FR2942068A1 - Evaluation de l'usure des contacts grace a un actionneur a double partie mobile. - Google Patents

Abstract

L'usure des contacts (6, 8) d'un appareil de coupure est déterminée directement par le suivi de l'évolution du courant d'excitation (Is) circulant dans la bobine (46) de leur actionneur électromagnétique (40). L'actionneur (40) est doté d'un circuit magnétique comprenant deux parties mobiles (42, 44) l'une par rapport à l'autre et mobiles par rapport à l'appareil de coupure. Au cours de la fermeture des contacts (6, 8), le courant d'excitation (Is) présente ainsi deux singularités (t , t ) correspondant respectivement à la fermeture du circuit électrique (6, 8) concomitante avec la fin du mouvement de la première partie (42) du circuit magnétique, et à la fermeture du circuit magnétique suite au mouvement de la deuxième partie (44) du circuit magnétique. L'intervalle (t -t ) entre ces deux instants permet une détermination du degré d'usure des contacts (6, 8).

Description

EVALUATION DE L'USURE DES CONTACTS GRACE A UN ACTIONNEUR A DOUBLE PARTIE MOBILE DOMAINE TECHNIQUE

L'invention concerne l'évaluation de l'usure des contacts de pôles dans un appareil de coupure directement depuis le mécanisme d'entraînement des contacts et un de ses objets définit un procédé approprié.

L'invention est également relative à un appareil de coupure comprenant une paire de contacts mobiles l'un par rapport à l'autre, le contact mobile étant actionné par un dispositif électromagnétique agencé de sorte que le suivi du courant d'actionnement dudit dispositif permette une détermination directe de l'érosion des contacts. Plus généralement, l'invention concerne un actionneur électromagnétique modifié permettant une telle détermination.

ETAT DE LA TECHNIQUE Tel qu'illustré en figure 1A, une ligne d'alimentation 1 d'une charge électrique 2 à commander est classiquement dotée d'au moins un appareil de coupure 4 qui comprend, pour chaque phase, des paires 6, 8 de contacts mobiles relativement l'un à l'autre afin de commuter la charge 2. Qu'ils soient agencés directement sur les conducteurs ou qu'ils comprennent des pastilles de matériau adapté, les contacts 6, 8 s'usent plus ou moins lors de chaque commutation et notamment en présence d'arc. Cette usure peut, après un nombre élevé de manoeuvres de commutation, conduire à une défaillance de l'appareil de coupure 4, par soudure des contacts ou non-passage du courant, avec des conséquences sur la sécurité et la disponibilité de l'installation 1, 2.

Pour prévenir ces risques, une solution consiste à changer systématiquement les contacts, voire l'appareil de coupure entier, au bout d'un nombre prédéterminé de manoeuvres, sans relation avec l'usure réelle des pastilles. Ces interventions sont cependant souvent soit trop tardives, par exemple si l'une des manoeuvres de coupure a généré un arc électrique plus important, avec les risques afférents, soit prématurées, avec les coûts inhérents au remplacement de pastilles presque intègres.

La capacité à pouvoir évaluer l'usure réelle des contacts 6, 8 afin d'en déduire une information donnant la durée de vie résiduelle, ou la fin de vie, des contacts de pôles apporte donc un avantage appréciable. Pour certains appareils 4 de forte puissance et à longue durée de vie, des opérations de maintenance prévoient ainsi régulièrement une évaluation visuelle de l'état des contacts, par exemple par la mise en place d'indicateurs d'usure sur les pastilles de contact 6, 8. Cette opération ne peut se faire qu'en ouvrant l'appareil 4, c'est-à-dire lors d'opérations de maintenance immobilisant l'installation 1, 2.

Différents procédés ont été élaborés afin d'évaluer l'érosion des contacts de façon régulière et/ou sans mise hors service des appareils. Le principe de mesure du document EP 0 694 937 se base notamment sur la durée s'écoulant entre la demande d'ouverture des contacts électriques et l'apparition des tensions d'arc, ce qui nécessite un circuit de mesure isolé de l'arc électrique. Le document EP 0 878 015 porte quant à lui sur la modification de la pression de contact pendant la même opération d'ouverture de l'appareil de coupure ; ce type de dispositif impose cependant des moyens spécifiques de mesure de la tension de commutation en un point neutre et l'utilisation d'un interrupteur auxiliaire. D'autres méthodes se basent sur des mesures lors de la fermeture de l'appareil de coupure ; par exemple, le document WO 2007/033913 propose la mesure de différents paramètres caractérisant le mouvement relatif des contacts en fonction de celui de leur actionneur, de type électromagnétique, ce qui nécessite un capteur additionnel.

