- 1 - PNEUMATIQUE COMPORTANT UNE COUCHE D'ELEMENTS DE RENFORCEMENT DONT LES EXTREMITES SONT RETOURNEES [0001] La présente invention concerne un pneumatique, à armature de carcasse radiale et plus particulièrement un pneumatique destiné à équiper des véhicules portant de lourdes charges, tels que, par exemple les camions, tracteurs, remorques ou bus routiers. [0002] D'une manière générale dans les pneumatiques de type poids-lourds, l'armature de carcasse est ancrée de part et d'autre dans la zone du bourrelet et est surmontée radialement par une armature de sommet constituée d'au moins deux couches, superposées et formées de fils ou câbles parallèles dans chaque couche et croisés d'une couche à la suivante en faisant avec la direction circonférentielle des angles compris entre 10° et 45°. Lesdites couches de travail, formant l'armature de travail, peuvent encore être recouvertes d'au moins une couche dite de protection et formée d'éléments de renforcement avantageusement métalliques et extensibles, dits élastiques. Elle peut également comprendre une couche de fils ou câbles métalliques à faible extensibilité faisant avec la direction circonférentielle un angle compris entre 45° et 90°, cette couche, dite de triangulation, étant radialement située entre l'armature de carcasse et la première couche de sommet dite de travail, formées de fils ou câbles parallèles présentant des angles au plus égaux à 45° en valeur absolue. La couche de triangulation forme avec au moins ladite couche de travail une armature triangulée, qui présente, sous les différentes contraintes qu'elle subit, peu de déformations, la couche de triangulation ayant pour rôle essentiel de reprendre les efforts de compression transversale dont est l'objet l'ensemble des éléments de renforcement dans la zone du sommet du pneumatique. [0003] Des câbles sont dits inextensibles lorsque lesdits câbles présentent sous une force de traction égale à 10% de la force de rupture un allongement relatif au plus égal à 0,2%. [0004] Des câbles sont dits élastiques lorsque lesdits câbles présentent sous une force de traction égale à la charge de rupture un allongement relatif au moins égal à 3% avec un module tangent maximum inférieur à 150 GPa. - 2 - [0005] Des éléments de renforcement circonférentiels sont des éléments de renforcement qui font avec la direction circonférentielle des angles compris dans l'intervalle + 2,5°, - 2,5° autour de 0°. [0006] La direction circonférentielle du pneumatique, ou direction longitudinale, est la direction correspondant à la périphérie du pneumatique et définie par la direction de roulement du pneumatique. [0007] La direction transversale ou axiale du pneumatique est parallèle à l'axe de rotation du pneumatique. [0008] La direction radiale est une direction coupant l'axe de rotation du pneumatique et perpendiculaire à celui-ci. [0009] L'axe de rotation du pneumatique est l'axe autour duquel il tourne en utilisation normale. [0010] Un plan radial ou méridien est un plan qui contient l'axe de rotation du pneumatique. [0011] Le plan médian circonférentiel, ou plan équatorial, est un plan perpendiculaire à l'axe de rotation du pneu et qui divise le pneumatique en deux moitiés. [0012] En ce qui concerne les fils ou câbles métalliques, les mesures de force à la rupture (charge maximale en N), de résistance à la rupture (en MPa) et d'allongement à la rupture (allongement total en %) sont effectuées en traction selon la norme ISO 6892 de 1984. [0013] Certains pneumatiques actuels, dits "routiers", sont destinés à rouler à des vitesses moyennes élevées et sur des trajets de plus en plus longs, du fait de l'amélioration du réseau routier et de la croissance du réseau autoroutier dans le monde. L'ensemble des conditions, sous lesquelles un tel pneumatique est appelé à rouler, permet sans aucun doute un accroissement du nombre de kilomètres parcourus, l'usure du pneumatique étant moindre. Cette augmentation de la durée de vie en termes kilométriques, conjuguée au fait que de telles conditions d'usage sont susceptibles de se traduire, sous forte charge, par des - 3 - températures sommet relativement élevées, nécessite une augmentation au moins proportionnelle du potentiel d'endurance