FR2943075A1 - Procede de fabrication d'une feuille papetiere decorative - Google Patents

Abstract

La présente invention concerne un procédé de fabrication par voie humide d'une feuille papetière décorative mettant en oeuvre un procédé de couchage à rideau multicouche d'un support en bande ayant une porosité Gurley comprise entre 5 et 40 secondes avec au moins deux couches de composition de couchage liquide, dans lequel : - le support en bande (6) en mouvement est acheminé à travers une zone de couchage, - un rideau fluide (5), orienté transversalement par rapport au support (6) en mouvement, est formé dans la zone de couchage par une tête de couchage (1) à au moins deux fentes d'écoulement (2c, 3c), le rideau (5) comportant au moins deux couches supérieure (2) et inférieure (3) de composition de couchage liquide, ou - deux rideaux fluides orientés transversalement par rapport au support (6) en mouvement, sont formés dans la zone de couchage par deux têtes de couchage distinctes, l'un des deux rideaux comportant au moins une couche supérieure (2) et l'autre une couche inférieure (3) de composition de couchage liquide, et dans lequel, - le ou les rideaux tombe(nt) en chute libre sur le support en bande (6) traversant la zone de couchage, le ou les rideaux étant tel(s) que la couche inférieure (3), située entre le support (6) et la couche supérieure (2), présente une viscosité inférieure à celle de la couche supérieure (2), les couches (2, 3) formant un revêtement multicouche à la surface du support (6) dès qu'elles entrent en contact avec celui-ci, - l'ensemble obtenu est séché.

Description

L'invention concerne un procédé de fabrication d'une feuille papetière décorative mettant en oeuvre un procédé de couchage à rideau multicouche. Cette feuille est utilisée dans la fabrication des panneaux ou profilés décoratifs stratifiés. L'invention concerne aussi des panneaux ou profilés décoratifs stratifiés comportant une telle feuille.

Arrière-plan Depuis de nombreuses années, on emploie des panneaux ou profilés décoratifs stratifiés (encore appelés stratifiés ) comme matériaux dans les habitations et les locaux commerciaux et industriels. Des applications typiques de tels stratifiés sont les revêtements des meubles, des dessus de table, des chaises et autres ou les revêtements de sols comme en particulier les revêtements imitant le parquet. Il existe deux grandes sortes de stratifiés décoratifs : les stratifiés dits haute pression et les stratifiés dits basse pression. On produit les stratifiés décoratifs dits haute pression à partir d'une âme constituée de feuilles imprégnées de résine. Ces feuilles sont généralement en papier kraft et ont été imprégnées d'une résine thermodurcissable, le plus souvent d'une résine phénolique. Après avoir imprégné les feuilles de résine, on les sèche, on les découpe, puis on les empile les unes sur les autres. Le nombre de feuilles dans la pile dépend des applications et varie entre 3 et 9, mais peut être supérieur.

On place ensuite sur la pile de feuilles constituant l'âme, une feuille décorative. En général, on place au-dessus de la feuille décorative, une feuille protectrice de recouvrement, dite overlay , dépourvue de motif et transparente dans le stratifié final, pour améliorer la résistance à l'abrasion du stratifié. On place ensuite la pile de feuilles imprégnées dans une presse à stratifier dont les plateaux sont munis d'une tôle conférant l'état de surface au stratifié. Puis, on densifie la pile par chauffage, à une température de l'ordre de 110°C à 170°C, et par pressage, à une pression de l'ordre de 5,5 MPa à 11 MPa, pendant environ 25 à 60 minutes, pour obtenir une structure unitaire. On fixe ensuite cette structure sur un support de base, par exemple en la collant 30 sur ledit support tel qu'un panneau de particules agglomérées, notamment de particules de bois agglomérées.

On produit les stratifiés décoratifs dits basse pression en utilisant uniquement une feuille décorative imprégnée de résine thermodurcissable, et éventuellement une feuille overlay, que l'on stratifie directement sur le support de base tel qu'un panneau pendant un cycle court, la température étant de l'ordre de 160 à 175°C et la pression de 1,25 MPa à 3 MPa . La feuille décorative imprégnable utilisée pour la fabrication de stratifiés est en général une feuille de papier réalisée sur machine à papier et qui comporte des fibres de cellulose et éventuellement des fibres synthétiques, les fibres de cellulose se répartissant, en poids, entre 40 à 100 %, de préférence 80 à 100 %, en fibres courtes et entre 0 à 60 %, de préférence 0 à 20 %, en fibres longues, 0,2 à 1 % en poids sec par rapport à la feuille, de préférence 0,4 à 0,5 %, d'un agent de résistance humide, et 5 à 50 %, en poids sec par rapport à la feuille, de particules décoratives, par exemple des pigments iridescents, et/ou de colorants pigmentaires ou organiques, et/ ou de charges opacifiantes comme le dioxyde de titane (TiO2), notamment de type rutile, ladite charge opacifiante comme le dioxyde de titane étant en quantité de préférence d'au moins 15%, en général comprise entre environ 15 à 40 % par rapport au poids de la feuille. Elle peut contenir aussi d'autres additifs usuellement employés en papeterie et en particulier des agents de rétention ou des agents spécifiques tels que des produits alcalins permettant de contrôler des caractéristiques comme le postformage. Dans certains cas, des produits teintés sont fabriqués pour réaliser des panneaux de couleur, dans ces cas, des colorants sont rajoutés dans la pâte qui sert à réaliser la feuille décorative. On peut par ailleurs imprimer un décor sur cette feuille, par exemple une imitation bois ou tout autre décor fantaisie. Cette feuille est ensuite imprégnée d'une résine thermodurcissable mais stable thermiquement (ne jaunissant pas), le plus souvent par des résines de mélamineformaldéhyde ou des résines d'urée-formaldéhyde, ou parfois des résines de benzoguanamine-formaldéhyde, des résines de polyester insaturé. Les feuilles décoratives peuvent ne pas comporter d'agent de collage ni n'être soumises à aucun traitement de surface car elles doivent être très absorbantes de la résine 30 thermodurcissable dont elles vont être imprégnées. Dans une seconde étape, la feuille imprégnée est chauffée et la résine est partiellement réticulée (thermodurcie) afin que la résine ne soit plus dans un état collant et que la feuille soit manipulable. Une telle feuille décorative imprégnée de résine partiellement réticulée est appelée, en termes de métier, film décor ou film décoratif ou encore film mélaminé . Il est à noter que le film décor doit être plan afin d'être empilé et manipulé aisément et placé sur la planche d'aggloméré afin d'être stratifié. Cette seconde étape est généralement réalisée en portant la feuille à des températures d'environ 110 à 140 °C et est contrôlée de façon à ce que la résine lors de la stratification finale du film décor flue correctement dans la feuille, par la mesure du taux de volatils restants dans le film décor. En effet ce film décor comporte alors un certain pourcentage, de l'ordre de 5 à 8 %, de produits volatils (eau solvant de la résine, eau résultant de la condensation chimique de la résine, le formaldéhyde résiduel, les autres produits résiduels...). Ces volatils représentent les composés qui seront éliminés lors de la réticulation totale de la résine, pendant la stratification du film décor. La résine, une fois totalement thermodurcie, après stratification, apportera de la résistance de surface au stratifié final (résistance à l'abrasion, résistance à la salissure, à la vapeur d'eau et aux agents chimiques comme les solvants, les acides et les bases, etc... ). Par ailleurs, cette feuille, une fois stratifiée, doit avoir une tenue à la lumière très élevée car elle est exposée en quasi-permanence aux rayonnements lumineux de par son usage de recouvrement de surface ; les composés qui la constituent doivent donc être sélectionnés de manière à obtenir cette tenue à la lumière, de préférence supérieure ou égale à 6 sur l'échelle des bleus selon la norme ISO 4586-2.16. Cette tenue à la lumière est aussi critique dans le cas de produits décors colorés car les pigments sont sensibles aux ultraviolets et peuvent dégrader leur performance au cours de leur exposition prolongée à la lumière et aux ultraviolets.

