DISPOSITIF DE REGENERATION D'UNE BATTERIE [0001 La présente invention concerne le domaine de la recharge d'une batterie. [0002] Plus particulièrement, l'invention se rapporte à un dispositif de régénération périodique d'une batterie. L'invention se rapporte en outre à un système motorisé comprenant un tel dispositif, un procédé de régénération d'une batterie et un programme d'ordinateur. [0003] L'invention s'applique notamment aux véhicules automobiles. [0004] Les batteries utilisées dans les véhicules automobiles sont généralement des batteries plomb-acide. Ce type de batterie est en effet capable de fournir un courant de grande intensité, utile pour le démarrage des moteurs thermiques de véhicules. Elle permet d'alimenter les composants électriques des véhicules à moteur thermique et particulièrement l'alternateur. Lorsque le moteur thermique fonctionne, elle est rechargée par cet alternateur. Les réactions chimiques qui ont lieu aux électrodes sont les suivantes : [0005] A l'anode la réaction d'oxydation est la suivante : Pb(s) + HSO4- -PbSO4 +2e- +H+ [0006] A la cathode la réaction de réduction est la suivante : PbO2 + HSO4- +3H+ +2e- -PbSO4 + 2 H2O [000n Au fur et à mesure que la batterie se décharge, le plomb Pb et l'oxyde de Plomb PbO2 sont convertis en sulfate de Plomb PbSO4. L'accumulation de sulfate de Plomb sur les électrodes, encore appelée sulfatation, est un phénomène bien connu qui apparait naturellement à chaque décharge de la batterie et disparait lors de la recharge. Ces réactions sont donc réversibles. Cependant, sous certaines conditions, telles qu'une décharge prolongée, ou trop profonde, une température importante ou une surcharge trop importante par exemple, le sulfate de plomb en présence d'eau forme des cristaux stables de sulfate de plomb hydraté qui se déposent sur les électrodes. Ils se présentent sous forme d'un dépôt blanc et ne se dissolvent plus lors de la charge. Cette transformation est donc irréversible. Le sulfate de plomb hydraté ainsi généré diminue la capacité de la batterie en empêchant les réactions de se produire dans l'électrolyte à base d'eau et d'acide sulfurique. Par conséquent, si le véhicule n'est pas utilisé pendant une longue période, il est nécessaire de recharger la batterie régulièrement, avec un chargeur d'entretien, pour prolonger la durée de vie de la batterie. Par ailleurs, une utilisation de la batterie dans un état de charge partiel, par exemple à 80%, ne permet pas de supprimer les cristaux de matière active sulfatée qui se forment aux électrodes. Une telle utilisation de la batterie dans un état de charge partiel arrive très souvent notamment lorsque les véhicules sont équipés d'un dispositif, connu sous la terminologie anglo-saxonne « stop and start », qui permet un arrêt et un redémarrage automatique du moteur, c'est-à-dire une charge et une décharge régulière de la batterie. [0008] Un tel dispositif de « stop and start » est prévu pour réduire la consommation de carburant et limiter la pollution de l'air par les moteurs thermiques. Ainsi, dans certaines conditions telles que par exemple une immobilisation du véhicule à un feu rouge ou dans un embouteillage, le dispositif permet d'arrêter le moteur du véhicule sans intervention du conducteur. Le moteur redémarre ensuite automatiquement à la suite de la détection d'une action du conducteur, telle que par exemple une action sur la pédale d'accélérateur ou sur la pédale d'embrayage ou encore un relâchement de la pédale de frein. Le moteur redémarre également automatiquement à la suite de la détection d'un besoin du véhicule pour maintenir le fonctionnement de certains accessoires électriques ou pour maintenir la température de certains éléments connectés au réseau de bord, tel que par exemple le chauffage de l'habitacle ou la climatisation. Un tel dispositif comprend un calculateur relié à la batterie et à un alternateur réversible. Le calculateur permet de piloter l'alternateur réversible pour le faire fonctionner soit en tant que démarreur pour mettre en marche le moteur, soit en tant qu'alternateur pour recharger la batterie lorsque le moteur tourne. [0009] Cependant, lorsque le moteur thermique est temporairement arrêté, l'alternateur ne tourne pas et ne peut donc pas recharger la batterie. La batterie se décharge alors de façon plus ou moins importante en fonction non seulement de la durée de la période d'arrêt du moteur, mais également de la consommation électrique