PROCÉDÉ DE MISE SOUS TENSION D'UN ASSEMBLAGE DOMAINE TECHNIQUE DE L'INVENTION [0001] La présente invention concerne un procédé de mise sous tension d'un assemblage comprenant au moins une bague emmanchée sur une pièce comportant un canon. L'invention concerne également un outil permettant de mettre en oeuvre un tel procédé ainsi qu'un assemblage sur lequel un tel procédé a été mis en oeuvre. ÉTAT DE LA TECHNIQUE [0002] L'invention s'applique plus particulièrement à la mise sous tension d'un assemblage comportant un roulement emmanché sur un moyeu ou sur une fusée de roue d'un véhicule. La mise sous tension de l'assemblage permet notamment la rétention axiale d'une bague du roulement sur le moyeu. [0003] Généralement, la mise en rotation d'un moyeu ou d'une fusée de roue de véhicule se fait par l'intermédiaire d'un roulement. La plupart du temps, ce roulement comprend une bague extérieure, deux rangées de corps roulants et une bague intérieure emmanchée sur le moyeu de telle sorte que cette bague intérieure vienne en butée axiale contre un épaulement d'une portée du moyeu.
Les corps roulants d'une des rangées roulent alors sur deux chemins de roulement extérieur et intérieur constitués par la bague extérieure et la bague intérieure, les corps roulants de l'autre rangée roulant sur deux autres chemins de roulement constitués par la bague extérieure et une portée du moyeu. Alternativement, le second chemin de roulement intérieur peut aussi être formé sur une deuxième bague intérieure prise en sandwich entre la première bague et l'épaulement du moyeu. [0004] Dans les deux cas, le roulement est immobilisé radialement par son emmanchement sur le moyeu et axialement dans une direction par son appui contre l'épaulement du moyeu. Il est alors nécessaire de l'immobiliser axialement dans l'autre direction. [0005] Pour cela, différents procédés sont connus: le plus rudimentaire consiste à maintenir axialement le roulement grâce à un système vis-écrou. Cependant ce système présente l'inconvénient de manquer de fiabilité, en particulier sur le long terme et de présenter des difficultés de réglage. [0006] D'autres systèmes de maintien axial ont donc été développés. Ainsi le brevet EPO475792 présente un procédé de réalisation d'une collerette annulaire, formée par déformation plastique d'une partie du moyeu sur lequel est montée la bague intérieure à maintenir. Cette collerette présente une face de rétention appliquée en pression sur la face supérieure de la bague, de manière à immobiliser axialement la bague, en poussée axiale contre un épaulement d'une portée du moyeu. Une fois la collerette formée, l'ensemble est prêt à l'emploi puisque le maintien axial de la, ou les deux, bague(s) intérieure(s) est assuré par la collerette. Ce type de montage est particulièrement avantageux puisqu'il est fiable et qu'il permet de réaliser une économie de pièces. [0007] Pour réaliser cette collerette, différents procédés sont connus. En particulier, il est connu d'utiliser un procédé de déformation plastique à froid au cours duquel un outil tournant est mis en contact avec l'extrémité libre du moyeu ou de la fusée à déformer. Cependant, au cours de ce procédé, des efforts importants sont exercés, qui peuvent endommager le moyeu ou la bague intérieure du roulement. [0008] Ainsi d'autres procédés ont été développés, comme par exemple celui décrit dans le document FR2827202. Dans ce document, le procédé de réalisation de la collerette est en deux étapes. La première étape consiste à déformer radialement l'extrémité libre du moyeu pour obtenir une préforme de collerette, tandis que la deuxième étape consiste à mettre en forme la collerette de manière définitive par pressage. Ce type de montage est particulièrement fiable, surtout lorsque le matériau de la collerette a un retour élastique moins important que le matériau de la bague intérieure. De manière remarquable, le montage est maintenu sous tension grâce à l'élasticité de la bague intérieure, qui a été préalablement comprimée lors de l'étape de pressage. [0009] Cependant dans le cas où le matériau de la collerette a un retour élastique élevé, la déformation élastique de la bague intérieure au cours de l'étape de pressage n'est pas suffisante pour assurer la mise sous tension de l'assemblage. Il est alors inutile de comprimer encore plus la collerette car cela ne ferait que diminuer son inertie et la rendre plus flexible donc moins résistante au retour élastique de la bague intérieure. [0010] Par ailleurs, l'étape de pressage, qui s'effectue sous des efforts de l'ordre de 15 