de l'armature sommet des pneumatiques. [0014] Il existe en effet des contraintes au niveau de l'armature de sommet et plus particulièrement des contraintes de cisaillement entre les couches de sommet qui, dans le cas d'une trop forte élévation de la température de fonctionnement au niveau des extrémités de la couche de sommet axialement la plus courte, ont pour conséquence l'apparition et la propagation de fissures dans la gomme au niveau desdites extrémités. Le même problème existe dans le cas de bords de deux couches d'éléments de renforcement, ladite autre couche n'étant pas obligatoirement radialement adjacente à la première. [0015] Dans le but d'améliorer l'endurance de l'armature sommet des pneumatiques, la demande française FR 2 728 510 propose de disposer, d'une part entre l'armature de carcasse et la nappe de travail d'armature de sommet, radialement la plus proche de l'axe de rotation, une nappe axialement continue, formée de câbles métalliques inextensibles faisant avec la direction circonférentielle un angle au moins égal à 60°, et dont la largeur axiale est au moins égale à la largeur axiale de la nappe de sommet de travail la plus courte, et d'autre part entre les deux nappes de sommet de travail une nappe additionnelle formée d'éléments métalliques, orientés sensiblement parallèlement à la direction circonférentielle. [0016] En complément, la demande française WO 99/24269 propose notamment, de part et d'autre du plan équatorial et dans le prolongement axial immédiat de la nappe additionnelle d'éléments de renforcement sensiblement parallèles à la direction circonférentielle, de coupler, sur une certaine distance axiale, les deux nappes de sommet de travail formées d'éléments de renforcement croisés d'une nappe à la suivante pour ensuite les découpler par des profilés de mélange de caoutchouc au moins sur le restant de la largeur commune aux dites deux nappes de travail. [0017] La couche d'éléments de renforcement circonférentiels est usuellement constituée par au moins un câble métallique enroulé pour former une spire dont l'angle de pose par rapport à la direction circonférentielle est inférieur à 8°. Les câbles initialement fabriqués sont enduits d'un mélange caoutchouteux avant d'être mis en place. Ce mélange caoutchouteux vient ensuite pénétrer le câble sous l'effet de la pression et de la température lors de la cuisson du pneumatique. - 4 - [0018] Les résultats ainsi obtenus en termes d'endurance et d'usure lors de roulages prolongés sur routes à grande vitesse sont le plus souvent satisfaisants. Toutefois, il apparaît que dans certaines conditions de roulage, notamment dans le cas de surcharge, certains pneumatiques présentent parfois une usure plus prononcée sur une partie de leur bande de roulement. Il arrive en effet que certaines pratiques conduisent au transport de charges supérieures à celles recommandées et par voie de conséquence à un usage du pneumatique conduisant notamment à des phénomènes d'usure irrégulière. [0019] Un but de l'invention est ainsi de fournir des pneumatiques pour véhicules "Poids-Lourds", dont les performances d'endurance et d'usure sont conservées, voire améliorées, pour des usages routiers quelles que soient les conditions d'usage. [0020] Ce but est atteint selon l'invention par un pneumatique à armature de carcasse radiale comprenant une armature de sommet formée d'au moins deux couches de sommet de travail d'éléments de renforcement, croisés d'une couche à l'autre en faisant avec la direction circonférentielle des angles compris entre 10° et 45°, elle-même coiffée radialement d'une bande de roulement, ladite bande de roulement étant réunie à deux bourrelets par l'intermédiaire de deux flancs, l'armature de sommet comportant entre deux couches de sommet de travail au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels, les extrémités axiales de la couche de travail d'élément de renforcement radialement la plus proche de l'armature de carcasse étant retournées pour couvrir les extrémités axiales d'une couche de sommet de travail radialement extérieure à la couche d'éléments de renforcement circonférentiels, les éléments de renforcement d'au moins ladite couche de sommet de travail radialement la