Le document FR 2 834 120 propose l'étude de l'évolution du temps de parcours de la course des contacts durant un mouvement de fermeture par mesure de courant dans l'électroaimant de commande. Cette solution nécessite cependant un circuit par phase permettant de mesurer l'apparition du courant dans les pôles. EXPOSE DE L'INVENTION30 Parmi autres avantages, l'invention vise à pallier des inconvénients de suivis de l'usure des contacts existants lors de la manoeuvre de fermeture en se basant sur le suivi de l'actionneur. Ainsi, le circuit électrique d'alimentation en tant que tel n'est pas modifié. Qui plus est, selon l'invention, l'actionneur linéaire est conçu pour que la durée de vie résiduelle de l'appareil contenant les contacts puisse être évaluée par vérification simple de son courant de charge.

De fait, l'actionneur des contacts selon l'invention comprend une bobine et un circuit magnétique, la mesure du courant sur la bobine et l'analyse de ce résultat suffisant pour détecter les instants de fermeture des pôles électriques et des circuits magnétiques, ce qui donne l'information relative au niveau d'usure des contacts de façon simple et rapide. Pour ce résultat, l'actionneur comprend un circuit magnétique à double partie mobile.

L'invention concerne ainsi un appareil de coupure comprenant au moins une paire de contacts mobiles l'un par rapport à l'autre, de façon à être en position écartée ou en position de passage du courant. Chaque paire de contacts comprend un ou plusieurs premiers contacts mobiles, par exemple un pont, actionnés par un dispositif d'actionnement électromagnétique selon l'invention, et un ou plusieurs deuxièmes contacts, généralement fixes. Lorsque l'appareil de coupure comprend plusieurs paires de contacts, les premiers contacts peuvent être mobilisés conjointement par un même dispositif d'actionnement, ou séparément, chaque paire étant couplée à un dispositif d'actionnement similaire.

Tel qu'usuel, le dispositif d'actionnement électromagnétique selon l'invention comprend un circuit magnétique avec deux parties mobiles l'une par rapport à l'autre entre une position de repos et une position active, et un circuit d'excitation, généralement une bobine. Des moyens de rappel sollicitent les deux parties du circuit magnétique vers leur position de repos, leur action étant contrée lors de l'alimentation du circuit d'excitation qui, par modification du champ magnétique, entraîne le mouvement relatif des deux parties du circuit magnétique vers une position active correspondant à une position relative fermée des deux parties. Une première partie du circuit magnétique est munie de moyens de liaison mécanique, généralement rigides, pour se coupler aux premiers contacts mobiles pour les entraîner.

Selon l'invention, la deuxième partie du circuit magnétique est elle aussi susceptible de bouger. En particulier, elle est couplée par des moyens flexibles, notamment un élément faisant ressort, à au moins un des deuxièmes contacts. Les moyens flexibles ont une force résistante supérieure à la force maintenant les contacts en position ouverte, inférieure à la force de la liaison mécanique, et inférieure à la force d'entraînement générée par la bobine de l'actionneur. Ainsi, lors de la fermeture des contacts, dans un premier temps, le champ créé par le circuit d'excitation entraîne le déplacement de la première partie du circuit magnétique jusqu'à butée du premier contact sur le deuxième ; puis dans un deuxième temps, la deuxième partie du circuit magnétique se déplace jusqu'à fermeture dudit circuit.