tonnes, provoque un flambage au niveau de la paroi interne du moyeu, entraînant par la suite des difficultés dans le montage du moyeu. En particulier, ce flambage est particulièrement dommageable lorsque le moyeu ou l'arbre présente à sa surface des cannelures, qui sont alors déformées. [0011] En outre, pour chaque type de montage, la pression à exercer lors de l'étape de pressage ne peut être déterminée que de manière empirique, en fonction du matériau et du profil du moyeu. De ce fait, de nombreux essais destructifs sont nécessaires pour estimer et optimiser la tension existante dans l'assemblage. OBJET DE L'INVENTION [0012] La présente invention vise à pallier les inconvénients de l'état de la technique en proposant un procédé de mise sous tension d'un assemblage, comprenant de préférence un roulement emmanché sur un moyeu, ledit procédé comprenant deux étapes, la première consistant à déformer plastiquement l'extrémité libre du moyeu de façon à réaliser une préforme de collerette, et la seconde consistant à maintenir l'extrémité libre du moyeu tout en étirant sa paroi intérieure dans le sens des fibres du métal de façon à mettre sous tension l'assemblage. [0013] Plus particulièrement, la présente invention concerne un procédé de mise sous tension d'un assemblage comprenant au moins une bague coopérant par emmanchement avec une portée cylindrique d'une pièce définissant un axe de référence, la pièce comportant un canon présentant une extrémité libre et une paroi de révolution autour de l'axe de référence tournée radialement à l'opposé de la portée cylindrique et s'étendant axialement de manière à présenter un recouvrement axial au moins partiel avec la bague, le canon étant réalisé dans un matériau présentant une orientation cristallographique anisotrope et majoritairement orientée parallèlement à l'axe de référence, de sorte que le matériau comprend des fibres globalement parallèles à l'axe de référence, caractérisé en ce que le procédé comprend les étapes suivantes: - une première étape de flexion radiale des fibres de l'extrémité libre du canon de façon à réaliser une préforme de collerette; - une deuxième étape de maintien de l'extrémité libre du canon en appui axial contre la bague et d'étirement axial des fibres de la paroi du canon de façon à réaliser la mise sous tension de l'assemblage. [0014] L'étape de pressage, utilisée dans les procédés de l'art antérieur, qui permettait de mettre l'assemblage sous tension afin d'assurer sa cohérence, est remplacée ici par une étape d'étirage des fibres du canon. Cet étirage des fibres du canon permet de mettre l'assemblage sous tension mais cette fois sans exercer de force importante: la mise sous tension de l'assemblage est réalisée de manière prépondérante grâce à l'étirage des fibres du métal du canon. En effet, les fibres du canon se comportent comme un ressort dont les deux extrémités sont étirées, de sorte que le ressort est mis sous tension. Pour les mêmes efforts exercés au niveau de la machine, les tensions obtenues dans l'assemblage sont deux fois plus importantes qu'avec les procédés antérieurs. De plus, on supprime l'opération de conformage de la collerette. [0015] Ainsi, grâce à ce procédé, les efforts et les déformations du roulement, induits par le procédé sont réduits de manière significative. De même, ce procédé évite le flambage du canon, et donc des cannelures éventuelles de sa paroi interne. Par ailleurs, le procédé peut être utilisé sur tout type de matériau métallique, y compris les matériaux qui ont une limite élastique supérieure à 300daN/mm2, ce qui n'était pas le cas avec les procédés de l'art antérieur. [0016] Les deux étapes du procédé peuvent être réalisées par des outils différents, le premier outil permettant de réaliser la préforme de collerette et le second outil permettant d'étirer la paroi du canon tout en maintenant l'extrémité de la collerette. Il est en effet possible de séparer l'opération de formage de la collerette de celle de mise sous tension de l'assemblage. [0017] Mais avantageusement, les deux étapes du procédé sont réalisées par un même outil, ce qui facilite la mise en oeuvre industrielle du procédé et permet un gain de temps. [0018] Avantageusement, lors de la première étape, l'outil présente un axe de révolution incliné d'un angle a, compris entre 0 et 20°, par rapport à l'axe de référence. [0019] Par ailleurs, lors de la première étape, l'outil est, de préférence, animé par rapport à la pièce d'un mouvement orbital comportant une rotation de l'outil autour de son axe de révolution et une rotation de l'axe