plus proche de l'armature de carcasse présentant un diamètre inférieur à 1.1 mm, lesdits éléments de renforcement étant eux-mêmes composés de fils de diamètre inférieur à 0.3 mm et lesdits éléments de renforcement satisfaisant la relation suivante : (Fr x 4 cos2a) / (P x 0.75 Pg x 0) < 5.5, avec, Fr, la force rupture des éléments de renforcement mesurée sur des éléments de renforcement extraits du pneumatique, exprimée en daN, a, l'angle moyen formé entre les éléments de renforcement desdites au moins deux couches de sommet de travail et la direction circonférentielle au niveau du plan équatorial, - 5 - P, le pas de répartition moyen, au niveau du plan équatorial, des éléments de renforcement desdites au moins deux couches de sommet de travail, exprimé en mm, Pg, la pression de gonflage nominale du pneumatique, exprimée en daN/mm2, 0, le diamètre interne du pneumatique mesuré dans le plan équatorial, exprimé en mm. [0021] Au sens de l'invention, l'angle moyen a correspond à la moyenne des valeurs absolues des angles ai formés entre les éléments de renforcement desdites au moins deux couches de sommet de travail et la direction circonférentielle dans le plan équatorial. Les angles ai sont mesurés sur un pneumatique non monté. [0022] Au sens de l'invention, le pas dans une partie de la couche d'éléments de renforcement est la distance entre deux éléments de renforcement consécutifs. Elle est mesurée entre les axes longitudinaux desdits éléments de renforcement selon une direction perpendiculaire à au moins l'un desdits axes longitudinaux. Les pas Pi desdites au moins deux couches de sommet de travail sont mesurés sur un pneumatique non monté. [0023] Le diamètre interne 0 est mesuré sur un pneumatique monté et gonflé à la pression de gonflage nominale Pg. [0024] Le diamètre d des éléments de renforcement desdites au moins deux couches de travail est mesuré sur des éléments de renforcements extraits du pneumatique et préalablement dégagés de tout résidu polymérique externe. [0025] Les résultats obtenus avec des pneumatiques conformes à l'invention ont effectivement mis en évidence que quelles que soient les conditions de roulage, et notamment dans des conditions de surcharge, les performances en termes d'endurance et d'usure sont conservée avec les pneumatiques selon l'invention. La réduction du diamètre des éléments de renforcement des couches de travail ainsi que celle du diamètre des fils qui les composent comparés à ceux desdits éléments de renforcement dans les pneumatiques usuels autorise le retournement des extrémités de la couche de travail radialement la plus proche de l'armature de carcasse sans risque de pénaliser l'endurance de ladite couche de travail radialement la plus proche de l'armature de carcasse. Le diamètre usuel desdits éléments de renforcement est habituellement supérieur à 1.3 mm. Ce retournement des - 6 - extrémités axiales de la couche de travail d'élément de renforcement radialement la plus proche de l'armature de carcasse pour couvrir les extrémités axiales d'une couche de sommet de travail radialement extérieure à la couche d'éléments de renforcement circonférentiels permet en outre d'éliminer les extrémités libres des couches de travail et donc favorise les performances en termes d'endurance du pneumatique. Les inventeurs ont encore su mettre en évidence que, notamment dans le cas de surcharge, l'apparition d'une usure irrégulière de la bande de roulement ne pouvait être palliée par un élargissement de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels au risque de nuire à l'endurance de ladite couche. Par contre, il semble que la zone de retournement des extrémités axiales de la couche de travail d'élément de renforcement radialement la plus proche de l'armature de carcasse conduise à une augmentation de la rigidité circonférentielle suffisante pour maintenir une usure régulière lors de roulage en surcharge. [0026] La relation (Fr x 4 cos2a) / (P x 0.75 Pg x 0) < 5.5 traduit quant à elle une condition selon laquelle les inventeurs jugent suffisant l'apport en termes de rigidité circonférentielle par les couches de travail notamment au sommet du pneumatique en prenant en compte la présence d'au moins une couche d'éléments