FR2983673A1 - Procede de correction pour la projection alternative d'images stereoscopiques - Google Patents

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Yves Antoine Perles
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Abstract

L'invention est relative à un procédé de correction et de restitution pour l'affichage la projection, ou la diffusion alternatifs d'images stéréoscopiques fabriquées simultanément ou quasi simultanément, procédé pour l'amélioration du confort du traitement cérébral de ces images, caractérisé en ce qu'il comprend : - une étape de fabrication d'images stéréoscopique d'au moins deux flux distincts d'images L et R, présentant chacun une première image L1, correspondant par exemple à l'oeil gauche, et une première image R1 correspondant par exemple à l'oeil droit, avec une fréquence F1, - puis une étape d'affichage alterné des flux avec une fréquence F2 supérieure ou égale à F1 résultant de l'affichage multiple de chacune des images L et R, en appliquant un filtre provoquant un effet de retard At à la première image L1 affichée par rapport à la première image R1, de manière à faire coïncider la perception cérébrale de cette première image L1 avec celle de R1 et en appliquant le même procédé à l'ensemble des images stéréoscopiques du flux L. Application à la projection alternative sur écran blanc, aluminé ou à l'affichage sur écran électronique en réduisant sur le cerveau humain des effets de fatigue dus à une projection alternative d'images stéréoscopiques

Description

PROCÉDÉ DE CORRECTION POUR LA PROJECTION ALTERNATIVE D'IMAGES STÉRÉOSCOPIQUES La présente invention concerne la réduction sur le cerveau humain des effets de fatigue dus à une projection alternative d'images stéréoscopiques, donc l'amélioration de leur traitement cérébral et de leur perception, c'est-à-dire celle du confort du spectateur.
La projection alternative d'images stéréoscopiques se généralise aussi bien pour le cinéma que pour la télévision haute définition ou l'ensemble des produits audiovisuels. Le cerveau identifie un élément visuel en recevant les flux synchrones issus des deux yeux de façon simultanée et en reconstituant à partir de ces deux points de vue une image mentale en relief obtenue à partir du système visuel. Cette opération, qui comprend la correction des aberrations du système visuel de l'observateur, est quasiment instantanée. La perception quotidienne des objets du monde physique, naturellement en volume, n'occasionne pas de gêne cérébrale.
Par le passé, lorsqu'on observait un couple stéréoscopique d'images projetées simultanément avec deux projecteurs, chacune des deux images était entachée d'aberrations dues aux optiques, aux défauts d'alignements, aux trapèzes de vergence, aux absences d'images en bordure de champ etc. qui induisaient une fatigue cérébrale. Il a donc été impératif de corriger tous les couples d'images stéréoscopiques par des moyens de traitement numérique. Les algorithmes permettant ces corrections ont déjà été développés. Aujourd'hui, lorsqu'on observe un couple stéréoscopique d'images corrigées projetées alternativement avec un seul projecteur ou affichées alternativement sur un écran de télévision, il y a un décalage temporel entre la projection de chacune des deux images du couple stéréoscopique. Cette projection alternative, donc asynchrone, d'images filmées simultanément oblige le cerveau à fournir un travail supplémentaire de synchronisation des deux flux d'images qui génère une fatigue oculaire et cérébrale. 1 Cette projection alternative s'opère aujourd'hui à une fréquence située entre 96 Hz et 144 Hz. Historiquement, la projection cinématographique s'est basée sur le seuil de fréquence critique initial du cinéma en deux dimensions à partir duquel le spectateur ne percevait plus le scintillement (succession d'éclairages et d'extinctions sur l'écran). Ce seuil situé entre 40 Hz et 50 Hz s'est avéré satisfaisant et a été fixé à 48 Hz, ce qui était le double de la fréquence de 24 images/seconde en prise de vues. La fréquence de la projection alternative est aujourd'hui de 96 Hz minimum ce qui correspond à la fréquence de projection de 48 Hz pour chacun des deux yeux, donc à la double fréquence historique du cinématographe. La projection à 144 Hz est donc la multiplication par trois de cette fréquence initiale qui passe à 72 Hz pour chaque oeil sans que l'on sache si cette valeur est suffisante pour compenser la non simultanéité des images perçues. Outre le seuil de fréquence critique initial de la projection en deux dimensions, il existe un seuil appelé seuil de fréquence critique temporelle alternative à partir duquel le cerveau ne serait plus affecté par la projection alternative. Ce seuil peut être élevé et varier notablement selon le spectateur et son état de fatigue, il reste à établir précisément auprès d'un échantillonnage de spectateurs.