de révolution autour de l'axe de référence. [0020] De même, lors de la seconde étape, l'outil présente un axe de révolution, incliné d'un angle [3, compris entre 0 et 20°, par rapport à l'axe de référence. De préférence, cet angle 3 est le même que l'angle a utilisé lors de la première étape, de sorte que le positionnement angulaire de l'outil n'a pas à être modifié au cours des opérations. [0021] Lors de la seconde étape, l'outil appuie, de préférence, sur l'extrémité libre de la collerette tout en effectuant un mouvement de translation axiale par rapport à l'assemblage de façon à étirer les fibres de la paroi du canon. [0022] Avantageusement, lors de la seconde étape, l'outil est également animé par rapport à la pièce d'un mouvement orbital comportant une rotation autour de l'axe de révolution et une rotation de l'axe de révolution autour de l'axe de référence. [0023] Avantageusement, la paroi de révolution du canon est une paroi tournée radialement vers l'intérieur. [0024] L'invention concerne également un outil de mise en oeuvre du procédé selon un des modes de réalisation décrit précédemment, l'outil présentant une symétrie de révolution autour d'un axe de révolution et comprenant deux étages proximal et distal superposés selon cet axe de révolution et reliés entre eux par un congé de raccordement, l'étage proximal présentant une surface de contact de révolution concave, l'étage distal présentant un bourrelet de repoussage en saillie radiale. [0025] Ainsi la surface de contact permet-elle de maintenir l'extrémité libre de la préforme de collerette, tandis que le bourrelet de repoussage permet d'étirer les fibres de la paroi intérieure du canon lorsque que l'outil effectue un mouvement de translation axiale. [0026] Avantageusement, la surface de contact de l'étage proximal est tronconique, et présente un angle e compris entre 30° et 60° par rapport à l'axe de révolution de l'outil, l'étage distal présentant une paroi latérale tronconique inclinée d'un angle ô par rapport à l'axe de révolution, vérifiant: 30°<_6-b<_60° [0027] L'invention concerne également un assemblage comprenant : - au moins une bague et - une pièce comportant un canon définissant un axe de référence, une portée transversale et une portée cylindrique, la bague étant retenue axialement dans une première direction axiale par la portée transversale et radialement par la portée cylindrique, le canon comportant en outre une collerette de retenue axiale de la bague dans la direction axiale opposée à la première direction axiale et une paroi de révolution tournée radialement à l'opposé de la portée cylindrique, l'assemblage étant mis en tension par le procédé selon un mode de réalisation décrit précédemment. [0028] Avantageusement, la bague et la pièce de l'assemblage réalisé selon l'invention sont métalliques. La bague peut avantageusement être trempée. [0029] Par ailleurs, le canon présente une orientation cristalline anisotrope et majoritairement orientée parallèlement à l'axe de référence. [0030] Selon un mode de réalisation particulier, le canon et la bague sont réalisés dans deux matériaux tels que le matériau du canon ait un retour élastique moins important que celui de la bague. Ce choix de matériau permet une meilleure mise sous tension de l'assemblage. [0031] La bague peut être en appui direct d'une part contre la portée transversale et d'autre part contre la collerette. Elle peut également prendre appui 8 sur la portée transversale par l'intermédiaire d'une deuxième bague intérieure. [0032] Avantageusement, la paroi est tournée radialement vers l'intérieur, la portée cylindrique étant tournée radialement vers l'extérieur. [0033] De préférence, la bague est une bague intérieure d'un roulement et la pièce est un moyeu. [0034] Avantageusement, la bague présente un chemin de roulement de diamètre D2 inférieur au plus grand diamètre Dl de la collerette. [0035] Avantageusement, le moyeu présente une paroi intérieure cannelée ouverte sur la paroi intérieure de révolution pour recevoir un arbre cannelé. [0036] Avantageusement, la portée transversale et la portée cylindrique sont trempées. En effet, afin que la mise sous tension de la collerette soit possible, il est préférable que ces parties du canon aient une grande rigidité. Dans le cas contraire, lors de l'étape d'étirage des fibres, tout le canon se déforme, ce qui nuit à la mise sous tension puisque l'assise de la bague intérieure se déforme. Tout type de traitement thermique localisé visant à une rigidification plus importante de la portée transversale et de la portée cylindrique