des différents circuits du véhicule. Par conséquent, en cas de trafic routier difficile et/ou en cas de consommation électrique importante, la batterie peut atteindre un niveau de décharge important. La batterie fonctionne alors souvent dans un état de charge partiel et il s'avère nécessaire de procéder régulièrement à une recharge de la batterie aussi complète que possible, avant que les cristaux de matière active sulfatée ne se déposent sur les électrodes. [0010] Une stratégie de recharge de la batterie a été mise en place pour permettre de recharger périodiquement la batterie afin de la régénérer. Cependant, le principal défaut de cette recharge périodique réside dans le fait que la durée de recharge est fixe et que la recharge peut être déclenchée à partir d'un niveau de charge qui est trop bas. Par conséquent, la batterie n'est jamais complètement chargée, elle fonctionne souvent dans un état partiellement rechargé, si bien qu'elle continue de vieillir prématurément du fait de la formation de cristaux de sulfate de plomb hydraté aux électrodes. [0011] Le document EP 1 330 008 décrit un procédé et un dispositif pour régénérer une batterie rechargeable Plomb acide. Le dispositif fournit un courant de surcharge à la batterie, pendant une durée comprise entre 30 secondes et 5 minutes, pendant et avant la recharge complète de la batterie, afin d'améliorer la dé-sulfatation de la batterie. [0012] Cependant, ce document décrit un chargeur de batterie indépendant, qui peut être utilisé pour recharger une batterie en atelier. Il correspond en fait à un chargeur d'entretien. Dans ce cas, l'utilisateur doit donc penser à faire régulièrement une recharge complète de la batterie. Ceci est donc contraignant pour l'utilisateur. [0013] L'invention a donc pour but de remédier à au moins un des inconvénients de l'art antérieur. En particulier, l'invention vise à améliorer la régénération de la batterie en permettant de réaliser des régénérations périodiques et automatiques sans intervention de l'utilisateur du véhicule. [0014] A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif de régénération périodique d'une batterie d'alimentation en énergie électrique d'un moteur thermique, ledit dispositif étant agencé pour recharger ladite batterie en lui appliquant une surtension pendant une durée prédéterminée pour compenser une usure de ladite batterie, ledit dispositif étant caractérisé en ce qu'il comporte un module de commande agencé pour exécuter périodiquement, moteur tournant, deux phases successives, une première phase consistant à appliquer une tension de charge aux bornes de ladite batterie jusqu'à charge complète de la batterie, cette première phase étant activée dès lors que ladite batterie a atteint un état de charge minimum et une température comprise entre une valeur seuil de température minimum et une valeur seuil de température maximum, et une deuxième phase consistant à appliquer une surtension aux bornes de la batterie pendant ladite durée prédéterminée, et en ce que ledit module de commande est agencé pour, d'une part, interrompre temporairement lesdites première et deuxième phase lorsque la température de la batterie devient inférieure à ladite valeur seuil de température minimum et, d'autre part, les annuler lorsque la température de la batterie devient supérieure à ladite valeur seuil de température maximum. [0015] Ainsi, le dispositif permet de régénérer automatiquement la batterie lorsque le moteur tourne, en utilisant des actionneurs présents sur le véhicule, et ce, de manière transparente pour un utilisateur. L'utilisateur n'a alors plus à se soucier de savoir s'il faut qu'il régénère sa batterie, et si les conditions pour une telle régénération sont favorables. Le dispositif permet donc d'entretenir correctement la batterie en évitant l'apparition de cristaux de sulfate de plomb hydraté qui contribuent à réduire considérablement la durée de vie de la batterie. [0016] Selon d'autres caractéristiques optionnelles du dispositif : - le dispositif comporte en outre un module de supervision agencé pour comparer une température mesurée aux bornes de ladite batterie à des valeurs seuils de température minimum et maximum ; un état de charge restant dans ladite batterie à une valeur seuil minimum ; une tension mesurée aux bornes de ladite batterie à une valeur seuil et à transmettre des ordres différents audit module de commande selon les résultats des comparaisons, - le