De plus, cette feuille doit permettre d'obtenir un film décor opaque après stratification. Il est en effet important que l'on ne voit pas le support de base et/ou les feuilles de papier kraft sur lequel ou lesquelles on a stratifié la feuille décorative imprégnée, à travers ladite feuille, afin qu'il n'y ait pas d'interférence avec le décor de la feuille. Il faut donc avoir une feuille décorative donnant le plus d'opacité possible.

Dans le cas d'un décor blanc, pour lequel on utilise une charge opacifiante très blanche comme le dioxyde de titane, on est alors contraint d'utiliser de grandes quantités de charges comme le dioxyde de titane (environ 40 % en poids par rapport à la feuille) pour obtenir cette opacité. En effet, après imprégnation et stratification, seul le dioxyde de titane apporte de l'opacité car, du fait que la cellulose présente un indice de réfraction proche de celui de la résine, les fibres de cellulose sont rendues transparentes, et cela d'autant plus que la quantité de résine est importante.

Il faut donc mettre le plus possible de charge comme le dioxyde de titane mais ceci est onéreux et défavorable aux caractéristiques mécaniques de la feuille. Pour réduire le coût du film décor, on cherche à minimiser la quantité de résine absorbée par la feuille tout en conservant les qualités mécaniques et de résistance de surface au stratifié décoratif que la résine thermodurcie lui apporte.

Ce problème est notamment important dans le cas des panneaux ou profilés décoratifs stratifiés basse pression car la feuille décorative imprégnée est directement stratifiée sur le panneau support. Avantageusement, les feuilles papetières décoratives doivent ainsi pouvoir être imprégnées facilement et apporter une opacité suffisante vis-à-vis des panneaux de bois sur lesquels elles sont destinées à être collées lors de la stratification. Les compositions de couchage que l'on applique sur le support en bande doivent être appliquées de manière uniforme selon une épaisseur de couche prédéfinie. La nécessité de réaliser plusieurs couches très uniformes, et parfois très minces, sur des supports en bande de largeur assez conséquente, et à des vitesses élevées de l'ordre par exemple de plusieurs mètres par seconde a favorisé l'utilisation, notamment dans le domaine papetier, de la technique du couchage à rideau. Un des intérêts du couchage à rideau est la possibilité d'appliquer deux ou plusieurs couches simultanément sur un support en mouvement tout en réalisant une enduction uniforme, ce qui permet d'obtenir pour les applications d'impression un bon aspect visuel et un bon rendu d'impression du produit final. Le procédé de couchage à rideau est fondé sur le principe d'un écoulement en chute libre sur une surface à partir d'une tête de couchage située au-dessus de ladite surface à enduire, et ce à une hauteur typiquement comprise entre 5 et 30 cm. La tête de couchage est définie selon les propriétés de la composition de 30 couchage fluide que l'on va appliquer de façon à obtenir une épaisseur de couche la plus uniforme possible.

On connait de la demande WO 2005/028750 l'utilisation d'un procédé de couchage à rideau pour apporter l'opacité voulue aux feuilles papetières décoratives. Cette demande ne fait pas mention d'un problème de déformation du papier traité dans les conditions qu'elle décrit. Cependant, la Demanderesse a pu observer que le produit obtenu dans ces conditions présente l'inconvénient de ne pas être plan sur toute la largeur de la feuille, le produit se déformant sur les bords lors du processus d'imprégnation de la résine, et le produit après imprégnation et séchage de la résine présentant une déformation sur les bords qui rend le film décor difficilement utilisable pour la stratification sur une planche de bois par exemple.

La Demanderesse a observé que la fabrication d'une feuille décor par couchage à rideau se solde souvent par la réalisation d'un produit d'aspect gondolé, voir plissé, et par un taux de déchirure très important de la feuille de papier au cours de l'opération de couchage à rideau, notamment en raison de la très forte porosité du papier pour feuille décor et de son fort taux d'absorption.

On connaît également des demandes WO 2002/084029, WO 2004/035929, EP 1 211 086, FR 2 904 246 et WO 2006/035234 des procédés de couchage à rideau multicouche permettant d'appliquer au moins deux couches de composition de couchage sur un support en bande en mouvement. Ces procédés ne sont pas suffisamment adaptés à la fabrication d'une feuille papetière décorative qui présente des spécificités en termes de porosité et d'absorption. Résumé Il existe un besoin de remédier à au moins certains des inconvénients mentionnés ci-dessus, notamment dans les procédés de fabrication des feuilles papetières décoratives.

Il existe notamment un besoin pour améliorer la fabrication des feuilles papetières décoratives, notamment par dépôt d'une ou plusieurs couches sur un support en bande en mouvement, remplissant chacune une ou plusieurs fonctionnalités apportant aux feuilles papetières décoratives des caractéristiques spécifiques, par exemple en terme d'opacité, d'imprimabilité, de protection contre la lumière et les rayonnements ultraviolets (UV), de coloration, ou encore d'amélioration de la transformation du support lors de l'imprégnation.