est envisageable. [0037] Avantageusement, le moyeu est réalisé dans un acier recuit de type perlitique. BRÈVE DESCRIPTION DES FIGURES [0038] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront à la lecture de la description qui suit, en référence aux figures annexées, qui illustrent: - la figure 1, une coupe longitudinale d'un assemblage selon un premier mode de réalisation de l'invention, comprenant une bague intérieure d'un roulement emmanchée sur la surface extérieure d'un moyeu de roue, avant la réalisation de la collerette; - la figure 2, l'assemblage de la figure 1 après réalisation de la collerette; - la figure 3, une coupe longitudinale d'une extrémité libre du moyeu après réalisation de la préforme de collerette; - la figure 4, une coupe longitudinale de l'extrémité libre du moyeu de la figure 3 après la seconde étape du procédé; - la figure 5, une coupe longitudinale d'un outil pour la mise en oeuvre du procédé; - la figure 6, une coupe longitudinale du congé de raccordement de l'outil représenté sur la figure 5. - la figure 7, une coupe longitudinale d'un assemblage selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, comprenant deux bagues intérieures d'un roulement emmanchées sur la surface extérieure d'un moyeu de roue, avant la réalisation de la collerette. EXEMPLE DE RÉALISATION [0039] A titre d'exemple, le procédé est décrit dans le cas où il est appliqué à l'assemblage de la figure 1, comprenant un roulement 1 pourvu d'une bague intérieure 2 emmanchée sur un moyeu 3, d'une bague extérieure 4 et de corps roulants 5. La bague intérieure 2 est disposée en appui axial contre un épaulement 3a du moyeu constituant une portée transversale. Dans ce montage, un premier chemin de roulement 6a est formé par la bague intérieure 2, tandis 10 qu'un second chemin de roulement 5a est formé par le moyeu. [0040] L'assemblage de la figure 1 permet la mise en rotation du moyeu 3 autour de l'axe 7 par l'intermédiaire du roulement 1. Pour ce faire, la bague intérieure 2 du roulement 1 doit être tenue fermement en rotation et en translation par rapport au moyeu 3. C'est pourquoi on réalise une collerette radiale permettant de maintenir le roulement axialement. [0041] La figure 2 représente l'ensemble de la figure 1 après formation de la collerette. Cette collerette radiale 8 vient en appui sur la face supérieure de la bague intérieure 2 de façon à maintenir axialement le roulement 1. La formation de la collerette 8 permet la mise sous tension de l'assemblage, de sorte que la collerette 8 maintient sous tension la bague 2. Ainsi, la cohérence de l'assemblage est assuré grâce à la compression de la bague intérieure 2 et à la mise sous tension du moyeu 3, et plus particulièrement de la partie du moyeu comprise entre la collerette 8 et l'épaulement 3a. Le moyeu comporte un canon 14 dont la paroi interne peut comporter une partie 16 cannelée pour recevoir un arbre cannelé (non représenté), alors qu'une autre partie 12, s'étendant en direction axiale, approximativement de la collerette 8 à la face transversale inférieure 9 de la bague intérieure 2, est lisse et sensiblement cylindrique. [0042] On décrit ci-dessous, à l'aide des figures 1 à 4 le procédé de formation d'une telle collerette dans le cas d'un roulement 1 emmanché sur un moyeu 3. [0043] Dans un premier temps, la bague intérieure 2 du roulement 1 est disposé autour du moyeu 3, par exemple par emmanchement sur une portée cylindrique 17 du moyeu, de sorte que la face transversale inférieure 9 de la bague intérieure 2 vienne en butée contre l'épaulement 3a du moyeu et qu'une extrémité libre du moyeu 10 dépasse de la face transversale supérieure 11 de la bague intérieure 2. Cette extrémité libre du moyeu 10 forme une zone annulaire creuse qui permettra de former par la suite la collerette 8. [0044] Le moyeu 3 est composé d'un acier dont l'orientation cristalline est globalement anisotrope de sorte que le métal contient des fibres longitudinales et globalement parallèles à l'axe 7 du moyeu 3. [0045] La figure 3 représente une première étape de formation de la collerette, au cours de laquelle un outil 20 va venir fléchir les fibres du métal de l'extrémité libre 10 du moyeu 3 de façon à conformer une préforme de collerette en déformant plastiquement l'extrémité libre 10 du moyeu. Pour ce faire, l'outil 20, dont l'axe 21 est incliné d'un angle a par rapport à l'axe 7 du moyeu, vient en contact avec l'extrémité libre 10 du moyeu 3, en tournant à la fois autour de son axe 21 et autour de l'axe 7 du moyeu 3 de façon à réaliser une expansion radiale