Si ce seuil s'avère très élevé, par exemple supérieur à 144 Hertz, sans que les dispositifs de projection ou d'affichage puissent travailler à de telles fréquences, il est alors nécessaire de revenir à un système à double projection simultanée, ce qui implique de doubler le prix d'équipement des salles projetant en relief ou de fabriquer des projecteurs à double flux synchrones. Une autre solution proposée par la présente invention consiste à réduire la non simultanéité des deux images du couple stéréoscopique par des moyens de traitement d'image correspondant au traitement physiologique de la lumière perçue 30 par l'oeil et le cerveau. On peut déduire des travaux de Pulfrisch que la vitesse de traitement d'une image par le cerveau est relative à sa luminosité : avec une prise de vues basée sur un déplacement latéral régulier d'une caméra, lors de la projection si un des deux yeux 2 reçoit l'image à travers un filtre de densité neutre, il la perçoit avec un décalage temporel. On peut donc réduire la vitesse de traitement d'une image par le cerveau en réduisant sa luminosité.
Les solutions proposées à partir de ce procédé pour recréer de la stéréoscopie présentent un inconvénient majeur : les images perçues comme synchrones par le cerveau, n'étant pas des couples stéréoscopiques, ne sont pas prises au même moment et présentent un décalage dans la position des objets filmés. Ainsi, le fait de retarder le traitement de l'image par l'un des deux yeux amène le cerveau à conjuguer simultanément deux images différentes ce qui génère une fatigue visuelle et mentale qui peut être importante pour des prises de vues de sujets très mouvementés. Au contraire, selon l'invention, on traite des images qui sont synchrones au moment 15 de la prise de vues et qu'il faut resynchroniser en raison du décalage temporel résultant de la projection alternée. La présente invention propose donc un substitut pour éviter la fatigue oculaire et cérébrale en conservant la mono projection alternée de couples d'images 20 synchrones. Afin de pallier les inconvénients énumérés ci-dessus, la présente invention a pour objet un procédé de correction et de restitution pour l'affichage, la projection ou la diffusion alternatifs d'images stéréoscopiques fabriquées simultanément ou quasi 25 simultanément, procédé améliorant le confort du traitement cérébral de ces images, caractérisé en ce qu'il comprend : - une étape de fabrication d'un couple stéréoscopique d'au moins un premier et un deuxième flux distincts d'images, présentant chacun une première image, correspondant par exemple à l'ceil gauche, et une première image correspondant à 30 l'oeil droit, avec une première fréquence, - puis une étape d'affichage alterné des flux avec une deuxième fréquence supérieure ou égale à la première, résultant de l'affichage multiple de chacune des images des flux distincts en appliquant un filtre provocant un effet de retard à la première image affichée du premier flux par rapport à la première image du 3 deuxième flux, de manière à faire coïncider le traitement cérébral de cette première image du premier flux avec celle de la première image du deuxième flux, et en appliquant le même procédé à l'ensemble des images stéréoscopiques du premier flux.