L'appareil de coupure, et plus généralement le dispositif d'actionnement selon l'invention, comprennent en outre des moyens permettant de mesurer le courant dans le circuit d'excitation au cours de cette mobilisation du circuit magnétique, au moins durant le mouvement entre la position de repos du circuit magnétique et sa position active. Les moyens de mesure sont de préférence associés à des moyens permettant de déterminer les points singuliers lors de la mobilisation du circuit magnétique ; les points singuliers correspondent à des discontinuités dans le profil, ou courbure, allure générale, pente, de la courbe représentant le courant dans le circuit d'excitation. En particulier, deux points singuliers correspondent à la fermeture du circuit magnétique et du circuit électrique et sont représentatifs de l'état d'usure des contacts ; des moyens de calcul de l'intervalle entre ces points, de préférence associés à des moyens déterminant son degré d'évolution, permettent de corréler la mesure avec l'usure des contacts.

L'invention se rapporte également à un procédé de détermination de l'usure des contacts d'un appareil de coupure à actionneur électromagnétique comprenant deux parties mobiles du circuit magnétique et de préférence tel que défini plus haut. Le procédé comprend un suivi de la valeur du courant d'excitation de l'actionneur électromagnétique au cours de la fermeture des contacts, une identification des points singuliers se produisant lors de la mobilisation du circuit magnétique de l'actionneur, l'évaluation de la durée entre les points singuliers, la déduction depuis cette évaluation d'un état d'usure des contacts. De préférence, la durée entre les points singuliers est suivie au cours de la vie de l'appareil de coupure, et/ou comparée avec l'intervalle de temps correspondant pour un appareil neuf, afin de corréler cette évolution avec un état d'usure des contacts.

BREVE DESCRIPTION DES FIGURES D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de la description qui suit de modes particuliers de réalisation de l'invention, donnés à titre illustratif et nullement limitatifs, représentés dans les figures annexées.

10 La figure lA illustre un appareil de coupure dont les contacts sont mobilisés par un actionneur électromagnétique selon l'art antérieur ; la figure 1B montre l'évolution du courant dans la ligne d'alimentation et la bobine de l'actionneur lors de la fermeture.

La figure 2A représente schématiquement un actionneur d'un appareil de coupure selon 15 l'invention ; la figure 2B montre l'évolution du courant dans la bobine de l'actionneur lors de la fermeture et en fonction de l'état d'usure des contacts.

Les figures 3A à 3C montrent le déplacement d'un actionneur selon un mode de réalisation préféré selon l'invention lorsque l'appareil de coupure est neuf. Les figures 4A à 4C montrent le déplacement de l'actionneur de la figure 3 lorsque les contacts sont usés.

DESCRIPTION DETAILLEE D'UN MODE DE REALISATION PREFERE 25 Tel qu'illustré en figure lA, une ligne d'alimentation électrique 1 est dotée d'un appareil de coupure 4 permettant d'isoler la charge 2 afin notamment de la protéger. L'appareil de coupure 4 comprend, pour chaque ligne de courant, un dispositif de contact pouvant prendre deux positions, ouverte dans laquelle la charge 2 est isolée, ou fermée dans 30 laquelle le courant I circule dans la ligne 1. Le dispositif de contact comprend au moins un premier contact 6 mobile par rapport à un deuxième contact 8, qui est généralement fixe par rapport à l'appareil de coupure 4 ; dans le cas illustré, le dispositif de contact 20 comprend, pour chaque pôle, un pont 10 de deux contacts 6 mobile et deux contacts fixes 8. Un ressort de pression de contact 12 peut solliciter le pont de contact 10 vers les contacts fixes 8 afin de contrer toute répulsion électrodynamique et assurer le passage du courant.

Le pont de contact mobile 10 est actionné par un dispositif électromagnétique 20 comprenant un circuit magnétique pouvant prendre une position de repos et une position active, avec une armature mobile 22 par rapport à une culasse fixe 24 ; le mouvement relatif de l'armature mobile 22 par rapport à la culasse fixe 24 est causé par le passage d'un courant d'excitation Is dans une bobine 26, alimentée de préférence par une tension d'excitation continue. Le mouvement de l'armature 22 est transmis au pont 10 par une liaison mécanique 28 ; dans le cadre illustré, un actionneur 20 entraîne les ponts 10 de chacun des trois pôles simultanément, mais d'autres options sont possibles.