L'invention a ainsi pour objet, selon l'un de ses aspects, un procédé de fabrication par voie humide d'une feuille papetière décorative mettant en oeuvre un procédé de couchage à rideau multicouche d'un support en bande ayant une porosité Gurley comprise entre 5 et 40 secondes, de préférence entre 10 et 25 secondes, avec au moins deux couches de composition de couchage liquide, dans lequel : - un support en bande en mouvement est acheminé à travers une zone de couchage, - un rideau fluide, orienté transversalement par rapport au support en mouvement, est formé dans la zone de couchage par une tête de couchage à au moins deux fentes d'écoulement, le rideau comportant au moins deux couches supérieure et inférieure de composition de couchage liquide, ou - deux rideaux fluides, orientés transversalement par rapport au support en mouvement, sont formés dans la zone de couchage par deux têtes de couchage distinctes, l'un des rideaux comportant au moins une couche supérieure et l'autre une couche inférieure de composition de couchage liquide, - le ou les rideaux tombe(nt) en chute libre sur le support en bande traversant la zone de couchage, le ou les rideaux étant tells) que la couche inférieure située entre le support et la couche supérieure présente une viscosité inférieure à celle de la couche supérieure, les couches formant un revêtement multicouche à la surface du support dès qu'elles entrent en contact avec celui-ci. L'ensemble obtenu est ensuite séché. Par support en bande , on entend un matériau en feuille continu de largeur définie.

Le support en bande peut avantageusement présenter un fort taux d'absorption, en particulier une ascension capillaire comprise entre 25 et 65 mm en 10 min, mesurée par la méthode Klemm absorbency. Le couchage à rideau multicouche selon l'invention appliqué à la fabrication d'une feuille papetière décorative permet avantageusement de diminuer la quantité de dioxyde de titane (TiO2) dans la feuille sans pour autant avoir d'impact sur les propriétés d'opacité de la feuille. Le grammage de la feuille peut également être diminué, ce qui se traduit par un besoin moindre en résine lors de l'étape future d'imprégnation. En outre, la quantité d'eau apportée à la feuille au cours du procédé peut également être plus faible. Chacune des couches inférieure et supérieure peut être appliquée au recto ou au verso du support en bande.

Avantageusement, le procédé selon l'invention permet d'éviter le roulage des bords (ou curl ) des feuilles papetières décoratives, qui correspond à une déviation de la géométrie de la feuille papetière décorative par rapport à sa forme initiale plane. Le phénomène de curl intervient généralement lors du procédé d'imprégnation. Le procédé selon l'invention permet ainsi d'améliorer les propriétés de planéité de la feuille papetière décorative lors de l'imprégnation. En effet, la viscosité réduite de la couche inférieure permet avantageusement à celle-ci de pénétrer fortement, voire totalement, dans le support lors du couchage, limitant ainsi le curl lors de l'imprégnation. De plus, l'application de plusieurs couches successives sur le support en bande permet également de mieux maîtriser le curl de la feuille lors de l'imprégnation et ainsi de le diminuer. La résine thermodurcissable destinée à imprégner la feuille peut être une résine phénolique, une résine de mélamine-formaldéhyde, une résine d'urée-formaldéhyde, une résine de benzoguanamine-formaldéhyde ou une résine de polyester insaturé. L'une au moins des couches supérieure et inférieure peut être une couche absorbant la lumière, notamment une couche colorée et/ou de protection contre la lumière et les rayonnements ultraviolets (UV). Par couche colorée , on entend une couche dont l'aspect permet de masquer au moins partiellement, mieux totalement, les irrégularités du panneau ou profilé décoratif stratifié, par exemple un panneau de bois du type aggloméré, sur lequel la feuille papetière décorative obtenue par le procédé selon l'invention est destinée à être appliquée. En particulier, la couche colorée peut présenter un aspect, notamment une teinte, uniforme et sensiblement identique à l'aspect, notamment à la teinte, du panneau ou profilé décoratif stratifié sur lequel la feuille papetière décorative va être appliquée. La couche colorée peut encore présenter un aspect, notamment une teinte, uniforme et sensiblement complémentaire de l'aspect, notamment de la teinte, du panneau ou profilé décoratif stratifié sur lequel la feuille papetière décorative va être appliquée.

Une couche absorbant la lumière, différente des couches supérieure et inférieure, notamment une couche colorée et/ou de protection contre la lumière et les rayonnements ultraviolets (UV), peut être ajoutée à la feuille papetière décorative. Une couche de protection contre la lumière et les rayonnements ultraviolets peut être appliquée dans le cas d'un film décor coloré, les colorants étant placés au sein du support, ou au sein de l'une des couches supérieure ou inférieure. La couche absorbant la lumière peut être appliquée sur la même face du support que les couches supérieure et inférieure, avant ou après application des couches supérieure et inférieure sur le support.

La couche absorbant la lumière peut encore être appliquée sur la face du support ne comportant pas les couches supérieure et inférieure. La couche inférieure peut présenter une viscosité inférieure ou égale à 400 centipoises, de préférence inférieure ou égale à 300 centipoises, de préférence inférieure ou égale à 200 centipoises, par exemple comprise entre 50 et 200 centipoises, par exemple égale à 150 centipoises. La couche supérieure peut présenter une viscosité supérieure ou égale à 300 centipoises, de préférence supérieure ou égale à 400 centipoises, par exemple comprise entre 400 et 1500 centipoises, par exemple à 500 centipoises. La viscosité correspond à la viscosité Brookfield, mesurée à une vitesse de 100 20 tr/min à 25° C. Lors de dépôt des couches de couchage par un procédé de couchage à rideau utilisé dans le procédé de fabrication selon l'invention, les conditions de couchage peuvent notamment être liées à l'extrait sec de la ou des couches, à la dépose sèche et au grammage du support en bande. 25 Le grammage (GR) du support est le poids sec du support par mètre carré. Il s'exprime en g/m2. L'extrait sec (ES) de la ou des couches, qui est mesuré par évaporation des matières volatiles lors du chauffage d'un échantillon d'une couche, est le poids sec de la couche ramenée au poids de la couche en l'état. Il peut s'exprimer en %. 30 La dépose sèche (DE) s'exprime en g/m2. Il peut par exemple être nécessaire dans certains cas d'application, d'utiliser un support en bande à faible grammage et une ou plusieurs couches de couchage à forte dépose sèche. En effet, lors de la fabrication le support peut par exemple subir des contraintes liées à la tension du support, aux passages sur les cylindres à air soufflé contre le support dans la sécherie, et éventuellement au passage dans les équipements permettant de retourner le support. Aussi, certaines conditions de couchage peuvent parfois ne pas s'appliquer au support sous peine de dégrader son intégrité mécanique, ce qui entraîne une déformation de celui-ci et réduit la qualité de la feuille papetière décorative obtenue. Si la tenue du support est fortement réduite, celui-ci ne supporte plus les contraintes usuelles de la coucheuse ou de la machine à papier dans le cas d'un couchage en ligne et le support se déchire, arrêtant en même temps l'opération de couchage. Il est aussi observé qu'après le point de couchage à rideau, la feuille se détrempe et perd son intégrité mécanique, ce qui peut créer des cordons qui donnent un aspect gondolé à la feuille, cet aspect se conservant après séchage. Suivant les contraintes de la machine que subit la feuille détrempée, celle-ci peut se plisser, dégradant la qualité du produit. L'invention peut permettre par un choix spécifique des paramètres de couchage, à savoir l'extrait sec, la dépose sèche et le grammage, d'éviter toute rupture, déchirure, cordon ou plis du support lors du procédé de couchage à rideau et d'engendrer le minimum de déformation possible ( curl ) lors de l'opération d'imprégnation. En particulier, pour le dépôt d'une ou plusieurs couches comportant des pigments de dioxyde de titane, on cherchera à avoir une forte dépose sur un support de faible grammage.

