10 La présente invention concerne un procédé et un système associé de
modification d'un contenu courant affecté à un message d'alerte (ou message d'alarme û ou alarme) susceptible d'être généré dans un cockpit d'un aéronef par un système de surveillance appelé système d'alerte de vol (ou calculateur d'alarme). 15 Dans un cockpit d'aéronef, le système d'alerte de vol est un système embarqué destiné à prévenir les membres d'équipage d'une situation anormale concernant un système surveillé de l'avion. Les systèmes surveillés peuvent inclure des détecteurs ou des calculateurs relatifs, par exemple, aux moteurs, aux réservoirs de carburant ou 20 aux trains d'atterrissage. Diverses technologies de système d'alerte de vol existent sur les avions de ligne modernes. Par exemple, dans la famille des Airbus A320 et A330/A340, le système d'alerte est une unité remplaçable en ligne (LRU pour Line-Replaceable Unit ) appelée Flight Warning Computer (ordinateur 25 d'alerte de vol). Dans la famille des A380 et A400M, le système d'alerte est un logiciel appelé Flight Warning Application (application d'alerte de vol), exécuté par des modules remplaçables en ligne (LRM pour Line-Replaceable Module ) intégrant la technologie d'avionique modulaire intégrée (IMA : lntegrated Modular Avionics ). 30 Le système d'alerte de vol reçoit les informations provenant des systèmes surveillés, et détermine en permanence si une alarme doit être déclenchée. 1 Il communique avec les pilotes par l'intermédiaire d'émissions sonores, de l'allumage de voyants et d'affichages sur des écrans. Ces écrans sont, dans l'architecture des avions Airbus, les écrans de l'ECAM (acronyme de Electronic Centralised Aircraft Monitor ou système de surveillance électronique centralisée, encore appelé EICAS pour Engine Indication and Crew Alerting System dans certaines architectures). L'ECAM est un ensemble de systèmes d'information visuelle et sonore et de contrôle dans l'environnement de la planche de bord tout écran ( glass cockpit ) d'un aéronef.
Quand le système d'alerte de vol détecte des conditions de génération d'une alarme, il commande l'affichage de messages visuels (textuels ou symboliques) sur ces écrans, l'émission de signaux sonores, ou l'allumage de voyants, l'ensemble de ces éléments constituant un message d'alerte. Le contenu du message d'alerte fournit des informations à l'équipage concernant la situation anormale détectée et indique à l'équipage la conduite à tenir du fait de cette détection de situation anormale. Une liste de conditions d'alerte et de contenus par défaut des messages d'alerte associés à ces conditions d'alerte est enregistrée par défaut au moment de la conception du système d'alerte de vol de l'avion.
Ces contenus par défaut des messages d'alerte ont été définis pour la configuration par défaut du système surveillé concerné ou des systèmes surveillés concernés. Or, un système surveillé peut être présent à bord de l'aéronef sous différentes configurations, variant d'un avion à l'autre, et variant au cours de la 25 durée de vie de l'avion. Ces différentes configurations sont définies par exemple par la version d'un logiciel embarqué contrôlant le système surveillé, les caractéristiques des équipements physiques constituant le système surveillé ou la présence d'une anomalie temporaire sur le système surveillé, un tel 30 changement de configuration d'un système surveillé pouvant être temporaire ou non.
La conduite à tenir par les membres d'équipage en réponse à une situation anormale dépend en pratique de la configuration du système surveillé à bord de l'aéronef considéré. II est donc nécessaire de communiquer à l'équipage une information adaptée à cette configuration.
La solution jusqu'ici mise en oeuvre pour que ces informations soient effectivement communiquées à l'équipage dans la situation anormale détectée, compte tenu de la configuration précise du système surveillé ou des systèmes surveillés à bord de l'aéronef, est basée sur l'utilisation d'une documentation portable de bord.
Cette solution comprend les étapes suivantes, qui s'appliquent à toutes les situations anormales pour lesquelles le message à faire parvenir à l'équipage n'est pas le message par défaut : -l'introduction dans le système d'alerte de vol, par un agent de maintenance, d'une information indiquant au système d'alerte de vol que le contenu du message visuel associé par défaut à la situation anormale est obsolète, - la fourniture à l'équipage, avant l'embarquement, d'une documentation portable contenant parmi d'autres éléments l'information de remplacement, adaptée à la configuration du système surveillé présente à bord de l'aéronef, -l'affichage à l'écran de l'ECAM, en cas de détection de la situation anormale, d'un message indiquant la présence d'une information de remplacement dans la documentation portable de bord, le message par défaut associé à la situation anormale n'étant pas affiché.
