvant comprendre une étape consistant à faire passer des frettes dans lesdits trous de l’aube de façon à ce que ces frettes assurent le maintien de la charge explosive dans sa rainure.

De préférence, à l’étape consistant à se procurer une aube, cette aube est en matériau composite réalisé à partir de fibres tissées et liées entre elles par une résine.

BREVE DESCRIPTION DES FIGURES L’invention sera mieux comprise et d’autres détails, caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description qui suit, faite à titre d’exemple non limitatif et en référence aux dessins annexés, dans lesquels : - les figures 1a à 1d sont des demi-vues très schématiques en coupe axiale d’un banc d’essai pour la réalisation d’un test FBO, - les figures 2a et 2b sont des vues schématiques en perspective de l’extrados et de l’intrados d’une aube selon l’invention, respectivement, - les figures 3a et 3b sont des vues schématiques en perspective et à plus grande échelle d’une partie de l’intrados de l’aube des figures 2a et 2b, - la figure 4 est vue en section transversale d’un mode de réalisation d’une aube selon l’invention, - les figures 5a à 5c sont des vues correspondant à la figure 4 et représentent une variante de réalisation de l’invention, et des étapes de chargement et de destructions d’une aube, - la figure 6 est une vue correspondant à la figure 3a et représentant une variante de réalisation de l’invention, - les figure 7a et 7b sont des vues correspondant à la figure 3a et représentant des étapes d’un procédé d’équipement d’une aube selon l’invention en vue d’un test FBO, et - la figure 8 est une vue schématique en perspective d’une aube détruite après un test FBO.

DESCRIPTION DETAILLEE

La figure 1a montre une partie d’un banc d’essai 10 pour la réalisation d’un test FBO, ce test consistant à provoquer volontairement une rupture d’une aube de soufflante 12, qui est destinée à se détacher de son rotor 14 et à impacter un carter de soufflante 16 ou de rétention. Ce carter 16 doit résister à cet impact et doit contenir les débris de l’aube, c'est-à-dire que les débris ne doivent pas traverser le carter car, en cas réel, cela correspondrait à un risque de pénétration des débris dans la cabine de l’aéronef dont une turbomachine est équipée de cette aube.

De façon classique, l’aube 12 comprend un pied 18 et une pale 20, relié ensemble par une échasse 22. Le pied 18 est par exemple conformé en queue d’aronde pour coopérer par emmanchement mâle-femelle dans une alvéole de forme complémentaire du rotor 14. La pale 20 comprend un intrados et un extrados de façon connue par un homme du métier.

La pale 20 a une forme générale allongée le long d’un axe longitudinal A. Le pied 18 a une forme générale allongée le long d’un autre axe longitudinal B, sensiblement perpendiculaire à l’axe A bien que cette configuration ne soit nullement limitative.

La pale 20 comprend un logement 24 dans lequel est prévue une charge explosive reliée à un détonateur non représenté. L’explosion de la charge est activée à la figure 1b, ce qui entraîne une destruction partielle de l’aube 12. Il est important que l’explosion n’entraîne pas une désolidarisation d’une partie de la pale 20. Au contraire, comme cela est visible à la figure 1c, l’ensemble de la pale doit rester monobloc de façon à ce que seules les forces centrifuges appliquées sur l’aube entraînent la rupture de l’aube et le détachement d’une partie de l’aube, qui vient alors percuter le carter 16 (figure 1d). La trajectoire de l’aube est de préférence perpendiculaire à l’axe de rotation du rotor. Ainsi, l’explosion ne fausse pas le test car elle ne transmet pas d’énergie cinétique à la partie désolidarisée de l’aube. Le carter doit être conçu pour résister à l’impact et doit contenir tous les débris à l’intérieur de lui. Le test est en général réalisé avec un détachement de la totalité ou de la quasi-totalité de la pale, comme cela est schématiquement représenté dans les dessins.