Habituellement, l'Homme du métier souhaitant éviter la déchirure du support au moment du couchage à rideau pourra essayer d'utiliser un support le plus solide possible à l'état humide. Par exemple, il pourra modifier la composition fibreuse du support, le soumettre à un traitement de résistance à l'état humide (REH), ajouter des agents de collage et/ou modifier le grammage du support. Il peut également vouloir déposer une couche de renforcement sur le support avant le couchage à rideau. Cependant, ces modifications peuvent avoir un certain coût et modifient aussi considérablement les caractéristiques du produit voulu en s'écartant des caractéristiques réellement désirées. L'Homme du métier peut en outre vouloir réduire la tension du support aux différents points de la machine à papier, ou réduire la vitesse de défilement du support.

Cependant, de telles actions auront des effets néfastes sur le rendement de la machine à papier et ne permettront pas d'éviter une déchirure ou rupture du support.

L'Homme du métier pourrait ainsi penser que la technologie du couchage à rideau n'est pas adaptée à la fabrication des feuilles papetières décoratives. Or, le processus de déchirure lié au procédé de couchage à rideau est le suivant. Dans la zone de couchage, un front humide pénètre très rapidement dans le support, réduisant très fortement les forces de cohésion entre les fibres du support et ainsi sa tenue mécanique. Au bout de quelques instants, un équilibre d'humidité entre la couche et le support s'établit. Si la quantité d'eau apportée par la couche est trop élevée, le support s'humidifie trop et ses caractéristiques mécaniques deviennent trop faibles, il se gondole et ne peut plus résister aux contraintes imposées par la machine à papier de sorte qu'il se déchire. En pratique, il existe une limite de la quantité d'eau apportée par la couche lors du couchage à rideau pour ne pas que le support se déchire. Ainsi, la Demanderesse a pu constater que pour éviter toute déchirure du support lors du procédé de couchage à rideau, la quantité d'eau apportée par la ou les couches ne doit pas dépasser 75 % du grammage du papier sec.

Aussi, le support en bande et les couches de couchage peuvent avantageusement être tels que : DE x (100/ES-1)/GR < 0,75. où : DE représente la dépose sèche totale des couches (en g/m2), ES représente l'extrait sec moyen des couches (en %), GR représente le grammage du support (en g/m2). Afin d'éviter de trop détremper le support, la quantité totale d'eau apportée par la ou les couches ne doit pas dépasser 50 % du grammage du papier sec ou mieux 30% du grammage du papier sec. Dans la pratique, pour déposer une ou plusieurs couches sur un support de faible grammage il faudra donc réduire la dépose sèche ou augmenter l'extrait sec. Pour déposer le maximum de couchage, il faudra augmenter le grammage du support ou augmenter l'extrait sec. On voit ainsi qu'il est préférable d'augmenter l'extrait sec. Cela peut apporter aussi d'autres avantages comme par exemple la réduction de la quantité d'eau à évaporer par la sécherie ou dans certains cas, cela peut permettre de créer des surfaces couchées plus brillantes.

La recherche d'un extrait sec élevé peut se faire lors de la préparation de la ou des couches de couchage en réduisant au maximum l'adjonction d'eau, en sélectionnant des matières premières concentrées et/ou en optimisant les dispersions afin qu'à forte concentration elles ne présentent pas des viscosités trop élevées. En effet, une couche ayant une trop forte viscosité ne pourra pas être véhiculée dans les circuits de couches avant la tête de couchage. Aussi, la ou les couches de couchage peuvent présenter un extrait sec total supérieur à 70 %, mieux 75 %. La ou les couches de couchage peuvent être déposées avec une dépose sèche totale supérieure ou égale à 10 g/m2, de préférence supérieure ou égale à 20 g/m2. Le grammage du support peut ainsi être inférieur ou égal à 100 g/m2, de préférence inférieur ou égal à 45 g/m2. La quantité totale d'eau apportée par le procédé de couchage à rideau peut être inférieure de 50 % au grammage du support, de préférence inférieure de 30 % au 15 grammage du support. Le poids de couche des couches de couchage peut être supérieur ou égal à 50 % du grammage du support, de préférence supérieur ou égal à 80 %, mieux 100 %, du grammage du support. Avantageusement, la faible viscosité et/ou la faible teneur en extrait sec de la 20 couche inférieure peut permettre de faciliter la pénétration partielle, voire totale, de la couche inférieure dans le support en bande. De la sorte, il est possible de diminuer fortement le phénomène de curl apparaissant lors de l'imprégnation. De plus, la maîtrise du phénomène de curl lors de l'imprégnation peut ainsi être contrôlée par le seul débit de la couche inférieure lors du procédé de couchage à rideau dont la viscosité et/ou la teneur en 25 extrait sec détermine l'intensité du curl lors de l'imprégnation. Le support en bande peut avoir une largeur comprise entre 1 et 10 mètres, de préférence entre 1 et 8 mètres, plus préférentiellement entre 1 et 3 mètres. Le couchage à rideau suivant l'invention peut être fait hors laize ou dans la laize, c'est à dire que le rideau peut être d'une largeur qui excède la largeur du support ou 30 respectivement le rideau peut avoir une largeur qui est plus faible que la laize du support. Dans ce dernier cas, le rideau peut-être maintenu par des équipements de bords éloignés d'une distance égale ou sensiblement inférieure à la laize du support.