De préférence, la fréquence de restitution alternée est un multiple de la fréquence de la fabrication des images stéréoscopiques. Selon une variante de réalisation, l'effet retard est obtenu en appliquant un filtre uniforme à la première image affichée et à ses suivantes. Le retard peut aussi être 10 obtenu en appliquant un filtre variant progressivement entre les différents affichages successifs de la première image Ll et variant progressivement avec ses suivantes. Selon des variantes, l'effet retard est appliqué à des éléments d'images, c'est-à-dire à tout ou partie de l'image, sub-pixel par sub-pixel, pixel par pixel, ligne par ligne, 15 colonne par colonne, trame par trame ou image par image. De préférence, l'effet retard prend en compte les variations spatiales, colorimétriques, en saturation et opacité, ou de densité de ces éléments d'images dans leur évolution temporelle. De préférence encore, l'effet retard est relatif aux valeurs différentielles de densités 20 et de colorimétries des deux flux et est appliqué de façon sélective à chacun des flux, des valeurs complémentaires permettant d'obtenir des effets de retard ou d'avance pour certaines couleurs et densités afin d'obtenir une synchronisation du traitement par le cerveau sans pertes d'informations dans les différentes plages de valeurs des images. 25 Le procédé selon l'invention s'applique à l'affichage d'images en trois dimensions aussi bien pour le cinéma que pour la télévision haute définition ou l'ensemble des produits audiovisuels. 30 En projection cinématographique, il est toujours possible d'utiliser deux projecteurs numériques synchrones comme pour la projection classique de films en relief, mais les progrès technologiques tendent à augmenter la fréquence en projetant les images gauches et droites sur un même projecteur. Cette projection numérique alternative peut se faire sous trois modes différents : 4 - avec polariseur actif devant le projecteur, écran aluminé (la couche métallisée conservant la polarisation de la lumière) et lunettes polarisées passives, - avec des filtres colorés passifs tels que les procédés anaglyptiques évolués les plus récents basés sur la séparation de bandes multiples du spectre coloré sur écran 5 blanc, - avec écran blanc et lunettes à obturateurs actifs synchronisés avec la projection. Les deux derniers procédés sont d'un intérêt notable pour l'utilisation du même écran blanc en deux ou trois dimensions, mais les lunettes à obturateurs actifs sont moins confortables que des lunettes à filtres séparateurs passifs. En dehors du poids et de 10 l'encombrement qui tendent à se résoudre, le problème est lié au balayage de l'ensemble du champ visuel qui, s'il ne pose pas de problème dans une salle obscure de cinéma où seul l'écran est éclairé, devient problématique dès lors qu'il s'agit de regarder la télévision ou tout support audiovisuel dans une ambiance de lumière habituelle. 15 Dans les deux cas, la projection se fait avec un seul projecteur. La fréquence recherchée est par exemple de 144 Hz, avec une triple obturation pour chaque oeil et une vitesse de défilement de 24 images/seconde (24 X 3 = 72 Hz X 2 = 144 Hz pour les deux yeux), chaque oeil bénéficiant alors d'une fréquence supérieure au seuil de fréquence critique du cinéma originel. 20 Le procédé selon l'invention peut donc être appliqué à une projection alternative par un seul projecteur à double polarisation sur un écran aluminé en utilisant des lunettes polarisées passives. En variante, il peut l'être à une projection alternative par un seul projecteur à double sélection sur un écran blanc en utilisant des lunettes de 25 sélection passives. En variante encore, il peut être appliqué à une projection alternative sur un écran blanc en utilisant des lunettes actives à obturateurs synchronisés avec l'image distribuée pour chaque oeil. Dans ces cas, le filtre retard met en oeuvre de préférence un algorithme installé dans un serveur ou dans des lunettes capables de définir par calculateur ou par programmation les filtres retard à 30 apposer à chaque image ou partie d'image. En ce qui concerne la diffusion d'émissions de télévision en relief, trois solutions sont connues à ce jour : - la diffusion sur écran numérique avec dalle à polarisation active ou lunettes à 35 obturateurs actifs. Dans ce cas, l'image filmée de façon parfaitement synchrone, est5 diffusée en alternance oeil gauche/oeil droit. Par exemple, la fréquence de 50 Hz étant affectée à chaque oeil, les images sont généralement affichées sur un moniteur de 100 Hz ou plus. Mais la fatigue cérébrale, pour les mêmes films, est plus importante dans ce cas que dans celui d'une projection sur grand écran à l'aide de deux vidéoprojecteurs synchrones. Des tentatives de télévision en relief ont été faites en diffusant à 60 