De préférence, l'appareil de coupure 4 est à pôles contacteurs, c'est-à-dire qu'en l'absence de courant d'excitation Is dans la bobine 26, le pont de contact 10 est sollicité en ouverture : des moyens de rappel 30, par exemple un ressort, sollicite l'armature mobile 22 de l'actionneur 20 en position ouverte. Lorsqu'une fermeture est requise, un dispositif de commande 32 de l'actionneur 20 provoque l'alimentation Is de la bobine 26, ce qui entraîne le déplacement de l'armature mobile 22 en direction de la culasse fixe 24 ; la liaison mécanique 28 entraîne le pont de contact mobile 10 vers une position fermée de la ligne 1.

Des moyens de mesure 34 permettent de suivre l'évolution du courant d'excitation Is circulant dans la bobine 26 au cours de la fermeture. De fait, tel qu'illustré en figure 1B, lors de l'apparition d'un ordre de commande de fermeture dans les moyens adaptés 32, le courant d'excitation Is envoyé à la bobine 26 commence à croître selon une courbe asymptotique du fait de l'absence de mouvement de l'armature mobile 22. Dès que la bobine 26 a emmagasiné suffisamment d'énergie (to), le mouvement de fermeture de l'armature mobile 22 démarre, ce qui provoque une variation de la réluctance du circuit magnétique 22, 24 et une chute du courant d'excitation Is. La chute du courant d'excitation Is se poursuit jusqu'à un instant tf correspondant à la fin du mouvement de l'armature mobile 22, c'est-à-dire à la fermeture du circuit magnétique ; la réluctance du circuit magnétique 22, 24 étant désormais invariante, le courant d'excitation Is recommence à croître selon son profil asymptotique. Il est donc possible d'identifier clairement l'instant de fermeture tf du circuit magnétique 22, 24 en suivant le courant d'excitation Is de la bobine 26 ; les moyens de mesure 34 appropriés n'altèrent pas l'appareil de coupure 4, et sont de toute façon classiquement présents pour la commande de l'actionneur 20.

Pour suivre l'usure des contacts 6, 8, cet instant de fermeture tf du circuit magnétique 22, 24 est comparé à l'instant de fermeture ti du circuit électrique, c'est-à-dire l'instant ti de mise en contact du pont mobile 10 avec les contacts fixes 8, ce qui correspond à l'apparition d'un courant I circulant dans la ligne 1. La comparaison des instants ti de fermeture du circuit électrique, détectable par un circuit de mesure sur la ligne 1, et tf de fermeture du circuit magnétique, aisément détectable sur le graphe d'alimentation Is de l'actionneur 20, est ainsi utilisée dans le document FR 2 834 120 pour déterminer l'usure des contacts 6, 8.

Selon l'invention, pour s'affranchir du circuit supplémentaire de détermination du courant I circulant dans la ligne d'alimentation 1, l'actionneur est modifié de façon à reproduire le phénomène électrique de creux de son courant Is lors de la fermeture du circuit électrique, c'est-à-dire lors de la mise en contact du pont 10 sur les contacts fixes 8. En particulier, le circuit magnétique de l'actionneur selon l'invention est composé de deux parties mobiles relativement l'une à l'autre et relativement aux contacts 6, 8 de sorte que les deux faits, à savoir fermeture des contacts électriques ti et fermeture magnétique de l'actionneur tf, peuvent être détectés depuis le seul suivi du courant Is dans la bobine d'excitation.

En particulier, tel qu'illustré en figure 2A, le circuit magnétique de l'actionneur 40 selon l'invention comprend une première partie 42 et une deuxième partie 44 correspondant sensiblement à l'armature et la culasse d'un actionneur selon l'art antérieur, et mobiles l'une par rapport à l'autre selon le champ électromagnétique créé par une bobine d'excitation 46 ; des moyens de rappel 48, de type ressort, sollicitent les deux parties 42, 44 du circuit magnétique en position de repos, écartées l'une de l'autre dans le cadre illustré, de façon similaire à l'art antérieur. La première partie mobile 42 est reliée de façon mécanique 28 au(x) premier(s) contact(s) mobile(s) 6 de l'appareil de coupure 4. La deuxième partie 44 de l'actionneur électromagnétique 40 est quant à elle montée de façon à être mobile relativement par rapport au(x) deuxième (s) contact(s) fixe(s) 8 de l'appareil de coupure 4. Des moyens de rappel 50, de type ressort, tendent à maintenir la deuxième partie 44 dans une position de repos par rapport aux contacts fixes 8, mais lui donnent une certaine mobilité ; en particulier, ce ressort de pôle 50 est de force inférieure à la pression exercée par le pont de contact 10. Par ailleurs, dans l'architecture représentée, les moyens de rappel 50 servent également à maintenir une pression de contact entre les contacts 6, 8 lorsque l'appareil 4 est en position fermée, et sont donc de force supérieure à celle des moyens de rappel 48 du circuit magnétique 42, 44, classiquement dans un rapport de 1 à 4 ou 5. Par exemple, pour un appareil de coupure 4 tripolaire de 150 A en AC3 (normalisé), les moyens de rappel 48 du circuit magnétique 42, 44 comprennent un ressort de force 10 N et le ressort de pôle 50 exerce une force de 45 N.