Les couches, et/ou éventuellement le support en bande, peuvent présenter des propriétés identiques ou différentes. Par exemple, les couches peuvent être des couches absorbant la lumière, des couches colorées, blanches, opaques, des couches présentant des propriétés permettant d'améliorer l'imprimabilité de la feuille papetière décorative et/ou des couches de protection contre les rayonnements ultraviolets (UV) et/ou infrarouges (IR). Les couches, et/ou éventuellement le support en bande, peuvent comporter des colorants pigmentaires ou organiques et/ou des charges opacifiantes, en particulier du dioxyde de titane. Les couches peuvent encore comporter des charges blanches tel que le kaolin, le talc, le kaolin calciné, la silice, les pigments organiques, les alumino-silicates ou autres pigments blancs compatibles avec l'application des papiers décoratifs. Le support en bande, peut comporter entre 1 et 40 %, par exemple entre 10 et 20 %, de charges opacifiantes, notamment du dioxyde de titane. Avantageusement, le procédé selon l'invention peut permettre de diminuer, voire d'éliminer, les défauts visuels que l'on retrouve habituellement sur les panneaux ou profilés décors stratifiés comportant une feuille papetière décorative. En effet, ces défauts visuels résultent généralement d'une part, d'une variation d'aspect, notamment de teinte, liée aux variations d'opacité de la feuille papetière décorative, induite notamment par l'hétérogénéité de distribution des pigments opacifiants dans la feuille et d'autre part, de l'inhomogénéité d'aspect, notamment de teinte et/ou de couleur, des panneaux ou profilés décors stratifiés. Le dépôt d'une couche blanche et d'une couche absorbant la lumière, notamment une couche colorée, sur le support en bande peut permettre de diminuer, voire d'éliminer, les défauts visuels décrits ci-dessus. La couche blanche peut permettre d'apporter une blancheur et une opacité homogène. La couche absorbant la lumière, notamment une couche colorée, de préférence placée entre la couche blanche et le panneau ou décor stratifié sur lequel est appliquée la feuille papetière décorative, peut permettre de masquer les inhomogénéités du panneau ou décor en absorbant la lumière renvoyée par le panneau ou profilé décor. Avantageusement ainsi, au moins une des couches de couchage peut être une couche blanche et au moins une autre couche de couchage peut être une couche absorbant la lumière, notamment une couche colorée. La couche absorbant la lumière peut être conçue de manière à absorber au maximum la gamme de longueurs d'ondes correspondant à celles émises par le panneau ou décor stratifié. La couche absorbant la lumière peut ainsi avoir une couleur complémentaire de celle du panneau ou décor stratifié. Par exemple, si le panneau ou décor stratifié présente une teinte brune et orangée, la couche absorbant la lumière peut avoir une teinte bleue foncée, par exemple d'un cyan foncé.

La couche absorbant la lumière peut être placée entre la couche blanche et le panneau ou décor stratifié sur lequel la feuille papetière décorative est appliquée. En particulier, la couche supérieure peut être une couche blanche et la couche inférieure peut être une couche absorbant la lumière, notamment une couche colorée. La couche inférieure peut encore être une couche blanche et le support en bande peut comporter une autre couche absorbant la lumière, notamment une couche colorée, sur sa face opposée à celle où figure la couche inférieure. La couche supérieure peut encore être une couche colorée et la couche inférieure peut être une couche blanche. Lorsque la couche absorbant la lumière est placée directement sur le support en bande, celle-ci peut présenter une porosité suffisante pour permettre la pénétration de la résine lors de l'imprégnation du support. En particulier, la porosité Gurley (norme ISO 5636-5) de l'ensemble formé par le support en bande et la couche absorbant la lumière peut être inférieure ou égale à 200 secondes, de préférence inférieur ou égal à 80 secondes. De préférence, la feuille papetière décorative obtenue par le procédé selon l'invention peut être imprégnée et appliquée sur le panneau ou décor stratifié par sa face opposée aux couches inférieure et supérieure. Le grammage du support avant couchage peut par exemple être inférieur ou égal à 200 g/m2, mieux 100 g/m2, mieux 45g/m2. La dépose de chacune des couches peut par exemple être comprise entre 1 et 60 g/m2, par exemple entre 4 et 25g/m2. Avantageusement, plus le grammage de la couche supérieure sera faible et plus il sera possible de réduire et de maîtriser le roulage des bords ( curl ) lors de l'imprégnation. Le support en bande peut être une feuille fibreuse à base de fibres cellulosiques et/ou synthétiques et/ou minérales. Les fibres de cellulose peuvent se répartir en poids entre 40 et 100%, de préférence entre 80 et 100%, en fibres courtes et entre 0 et 60%, de préférence 0 et 20% en fibres longues.

Le support en bande peut par exemple être fabriqué à partir d'une pâte à papier brute constituée principalement de fibres cellulosiques en association éventuellement avec une charge minérale (tel que le kaolin, le talc, le dioxyde de titane) qui, sous la forme d'une suspension aqueuse diluée, est amenée dans la caisse de tête de la machine à papier d'où elle est distribuée sur une toile filtrante sur laquelle se forme la feuille fibreuse de papier. Cette feuille en bande est ensuite pressée puis séchée. De manière générale, l'invention s'applique à tout type de support à la condition que celui-ci se présente sous forme d'une feuille mince, continue, convoyable. L'invention a encore pour objet, selon un autre de ses aspects, un support en bande pour feuille papetière décorative obtenu selon le procédé de fabrication décrit précédemment. L'invention a aussi pour objet, selon un autre de ses aspects, une feuille papetière décorative obtenue par le procédé de fabrication décrit précédemment. L'invention a encore pour objet, selon un autre de ses aspects, un panneau ou profilé décoratif stratifié comportant une feuille papetière décorative obtenue par le procédé décrit précédemment. Le panneau ou profilé décoratif stratifié peut être obtenu par le procédé selon l'invention après une étape d'imprégnation de l'ensemble obtenu par une résine thermodurcissable et éventuellement une étape de pressage et de séchage pour former le 20 panneau ou profilé décoratif. L'invention pourra être mieux comprise à la lecture qui va suivre, de la description d'exemples non limitatifs de mise en oeuvre de celle-ci et à l'examen des figures du dessin, schématiques et partielles, sur lequel : - la figure 1 illustre un procédé de couchage à rideau multicouche utilisé dans 25 un procédé de fabrication d'une feuille papetière décorative selon l'invention, - la figure 2 illustre une variante d'un procédé de couchage à rideau multicouche utilisé dans un procédé de fabrication selon l'invention, et - les figures 3 à 5 représentent, en coupe, des exemples de feuilles papetières décoratives obtenues selon un procédé selon l'invention. 30 On a représenté sur la figure 1 une vue en coupe suivant une section verticale d'une tête de couchage 1 de type à cascade et d'un support en bande 6 d'un appareil de couchage à rideau permettant la fabrication d'une feuille papetière décorative selon un premier aspect du procédé selon l'invention et illustrant un rideau 5 tombant en chute libre. La tête de couchage 1 est alimentée par deux compositions de couchage inférieure 3 et supérieure 2 distinctes.