de renforcement orientés circonférentiellement et celle des retournements des extrémités de la couche de travail d'élément de renforcement radialement la plus proche de l'armature de carcasse. [0027] Les résultats obtenus avec les pneumatiques selon l'invention ont donc mis en évidence qu'ils permettent de maintenir des propriétés d'endurance et d'usure satisfaisantes lors de roulages dans des conditions de surcharge. [0028] De la même façon il apparait que les pneumatiques selon l'invention utilisés dans des conditions de pression de gonflage réduites présentent des performances en termes d'usure et d'endurance tout à fait satisfaisantes. [0029] Les inventeurs notent également que l'utilisation d'au moins une couche de travail constituée d'éléments de renforcement présentant un diamètre inférieur à 1.1 mm permet de réduire la masse des pneumatiques en comparaison de pneumatiques plus usuels. [0030] Les inventeurs ont encore su mettre en évidence que l'allègement de l'armature sommet du pneumatique s'associe à une diminution de son épaisseur du fait de la réduction - 7 - du diamètre des éléments de renforcement d'au moins une couche de travail. Cette diminution de l'épaisseur de l'armature de travail s'associe à des épaisseurs de mélange polymériques réduites par rapport à celles des pneumatiques usuels et permet ainsi de diminuer les dissipations thermiques lors des roulages des pneumatiques. Les pneumatiques selon l'invention présentent ainsi une résistance au roulement réduite. En outre, la diminution des températures et notamment celle au niveau des épaules du pneumatique permet de diminuer les risques d'apparition de fissures au niveau des extrémités des couches de travail et donc contribue aux performances en termes d'endurance. [0031] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, les éléments de renforcement desdites au moins deux couches de travail et notamment de la couche de travail radialement la plus proche de l'armature de carcasse sont des éléments de renforcements inextensibles. De préférence encore, il s'agit de câbles métalliques. [0032] Selon un mode de réalisation avantageux de l'invention, lesdits éléments de renforcement d'au moins ladite couche de sommet de travail radialement la plus proche de l'armature de carcasse satisfont la relation suivante : e x sin2(ai) < 0.28 x sin2(25°) avec, ai, l'angle formé entre les éléments de renforcement de ladite couche de travail radialement la plus proche de l'armature de carcasse et la direction circonférentielle au niveau du plan équatorial, e, le diamètre moyen des fils unitaires composant les éléments de renforcement d'au moins ladite couche de sommet de travail radialement la plus proche de l'armature de carcasse, exprimé en mm. [0033] Avantageusement encore selon l'invention, l'angle moyen a formé par les éléments de renforcement desdites au moins deux couches de travail avec la direction circonférentielle est supérieur à 20°. De telles valeurs d'angles permettent de limiter les contraintes de cisaillement au sein des mélanges polymériques notamment au niveau des extrémités desdites au moins deux couches de travail et donc de diminuer les dissipations thermiques lors des roulages des pneumatiques. Les pneumatiques selon l'invention - 8 - présentent ainsi une résistance au roulement plus faible et une température épaule réduite qui contribue aux performances en termes d'endurance. [0034] Selon une réalisation avantageuse de l'invention, les extrémités axiales de la couche d'élément de renforcement radialement la plus proche de l'armature de carcasse couvrent les extrémités axiales de la couche de sommet de travail radialement la plus à l'extérieur. Selon cette réalisation préférée de l'invention, quel que soit le nombre de couches de travail, aucune extrémité desdites couches n'est laissée libre. [0035] Une réalisation avantageuse de l'invention prévoit que les extrémités axiales de la couche d'élément de renforcement radialement la plus proche de l'armature de carcasse sont axialement intérieures aux extrémités axiales de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels. Selon cette réalisation avantageuse de l'invention, les extrémités retournées de la couche d'élément