Cette solution est décrite dans le brevet EP 0 780 746 et son équivalent US 5,838,261. La documentation portable est généralement fournie sous forme imprimée. Elle est connue sous les acronymes de QRH ( Quick Reference Handbook , ou livret de référence rapide) ou de FCOM ( Flight Crew 30 Operating Manual , ou manuel d'opérations pour l'équipage).
Elle est mise à jour régulièrement pour chaque exemplaire d'avion en phase d'exploitation, compte tenu des particularités des systèmes surveillés de l'exemplaire concerné. Or, pour un modèle d'avion donné, de nombreux avions sont utilisés 5 par les compagnies aériennes, et ils ont dans la pratique des ensembles de configurations de systèmes surveillés très variés. Le nombre de combinaisons existantes de configurations de système surveillés augmente très rapidement dans les mois qui suivent le début de la commercialisation d'un nouveau modèle d'aéronef. 10 La gestion et la mise à jour de nombreuses documentations portables en fonction des avions, de l'évolution des configurations des différents systèmes surveillés d'un avion à l'autre et, pour un même avion, en fonction de cette évolution au cours du temps représentent une charge de travail considérable et donc un coût élevé. 15 II est donc souhaitable de trouver une solution améliorant les procédés actuellement utilisés pour mettre à jour les contenus des messages d'alerte suite à un changement de configuration d'un ou plusieurs systèmes surveillés de l'aéronef. Pour résoudre ce problème, il est proposé un procédé de mise à jour 20 d'un contenu d'un message d'alerte donné émis dans un aéronef par un système de surveillance en cas de détection d'un état particulier d'au moins un système surveillé dudit aéronef, caractérisé en ce que ledit procédé comprend une étape de fourniture à un outil de sélection d'une pluralité d'informations de modification, chaque information de modification définissant une modification 25 d'un contenu d'un message d'alerte susceptible d'être émis par ledit système de surveillance, l'outil de sélection étant apte à sélectionner au moins une information au sein de ladite pluralité d'informations de modification en sorte de permettre la modification dudit contenu dudit message d'alerte donné. Ce procédé permet, en cas de besoin de mise à jour du contenu d'un 30 message d'alerte du système d'alerte de vol, d'effectuer cette mise à jour à l'aide d'une base de données produite par le constructeur aéronautique et contenant une pluralité d'informations de modification, chaque information de modification définissant une modification d'un contenu d'un message d'alerte susceptible d'être émis par ledit système de surveillance, cette même base de données pouvant servir pour des exemplaires différents d'un même modèle d'aéronef.
Préférentiellement, le procédé comprend en outre une étape de sélection par ledit outil de sélection d'au moins une information dite choisie , au sein de ladite pluralité d'informations de modification, ladite sélection étant faite en fonction d'une information de sélection. Préférentiellement, ladite information de sélection dépend d'une configuration effective dudit au moins un système surveillé présent à bord dudit aéronef. Préférentiellement, le procédé comprend en outre une étape de modification dudit contenu courant sur la base de ladite information choisie. Cette caractéristique permet que le système d'alerte de vol dispose du nouveau contenu à un emplacement de mémoire dédié, immédiatement disponible pour être utilisé en cas de détection de la situation anormale. Selon un mode de réalisation, ledit système de surveillance fait partie de l'électronique embarquée de l'aéronef, et ledit outil de sélection est un système distinct de l'électronique embarquée de l'aéronef, ou extérieur à celle- ci, voire extérieur à l'aéronef, ledit procédé comprenant en outre une étape de fourniture audit système de sélection de ladite information de sélection. Cette solution permet de ne pas nécessairement inclure un outil de sélection au sein de l'électronique embarquée de l'aéronef, ce qui simplifie la mise au point et l'utilisation de celle-ci. L'outil de sélection de contenu peut ainsi être un outil installé au sol dans un local de maintenance ou un outil portable transporté par un agent de maintenance. Selon un autre mode de réalisation, ledit système de surveillance et ledit outil de sélection font partie de l'électronique embarquée de l'aéronef. Cela permet à l'opérateur de maintenance de réaliser facilement la mise à jour, en fournissant à l'électronique embarquée une base de données contenant une pluralité d'informations de modification, l'outil de sélection pouvant ensuite effectuer la sélection de l'information choisie parmi la pluralité d'informations, et le nouveau contenu étant ensuite à la disposition du système de surveillance puisque celui-ci, comme l'outil de sélection, fait partie de l'électronique embarquée de l'aéronef. On rappelle à ce sujet que les systèmes embarqués d'un aéronef sont reliés entre eux par des réseaux de communication informatiques. Par conséquent, le nouveau contenu sélectionné par l'outil de sélection est à la disposition du système de surveillance, dès lors que l'outil de sélection fait partie de l'électronique embarquée de l'aéronef. Par exemple, le système de surveillance peut interroger l'outil de sélection, celui-ci lui répondant alors en lui fournissant le nouveau contenu, préalablement sélectionné. Alternativement, l'outil de sélection peut transmettre au système de surveillance le nouveau contenu dès que celui-ci est sélectionné. Selon une autre solution, il peut attendre d'être interrogé pour effectuer la sélection et transmettre le nouveau contenu.