Chaque ligne de compositions de couchage 2 et 3 est introduite respectivement dans la tête de couchage 1 par l'intermédiaire de conduits 2a et 3a à l'intérieur des cavités centrales 2b et 3b d'où elle est envoyée vers les fentes d'écoulement 2c et 3c de la tête. A la sortie de leur fente d'écoulement respective, les deux compositions de couchage 2 et 3 s'écoulent simultanément par gravité le long du plan incliné 4 du plan de couchage et tombent en chute libre à la sortie du plan 4 sous la forme d'un rideau 5 sur le support en bande 6 en mouvement situé en contrebas à la verticale du plan 4. Comme on peut le voir sur la figure 1, la composition inférieure 3 issue de la fente d'écoulement 3c non obstruée, qui est positionnée sur le plan incliné 4 de la tête 1 au dessus de la composition supérieure 2 issue de la fente d'écoulement 2c obstruée sur ses parties latérales, se retrouve sur le support 6 défilant dans le sens indiqué (par la flèche sur la figure 1) par rapport à l'écoulement du rideau en contact direct avec le support 6 tandis que la composition supérieure 2 issue de la fente 2c obstruée se retrouve sur le support sous la forme d'une couche 2 positionnée par-dessus la couche inférieure 3. Cette couche 2 une fois appliquée sur le support en bande 6 forme la surface externe du produit fini fournissant ainsi les caractéristiques spécifiques de surface au produit fini. La couche inférieure 3 présente avantageusement une viscosité inférieure à celle de la couche supérieure 2 permettant ainsi de réduire le curl de la feuille lors de l'imprégnation. On a représenté sur la figure 2, en coupe de façon analogue à la figure 1, un deuxième aspect du procédé de fabrication d'une feuille papetière décorative selon l'invention. Le procédé est réalisé à l'aide de deux têtes de couchage la et lb de type à cascade . La tête de couchage la permet de déposer la couche supérieure 2 et la tête de couchage lb permet de déposer la couche inférieure 3.

Chaque ligne de compositions de couchage 2 et 3 est introduite respectivement dans les têtes de couchage la et lb par l'intermédiaire des conduits 2a et 3a à l'intérieur des cavités centrales 2b et 3b d'où elle est envoyée vers les fentes d'écoulement 2c et 3c des têtes la et lb. A la sortie de leur fente respective, les deux compositions 2 et 3 s'écoulent par gravité le long du plan incliné 4 du plan de couchage et tombent en chute libre à la sortie du plan 4 sous la forme de deux rideaux 5a et 5b sur le support 6 en mouvement situé en contrebas à la verticale du plan 4.

On a représenté sur la figure 3 un exemple de feuille papetière décorative 7 obtenue par le procédé selon l'invention. La feuille papetière décorative 7 comporte dans cet exemple, sur la face recto du support 6, une couche inférieure 3 et une couche supérieure 2 formant un revêtement obtenu par exemple par l'un des procédés de couchage à rideau décrits aux figures 1 et 2.

La feuille papetière décorative 7 comporte encore sur le verso du support 6 une autre couche 8 de couchage. Les couches inférieure 3 et supérieure 2 sont par exemple des couches blanches. La couche inférieure 3 peut pénétrer au moins partiellement dans le support 6 grâce à sa différence de viscosité lors du procédé de couchage à rideau, permettant ainsi de réduire le roulage des bords de la feuille papetière décorative 7. La couche 8 est optionnelle et peut par exemple être une couche absorbant la lumière, par exemple une couche colorée. On a représenté sur la figure 4 un autre exemple de feuille papetière décorative 7 obtenue par un procédé selon l'invention.

Dans cet exemple, la feuille papetière décorative 7 comporte un support 6 sur le recto duquel figure une couche inférieure 3 absorbant la lumière, notamment une couche colorée, et une couche supérieure 2 blanche. On a représenté sur la figure 5 un autre exemple de feuille papetière décorative 7 obtenue par un procédé selon l'invention.

Dans cet exemple, la feuille papetière décorative 7 comporte un support 6 sur le recto duquel figurent trois couches de couchage déposées par exemple conformément à l'un des procédés décrits aux figures 1 et 2. La feuille papetière décorative 7 comporte ainsi une couche inférieure 3 absorbant la lumière, par exemple une couche colorée, une couche supérieure 2 présentant des propriétés de protection contre les rayonnements ultraviolets (UV) et une autre couche supérieure 9 située sur la couche supérieure 2 présentant des propriétés permettant d'améliorer l'imprimabilité de la feuille décorative papetière 7.

La ou les couches de couchage décrites précédemment peuvent encore comporter d'autres caractéristiques additionnelles mentionnées auparavant, comme par exemple des propriétés permettant d'améliorer l'imprimabilité de la feuille papetière décorative et/ou des propriétés de protection contre les rayonnements ultraviolets (UV) et/ou infrarouges (IR). Exemples Exemple 1 comparatif Dans cet exemple, le support en bande présente un grammage de 45 g/m2 et comporte 7 g/m2 de dioxyde de titane.

La face recto du support en bande a par exemple un lissé Bekk de 140 sec et une porosité Gurley de 12 sec. Une seule couche de couchage est déposée sur cette face recto. La couche comporte des pigments de dioxyde de titane sous la forme de particules de rutile ayant une taille proche de 0,2 m, un dispersant, un tensioactif et un latex acrylique. La concentration totale en pigments de la couche est 73,5 %, la viscosité est 515 centipoises. Dans cette exemple, la couche est déposée seule à l'aide d'une tête de couchage à rideau à glissoire. La couche sort par une fente de couchage et coule le long d'un plan incliné avant de chuter en chute libre suivant une hauteur de 17 cm et d'entrer en contact avec le support en bande en mouvement sensiblement horizontal à une vitesse de 530 m/min. Le débit de la couche est adapté pour obtenir une dépose sèche de 22 g/m2. Le support obtenu à partir de cette réalisation est imprégné de résine puis séché. On observe alors un roulage des bords du support important, de l'ordre de 5 cm pour une laize de 1,84 mètre. Exemple 2 selon l'invention Dans une première réalisation, deux couches inférieure et supérieure sont déposées simultanément. La couche inférieure est issue d'une fente de couchage alors que la couche supérieure est issue d'une autre fente de couchage et coule sur la couche inférieure. La couche inférieure comporte des pigments de dioxyde de titane sous la forme de particules de rutile ayant une taille proche de 0,2 m, un dispersant, un tensioactif, un polymère polyvinylique et un épaississant. La concentration totale en pigments de la couche est de 30,2 %, sa viscosité est de 200 centipoises. La couche supérieure est semblable à la couche décrite dans l'exemple 1. Après la chute libre sur le support en bande, les couches inférieure et supérieure sont superposées, la couche supérieure étant sur la couche inférieure qui est au contact du support en bande. Selon cette réalisation, la dépose de la couche supérieure est de 17,5 g/m2 et la dépose de la couche inférieure est de 4,4 g/m2. La vitesse du support en mouvement est de 310 m/mn. Le support obtenu à partir de cette réalisation est imprégné de résine puis séché. On observe alors un curl plus faible que celui obtenu dans l'exemple 1, de l'ordre de 2 cm pour une laize de 1,84 mètre. Dans une deuxième réalisation semblable à la première réalisation, la couche inférieure a une dépose de 9 g/m2 et la couche supérieure a une dépose de 13,1 g/m2. La vitesse du support en mouvement est de 220 m/min.