dispositif comporte en outre un moyen de stockage agencé pour enregistrer un état de la régénération au moment d'une interruption temporaire et à restituer au module de commande ledit état enregistré, au moment d'une reprise de la régénération, - le dispositif est embarqué dans un véhicule et le module de supervision est en outre agencé pour récupérer des données auprès d'instruments de bord du véhicule, et à déclencher une demande d'activation d'une régénération dès lors que l'un au moins des seuils de régénération suivants est atteint : un seuil de temps écoulé depuis une dernière régénération, un seuil de temps de stockage de ladite batterie, ou une distance minimum parcourue depuis une dernière régénération. [0017] L'invention porte également sur un système motorisé comprenant un moteur thermique, une batterie d'alimentation en énergie électrique dudit moteur thermique, un alternateur réversible apte à fonctionner en tant que démarreur pour démarrer ledit moteur thermique ou en tant qu'alternateur pour recharger ladite batterie pendant que ledit moteur thermique fonctionne, le système étant caractérisé en ce qu'il comporte en outre un dispositif de régénération précité agencé pour piloter ledit alternateur pour régénérer ladite batterie. [ools] L'invention porte également sur un véhicule automobile comportant le dispositif de régénération précité. [0019] L'invention porte aussi sur un procédé de régénération d'une batterie d'alimentation en énergie électrique d'un moteur thermique, ledit procédé consistant à recharger ladite batterie en lui appliquant une surtension pendant une durée prédéterminée pour compenser une usure de la batterie, ledit procédé étant caractérisé en ce qu'il comporte deux phases successives qui sont exécutées périodiquement moteur tournant, une première phase consistant à appliquer une tension de charge aux bornes de ladite batterie jusqu'à charge complète de la batterie, cette première phase étant activée dès lors que ladite batterie a atteint un état de charge minimum et une température comprise entre une valeur seuil de température minimum et une valeur seuil de température maximum, et une deuxième phase consistant à appliquer une surtension aux bornes de la batterie pendant ladite durée prédéterminée, et en ce que, à tout moment, lesdites première et deuxième phase peuvent être, d'une part, interrompues temporairement lorsque la température de la batterie devient inférieure à ladite valeur seuil de température minimum et, d'autre part, annulées lorsque la température de la batterie devient supérieure à ladite valeur seuil de température maximum. [0020] Selon d'autres caractéristiques optionnelles du procédé : - préalablement à l'activation de la première phase de régénération, une étape consiste à déclencher une demande d'activation de régénération dès lors que l'un au moins des seuils de régénération suivants est atteint : un seuil de temps écoulé depuis une dernière régénération, un seuil de temps de stockage de ladite batterie, ou une distance minimum parcourue depuis une dernière régénération, - la valeur seuil de température minimum est de 20°C, la valeur seuil de température maximum est de 60°C, et la valeur d'état de charge minimum est de 5 80%, - la durée prédéterminée de la deuxième phase pendant laquelle une surtension est appliquée est de 30 minutes. [0021] L'invention porte enfin sur un programme d'ordinateur comprenant des instructions de code de programme pour l'exécution des étapes du procédé défini 10 dans ce qui précède, lorsque le programme est exécuté par un processeur. [0022] D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à la lecture de la description suivante faite à titre d'exemple illustratif et non limitatif, en référence aux Figures annexées qui représentent : - La Figure 1, un schéma d'un système de régénération selon l'invention, 15 Les Figures 2A et 2B, un schéma synoptique des étapes d'un procédé de régénération selon l'invention, - La Figure 3, des courbes illustrant la tension appliquée aux bornes d'une batterie et son état de charge correspondant en fonction du temps. [0023] Par état de charge, on entend un pourcentage de la capacité nominale 20 restant dans la batterie. Par ailleurs, on utilise l'acronyme anglo-saxon SOC, qui signifie « State Of Charge », pour désigner une valeur d'état de charge de la batterie. [0024] La Figure 1 illustre un système de régénération selon l'invention apte à recharger complètement