L'outil de sélection peut avantageusement être le système d'alerte de vol lui-même, celui-ci étant muni d'une fonction de sélection d'informations de modification, ce qui a l'avantage de faciliter la conception du dispositif. Préférentiellement, le procédé comprend en outre une étape de fourniture audit outil de sélection via une interface homme-machine de ladite information de sélection. Cette solution est particulièrement avantageuse dans le cadre de la réalisation d'un chantier de maintenance de l'aéronef. En effet, la réalisation d'un chantier de maintenance étant une tâche complexe, il n'est pas toujours aisé de prévoir avant le début du chantier de maintenance quelle sera la configuration de tous les systèmes surveillés de l'avion à l'issue du chantier, différents aléas ou délais pouvant se produire au cours du chantier. La solution présentée permet d'effectuer la mise à jour du système d'alerte de vol à l'issue d'un chantier de maintenance de manière particulièrement aisée, quelque soit la configuration des systèmes surveillés de l'aéronef à l'issue du chantier.
En effet, la fourniture via une interface manuelle offre une souplesse dans la fourniture par un opérateur de maintenance de l'information de sélection à l'issue d'un chantier de maintenance. Alternativement, le procédé comprend en outre une étape de fourniture audit outil de sélection, via une interface de téléchargement, de ladite information de sélection. Cela est particulièrement avantageux quand plusieurs modifications de différents contenus de messages d'alerte sont effectuées en même temps. En effet, dans ce cas, le nombre des informations de sélection nécessaires pour effectuer les modifications peut être élevé. L'utilisation d'une interface de téléchargement et d'un support informatique contenant une base de données contenant ces informations de sélection permet de procéder rapidement et de manière automatisée à l'introduction de ces informations de sélection dans l'outil de sélection.
Selon un mode de réalisation alternatif, l'information de sélection est mise à la disposition dudit outil de sélection de contenu par un système électronique dudit aéronef dit de stockage stockant ladite information de sélection, et dans la mémoire duquel ladite information de sélection est mise à jour après chaque intervention sur le système surveillé.
Le système de surveillance peut interroger l'outil de stockage, celui- ci lui répondant alors en lui fournissant l'information de sélection. L'outil de stockage peut avantageusement être le système d'alerte de vol lui-même, ou un système de téléchargement de données. Cette solution est particulièrement avantageuse car elle réduit le nombre des tâches à effectuer par l'agent de maintenance, puisque celui-ci n'a qu'à fournir au système de sélection la pluralité d'informations de modification, sans avoir à lui fournir d'information de sélection, par exemple une information sur la configuration effective des systèmes surveillés, la sélection se faisant ensuite automatiquement.
Par ailleurs, selon une caractéristique particulièrement avantageuse, la fourniture de ladite pluralité d'informations de modification audit outil de sélection est effectuée via une interface de téléchargement.