de renforcement radialement la plus proche de l'armature de carcasse couvrent radialement les extrémités de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels pour une meilleure endurance de l'armature de sommet et notamment de ladite couche d'éléments de renforcement circonférentiels. [0036] Selon un mode de réalisation avantageux de l'invention, les éléments de renforcement d'au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels sont des éléments de renforcement métalliques présentant un module sécant à 0,7 % d'allongement compris entre 10 et 120 GPa et un module tangent maximum inférieur à 150 GPa. [0037] Selon une réalisation préférée, le module sécant des éléments de renforcement à 0,7 % d'allongement est inférieur à 100 GPa et supérieur à 20 GPa, de préférence compris entre 30 et 90 GPa et de préférence encore inférieur à 80 GPa. [0038] De préférence également, le module tangent maximum des éléments de renforcement est inférieur à 130 GPa et de préférence encore inférieur à 120 GPa. [0039] Les modules exprimés ci-dessus sont mesurés sur une courbe contrainte de traction en fonction de l'allongement, la contrainte de traction correspondant à la tension mesurée, avec une pré-tension de 5N, ramenée à la section de métal de l'élément de renforcement. - 9 - [0040] Selon un mode de réalisation préféré, les éléments de renforcements d'au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels sont des éléments de renforcement métalliques présentant une courbe contrainte de traction en fonction de l'allongement relatif ayant des faibles pentes pour les faibles allongements et une pente sensiblement constante et forte pour les allongements supérieurs. De tels éléments de renforcement de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels sont habituellement dénommés éléments "bimodule". [0041] Selon une réalisation préférée de l'invention, la pente sensiblement constante et forte apparaît à partir d'un allongement relatif compris entre 0,4% et 0,7%. [0042] Les différentes caractéristiques des éléments de renforcement énoncées ci- dessus sont mesurées sur des éléments de renforcement prélevés sur des pneumatiques. [0043] Des éléments de renforcement plus particulièrement adaptés à la réalisation d'au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels selon l'invention sont par exemple des assemblages de construction 3x(0.26+6x0.23) 5.0/7.5 SS. Un tel câble présente un module sécant à 0,7 % égal à 45 GPa et un module tangent maximum égal à 100 GPa, mesurés sur une courbe contrainte de traction en fonction de l'allongement, la contrainte de traction correspondant à la tension mesurée, avec une pré-tension de 5N, ramenée à la section de métal de l'élément de renforcement, de 0.98 mm2 dans le cas de l'exemple considéré. [0044] Selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, les éléments de renforcement circonférentiels peuvent être formées d'éléments métalliques et coupés de manière à former des tronçons de longueur très inférieure à la circonférence de la couche la moins longue, mais préférentiellement supérieure à 0,1 fois ladite circonférence, les coupures entre tronçons étant axialement décalées les unes par rapport aux autres. De préférence encore, le module d'élasticité à la traction par unité de largeur de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels est inférieur au module d'élasticité à la traction, mesuré dans les mêmes conditions, de la couche de sommet de travail la plus extensible. Un tel mode de réalisation permet de conférer, de manière simple, à la couche d'éléments de renforcement circonférentiels un module pouvant facilement être ajusté (par le choix des intervalles entre tronçons d'une même rangée), mais dans tous les cas plus faible que le - 10 - module de la couche constituée des mêmes éléments métalliques mais continus, le module de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels étant mesuré sur une couche vulcanisée d'éléments coupés, prélevée sur le pneumatique. [0045] Selon un troisième mode de réalisation de l'invention, les éléments de renforcement circonférentiels sont des éléments métalliques ondulés, le rapport a/X de l'amplitude d'ondulation sur la longueur d'onde étant au plus égale