une batterie au plomb de manière périodique, en vue de prévenir une sulfatation sévère qui pourrait se produire du fait de l'utilisation de la 25 batterie à un état de charge partiel. Les Figures 2A et 2B représentent les étapes du procédé de régénération mis en oeuvre par le système de la Figure 1. Les Figures 1, 2A et 2B sont décrites en parallèle pour clarifier le rôle de chaque module fonctionnel du système dans les étapes du procédé. Ce système de régénération est utilisé en complément de la recharge classique d'une batterie au plomb. En effet, classiquement, la batterie au plomb est rechargée par le biais d'un alternateur, piloté par un calculateur, lorsque le moteur tourne. [0025] Avec l'utilisation de plus en plus fréquente des dispositifs de « stop and start », pour réduire les émissions polluantes et la consommation de carburant, la batterie n'est pas toujours rechargée complètement, notamment lorsque le véhicule roule en milieu urbain, du fait des arrêts automatiques fréquents du moteur. Par conséquent, la batterie plomb-acide, utilisée pour alimenter en énergie électrique les moteurs thermiques des véhicules, travaille souvent dans un état de charge partiel. Cette utilisation de la batterie partiellement chargée favorise la formation des cristaux de sulfate de plomb hydraté aux électrodes. De même, un stockage long du véhicule, sans recharge de la batterie, favorise également la formation des cristaux de sulfate de plomb hydraté aux électrodes. En effet, même si le véhicule est stocké avec une batterie complètement chargée, celle-ci se décharge au cours du temps du fait des consommateurs permanents tels que l'horloge, la mémoire de l'autoradio, l'alarme ou encore l'anti-démarrage par exemple. Il faut donc recharger la batterie régulièrement. [0026] Le système selon l'invention comprend un moteur thermique 40, une batterie 10 d'alimentation en énergie électrique dudit moteur thermique 40, un alternateur 30 réversible apte à fonctionner en tant que démarreur pour mettre en marche le moteur ou en tant qu'alternateur pour recharger la batterie 10 pendant que le moteur tourne.
Le système comporte en outre un dispositif de régénération apte à piloter l'alternateur 30 pour régénérer la batterie. Ce dispositif comprend un calculateur 20 qui est relié à l'alternateur 30 pour le piloter. Ce calculateur 20 peut par exemple être confondu avec le calculateur existant utilisé pour piloter le dispositif « stop and start ». Ce calculateur 20 peut être réalisé sous forme d'un processeur convenablement programmé. Un ensemble d'instructions logicielles permet au processeur d'effectuer différentes opérations décrites dans ce qui suit en relation avec le calculateur. Ce calculateur 20 comprend plus particulièrement un module 21, dénommé ci-après module de supervision, un module de commande 22 et un moyen de stockage 23. Le module de supervision 21 est apte à collecter des données mesurées et à les comparer à des valeurs seuils prédéterminées, en vue de décider d'une activation ou non de la procédure de régénération. Ainsi, dans un premier temps, le module de supervision 21 analyse si une période prédéterminée entre deux régénérations est atteinte (étapes 100 à 120). Pour cela, le module de supervision 21 récupère des données issues d'instruments de bord du véhicule, tels qu'un odomètre 51 et une horloge 52. Avec ces deux instruments, le module de supervision 21 récupère ainsi la date D du jour, la date DR de la dernière régénération, la date DE d'endormissement des instruments de bords du véhicule et le nombre de kilomètres KM effectués depuis la dernière régénération DR. La date D du jour et la date DE d'endormissement des instruments permettent avantageusement de définir une durée (D-DE) de stockage du véhicule et donc de la batterie. La date D du jour et la date DR de la dernière régénération permettent de définir la période (D-DR) écoulée depuis la dernière régénération. Le nombre de kilomètres relevés à la date DR de la dernière régénération et à la date D du jour permettent de définir la distance en kilomètres KM parcourue depuis la dernière régénération. [0027] Ainsi, à partir de ces données, il est possible de définir trois seuils différents de régénération et, lorsque l'un d'entre eux est atteint, le module de supervision 21 déclenche une demande d'activation de la régénération. Ainsi, un premier seuil, kilométrique, est défini en distance minimum S1 parcourue depuis la