Hz, soit 30 Hz pour chaque ceil, donc en dessous du seuil de fréquence critique originel et ont été abandonnées dès que sont apparues des solutions permettant de respecter ce seuil. - la diffusion en « home cinéma » peut se faire soit en double projection avec des lunettes passives, soit en mono projection avec des lunettes à obturateurs actifs, ou bien encore, avec un obturateur actif ajouté ou intégré au projecteur, l'observation se faisant à l'aide de lunettes passives. Mais dans les deux derniers cas, et en général dès qu'il s'agit de diffusion alternative, celle-ci ne prend pas suffisamment en compte le confort cérébral du spectateur. - la diffusion, ou l'affichage, peut se faire sur des écrans auto stéréoscopiques lenticulaires de type Alioscopy ou à barrières de parallaxe ou encore mixant ces deux techniques. Dans ce cas, les deux ou n images étant généralement affichées simultanément, il n'y a pas de gêne occasionnée par la non simultanéité des images. Mais cette technique n'est réservée qu'à des applications spécifiques.
On peut remédier à ces inconvénients en appliquant le procédé selon l'invention à un affichage numérique alternatif sur un écran électronique par sélection d'images, de trames, de lignes, de colonnes, de pixels ou de sub-pixels pour chaque oeil, en utilisant des lunettes actives, un algorithme intégré au flux d'images étant installé dans un serveur, un écran, un décodeur ou des lunettes, de préférence au plus près du spectateur. En variante, il s'applique également à un affichage numérique alternatif sur un écran électronique par sélection d'images, de trames, de lignes, de colonnes, de pixels ou de sous pixels pour chaque oeil, en utilisant des lunettes passives, un algorithme intégré au flux d'images étant installé dans un serveur, un écran, un décodeur de préférence au plus près du spectateur.
D'autres résultats et avantages du procédé selon l'invention apparaîtront à la lecture suivante des descriptions de modes de réalisations, en référence aux dessins sur lesquels : 6 - la figure 1 schématise, de façon connue, une prise de vue synchrone à une fréquence de 24 images par seconde, par exemple, et une projection synchrone des couples stéréoscopiques à 48 Hz, - la figure 2 schématise, de façon connue, une prise de vue synchrone et une 5 projection asynchrone à fréquence accélérée (triple flash), - la figure 3 schématise, de façon connue, une autre technique de prise de vue, - la figure 4 schématise le procédé selon l'invention s'appliquant à une prise de vue synchrone et une projection asynchrone triple flash mais avec procédé retard, - la figure 5 schématise deux variantes de filtres retard, l'un sur les lunettes du 10 spectateur qu'elles soient passives ou actives, l'autre sous forme de filtre alternatif sur le projecteur, - la figure 6 schématise un procédé selon l'invention utilisant un filtre retard algorithmique installé dans un serveur de projection, - la figure 7 schématise un procédé selon l'invention utilisant un filtre retard 15 algorithmique installé dans le décodeur d'un récepteur de télévision, - la figure 8 représente les signaux gauche et droit d'une projection triple flash où est appliqué un filtre retard algorithmique proportionnel sur l'oeil gauche. - la figure 9 représente l'effet d'un filtre retard sur un flux (ici le gauche) ajouté au temps moyen Mi de transmission au cerveau qui est, lui, commun aux deux flux. 20 La figure 1 illustre la prise de vue synchrone par deux caméras d'un couple d'images stéréoscopiques Ll, R1 et leur projection double flash synchrone classique par deux projecteurs, qui n'affecte pas le confort de vision du spectateur, mais nécessite un double dispositif de projection. La figure 2 illustre une prise de vue classique synchrone d'images stéréoscopiques 25 dont la restitution par un projecteur unique implique qu'elle soit alternative, donc asynchrone pour la perception cérébrale. Le schéma montre que même si la fréquence de restitution est augmentée (ici 3 fois celle de prise de vue), la vision des flux reste décalée temporellement pour le spectateur, elle est donc inconfortable si le seuil de fréquence critique temporelle alternative n'est pas atteint. 30 Une autre technique connue est illustrée figure 3, où, à partir d'une prise de vue asynchrone par une caméra en mouvement on restitue des images asynchrones (figure 3A) ou synchronisées artificiellement par application d'un filtre neutre sur une série d'images (figure 3B). Mais il est bien entendu, que ce procédé, y compris avec 7 une image recalée temporellement (3B), est difficile à conjuguer pour le cerveau dans la mesure où les images gauches et droites ne sont pas synchronisées lors de la prise de vue et les éléments qui la compose sont dissemblables en fonction des mouvements du sujet ou de la caméra.