Le support obtenu à partir de cette réalisation est imprégné de résine puis séché. On observe alors un curl plus faible, de l'ordre de 1 cm pour une laize de 1,84 mètre. Dans une troisième réalisation semblable à la première réalisation, la couche inférieure a une dépose de 13 g/m2 et la couche supérieure a une dépose de 8,9 g/m2. La 20 vitesse du support en mouvement est de 180 m/min. Le support obtenu à partir de cette réalisation est imprégné de résine puis séché. On n'observe plus de curl. On peut ainsi observer que le roulage des bords ( curl ) qui apparaît au bord de chaque support déposé par le procédé de couchage à rideau multicouche selon 25 l'invention est inférieur à celui obtenu dans l'exemple 1. En outre, le curl diminue entre la première et la troisième réalisation, c'est-à-dire lorsque la dépose de la couche inférieure augmente par rapport à la dépose de la couche supérieure, la dépose totale restant constante. Ainsi, une dépose multicouche à rideau suivant l'invention permet de réduire et 30 de maîtriser le roulage des bords (ou curl ) lors de l'imprégnation.

Exemple 3 selon l'invention Dans cet exemple, deux couches inférieure et supérieure sont déposées simultanément selon un procédé conforme à l'invention. La couche inférieure est une couche noire absorbant la lumière, réalisée par exemple à partir de noir de carbone, de latex acrylique, du dioxyde de titane, d'un épaississant et d'un tensioactif. La concentration totale est de 39 %, la viscosité de 365 centipoises. La couche est déposée par l'intermédiaire de la fente inférieure d'une tête de couchage à glissoire la plus proche du support en mouvement. Une couche supérieure blanche comportant du dioxyde de titane sous la forme de particules de rutile ayant une taille proche de 0,2 m, un dispersant, un tensioactif et du latex acrylique, est déposée par l'intermédiaire de la fente supérieure de la tête de couchage. La concentration totale de cette couche supérieure est de 74,4 % et la viscosité est de 790 centipoises. La couche supérieure blanche coule sur la couche inférieure noire avant de tomber en chute libre sur le support en bande. Le support ne comporte pas de pigments en masse et présente un grammage de 46 g/m2. La vitesse du support en mouvement est par exemple de 560 m/min. Le support ainsi obtenu est imprégné de résine et la feuille papetière décorative obtenue est placée sur un panneau de bois afin de réaliser un élément stratifié. On constate que le film décor est plan. Par observation visuelle, on constate que le panneau de bois n'est pas visible. Exemple 4 selon l'invention Sur un support en bande, on dépose par un procédé selon l'invention sur le côté verso du support une couche de couchage colorée, par exemple ayant la couleur d'un bois proche de la couleur moyenne des panneaux stratifiés. La couche comporte des pigments ou colorants apportant une opacité suffisante pour produire un fond uni. Sur le côté recto du support, on dépose par un procédé multicouche à rideau selon l'invention deux couches blanches destinées à conférer une certaine opacité et une couleur blanche à la feuille papetière décorative.

Des pigments opacifiants blancs peuvent être présents dans la couche blanche et éventuellement dans le support.

De cette manière, une fois la feuille papetière décorative obtenue placée sur un panneau stratifié, il est possible d'éliminer le défaut visuel dû à l'hétérogénéité de distribution des pigments opacifiants dans le support et aux variations de couleur du panneau stratifié.

Exemple 5 selon l'invention Sur un support en bande ne comportant pas en masse de pigment opacifiant, on dépose par un procédé selon l'invention deux couches de couchage simultanément sur le support, l'une étant blanche et l'autre colorée. La couche blanche constitue la couche inférieure au contact direct avec le support et la couche colorée constitue la couche supérieure disposée sur la couche blanche. Selon cette réalisation, la dépose de la couche inférieure est de 13 g/m2 et la dépose de la couche supérieure est de 5 g/m2. Une fois la feuille papetière décorative obtenue, celle-ci est retournée de manière à mettre en contact la couche supérieure colorée avec un panneau stratifié. On observe que le papier décor est plan. Il est ainsi possible grâce à la présence des deux couches d'éliminer les défauts visuels liés au panneau stratifié. Exemple 6 selon l'invention Sur un support en bande dépourvu de pigment en masse, on dépose simultanément deux couches de couchage, l'une étant colorée et l'autre présentant des propriétés de résistance à la lumière et aux rayonnements ultraviolets (UV). La couche colorée constitue la couche inférieure dont la dépose est de 12 g/m2 et la couche anti-UV constitue la couche supérieure dont la dépose est de 2,5 g/m2. De la sorte, une fois la feuille papetière décorative obtenue placée sur un panneau stratifié, la couche colorée permet de conférer de la couleur au panneau et la couche anti-UV protège la couche colorée des rayonnements ultraviolets.

Exemple 7 selon l'invention Le tableau ci-après montre des exemples de couchage à rideau de manière à mettre en évidence l'influence des paramètres que sont le grammage du support (GR), l'extrait sec moyen des couches de couchage (ES) et la dépose sèche (DE) des couches sur la qualité du couchage à rideau conduisant ou non à une déchirure ou rupture du support formé.

Le rapport désigne la quantité d'eau apportée par les couches lors du couchage à rideau divisée par le grammage du support en bande. Ce rapport est égal à : DE x (100/ES-1) / GR. Composition des couches GR ES ES Viscosité DE Rapport Observation (g/m2) (% moyen (cP) (g/m2) (%) (%) couche supérieure et inférieure : 200 72 72 350 25 5 normal kaolin/TiO2 50/50, latex, PVA, tensioactif couche supérieure et inférieure : 200 72 72 350 35 7 normal kaolin/TiO2 50/50, latex, PVA, tensioactif couche supérieure et inférieure : 200 72 72 350 50 10 normal kaolin/TiO2 50/50, latex, PVA, tensioactif couche supérieure et inférieure : 73 68 62,9 500 25 23 normal kaolin/silice 80/20, liant, épaississant, tensioactif couche supérieure : kaolin/silice 73 68 52,7 500 45 55 normal 80/20, latex, PVA, épaississants, 9 68 tensioactif couche inférieure : pas de pigment, PVA, tensioactif couche supérieure et inférieure : 28 74,4 74,4 790 15,3 19 normal TiO2, latex, tensioactif couche supérieure et inférieure : 45 76,5 76,5 515 21,8 15 normal TiO2, latex, tensioactif couche supérieure et inférieure : 45 72,7 72,7 340 40 33 normal TiO2, latex, tensioactif couche supérieure et inférieure : 45 72,7 72,7 340 45 38 normal TiO2, latex, tensioactif couche supérieure et inférieure : 60 26 26 100 17 81 déchirure TiO2, PVA, épaississants, tensioactif couche supérieure et inférieure : 45 26 26 100 17 108 déchirure TiO2, PVA, épaississants, tensioactif couche supérieure et inférieure : 45 50 50 430 22 49 normal TiO2, PVA, épaississants, tensioactif couche supérieure et inférieure : 45 50 50 430 28 62 normal TiO2, PVA, épaississants, tensioactif couche supérieure : TiO2, latex, 45 76,5 40,1 515 21,9 73 normal tensioactif 30,2 200 couche inférieure : TiO2, PVA, épaississants, tensioactif couche supérieure : TiO2, latex, 45 76,5 37,1 515 18,8 71 normal tensioactif 30,2 200 couche inférieure : TiO2, PVA, épaississants, tensioactif couche supérieure et inférieure : 70 30 30 290 20 67 normal TiO2, PVA, épaississants, tensioactif On peut ainsi observer que dans les deux cas où le Rapport est supérieur à 75%, on observe une déchirure du support. Dans tous les autres cas, le couchage à rideau est normal.