Les figures 2a et 2b montrent un mode de réalisation d’une aube 12 selon l’invention et montrent respectivement l’extrados 26 et l’intrados 28 de la pale de cette aube. L’aube 12 est ici réalisée en matériau composite à partir de fibres tissées et liées entre elles par une résine. Comme évoqué dans ce qui précède, elle comporte un pied 18 et une pale 20. L’intrados 28 et l’extrados 26 de la pale se rejoignent au niveau d’un bord d’attaque 30 et d’un bord de fuite 32. De façon connue, la pale 20 peut être vrillée par rapport à son axe longitudinal A et/ou en partie inclinée par rapport à cet axe.

Le pied 18 est relié à la pale 20 par une échasse 22 qui a ici une forme générale triangulaire ou trapézoïdale dont une pointe ou une petite base est située du côté du bord d’attaque 30, et dont un côté (opposé à la pointe) ou une grande base est situé du côté du bord de fuite 32.

On note P un plan sensiblement transversal qui passe sensiblement au niveau de la zone de liaison de l’échasse 22 à la pale 20. Le plan P est ici incliné par rapport à l’axe A, ainsi que par rapport à l’axe longitudinal B du pied. Ce plan P correspond sensiblement à la périphérie interne de la veine d’écoulement d’air à travers la soufflante. On comprend dès lors que la section de passage de cet air diminue ici d’amont en aval.

Le bord d’attaque 30 de l’aube est ici renforcé par un insert 34 métallique, qui a une forme générale allongée le long de l’axe et qui a en section transversale une forme sensiblement en U ou C. Les branches latérales du U ou C de cet insert 34 s’étendent sur des parties amont de l’intrados et de l’extrados, respectivement. L’aube comprend dans le plan P une première rainure 36 de forme allongée formée sur l’intrados et une seconde rainure 38 de forme allongée formée sur l’extrados.

La première rainure 36 est ici configurée pour recevoir une charge explosive non représentée. La seconde rainure 38 est configurée pour définir, dans le plan et entre les fonds des rainures 36, 38, une épaisseur E de matière calibrée pour être détruite par la charge explosive. Cet épaisseur peut être de quelques millimètres, de préférence inférieure à 10mm et par exemple de 8mm environ.

La charge explosive est de préférence un cordeau, c'est-à-dire qu’elle a une forme allongée et peut être assimilée à une petite corde. Avantageusement, ce cordeau est configurée pour avoir une explosion du type découpant plutôt que détonant.

Une charge ou un cordeau détonant est conçue pour générer une explosion omnidirectionnelle, c'est-à-dire sans direction privilégiée. Au contraire, une charge ou un cordeau découpant est conçu pour générer une explosion unidirectionnelle.

Le cordeau découpant est monté dans la rainure 36 de façon à être apte à découper l’épaisseur E précitée dans ledit plan.

Le cordeau est par exemple formé d’une gaine métallique en plomb chargé d’hexogène (explosif). La détonation peut être initiée à une extrémité et se propage à une vitesse importante. Sous l’effet de la détonation, le revêtement du cordeau est projeté à grande vitesse créant un dard à haute énergie qui découpe la cible.

La longueur de la découpe dépend notamment de la longueur du cordeau et de la puissance explosive de ce dernier. La rainure 36, mieux visible à la figure 3a, est conçue pour recevoir l’intégralité du cordeau qui a donc une longueur au plus égale à celle de la rainure 36. Le cordeau a de préférence une longueur comprise entre 100 et 200mm, et par exemple de l’ordre de 130mm.

Comme on le voit dans les dessins, les rainures 36, 38 s’étendent sur une partie seulement de la longueur ou dimension de l’aube dans le plan P. On voit également que le bord d’attaque 30 comprend une première encoche 40 et que le bord de fuite 32 comprend un seconde encoche 42. Les encoches 40, 42 s’étendent transversalement dans le plan P, et sont traversantes, c'est-à-dire qu’elles débouchent sur l’intrados et l’extrados de l’aube.