Le procédé selon l'invention est schématisé sur la figure 4. On effectue une prise de vue simultanée de deux flux L et R reconstituant un couple stéréoscopique par deux caméras synchronisées (colonne gauche). Leur restitution alternée, de préférence à une fréquence supérieure à celle de la prise de vue (ici trois fois) conduirait à la vision de deux flux décalés pour le spectateur (colonne du milieu). L'application d'un retard At à la première image Ll déplace temporellement l'image virtuelle L'1 en la synchronisant en L"1 avec la première image R1 du flux R (colonne de droite). Le même retard est appliqué à l'ensemble des images L pour les faire coïncider avec l'ensemble des images R reformant ainsi le couple stéréoscopique initialement synchrone.
L'invention vise à réduire la fatigue et/ou l'inconfort visuels occasionnés par la non simultanéité des images en plaçant physiquement ou virtuellement un filtre retard sur le flux (gauche ou droit), qui est affiché en premier par le dispositif de vision. Un filtre retard opère un décalage du temps de transmission et de traitement par le cerveau entre les deux flux. Ce filtre retard est relatif aux niveaux d'éclairement du sujet et à la quantité de lumière reçue par les capteurs de la caméra. Ce qui est important c'est qu'un flux soit transmis et lu plus rapidement ou plus lentement que l'autre afin de réduire l'avance de l'un (filtre retard) ou le retard de l'autre (filtre accélérateur). Il est plus simple de ralentir un flux en abaissant la quantité de lumière qui lui est propre que de l'accélérer. Cependant, on admettra qu'un filtre retard est la résultante d'opérations combinées sur les deux flux dont le résultat est la création d'une illusion de simultanéité lors du traitement cérébral. Un filtre négatif, neutre ou de sélection de longueurs d'ondes peut-être appliqué à un flux pour en abaisser les valeurs (luminance, contraste, colorimétrie) et un traitement de renforcement des lumières, du contraste ou de certaines longueurs d'onde peut être appliqué à l'autre flux. C'est l'ensemble des opérations combinées sur les deux flux ou appliquées à un seul, (ce qui est la seule possibilité des filtres physiques) que l'on appellera filtre retard. Ce retard peut être obtenu par l'utilisation d'un filtre physique ou virtuel, ou encore, être une combinaison de ces deux solutions. Ces filtres peuvent être neutres, de 8 sorte à atténuer les différentes couleurs pour conserver la neutralité colorimétrique apparente d'un gris neutre plus ou moins dense pour le cerveau. Ils peuvent être colorés, c'est-à-dire agir sur une ou plusieurs longueurs d'ondes du spectre visible afin d'atténuer ou de supprimer cette ou ces longueurs d'ondes, en privilégiant l'absorption ou la transmission dans ces longueurs. Ils peuvent encore agir de façon progressive en fonction de la densité des images ou de la saturation des couleurs. Dans le cas d'un retard oculaire basé sur la physiologie humaine, le filtre physique peut être placé, soit dans le faisceau de projection, soit sur les lunettes. La propagation des flux pour deux images gauche et droite parfaitement étalonnées, implique que le décalage entre chaque image et entre chaque partie de l'image soit conservé. Autrement dit, même si les hautes lumières arrivent plus rapidement au cerveau que les basses lumières, le décalage reste le même pour chacune des valeurs de densités prises séparément. La correction de ce décalage par une densité neutre uniforme a pour conséquence d'écraser les basses lumières et donc d'enlever de la modulation, c'est à dire de l'information, dans les zones sombres et grises en « écrasant les noirs ». Un filtre neutre appliqué à l'ensemble de l'image, uniformément, risque donc d'entrainer une certaine perte de lisibilité des images dans les basses lumières. De préférence on applique un filtrage proportionnel aux différentes valeurs de 20 luminance de l'image. Dans ce cas cependant la vitesse de transmission est plus ralentie pour un blanc que pour un gris, par contre, la modulation dans les gris denses est avantageusement conservée. De préférence encore, on peut recourir à un filtre virtuel. L'application de ces 25 densités neutres et/ou colorées peut mettre en oeuvre des algorithmes inclus dans les serveurs de la chaîne de post-production ou de diffusion, sub-pixel par sub-pixel ou pixel par pixel grâce à des algorithmes appliqués sur l'image première et sur celles qui lui succèdent. 