Ainsi, tel que schématisé en figures 3, lors de la mise sous tension de la bobine 46, la première partie mobile 42 commence son déplacement (figure 3A) ; la deuxième partie 44, soumise aux forces du ressort de rappel 48 et du ressort de pôle 50 garde sa position initiale. Lorsque le contact électrique est établi (t;), la première partie mobile 42 est arrêtée par la butée entre pont mobile 10 et contact fixe 8 (figure 3B) : une première singularité dans la courbe du courant d'excitation Is est observée (voir figure 2B), avec une modification brusque de sa courbure. Par contre, la force du ressort de pôle 50 devient insuffisante pour immobiliser la deuxième partie 44 qui commence son déplacement, jusqu'à fermeture du circuit magnétique 42, 44 (figure 3C). Tel que dans l'art antérieur, la fermeture du circuit magnétique 42, 44 génère un creux de courant, c'est-à-dire une deuxième discontinuité correspondant à un minimum de courant Is.

De fait, tel qu'illustré sur la figure 2B, les deux singularités dans l'évolution du courant Is sont observées distinctement sur la courbe représentant le courant d'excitation Is de la bobine 46 par rapport au temps. Ces singularités se traduisent par un point au niveau duquel la courbe change brutalement de direction, c'est-à-dire que sa courbure varie de façon discontinue ; en particulier, la tangente à la courbe prend une pente nulle, voire n'existe pas. Le courant d'excitation Is présente ainsi trois points singuliers remarquables, pour lesquels l'allure générale de la courbe le représentant montre une discontinuité : le point de départ de la circulation de courant (t = 0), l'instant de fermeture du circuit électrique (ti) et l'instant de fermeture du circuit magnétique (tf). A ces trois points singuliers s'ajoutent un ou deux autres points remarquables correspondant à des maxima locaux de courant d'excitation Is, à savoir le début de la mobilisation du circuit magnétique to et éventuellement (voir courbe à 0 % sur la figure 2B) un point où la dérivée s'annule entre la fermeture du circuit électrique ti et la fermeture du circuit magnétique tf; en ces deux points cependant, la courbure évolue de façon graduelle et continue.

Lorsque les contacts 6, 8 sont usés, par exemple à x %, et tel que schématisé dans les figures 4, la course d42 de la première partie mobile 42 est plus longue avant fermeture du circuit électrique ; la première irrégularité, ti_50 pour par exemple une usure de 50 %, dans la courbe de courant Is (une fois le circuit magnétique mobilisé : t > to) apparaît donc plus tardivement que lorsque les contacts 6, 8 sont neufs (ti_0). La différence entre ces deux instants de fermeture ti du circuit électrique 1 montre une modification de l'état d'usure des contacts.

Il est à noter que la même différence significative de la modification de l'état d'usure des contacts 6, 8 se retrouve pour la deuxième discontinuité tf. En effet, la fermeture tf-50 du circuit magnétique 42, 44 est quant à elle plus précoce lorsque les contacts 6, 8 sont usés que lorsque l'appareil 4 est neuf (tf_0) : l'effort de l'actionneur 40 est inversement proportionnel au carré de la distance d44 entre les deux parties 42, 44. L'énergie disponible, et donc l'accélération, pour la fin de course est plus importante lorsque les deux parties 42, 44 sont plus proches, c'est-à-dire lorsque les contacts 6, 8 sont usés, et donc la fin de la fermeture tf est plus rapide grâce à un travail plus faible pour terminer la fermeture de l'actionneur 40.