à 0,09. De préférence, le module d'élasticité à la traction par unité de largeur de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels est inférieur au module d'élasticité à la traction, mesuré dans les mêmes conditions, de la couche de sommet de travail la plus extensible. [0046] Une réalisation préférée de l'invention prévoit encore que l'armature de sommet est complétée radialement à l'extérieur par au moins une couche supplémentaire, dite de protection, d'éléments de renforcement dits élastiques, orientés par rapport à la direction circonférentielle avec un angle compris entre 10° et 45° et de même sens que l'angle formé par les éléments de la couche de travail qui lui est radialement adjacente. [0047] Selon un premier mode de réalisation de l'invention, la couche de protection coiffe les extrémités retournées de la couche de travail radialement intérieure, notamment lorsque celles-ci sont radialement extérieures à la couche de travail radialement la plus à l'extérieur. [0048] Selon un autre mode de réalisation de l'invention, la couche de protection est positionnée axialement entre les extrémités retournées de la couche de travail radialement intérieure, et avantageusement ses extrémités axiales sont contiguës, ou axialement juxtaposées, aux extrémités retournées de la couche de travail radialement intérieure, notamment lorsque celles-ci sont radialement extérieures à la couche de travail radialement la plus à l'extérieur. [0049] Selon un dernier mode de réalisation de l'invention, les extrémités retournées de la couche de travail radialement intérieure sont radialement extérieures à la couche de protection, et de préférence recouvrent les extrémités de ladite couche de protection. [0050] Selon l'un quelconque des modes de réalisation de l'invention évoqué précédemment, l'armature de sommet peut encore être complétée, radialement à l'intérieur - 11 - entre l'armature de carcasse et la couche de travail radialement intérieure la plus proche de ladite armature de carcasse, par une couche de triangulation d'éléments de renforcement métalliques en acier faisant, avec la direction circonférentielle, un angle supérieur à 50° et de même sens que celui de l'angle formé par les éléments de renforcement de la couche radialement la plus proche de l'armature de carcasse. [0051] D'autres détails et caractéristiques avantageux de l'invention ressortiront ci- après de la description des exemples de réalisation de l'invention en référence aux figures 1 à 4 qui représentent : - figurel, une vue méridienne d'un schéma d'un pneumatique selon un mode de réalisation de l'invention, - figure 2, une vue méridienne d'un schéma d'un pneumatique selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, - figure 3, une vue méridienne d'un schéma d'un pneumatique selon un troisième mode de réalisation de l'invention, - figure 4, une vue méridienne d'un schéma d'un pneumatique selon un quatrième mode de réalisation de l'invention. [0052] Les figures ne sont pas représentées à l'échelle pour en simplifier la compréhension. Les figures ne représentent qu'une demi-vue d'un pneumatique qui se prolonge de manière symétrique par rapport à l'axe XX' qui représente le plan médian circonférentiel, ou plan équatorial, d'un pneumatique. [0053] Sur la figure 1, le pneumatique 1, de dimension 315/70 R 22.5, a un rapport de forme H/S égal à 0,70, H étant la hauteur du pneumatique 1 sur sa jante de montage et S sa largeur axiale maximale. Ledit pneumatique 1 comprend une armature de carcasse radiale 2 ancrée dans deux bourrelets, non représentés sur la figure. L'armature de carcasse est formée d'une seule couche de câbles métalliques. Cette armature de carcasse 2 est frettée par une armature de sommet 4, formée radialement de l'intérieur à l'extérieur : - d'une première couche de travail 41 formée de câbles métalliques de construction (2+7)x0.28 7.5/15 SS, formant avec la direction circonférentielle au niveau du plan équatorial un angle égal à 25°, -12- - d'une couche d'éléments de renforcement circonférentiels 42 formée de câbles métalliques bi-mdules de construction 3x(0.26+6x0.23) 5/7.5 SS, - d'une seconde couche de travail 43 formée de câbles métalliques de construction (2+7)x0.28 