30 Un filtre numérique basé sur un algorithme peut être placé dans tous les outils de la chaîne de post-production ou de projection. De préférence, ce filtre virtuel est placé dans le serveur ou le projecteur pour la projection ou encore dans le décodeur ou l'écran pour la télévision. L'intervention au plus près de la diffusion permet de conserver les fichiers d'images natifs sans altération, afin de pouvoir les utiliser 35 indifféremment pour des systèmes de projection ou de diffusion simultanés ou 9 alternatifs mais également de conserver la parfaite synchronisation des flux et donc de l'effet du correcteur. Les logiciels et algorithmes de transformation des images sont alors inclus de préférence dans le serveur directement lié au dispositif de projection ou de diffusion. A titre d'exemple, l'installation pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention comprend un serveur, double ou multi flux servant à l'affichage d'une paire ou de n paires d'images stéréoscopiques destinées à l'oeil gauche ou à l'oeil droit de façon alternées. Le logiciel intégré est capable de repérer automatiquement la première image projetée d'un couple stéréoscopique même si l'information est connue ou programmable. Il applique ensuite le filtrage sur toutes les images du flux (gauche ou droit) concerné. 15 Au moins trois variantes de fonctionnement sont possibles. Dans le premier cas, comme dans celui d'un filtre matériel uniforme, il est appliqué de manière globale à l'ensemble des images correspondant à la première image projetée du premier couple stéréoscopique. Il fonctionne donc de la même façon 20 qu'un filtre uniforme de densité neutre installé sur le verre correspondant à l'oeil de la première image ou dans le faisceau de projection. Le filtre peut également être coloré ou être mixte comme le serait par exemple la combinaison d'une densité neutre avec une (des) bande(s) dans une (des) valeur(s) du spectre visible. 25 Dans un second cas, qui peut être plus intéressant, il est progressif afin de conserver la modulation dans les basses lumières. Il peut être appliqué à différents moments de la chaîne depuis la prise de vues jusqu'à la postproduction soit de façon durcie soit de façon momentanée afin d'obtenir, au moins momentanément, une lecture 30 confortable. On peut aussi utiliser des lunettes à obturateurs actifs équipées d'un système d'analyse permettant leur calage automatique sur la première image et l'affectation d'un algorithme de ralentissement dans les lunettes elles-mêmes. 1010 Enfin dans le troisième cas, il peut agir sur les deux flux comme un étalonnage relatif et ceci plus particulièrement quand il est préférable d'élever le niveau maximum d'éclairement du second flux afin de conserver des informations dans les basses lumières du premier. Le filtre retard est basé sur la différence d'étalonnage d'un flux 5 par rapport à l'autre et, pour que le confort cérébral soit maximum, il est nécessaire d'étalonner les deux flux afin que leur temps de transmission semble simultané pour le cerveau. Le filtre retard est donc également un filtre d'accélération qui opère dès lors que l'on augmente les hautes lumières d'une des deux images du couple stéréoscopique pour conserver sur le flux qu'il faut ralentir le maximum de détails 10 dans les basses lumières. La figure 5 illustre l'application d'un filtre physique à effet retard lors d'une projection alternative avec un seul projecteur (10). Dans le cas de la figure 5A, le mono projecteur projette sur un écran (11), ici de rétro projection, les deux flux