de l'extrémité libre du moyeu et donc de fléchir radialement les fibres du métal. [0046] La figure 4 représente ensuite une seconde étape de formation de la collerette, au cours de laquelle la surface de contact 22 de l'outil 20 vient bloquer axialement l'extrémité libre 10 de la préforme de collerette tandis qu'un bourrelet de repoussage 23 de l'outil 20 vient comprimer radialement vers l'intérieur et étirer axialement dans la direction opposée à l'extrémité libre 10 la paroi 12 du moyeu 3 de façon à tendre les fibres du métal de la collerette 10 et à réaliser la mise sous tension de la bague intérieure 2 par la collerette 10 ainsi formée. [0047] Durant les deux étapes de formage, l'outil 20 est en rotation autour de son axe de révolution 21 et autour de l'axe 7 du moyeu. Le mouvement de translation peut être donné soit à l'outil, soit à l'assemblage. Le passage de la première étape à la deuxième étape coïncide avec l'arrivée de la collerette 10 en butée axiale contre la face transversale supérieure 11 de la bague 2. Durant la deuxième étape, la collerette subit essentiellement une compression axiale. [0048] Par ailleurs, afin d'avoir une résistance satisfaisante de l'assemblage, le plus grand diamètre Dl de la collerette est supérieur au diamètre de fond de chemin D2 de la bague, et de préférence supérieur au plus grand diamètre D3 de l'épaulement 3a. [0049] Ainsi la mise sous tension de l'assemblage est réalisée grâce à l'étirage axial des fibres du métal de la paroi cylindrique du canon 14 qui, par propagation des contraintes dans le matériau, s'étend à la collerette 8. Cet étirage est possible grâce à l'outil 20 qui réalise un ancrage entre les points 13a et 13b par pincement de l'extrémité libre 10 de la préforme de collerette grâce à sa surface de contact 22 alors que le bourrelet 23 comprime radialement et étire axialement la paroi 12 du canon 14 du moyeu 3. La mise sous tension de l'assemblage est donc réalisée grâce à l'étirage longitudinal des fibres,. Ainsi la collerette 8 maintient efficacement la bague intérieure 2, sans que le procédé ne nécessite l'utilisation de pressions importantes. [0050] Ce procédé de mise sous tension de l'assemblage est analogue à la mise sous tension d'un ressort. Les fibres, suivant la déformation de la collerette, se comportent comme des cordes élastiques ou un câble. Une analogie parlante est celle d'un instrument à corde: lorsque on tend les cordes d'un instruments par étirement, le corps de l'instrument est mis sous tension. De la même manière, la collerette est étirée entre les points d'ancrage 13a et 13b et le bourrelet de repoussage 23, ce qui provoque la mise sous tension du moyeu 3, et plus particulièrement la mise sous tension de la partie du moyeu 3 comprise entre l'extrémité libre de la collerette 8 et l'épaulement 3a. La bague intérieure 3 est alors comprimée entre l'épaulement 3a du moyeu 3 et l'extrémité libre de la collerette 8, ce qui permet d'assurer la retenue axiale de la bague intérieure 2. [0051] Pour que ce procédé ait toute son efficacité, le moyeu 3 doit préférablement être trempé localement, au niveau de l'épaulement 3a, de façon à ce que la partie du moyeu sur laquelle s'appuie la bague intérieure 2 ait une structure martensitique. Dans le cas contraire, tout le moyeu risque de se déformer lors de l'étirement des fibres et la mise sous tension de l'assemblage sera moins bien assurée, voire inexistante. Avantageusement, la portée cylindrique 17 a 12 également subit une trempe locale afin de minimiser les risques de déformation du moyeu et d'améliorer la mise sous tension de l'assemblage. Ainsi, les portées transversale (3a) et cylindrique (17) sont constituées d'un acier martensitique, tandis que le reste du moyeu (3), qui n'a pas subit de trempe, est réalisé dans un acier recuit perlitique. [0052] Ce procédé crée un bourrelet résiduel 15 sur la paroi interne 12 du moyeu 3 issu du repoussage de la paroi interne 12 du moyeu 3 par le ménisque de repoussage 23. En cas de besoin, ce bourrelet résiduel 15 peut ensuite être supprimé, par exemple par meulage. [0053] Ainsi la mise sous tension de l'ensemble moyeu/roulement est réalisée de manière non destructive et sans exercer de contraintes importantes sur les matériaux. Par conséquent, les efforts et déformations du roulement induits par le procédé sont réduits de manière significative. [0054] Par ailleurs, ce procédé peut permettre de séparer l'opération de formage de la collerette de celle de mise sous tension de l'assemblage. [0055] L'outil 20 permettant de mettre en oeuvre ce procédé