La détermination graphique ou par calcul des deux discontinuités est facile, et la variation de l'intervalle (tfû ti) s'écoulant entre la fermeture des circuits magnétique et électrique cumule les deux modifications sur chacune de ses bornes, et donc varie de façon notable au cours de la vie de l'appareil. Il est possible d'utiliser la différence entre ces deux instants remarquables pour déterminer l'usure des contacts etlou la fin de vie de l'appareil.

Notamment, la différence initiale (tf_0 û ti_o) est prédéterminée et fixe pour chaque appareil 4 ; une comparaison de la différence à intervalles de temps réguliers ou prédéfinis, entre les deux points remarquables de l'évolution du courant d'excitation Is dans le temps avec cette référence intrinsèque au produit permet de donner un degré d'usure des contacts 6, 8. En particulier, au moins jusqu'à une valeur d'usure x = 80 % au-delà de laquelle il importe de toute façon de changer les contacts 6, 8, une variation de x % de la durée entre les creux correspond sensiblement à une usure de x %. Une corrélation linéaire permet ainsi de façon simple, à partir d'une mesure sur la courbe, de déterminer le degré d'usure des contacts. Avantageusement, les moyens de calcul du degré (t'-o û t r-o) û (t, û t r) d'usure des Selon l'invention, une architecture particulière de l'actionneur 40, en rendant mobile la partie 44 usuellement fixe du circuit magnétique de l'électroaimant et en la couplant aux 15 contacts fixes 8 de l'appareil de coupure 4 par l'intermédiaire de moyens de rappel 50, permet d'identifier deux singularités dans le courant d'excitation Is de l'actionneur 40, discontinuités se produisant lors de la fermeture t; des pôles de contact électriques 6, 8 et lors de la fermeture tf des circuits magnétiques 42, 44. Cette solution permet de disposer d'un signal électrique Is sur la bobine 46 de l'actionneur 40 qui réagit clairement en 20 fonction du moment de fermeture t; des contacts électriques 6, 8 et du moment de fermeture tf du circuit magnétique 42, 44, et donc qui permet de donner une indication directe sur le degré d'usure x % des contacts 6, 8, sans besoin de circuit et/ou capteur supplémentaire.

25 Bien que l'invention ait été décrite en référence à un appareil de coupure électrique à pont de contact actionné par un mécanisme électromagnétique à pôles contacteurs, elle ne s'y limite pas : d'autres éléments peuvent être concernés par l'invention. En particulier, tout type d'actionneur électromagnétique linéaire, qu'il soit en E, en U ou autre, peuvent être adaptés selon le principe de l'invention, et notamment les dispositifs d'actionnement 30 électrodynamique à bobine mobile (actionneurs de type voice coi/ selon la terminologie anglo-saxonne), auquel cas les variations remarquables sont observées sur la tension (t;-0 ù 4_0) contacts sont intégrés aux moyens de suivi 34 du courant Is dans le circuit d'excitation, qui font partie de l'appareil de coupure 4 ou lui sont externes. induite par l'actionneur dans lequel la bobine d'excitation est mobile. Parallèlement, tout appareil de coupure peut être doté d'un actionneur selon l'invention, disjoncteur ou interrupteur, monopolaire ou multipolaire, à pôles rupteurs ou à pôles contacteurs, à pont de contacts ou à simple contact : l'homme du métier adaptera en conséquence les appareils de l'art antérieur pour mettre en place la détection de l'usure des contacts selon l'invention.

Claims (10)