L et R alternativement. Les lunettes passives s'il s'agit d'une polarisation ou actives (12) 15 sont équipées d'un filtre (13) correspondant à une densité neutre jouant le rôle de filtre retardateur physique. Dans le cas de la figure 5B, un filtre rotatif (14) disposé dans le faisceau de projection vient appliquer le filtre retard sur le flux L qui devient L' et libère la projection pour laisser passer le flux R sans modification. Il joue le même rôle que le filtre disposé sur les lunettes de la figure 5A. 20 La figure 6 illustre l'application d'un filtre virtuel algorithmique placé dans un serveur (15) relié à un mono projecteur (10) qui projette alternativement un flux L' sur lequel est appliqué un filtre retard pour venir coïncider au niveau cérébral avec la perception du flux R par le spectateur muni de lunettes actives ou passives (16). La figure 7 illustre l'application du procédé selon l'invention à un affichage numérique alternatif sur un écran électronique (17) relié à un décodeur (18) contenant un algorithme intégré. Les lunettes seront actives ou passives selon le type d'écran et de sélection. La figure 8 montre l'effet d'un traitement proportionnel aux valeurs de luminances appliquant un filtre retard plus important sur les hautes lumières que sur les basses lumières, visible en pointillés, mais présentant l'intérêt de ne pas écraser les basses lumières, ce qui serait le cas avec un filtre uniforme. 25 30 11 La figure 9 montre l'effet d'un filtre algorithmique appliqué sur un flux L qui de ce fait est nommé L'1. Le premier graphique montre les successions temporelles du flux L en triple flash.
Le second graphique montre les successions temporelles du flux R en triple flash. Le troisième graphique montre la combinaison des deux flux. Le quatrième graphique montre une modification du flux L devenu L' sous l'effet de l'algorithme retard appliqué ici sur un seul flux. Le cinquième graphique montre : premièrement le décalage de perception par le cerveau des flux L et R retardés ici de Mi relativement à la perception rétinienne, secondairement le retard obtenu par le filtre qui amène le flux L' à être coïncident avec le flux R en L" pour le cerveau, On observe sur ce cinquième graphique les temps de transmission au cerveau. L'écart de luminance ou d'étalonnage des deux flux assure le rôle de filtre avec effet retard quand on abaisse le niveau d'un flux et avance quand on augmente celui de l'autre flux. Suivant les plans d'un film, le filtre retardera plus ou moins chaque valeur selon son contraste et son niveau de blanc. L'invention implique par conséquent un étalonnage approprié permettant de jouer de façon complémentaire sur les basses et hautes lumières. Mais il est important de noter qu'un filtre retard est plus simplement maîtrisable qu'un filtre avance jouant sur les hautes lumières pour des raisons évidentes d'étalonnage des outils de diffusion et de leurs limitations en luminance. 12

Claims (5)

  1. REVENDICATIONS1) Procédé de correction et de restitution pour l'affichage, la projection, ou la diffusion alternatifs d'images stéréoscopiques fabriquées simultanément ou quasi 5 simultanément, procédé améliorant le confort du traitement cérébral de ces images, caractérisé en ce qu'il comprend : - une étape de fabrication d'images stéréoscopiques d'au moins deux flux distincts d'images L et R, présentant chacun une première image L1, correspondant par exemple à l'oeil gauche, et une première image R1 correspondant par exemple à 10 l'oeil droit, avec une fréquence F1, - puis une étape d'affichage alterné des flux avec une fréquence F2 supérieure ou égale à F1 résultant de l'affichage multiple de chacune des images L et R, en appliquant un filtre provoquant un effet de retard At à la première image L1 affichée par rapport à la première image R1, de manière à faire coïncider le traitement 15 cérébral de cette première image L1 avec celle de R1 et en appliquant le même procédé à l'ensemble des images stéréoscopiques du flux L.