Le bord de fuite étant trop fin vis-à-vis de la puissance du cordeau découpant, il est totalement usiné au préalable selon l’axe de la découpe. Le bord d’attaque est la partie qui doit rompre au centrifuge. Un usinage y est pratiqué afin de contrôler le basculement de l’aube. En effet, l’aube doit partir perpendiculairement à l’axe moteur. Le point d’équilibre de l’aube étant très proche, un usinage trop profond entraînerait l’aube vers l’arrière ou l’aval tandis qu’un usinage trop superficiel entraînerait un basculement vers l’avant ou l’amont. Cet usinage est également dimensionné pour minimiser la surface devant rompre au centrifuge, sans fragiliser la tenue de l’aube lors de la rotation préalable à l’essai.

On voit sur la figure 2a que la rainure 38 est située à distance significative des encoches 40, 42. La rainure 38 a une largeur supérieure à celle de l’encoche 42 mais inférieure à celle de l’encoche 40.

Les figures 3a et 3b montrent que la rainure 36 est reliée à l’encoche 42 et débouche ainsi dans cette dernière. La rainure 36 est située à une distance L2 de l’encoche 40, mesurée dans le plan P. L’encoche 40 a une longueur L1 mesurée dans le plan P. L1 et en général supérieure à L2. L1 peut par exemple être égale à 2*L2. Ces figures montrent également que l’encoche 40 s’étend sur une partie de la longueur de l’insert 34, mesurée dans le plan P.

On voit également sur les dessins que les pales comprennent deux séries de trous 44 traversants, débouchant respectivement sur l’intrados et l’extrados. Une première série de trous 44 s’étend dans un plan P1 parallèle au plan P et situé au-dessus ou d’un côté de celui-ci. Une seconde série de trous 44 s’étend dans un plan P2 parallèle au plan P et situé au-dessous ou de l’autre côté de celui-ci. Ces trous 44 sont destinés à recevoir des frettes ou cordelettes, comme cela sera expliqué dans ce qui suit.

Les figures 4 et 5a montrent des vues en coupe transversale d’une aube selon deux variantes de réalisation de l’invention.

Dans la figure 4, la rainure 38 du côté de l’extrados débouche à l’une de ses extrémités dans l’encoche 40 du bord d’attaque de l’aube. Ce type de vue permet d’apprécier l’épaisseur E précitée à découper par le cordeau découpant. Il s’agit de l’épaisseur de la bande de matière s’étendant entre les fonds des rainures 36, 38. Cette épaisseur E est de préférence sensiblement constante dans le plan P, sur sensiblement toute la longueur de cette bande. Du côté de l’encoche 40, cette bande a une partie 46 de plus grande épaisseur, qui n’est pas destinée à être découpée. Au contraire, elle est destinée à résister à l’explosion de la charge explosive, comme expliqué dans ce qui précède en référence à la figure 1c. Avantageusement, il est également prévu, du côté de l’encoche 42, une autre partie 48 de cette épaisseur qui n’est pas destinée à être découpée. Pour éviter que cette autre partie ne soit découpée alors qu’elle a la même épaisseur que la majorité du reste de la bande, il suffit que le cordeau découpant ne s’étende pas jusqu’à cette partie mais s’arrête à une distance prédéterminée de cette partie, par exemple de quelques millimètres.

La variante de la figure 5a diffère essentiellement par le fait que sa partie 46’ a une forme et des dimensions différentes de la partie correspondante 46 du mode de réalisation de la figure 4. Cela est dû au fait que la rainure 38 ne débouche plus dans l’encoche 40, comme c’est le cas aux figures 2a à 3b. Ceci permet de renforcer la partie 46’ qui résiste ainsi mieux à l’explosion du cordon découpant. Dans l’exemple représenté, cette partie 46’ a des dimensions D1 et D2 supérieures à celles de la partie 46 équivalente dans la figure 4. D1 est la dimension de la partie 46’ située sur l’extrados et mesurée le long d’une corde de l’aube dans le plan P. D2 est la dimension de la partie 46’ mesurée dans le plan P entre l’intrados et l’extrados. D3 est la dimension de la partie 46’ située sur l’intrados et mesurée le long de la corde précitée. L3 est la longueur de corde dans l’encoche 42, jusqu’à atteindre une dimension transversale L4 de l’aube dans le plan P.