1. REVENDICATIONS1. Dispositif d'actionnement électromagnétique (40) d'un premier contact (6) mobile relativement par rapport à un deuxième contact (8) comprenant : - un circuit magnétique comprenant une première partie (42) et une deuxième partie (44) mobiles l'une par rapport à l'autre ; - un circuit d'excitation (46) modifiant le champ magnétique dans le circuit magnétique en fonction d'un courant électrique (Is) circulant dans ledit circuit (46) pour faire bouger les deux parties (42, 44) du circuit magnétique l'une par rapport à l'autre entre une position de repos lorsque aucun courant ne circule dans le circuit d'excitation (46) et une position active ; - des premiers moyens de rappel (48) entre la première partie et la deuxième partie (42, 44) du circuit magnétique, les sollicitant dans leur position de repos ; - des moyens de liaison mécanique (28) couplés à la première partie (42) du circuit magnétique et permettant d'entraîner le premier contact (6) ; caractérisé par : - des deuxièmes moyens de rappel (50) solidarisés à la deuxième partie (44) du circuit magnétique pour la coupler au deuxième contact (8), sollicitant la deuxième partie (44) dans sa position de repos, et dont la force est inférieure à celle des moyens de liaison mécanique (28) et supérieure à celle des premiers moyens de rappel (48) ; - des moyens (34) permettant de mesurer le courant (Is) circulant dans le circuit d'excitation (46) au cours du temps lors de la mobilisation du circuit magnétique (42, 44) pendant laquelle il passe de sa position de repos (to) à sa position active (tf).
2. 2. Dispositif d'actionnement selon la revendication 1 comprenant des moyens de détermination des points singuliers de l'évolution du courant (Is) mesuré dans le circuit d'excitation (46) lors de la mobilisation du circuit magnétique (42, 44), lesdits points singuliers (t;, tf) correspondant à des instants pour lesquels la courbe représentant le courant (Is) change de pente. 12
3. 3. Dispositif d'actionnement selon la revendication 2 comprenant des moyens de corrélation de la variation ([t;_o - tf_o] - Ri - tf]) de l'intervalle entre deux points singuliers (t;, tf) déterminés avec un degré d'usure des contacts (6, 8).
4. 4. Appareil de coupure (4) comprenant au moins une paire de contacts (6, 8) mobiles l'un par rapport à l'autre entre une position écartée et une position de passage du courant et un dispositif d'actionnement (40) de chaque paire de contact (6, 8) selon l'une des revendications 1 à 3.
5. 5. Appareil de coupure (4) comprenant une pluralité de paires de contacts (6, 8) mobiles l'un par rapport à l'autre entre une position écartée et une position de passage du courant et un dispositif d'actionnement (40) de la pluralité de paires de contacts (6, 8) selon l'une des revendications 1 à 3.
6. 6. Appareil de coupure selon l'une des revendications 4 ou 5 dans lequel chaque paire de contacts (6, 8) comprend un pont (10) de deux premiers contacts (6) mobile par rapport à deux deuxièmes contacts (8) fixes par rapport à l'appareil de coupure (4).
7. 7. Procédé de détermination de l'usure d'une paire de contacts (6,
8. 8) mobiles l'un par rapport à l'autre d'un appareil de coupure (4) à actionnement électromagnétique, les moyens d'actionnement (40) comprenant un circuit d'excitation (46) et un circuit magnétique dont une première partie (42) est reliée à un premier contact (6) mobile par rapport à l'appareil de coupure (4) et une deuxième partie (44) est reliée de façon mobile à un deuxième contact (8), la liaison (50) entre la deuxième partie (44) et le deuxième contact (8) étant de force inférieure à la liaison (28) entre la première partie (42) et le premier contact (6), ledit procédé comprenant : - le suivi de la valeur du courant (Is) circulant dans le circuit d'excitation (46) dans la phase d'actionnement, entre une valeur nulle du courant et une valeur d'excitation ; - la détermination des points singuliers (t;, tf) dans l'évolution du courant (Is) après que le courant a atteint un premier maximum (to) ; - l'évaluation de l'intervalle de temps (fi - tf) entre deux points singuliers ; - l'évaluation de l'usure des contacts (6, 8) en fonction dudit intervalle.8. Procédé selon la revendication 7 dans lequel l'évaluation de l'usure des contacts (6, 8) est réalisée par comparaison de l'intervalle de temps (ti - tf) avec un intervalle initial (ti_0 - 4_0) correspondant à un appareil neuf (4).
9. 9. Procédé selon la revendication 8 dans lequel le degré d'usure des contacts (x) est directement l déterminé par le degré de variation de l'intervalle de temps (ti-0 - tf-0) - (ti- tf) ). ( ti-0 - tf-0 ) 10
10. 10. Procédé selon l'une des revendications 7 à 9 dans lequel l'appareil de coupure (4) est défini selon l'une des revendications 4 à 6.5