  2. 2) Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la fréquence d'affichage alternée F2 est un multiple de la fréquence F1 de la fabrication des images 20 stéréoscopiques.
  3. 3) Procédé selon les revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que le retard est obtenu en appliquant un filtre uniforme à la première image L1 affichée et à ses suivantes. 25
  4. 4) Procédé selon les revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que l'effet retard est obtenu en appliquant un filtre variant progressivement entre les différents affichages successifs de la première image L1 et variant progressivement avec ses suivantes. 30
  5. 5) Procédé selon les revendications 3 ou 4, caractérisé en ce que l'effet retard est appliqué à des éléments d'images, à tout ou partie de l'image, sub-pixel par subpixel, pixel par pixel, ligne par ligne, colonne par colonne, trame par trame ou image par image. 13) Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que l'effet retard prend en compte les variations spatiales, colorimétriques, en saturation et opacité, ou de densité de ces éléments d'images dans leur évolution temporelle. 7) Procédé selon la revendication 6 caractérisée en ce que l'effet retard est relatif aux valeurs différentielles de densités et de colorimétries des deux flux, et est appliqué de façon sélective à chacun des flux, des valeurs complémentaires permettant d'obtenir des effets de retard ou d'avance pour certaines couleurs et densités. 8) Procédé de correction et de restitution selon l'une quelconque des revendications 1 à 7 appliqué à une projection alternative par un seul projecteur à double polarisation sur un écran aluminé en utilisant des lunettes polarisées passives. 9) Procédé de correction et de restitution selon l'une quelconque des revendications 1 à 7 appliqué à une projection alternative par un seul projecteur à double sélection sur un écran blanc en utilisant des lunettes de sélection passives. 10) Procédé selon l'une des revendications 1 à 7 appliqué à une projection 20 alternative sur un écran blanc, en utilisant des lunettes actives à obturateurs synchronisés avec l'image distribuée pour chaque oeil. 11) Procédé selon l'une des revendications 8 à 10, caractérisé en ce que le filtre retard met en oeuvre un algorithme installé dans un serveur ou dans des lunettes 25 capables de définir par calculateur ou par programmation les filtres retard à apposer à chaque image ou partie d'image. 12) Procédé selon l'une des revendications 1 à 7 appliqué à un affichage numérique alternatif sur un écran électronique par sélection d'images, de trame, de lignes, de 30 colonnes, de pixels ou de sub-pixels pour chaque oeil, en utilisant des lunettes actives, un algorithme intégré aux flux d'images étant installé dans un serveur, l'écran, un décodeur ou des lunettes, et de préférence au plus près du spectateur. 13) Procédé selon l'une des revendications 1 à 7 appliqué à un affichage numérique 35 alternatif sur un écran électronique par sélection d'images, de trame, de lignes, de 14colonnes, de pixels ou de sub-pixels pour chaque oeil, en utilisant des lunettes passives, un algorithme intégré aux flux d'images étant installé dans un serveur, l'écran, ou un décodeur, et de préférence au plus près du spectateur. 15
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