dernière régénération. Ce seuil est essentiellement prévu pour les véhicules qui roulent beaucoup. A l'étape 100, le module de supervision 21 contrôle donc si la distance parcourue KM depuis la dernière régénération DR est supérieure à un seuil S1. Si c'est le cas, il déclenche une demande d'activation de la procédure de régénération et passe à l'étape 200. Si ce n'est pas le cas, il passe à l'étape suivante 110 de vérification. Deux autres seuils, temporels, sont définis pour les véhicules roulant moins ou peu. A l'étape 110, le module de supervision 21 vérifie si la période écoulée depuis la dernière régénération (D-DR) a atteint une période seuil S2. Cette période seuil S2 entre deux régénérations est par exemple fixée à 2 mois. Si la période écoulée est supérieure ou égale à ces 2 mois, alors le module de supervision déclenche une demande d'activation d'une régénération et passe à l'étape 200. Dans le cas contraire, il passe à l'étape 120 et vérifie si un troisième seuil S3 est atteint. Ce troisième seuil est une période seuil de stockage (D-DE) de la batterie, au-delà de laquelle il est nécessaire de procéder à une régénération. Ce seuil S3 de stockage est par exemple fixé à 30 jours. Dans ce cas, lorsque la période de stockage est dépassée, dès que le véhicule démarre, une demande d'activation de la régénération est déclenchée et le module de supervision passe à l'étape 200. [0028] Si aucun des trois seuils n'est atteint, aucune régénération n'est activée (étape 130 : fin F). [0029] Grâce aux données fournies par l'odomètre 51 et l'horloge 52, le module de supervision 21 détermine donc si l'un des seuils temporel ou kilométrique est atteint.
L'ordre des étapes 100 à 120 importe peu, le module de supervision 21 vérifie juste si un des seuils prédéfinis pour l'activation d'une régénération est atteint. Si l'un au moins des seuils est atteint, le module de supervision 21 émet une requête en déclenchement de la procédure de régénération et passe à l'étape 200. [0030] Pour pouvoir activer la régénération, il faut toutefois que certaines conditions d'activation soient remplies. C'est pourquoi, le module de supervision 21 récupère d'autres données mesurées aux bornes de la batterie 10 par des capteurs 53, 54, 55 qui lui sont reliés. Ces capteurs 53, 54, 55 permettent par exemple de mesurer respectivement la température Tbatt de la batterie, l'état de charge restant SOCbatt dans la batterie ainsi que la tension Ubatt aux bornes de la batterie. [0031] Le module de supervision 21 récupère ces données et les compare à des valeurs seuils. Ainsi, à l'étape 200, il compare la température Tbatt de la batterie à une valeur seuil de température minimum Tmin et à une valeur seuil de température maximum Tmax. La température de la batterie ne doit en effet pas être trop basse ni trop élevée. Une température trop basse par exemple a tendance à réduire le rendement de la réaction aux électrodes, si bien que la régénération de la batterie risque de ne pas être efficace si la température est trop basse. Lorsque la température est trop élevée, une surchauffe entraine une détérioration de la batterie par évaporation de l'électrolyte et formation de cristaux de sulfate de plomb hydraté que l'on cherche justement à éviter. Par conséquent, une température trop élevée risque aussi de réduire l'efficacité de la régénération. Pour avoir des réactions électrochimiques optimum au sein de la batterie, il faut donc que la température soit comprise dans une plage de température. Ainsi, le seuil minimum de température Tmin est par exemple fixé à 20°C et le seuil maximum Tmax est fixé à 60°C. [0032] D'autre part, pour éviter d'avoir des temps de régénération beaucoup trop longs, l'état de charge restant SOCbatt dans la batterie, ne doit pas être trop bas pour activer la procédure de régénération. C'est pourquoi, à l'étape 210, le module de supervision 21 compare la valeur mesurée d'état de charge SOCbatt de la batterie à une valeur seuil minimum SOCmin, par exemple fixée à 80%. [0033] Ainsi, tant que la batterie n'a pas atteint un état de charge SOCmin minimum, par exemple de 80%, elle est rechargée selon la procédure classique de recharge. En revanche, dès lors que la valeur SOCbatt a atteint la valeur seuil de 80% et que la température Tbatt est comprise dans la plage de températures optimale, le module de supervision 21 envoie un ordre au module de commande 22 du dispositif de régénération pour activer la procédure de régénération et passe à l'étape 300. [0034] La procédure de régénération se passe alors en deux phases successives.