est une bouterolle à deux étages représentée sur les figures 5 et 6. Cette bouterolle, à symétrie de révolution, comprend un axe de révolution 21 et deux étages proximal et distal globalement tronconiques 30 et 40, qui sont superposés suivant l'axe de révolution 21 de l'outil 20 et qui sont relié par un congé de raccordement 50. [0056] L'étage proximal 30 est globalement tronconique et il rétrécit suivant la direction de l'axe de révolution. L'étage proximal 30 présente une surface latérale de révolution 31 inclinée d'un angle y compris entre 15° et 30° par rapport à l'axe de révolution 21 de l'outil. [0057] L'étage proximal 30 présente également un rebord 33 de raccordement entre la surface latérale 31 et une surface de contact 32. Cette surface de contact 32 est plate et de révolution puisqu'elle s'étend sur toute la périphérie de l'étage proximal 30. En effet, c'est sur cette surface 32 de la collerette que vient en appui le bol de transmission. Cette surface de contact 32 permet de fléchir les fibres lors de la première étape du procédé. Préférentiellement, la surface 22 comporte au moins une partie sensiblement tronconique se raccordant au rebord 33. Cette partie tronconique présente un angle 6 avec l'axe de révolution de l'outil. Les angles 6 et y sont préférablement liés par la relation suivante: 80°<_ 6+<_100° [0058] Ceci permet d'éviter les casses d'outils en assurant une quantité de matière suffisante en arrière de la surface de contact 32. [0059] L'étage distal 40 présente le même axe de révolution 21 que l'étage proximal 30. Il est délimité par une face inférieure 41 perpendiculaire à l'axe de révolution 31 et une paroi latérale tronconique convexe, raccordées l'une à l'autre par un rebord bombé en bourrelet de repoussage 42 formé par une génératrice en arc de cercle. La paroi latérale tronconique (43) est inclinée d'un angle b par rapport à l'axe de révolution 21. Préférentiellement, cet angle est égal à l'angle d'inclinaison 3 de l'outil lors de son utilisation et, dans un exemple de réalisation préféré, vaut environ 8°. De manière remarquable, la différence 6 - b est déterminante pour la flexion des fibres de la collerette. En pratique, de très bon résultats sont obtenus pour 6 et b vérifiant: 30°<_6-b<_60° [0060] La paroi tronconique de l'étage proximal et la paroi tronconique convexe de l'étage distal sont raccordées par une paroi générée par une génératrice en arc de cercle, bien que d'autres formes soient possibles. De manière remarquable, le plus grand diamètre (P2 mesuré au niveau du bourrelet 42 est inférieur au plus petit diamètre de la paroi tronconique 31. Naturellement, d'autres modes de réalisation sont possibles. [0061] Ainsi le procédé peut-il également s'appliquer à un assemblage du type illustré sur la figure 7, dans lequel le deuxième chemin de roulement est formé par une deuxième bague intérieure 2' contre laquelle la première bague de roulement 2 est en appui axial, la deuxième bague intérieure étant en appui axial contre un épaulement du moyeu 3a'. [0062] Le procédé n'est pas non plus limité à l'assemblage d'une bague intérieure de roulement sur un moyeu. Il a vocation au contraire à s'appliquer à tout type d'assemblage d'une bague sur un arbre creux, dès lors que l'on recherche une fixation de la bague en rotation par rapport à l'axe. La bague en question peut être par exemple une bague de palier lisse. Enfin, il est également envisagé de mettre en oeuvre le procédé pour solidariser une bague extérieure à l'intérieur d'une pièce cylindrique creuse ayant un axe de référence et dont une partie forme un canon présentant d'une part une cavité pourvue d'un épaulement axial et d'une portée cylindrique concave, et d'autre part une paroi extérieure sensiblement cylindrique. Comme dans les exemples précédents, le canon est réalisé dans un acier présentant une orientation cristallographique anisotrope et majoritairement orientée parallèlement à l'axe de référence, de sorte que le matériau comprend des fibres globalement parallèles à l'axe de référence. La bague extérieure est positionnée au contact de la portée cylindrique, en appui axial direct ou indirect contre l'épaulement. Le canon présente une extrémité libre qui est rabattue radialement vers l'intérieur au contact d'une face transversale de la bague pour former une préforme de collerette. Une fois ce contact établi, la collerette est maintenue au contact de la bague, alors que l'on vient étirer axialement des fibres de la paroi cylindrique extérieure du canon de façon à réaliser la mise sous tension de l'assemblage. 15