La figure 5b montre en vue en coupe le cordeau découpant 47 situé dans la rainure 36 et l’instrumentation pour l’activation de la charge, à savoir un fil 49a relié à un détonateur 49b.

La figure 5c montre en vue en coupe l’aube après destruction, seules les parties 46’, 48 précitées assurent momentanément la liaison entre le haut et le bas de l’aube, qui reste monobloc.

La figure 6 montre une variante de réalisation qui diffère de celle des figures 3a et 3b essentiellement en ce que la rainure 36 s’étend à faible distance L2 de l’encoche 42. La partie 46 précitée a une dimension D3’ inférieure à D3.

Les figures 7a et 7b montrent des étapes d’un procédé selon l’invention d’équipement d’une aube, en particulier de soufflante, pour banc d’essai, en particulier du type FBO.

Ce procédé comprend une première étape consistant à se procurer une aube 12 telle que décrite précédemment. Ensuite, il comprend une étape consistant à usiner l’aube, par exemple par fraisage, de façon à ce qu’elle comprenne les rainures 36, 38, voire également les trous 44 et/ou les encoches 40, 42. On loge ensuite une charge explosive, de préférence un cordeau découpant, dans la rainure 36 et, comme cela est représenté à la figure 7b, on recouvre la charge explosive d’un mastic 48 de maintien de la charge explosive dans la rainure 36. Pour assurer un maintien efficace de la charge dans la rainure, il est préférable de prévoir une étape supplémentaire consistant, de préférence avant la pose du mastic 48, à faire passer des frettes 50 dans les trous 44. Ces frettes 50 passent devant le cordeau (une seule frette est représentée à la figure 7a) et permettent de le maintenir en place. Les frettes peuvent être de simples fils textiles. Le mastic est par exemple un adhésif époxyde bicomposant durcissant à température ambiante. L’aube 12 ainsi préparée peut alors équiper un rotor de soufflante qui est monté sur un banc d’essai 10 tel que représenté aux figures 1a à 1d, en vue d’un test FBO. Les étapes illustrées aux figures 1a à 1d sont reproduites avec une aube selon l’invention. L’explosion est provoquée au moyen d’un détonateur classique. La figure 8 montre une aube selon l’invention qui a subi une découpe grâce à un cordeau découpant. On peut ici apprécier la découpe nette obtenue par le cordeau découpant, dans le plan P, ainsi que les parties 46, 48 ou 46’, 48 précitées qui n’ont pas résistées aux forces centrifuges et ont permis de libérer la pale qui a pu impacter le carter pour vérifier son aptitude de rétention des débris d’aube. Au niveau de ces parties 46, 48 ou 46’, 48, les fibres se sont déchirées.

Bien que l’invention ait été décrite pour une aube en matériau composite, elle est applicable à tout type d’aube et en particulier à une aube métallique.

Claims (13)