Cela permet d'effectuer la fourniture de la pluralité de contenus de manière rapide et aisée, quelque soit le volume d'informations constitué par la pluralité d'informations de modification. Préférentiellement, le message d'alerte est un message visuel, voire un texte. Selon un deuxième aspect de l'invention, celle-ci propose un système de mise à jour d'un contenu d'un message d'alerte, émis dans un aéronef par un système de surveillance, en cas de détection d'un état particulier d'au moins un système surveillé dudit aéronef, caractérisé en ce que ledit système comprend un des trois éléments suivants, ou deux d'entre eux, ou les trois : - des moyens de fourniture à un outil de sélection d'une pluralité d'informations de modification, chaque information de modification définissant une modification d'un contenu d'un message d'alerte susceptible d'être émis par ledit système de surveillance, - des moyens de sélection par ledit outil de sélection d'au moins une information dite choisie , au sein de ladite pluralité d'informations de modification, en fonction d'une information de sélection, - des moyens de modification dudit contenu sur la base de ladite information choisie. L'invention fournit également un sous- ensemble d'aéronef et un aéronef comprenant un système de mise à jour tel que présenté ci-dessus. Selon des caractéristiques particulières, la sélection (ou l'extraction) parmi la pluralité d'informations de l'information dite choisie peut résulter en la génération d'une base de données informatique pouvant être stockée, durablement ou transitoirement, dans une mémoire, sauvegardée sur un support informatique portable comme une clef USB, une disquette ou un CD-ROM, ou transmise par ondes radio ou par un réseau de transmission de données.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lumière de la description détaillée ci-après en référence aux figures qui sont des schémas représentant des modes de réalisation du procédé et du dispositif selon l'invention. Un premier système embarqué reconfigurable d'aéronef représenté à la figure 1, comprend une application 200 exécutée par un module d'avionique 100. On rappelle que les systèmes embarqués d'aéronef sont construits sur la base d'une électronique et d'une informatique spécifiques (systèmes enfouis). L'application 200 est un système embarqué de surveillance de vol (connu en terminologie anglo-saxonne sous le terme de Flight Warning System ) sous forme logicielle ( Flight Warning Application ). Elle relève de nombreuses données provenant de tous les systèmes de l'aéronef et génère dans certaines situations d'alerte des commandes d'émission de messages d'alerte sonores (sons, synthèses et hybrides) et visuels (voyants ou textes : mémos et procédures, etc.). Dans le mode de réalisation décrit ce module d'avionique est un module d'avionique modulaire intégrée et plus précisément un LRM, ici un module CPIOM (acronyme signifiant en terminologie anglo-saxonne Core Processing & Input Output Module ), qui est une ressource de calcul partagée capable d'échanger des données en entrée et en sortie avec d'autres modules électroniques.
Le code de l'application 200 est enregistré dans une mémoire (non représentée) du module d'avionique 100. Néanmoins, le code de l'application 200 peut être enregistré dans une mémoire non contenue dans le module 100 ou être réparti dans les mémoires de plusieurs modules, les ressources de calcul étant, comme on l'a vu, partagées.
Un inventaire complet des situations anormales possibles est défini dans le système d'alerte de vol. A chaque situation anormale est attribué un identifiant servant de référence, une logique d'activation de l'alarme basée sur des signaux reçus des systèmes surveillés, et la table des messages d'alerte émis dans le cockpit associés à chaque alarme (messages visuels sur des écrans, émissions sonores, allumages de voyants).
Les contenus par défaut des messages d'alerte définis lors de la conception du système d'alerte sont conservés dans une mémoire morte (non représentée) du module d'avionique 100. L'application 200 est conçue de sorte que les données de contenu des messages textuels peuvent être modifiées, sans qu'il soit nécessaire de changer l'application, ce qui est un processus industriel lourd. C'est ainsi que l'application 200 est dite reconfigurable. Les contenus courants des messages d'alerte à émettre en cas de détection des situations anormales sont enregistrés dans une portion de 10 mémoire 110 (ou zone mémoire), qui est une mémoire vive. Les contenus par défaut des messages d'alerte à émettre sont enregistrés dans une autre portion de mémoire (non représentée), de mémoire morte. Dans la situation décrite, les contenus courants sont identiques aux contenus par défaut. 15 La portion de mémoire 110 est une portion de mémoire vive, mais elle pourrait être une portion de mémoire morte réinscriptible ou un autre type de mémoire. En référence à la figure 1, trois systèmes de l'aéronef sont sous la surveillance du système d'alerte de vol. Il s'agit dans le cas représenté d'un 20 calculateur 400 gérant un réacteur, d'un calculateur 410 gérant un train d'atterrissage et un calculateur 420 gérant un réservoir de carburant. Différentes situations anormales sont associées à ces trois systèmes. Dans la situation représentée, deux situations anormales SI et S2, ou états particuliers, sont associées au calculateur 400 gérant un réacteur. La 25 situation SI est une situation de panne de démarrage du réacteur dont l'alarme est intitulée ENG2 START FAULT. Le contenu par défaut du message d'alerte lié à la situation SI est, par exemple : ENG 2 START FAULT 30 EGT OVERLIMIT ENG 2 MASTER OFF -ENG START SEL CRANK .AFTER 30 S : - ENG START SEL NORM ENG 2 MAN START OFF Les commandes d'émission de messages d'alertes (comprenant des messages visuels et sonores), repérées par la référence 8 sur la figure 1, sont émises dans les situations d'alerte par l'application 200. Une portion de mémoire 120, à l'intérieur du module d'avionique 100, est destinée à contenir une base de données de personnalisation de l'application 200.