L'expression comportant un est synonyme de comportant au moins un .

Claims (18)

1. REVENDICATIONS1. Procédé de fabrication par voie humide d'une feuille papetière décorative (7) mettant en oeuvre un procédé de couchage à rideau multicouche d'un support en bande ayant une porosité Gurley comprise entre 5 et 40 secondes avec au moins deux couches de composition de couchage liquide, dans lequel : - le support en bande (6) en mouvement est acheminé à travers une zone de couchage, - un rideau fluide (5), orienté transversalement par rapport au support (6) en mouvement, est formé dans la zone de couchage par une tête de couchage (1) à au moins deux fentes d'écoulement (2c, 3c), le rideau (5) comportant au moins deux couches supérieure (2) et inférieure (3) de composition de couchage liquide, ou - deux rideaux fluides (5a, Sb), orientés transversalement par rapport au support (6) en mouvement, sont formés dans la zone de couchage par deux têtes de couchage (la, lb) distinctes, l'un des deux rideaux (5a) comportant au moins une couche supérieure (2) et l'autre (Sb) une couche inférieure (3) de composition de couchage liquide, et dans lequel, - le ou les rideaux (5, 5a, 5b) tombe(nt) en chute libre sur le support en bande (6) traversant la zone de couchage, le ou les rideaux étant tel(s) que la couche inférieure (3), située entre le support (6) et la couche supérieure (2), présente une viscosité inférieure à celle de la couche supérieure (2), les couches (2,3) formant un revêtement multicouche à la surface du support (6) dès qu'elles entrent en contact avec celui-ci, - l'ensemble obtenu est séché.
2. 2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel un rideau fluide (5) formé par une tête de couchage (1) à au moins deux fentes d'écoulement (2c, 3c) tombe en chute libre sur le support en bande (6) traversant la zone de couchage.
3. 3. Procédé selon la revendication 1, dans lequel deux rideaux fluides (5a, 5b) formés par deux têtes de couchage (la, lb) distinctes tombent en chute libre sur le support en bande (6) traversant la zone de couchage.
4. 4. Procédé selon l'une des revendications précédentes, dans lequel l'une au moins des couches supérieure (2) et inférieure (3) est une couche absorbant la lumière, notamment une couche colorée et/ou de protection contre la lumière et les rayonnements ultraviolets (UV).
5. 5. Procédé selon l'une des revendications précédentes, dans lequel une autre couche (9), différente des couches supérieure (2) et inférieure (3), absorbant la lumière, notamment une couche colorée et/ou de protection contre la lumière et les rayonnements ultraviolets (UV), est ajoutée à la feuille papetière décorative (7).
6. 6. Procédé selon la revendication précédente, l'autre couche (9) absorbant la lumière étant appliquée sur la même face du support (6) que les couches supérieure (2) et inférieure (3), avant ou après application des couches supérieure et inférieure sur le support (6).
7. 7. Procédé selon la revendication 5, l'autre couche (8) absorbant la lumière 10 étant appliquée sur la face du support (6) ne comportant pas les couches supérieure (2) et inférieure (3).
8. 8. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, la couche inférieure (3) présentant une viscosité inférieure ou égale à 400 centipoises, notamment inférieure ou égale à 300 centipoises, notamment inférieure ou égale à 200 centipoises, 15 notamment comprise entre 50 et 200 centipoises.
9. 9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, la couche supérieure (2) présentant une viscosité supérieure ou égale à 300 centipoises, notamment supérieure ou égale à 400 centipoises, notamment comprise entre 400 et 1500 centipoises.
10. 10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, les 20 couches (2, 3, 8, 9) de couchage liquide étant choisies parmi des couches absorbant la lumière, des couches colorées, des couches opaques, comportant notamment du dioxyde de titane, du kaolin, du talc, du kaolin calciné, de la silice, des alumino-silicates, des pigments organiques, des couches blanches, des couches présentant des propriétés permettant d'améliorer l'imprimabilité de la feuille papetière décorative et/ou des couches de 25 protection contre les rayonnements ultraviolets (UV) et/ou infrarouges (IR).
11. 11. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, la couche inférieure (3) étant une couche blanche et le support en bande (6) comportant une autre couche (8) de couchage absorbant la lumière, notamment une couche colorée, sur sa face opposée à celle où figure la couche inférieure (3). 30
12. 12. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, la couche supérieure (2) étant une couche colorée et la couche inférieure (3) étant une couche blanche.
13. 13. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, la dépose de chacune des couches étant comprise entre 1 et 60 g/m2, de préférence entre 4 et 25g/m2.
14. 14. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, le support en bande (6) et les couches de couchage (2, 3, 9) étant tels que : DE x (100/ES-1) / GR < 0,75, où DE représente la dépose totale simultanée sèche des couches (en g/m2), ES représente l'extrait sec moyen des couches (en %), GR représente le grammage du support (en g/m2).
15. 15. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, la couche supérieure de couchage (2) présentant un extrait sec supérieur à 70%, de préférence 10 supérieur à 75 %.
16. 16. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, les couches de couchage (2, 3, 9) ayant une dépose totale sèche supérieure ou égale à 10 g/m2, de préférence supérieure ou égale à 20 g/m2.
17. 17. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, le 15 grammage du support (6) avant couchage étant inférieur ou égal à 100 g/m2, de préférence inférieur ou égal à 45 g/m2.
18. 18. Panneau ou profilé décoratif stratifié comportant une feuille papetière décorative (7) obtenu par le procédé de l'une quelconque des revendications précédentes. 20