1. REVENDICATIONS

   1. Aube (12), en particulier de soufflante, pour banc d’essai (10), cette aube comportant un pied (18) et une pale (20) présentant un axe longitudinal (A) et comprenant un intrados (28) et un extrados (26), qui se rejoignent au niveau d’un bord d’attaque (30) et d’un bord de fuite (32) de la pale (20), caractérisée en ce qu’elle comprend, sensiblement dans un même plan (P) de coupe transversale de la pale, une première rainure (36) de forme allongée formée sur ledit intrados et une seconde rainure (38) de forme allongée formée sur ledit extrados, l’une desdites première et seconde rainures étant configurée pour recevoir une charge explosive (47) et l’autre desdites première et seconde rainures étant configurée pour définir, dans ledit plan et entre des fonds desdites première et seconde rainures, une épaisseur (E) de matière calibrée pour être détruite par ladite charge explosive.
2. 2. Aube (12) selon la revendication précédente, dans laquelle ladite première rainure (36) est configurée pour recevoir ladite charge explosive.
3. 3. Aube (12) selon la revendication 1 ou 2, dans laquelle lesdites première et seconde rainures (36, 38) ont chacune une forme allongée sensiblement rectiligne.
4. 4. Aube (12) selon l’une des revendications précédentes, dans laquelle ledit plan (P) s’étend au niveau de la zone de liaison entre ledit pied (18) et ladite pale (20), et est incliné par rapport à un axe longitudinal (B) dudit pied.
5. 5. Aube (12) selon l’une des revendications précédentes, dans laquelle ladite pale (20) comprend une première encoche (40) formée dans ledit bord d’attaque (32) et traversante en direction transversale, et une seconde encoche (42) formée dans ledit bord de fuite (34) et traversante en direction transversale, ledit bord d’attaque étant éventuellement renforcé par un insert (34) métallique.
6. 6. Aube (12) selon la revendication précédente, dans laquelle ladite première rainure (36) a une longueur mesurée dans ledit plan (P) des rainures, qui est égale à au moins la moitié de la longueur de l’aube dans ledit plan.
7. 7. Aube (12) selon l’une des revendications précédentes, dans laquelle elle comprend une première série de trous (44) traversants formés dans un premier plan (P1) sensiblement parallèle au plan (P) des rainures et situé au-dessus du plan des rainures, et une seconde série de trous (44) traversants formés dans un second plan (P2) sensiblement parallèle au plan des rainures et situé au-dessous du plan des rainures.
8. 8. Aube (12) selon l’une des revendications précédentes, réalisée en matériau composite à partir de fibres tissées et liées entre elles par une résine.
9. 9. Aube de soufflante (12) chargée pour un banc d’essai (10), caractérisée en ce qu’elle est conforme à l’une des revendications précédentes, une charge explosive (47), de préférence un cordeau découpant, étant logée dans une desdites première et seconde rainures (36, 38), et recouverte d’un mastic (48) de maintien de ladite charge dans ladite rainure.
10. 10. Aube (12) chargée selon la revendication précédente, l’aube étant telle que définie à la revendication 7, dans laquelle ladite charge explosive (47) est en outre maintenue en place par des frettes (50) passant dans lesdits trous (44).
11. 11. Banc d’essai (10), en particulier du type FBO, caractérisé en ce qu’il porte au moins une aube (12) selon l’une des revendications précédentes.
12. 12. Procédé de chargement d’une aube (12), en particulier de soufflante, pour banc d’essai (10), en particulier du type FBO, caractérisé en ce qu’il comprend les étapes consistant à : - se procurer une aube comportant un pied et une pale présentant un axe longitudinal et comprenant un intrados et un extrados, qui se rejoignent au niveau d’un bord d’attaque et d’un bord de fuite de la pale, - usiner, par exemple par fraisage, ladite aube de façon à ce qu’elle comprenne lesdites rainures, voire également lesdits trous et/ou lesdites encoches, de façon à ce que l’aube soit telle que définie à l’une des revendications précédentes, - loger une charge explosive, de préférence un cordeau découpant, dans l’une desdites rainures, de préférence celle côté intrados, et - recouvrir la charge explosive d’un mastic de maintien de la charge explosive dans sa rainure, le procédé pouvant comprendre une étape consistant à faire passer des frettes dans lesdits trous de l’aube de façon à ce que ces frettes assurent le maintien de la charge explosive dans sa rainure.
13. 13. Procédé selon la revendication précédente, dans lequel à l’étape consistant à se procurer une aube, cette aube est en matériau composite réalisé à partir de fibres tissées et liées entre elles par une résine.