La première phase consiste à charger complètement la batterie, à partir d'une valeur d'état de charge maitrisée (SOC min). Le temps de la première phase de charge est adapté à l'état de la batterie et du roulage du véhicule. Lorsque l'état de charge SOCbatt de la batterie atteint un seuil maximum SOCmax, par exemple de 99%, une deuxième phase consiste à appliquer une surtension aux bornes de la batterie pour provoquer une légère surcharge et améliorer ainsi la dé-sulfatation. Pour les deux phases, les compteurs de temps respectifs Ti, T2 sont incrémentés lorsque la tension appliquée aux bornes de la batterie permet de la recharger. Par conséquent, le compteur de temps est arrêté et mémorisé dès lors que la procédure est interrompue. La procédure de régénération est notamment interrompue lorsque la tension délivrée aux bornes de la batterie n'est pas suffisante pour la recharger correctement ou lorsque la température de la batterie ne permet pas de réaliser une régénération efficace de la batterie. [0035] A l'étape 300, un premier compteur de temps Ti est initialisé préalablement à la première phase. Les mesures effectuées par les capteurs 53, 54 sont faites constamment et sont régulièrement envoyées au module de supervision 21. Le module de supervision 21 vérifie ainsi régulièrement ces données et dès que l'une d'elles ne satisfait plus les conditions pour effectuer la procédure de régénération, il émet un autre ordre à destination du module de commande 22 pour interrompre temporairement ou annuler la procédure de régénération. Le module de supervision 21 vérifie en permanence la température de la batterie aux étapes 310 et 330 ainsi que la tension Ubatt délivrée aux bornes de la batterie à l'étape 340. Lorsque la température de la batterie Tbatt est comprise entre les valeurs seuil maximum Tmax et minimum Tmin, et que la tension Ubatt aux bornes de la batterie est supérieure à un seuil minimum SUbatt en dessous duquel la tension ne permet plus de recharger la batterie, alors le compteur de temps Ti est incrémenté (étape 360) et une tension de charge Uc est délivrée à la batterie (étape 370) par l'intermédiaire de l'alternateur 30, lui-même piloté par le module de commande 22. [0036] En revanche, à l'étape 310, lorsque la température Tbatt de la batterie devient supérieure à la valeur seuil maximum Tmax, par exemple 60°C, il envoie un ordre au module de commande 22 pour arrêter la procédure de régénération. En effet, dans ce cas, une température trop élevée associée à une tension de charge peut entrainer une détérioration de la batterie par évaporation de l'électrolyte. A l'étape 320, la procédure de régénération est donc stoppée (F) et la tension de charge Uc n'est plus délivrée. [0037] Lorsque la température Tbatt devient trop basse et inférieure à la valeur seuil minimum Tmin (étape 330), par exemple 20°C, alors le module de supervision 21 ordonne au module de commande 22 d'interrompre temporairement la procédure de régénération (étape 350). De même, à l'étape 340, la tension Ubatt aux bornes de la batterie 10 est comparée à une valeur seuil SUbatt, fixée par exemple à 15 V. Si la tension Ubatt aux bornes de la batterie 10 est inférieure à cette valeur seuil, le module de supervision 21 envoie un ordre au module de commande 22 pour interrompre temporairement la procédure. En effet, dans ce cas, la tension, délivrée par l'alternateur, ne permet plus de recharger convenablement la batterie. La procédure est également interrompue lorsque les conditions du moteur sont défavorables. C'est le cas par exemple lorsque le moteur est utilisé à faible vitesse, c'est-à-dire au ralenti, et avec beaucoup de consommation électrique due à la climatisation ou aux phares par exemple. De telles situations arrivent par exemple dans les bouchons. Le moteur peut également être très sollicité, comme sur les routes de montagne par exemple. Une interruption temporaire signifie une pause P, c'est-à-dire que l'état dans lequel se trouve la procédure de régénération est enregistré et stocké dans un moyen de stockage 23, par exemple une mémoire. Cet état enregistré est ensuite restitué au module de commande 22 lors de la reprise de la procédure, dès lors que la condition d'interruption a disparu. Pendant l'interruption temporaire, la tension de charge Uc n'est plus délivrée et le