7.5/15 SS, formant avec la direction circonférentielle au niveau du plan équatorial un angle égal à 25° et croisés avec les câbles métalliques de la couche 41, - d'une couche de protection 44 formées de câbles métalliques élastiques de construction 3x2x0.35 4/6 SS. [0054] L'armature de sommet est elle-même coiffée d'une bande de roulement 5. [0055] La largeur axiale maximale S du pneumatique est égale à 318 mm. [0056] La largeur axiale L41 de la première couche de travail 41 est égale à 228 mm. [0057] La largeur axiale L43 de la deuxième couche de travail 43 est égale à 154 mm. [0058] La largeur axiale L42 de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels 42, elle est égale à 204 mm. [0059] La dernière couche de sommet 44, dite de protection, a une largeur L44 égale à 94 mm. [0060] Conformément à l'invention, les câbles des couches de travail 41 et 43 sont des assemblages à deux couches constitués de fils de diamètre e égal à 0.28 mm. Les câbles ainsi constitués présentent un diamètre d de 1.09 mm. [0061] La force rupture Fr des câbles des couches de travail 41 et 43 est égale à 144 daN. [0062] Le pas de répartition P des câbles des couches de travail 41 et 43 est égal à 1.8 MM. [0063] L'angle moyen a formé entre les éléments de renforcement des couches 41 et 43 et la direction circonférentielle est égal à 25°. [0064] La pression de gonflage Pg du pneumatique est égale à 0.072 daN/mm2. -13- [0065] Le diamètre interne 0 du pneumatique mesuré dans le plan équatorial est égal à 954 mm. [0066] Le pneumatique selon l'invention auquel on applique la relation (Fr x 4 cos2a) / (P x 0.75 Pg x 0) conduit à une valeur de 5.1 et donc inférieure à 5.5. [0067] En outre, le pneumatique selon l'invention auquel on applique e x sin2(ai), e étant égal à 0.28 et ai étant égal à 25°, satisfait la relation e x sin2(ai) < 0.28 x sin2(25°). [0068] Conformément à l'invention, la couche de travail 41 est retournée et ses extrémités 6 sont disposées radialement à l'extérieur de la couche de travail 43 et radialement adjacentes à celle-ci. [0069] Selon cette réalisation conforme à la figure 1, la couche de protection 44 est axialement intercalée entre les extrémités 6 des retournements de la couche de travail 41. Une telle réalisation permet notamment de limiter l'épaisseur de l'armature de sommet notamment. [0070] Conformément à l'invention, le retournement de la couche de travail 41 permet d'éliminer les extrémités libres des couches de travail et de limiter les déplacements de ces extrémités lors du roulage tout en augmentant les rigidités aux épaules du pneumatique. La couche 42 d'éléments de renforcement circonférentiels participe quant à elle à l'amélioration notamment de la résistance à l'usure du pneumatique, en association avec le retournement de la couche de travail 41, du fait de l'augmentation des rigidités. Elle permet encore d'améliorer la stabilité du sommet du pneumatique lors du gonflage. En outre, les retournements de la couche de travail 41 couvre les extrémités de ladite couche 42 d'éléments de renforcement circonférentiels et améliore ainsi l'endurance des éléments de renforcement circonférentiels du fait notamment de la participation des parties retourné de la couche de travail 41 à la rigidité de l'armature notamment dans les parties axialement extrêmes de la couche 42. La largeur de recouvrement est avantageusement supérieure à quatre fois le pas des éléments de renforcement circonférentiels de la couche 42. [0071] Sur la figure 2, le pneumatique 1 diffère de celui représenté sur la figure 1 en ce que les extrémités retournées 6 de la couche de travail 41 sont radialement couvertes par la couche de protection 44. -14- [0072] Sur la figure 3, le pneumatique 1 diffère de ceux représentés sur les figures précédentes en ce qu'il ne comporte pas de couche de protection. Par contre, les retournements de la couche de travail 41 sont axialement prolongés et les extrémités 6 sont axialement contiguës l'une à l'autre. Les retournements de la couche de travail 41 se substituent ainsi fonctionnellement à une couche de protection. Avantageusement les angles des deux couches de travail 41, 43 sont alors identiques en valeur absolue de sorte que la fonctionnalité