compteur de temps est mis en pause, pour pouvoir redémarrer là où il était arrivé dès la reprise de la procédure (étape 350). [0038] Tant que la batterie n'est pas complètement chargée, c'est-à-dire tant que son état de charge SOCbatt n'a pas atteint un seuil maximum SOCmax proche d'une charge complète, c'est-à-dire par exemple un seuil SOCmax de 99%, les étapes 310 à 370 de cette première phase de la procédure de régénération sont répétées. [0039] Dès que la batterie est complètement chargée (étape 380, SOCbatt?SOCmax), le module de supervision 21 pilote le module de commande 22 pour enclencher la deuxième phase de la procédure de régénération. Cette deuxième phase, illustrée sur la figure 2B, consiste à appliquer une surtension USc aux bornes de la batterie pendant une période T2 prédéterminée. De la même manière que pour la première phase, un compteur de temps T2 est initialisé à l'étape 400. Aux étapes suivantes 410 à 440, le module de supervision 21 vérifie que la batterie se trouve dans des conditions favorables pour recevoir la surtension USc. Pour cela, les mêmes vérifications qu'aux étapes 310 à 340 de la première phase sont réitérées. Ainsi, par exemple si la température Tbatt de la batterie dépasse le seuil maximum Tmax, la procédure est immédiatement arrêtée (étape 420) comme pour la phase 1 et la surtension USc n'est plus appliquée aux bornes de la batterie. Si la température Tbatt devient inférieure au seuil minimum Tmin, ou que la tension Ubatt aux bornes de la batterie n'est plus suffisante ou que les conditions du moteur deviennent défavorables, là encore, le module de commande 22 commande une interruption temporaire de la procédure (étape 450 : pause P). Aucune surtension USc n'est appliquée pendant cette interruption temporaire et le compteur de temps T2 est interrompu. Dès que la condition qui a enclenché cette interruption disparait, la procédure est reprise, le compteur de temps T2 est à nouveau incrémenté (étape 460) et la surtension USc est appliquée aux bornes de la batterie (étape 470). Pendant l'interruption, l'état de la procédure de régénération est, tout comme pour la première phase, enregistré dans un moyen de stockage 23 pour être restitué au module de commande 22 lors de la reprise. La procédure de régénération est alors terminée lorsque le compteur de temps T2 a atteint la durée prédéterminée. Cette durée est avantageusement fixée à 30 minutes. En effet une telle durée est un bon compromis car elle permet de dé-sulfater convenablement la batterie sans la surcharger de trop. [0040] La Figure 3 représente deux courbes illustrant la tension de charge Uc ou la surtension USc délivrée aux bornes de la batterie et l'état de charge SOCbatt correspondant de la batterie au cours du temps T. L'intersection entre l'axe des abscisses et l'axe des ordonnées ne correspond pas à une valeur d'état de charge de la batterie SOCbatt égale à zéro, car dans ce cas, la batterie ne peut pas fonctionner. Ces courbes illustrent une zone d'utilisation optimale de la batterie, c'est-à-dire une zone d'état de charge comprise entre sensiblement 75% et une charge complète SOCmax. Dès que l'état de charge SOCbatt de la batterie a atteint un seuil de 80%, la première phase de la procédure de régénération est déclenchée jusqu'à charge complète SOCmax de la batterie, au bout d'un temps Ti. Deux interruptions de procédure, référencées a et b sur la Figure 3, ont lieu par exemple lorsque la température Tbatt de la batterie est descendue en dessous du seuil minimum, ou lorsque le moteur est automatiquement arrêté par le dispositif de stop and start par exemple. Lors de telles périodes d'interruption temporaire, la batterie se décharge puisque des consommateurs, tels que la climatisation ou la radio ou les phares par exemple, puisent de l'énergie électrique. Pendant ces interruptions, la tension de charge Uc n'est pas délivrée, et donc la batterie se décharge légèrement. Lorsque la batterie atteint un état de charge maximum SOCmax, par exemple 99%, une surtension USc est appliquée aux bornes de la batterie pendant une durée T2 de 30 minutes. [0041] Le dispositif de régénération et le procédé associé qui viennent d'être décrits permettent de régénérer les performances électriques de la batterie en la préservant d'une sulfatation sévère. Ils permettent donc d'augmenter la durée de vie de la batterie, d'améliorer sa fiabilité et de réduire considérablement les problèmes de défaillances.