de protection remplie par les retournements de la couche de travail 41 soit optimale. [0073] Sur la figure 4, le pneumatique 1 diffère de celui représenté sur la figure 1 en ce qu'il la largeur axiale L42 de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels 42 est inférieure à celle de la couche de travail 43. [0074] Une telle réalisation du pneumatique est plus proche de réalisations usuelles. Les inventeurs ont toutefois su mettre en évidence que le retournement de la couche de travail 41 permet un élargissement de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels 42 tel que représenté sur les figures 1 à 3, sans observer un affaiblissement des performances en termes d'endurance de ladite couche d'éléments de renforcement circonférentiels 42. [0075] Selon l'invention, il est également possible de réaliser des pneumatiques, non représentés sur les figures, semblables à ceux des figures 2 et 3 dans lesquels la largeur axiale L42 de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels 42 est inférieure à celle de la couche de travail 43. [0076] Des essais ont été réalisés avec le pneumatique réalisé selon l'invention conformément à la représentation de la figure 1 et comparés avec un pneumatique de référence identique en dimension et comportant deux couches de travail et une couche comportant des éléments de renforcement orientés circonférentiellement intercalée radialement entre les deux couches de travail, les câbles des deux couches de travail étant de formule 9.28. -15- [0077] Ce pneumatique de référence ne comporte donc pas de retournement de la couche d'élément de renforcement de travail radialement la plus proche de l'armature de carcasse. [0078] Les essais réalisés ont consisté en des tests de roulage destructif sur volant ; ce type de tests sur volant simule des essais sur circuit soit en ligne droite, soit à forte dérive. [0079] Deux types d'essais de roulage destructif ont ainsi été réalisés : - le premier essai consiste en un test de roulage sur un volant, le pneu suivant un parcours en ligne droite. Les conditions de charge et de pressions sont les mêmes pour le pneumatique selon l'invention et le pneumatique de référence. La pression de gonflage des pneumatiques est de 8.5 bars à chaud. La charge nominale est de 4500 kg et le pneumatique subit une augmentation de 150 daN tous les 5000Km. Les résultats obtenus selon cet essai ont montré que le pneumatique selon l'invention autorise un kilométrage plus important avant de constater une dégradation du pneumatique. Le pneumatique selon l'invention a parcouru un kilométrage plus important correspondant à 10 % ou plus que le pneu de référence, sans dégradation et notamment sans rupture d'éléments de renforcement qui composent la couche d'éléments de renforcement circonférentiels 42. - le deuxième essai est semblable au précédent, le pneu subissant un cycle de mises en dérive. Les conditions de charge et de pressions sont les mêmes pour le pneumatique selon l'invention et le pneumatique de référence. La pression de gonflage des pneumatiques est de 7.2 bars. La charge est progressive pour atteindre 7200 Kg. Il apparaît comme dans le test précédent que le pneumatique selon l'invention a parcouru un kilométrage plus important correspondant à 50 % ou plus que le pneu de référence. [0080] Enfin, d'autres tests ont été réalisés pour évaluer, en conditions réelles sur véhicules, les performances en usure des pneumatiques. Les conditions de roulage, notamment le circuit emprunté, sont déterminées pour être représentatives d'un type d'usage particulier, en la circonstance un usage de type autoroutier plus pénalisant vis-à-vis de l'usure irrégulière. A l'issue des roulages, on constate une meilleure régularité de l'usure - 16 - des pneumatiques selon l'invention qui se traduit par un potentiel de durée de vie supplémentaire. [0081] D'autres pneumatiques conformes à l'invention et tout aussi performant en termes d'endurance et d'usure ont été réalisés avec des câbles des couches de travail de construction 0.26 + 6x0.26 15 S. Il s'agit de câbles à deux couches constitués de fils unitaires dont le diamètre e est égal à 0.26 mm. Les câbles ainsi constitués présentent un diamètre d de 0.83 mm.