Une deuxième portion de mémoire 130 du module d'avionique 100 est destinée à contenir une autre base de données de personnalisation de l'application 200. Par convention, l'une des portions de mémoire 120 et 130 est destinée à recevoir une base de données mise au point par le constructeur de l'aéronef, et l'autre portion de mémoire est destinée à recevoir une base données mise au point par la compagnie aérienne exploitant l'avion. Ces deux bases de données contenues dans les portions de mémoire 120 et 130 sont vides par défaut. Chacune de ces bases de données peut contenir différents types d'informations. Dans le mode de réalisation représenté, la base de données contenue dans la portion de mémoire 120 est une base de données relatives, par convention définie dans l'application 200: elle contient les évolutions requises des contenus de message d'alerte définies par rapport aux contenus de message d'alerte courants. Avec cette base de données relatives, il a été décidé que, par convention, l'information à communiquer effectivement à l'équipage, en cas de détection d'une situation anormale sur un système surveillé dont la configuration est différente de la configuration par défaut est obtenue à partir du contenu par défaut du message associé à la situation anormale, - par suppression (ou inhibition) d'une partie du message courant (voire de l'intégralité du message courant) ; - par ajout d'un morceau de message au message courant ; - par une combinaison d'une telle suppression et d'un tel ajout, - par modification du message courant. Dans le mode de réalisation décrit, une base de données dite base enveloppe est introduite dans l'électronique embarquée de l'aéronef. Elle a été produite en de nombreux exemplaires par le constructeur de l'avion, et fournie par celui-ci aux compagnies aériennes possédant des avions du modèle considéré. Cette base de données contient plusieurs éléments appelés ETC ( ECAM Temporary Changes en anglais, c'est-à-dire changements temporaires de l'ECAM), chaque ETC possédant un identifiant et un titre. Chaque ETC, ou information de modification, contient des modifications à apporter au contenu d'une alarme du système d'alerte de vol, suivant les règles de modification présentées ci-dessus.
La base de données enveloppe contient de nombreux ETC, parmi lesquels de nombreux ne s'appliquant pas à l'exemplaire de l'avion considéré. La base de données enveloppe est introduite dans l'électronique embarquée de l'aéronef, au cours d'une étape 1 de fourniture par l'intermédiaire d'un deuxième système embarqué, en l'occurrence un système de téléchargement de données 300 nommé DLCS. Le DLCS est un système embarqué dédié au chargement de données et à la configuration à destination de tous les systèmes avioniques et dont l'acronyme signifie en terminologie anglo-saxonne Data Loading & Configuration System . Un opérateur de maintenance utilise un ordinateur de maintenance, qui peut être, par exemple, un ordinateur compatible PC installé à demeure dans l'avion, ou un ordinateur portable relié par une connexion temporaire à l'électronique embarquée.
L'opérateur insère dans cet ordinateur un support de mémoire, par exemple un CD-ROM ou une clef USB contenant la base de données enveloppe .
La base de données enveloppe peut aussi être stockée à l'avance dans l'ordinateur si celui-ci est portable. Alternativement, un réseau radio peut être utilisé pour communiquer avec un serveur extérieur à l'avion et ainsi transférer à distance la base de données enveloppe .
La base de données enveloppe est ainsi communiquée au système de téléchargement de données 300, qui la met à la disposition du système d'alerte de vol, en l'enregistrant dans la portion de mémoire 120 mentionnée plus haut. La communication entre le DLCS et le système d'alerte de vol se fait via des réseaux de communication multiplexés composés de bus à diffusion ou de brins Ethernet. D'autres moyens de communication électrique en réseau peuvent être utilisés. Par ailleurs, un opérateur introduit dans l'électronique embarquée des informations de sélection permettant l'extraction ou la sélection de la base de données enveloppe des données permettant d'effectuer la modification souhaitée du contenu du message textuel dans le système embarqué d'alerte de vol. Ces informations de sélection permettent de sélectionner les ETC qui doivent s'appliquer à l'exemplaire d'aéronef considéré.
Dans le mode de réalisation décrit, cette introduction est faite via une interface homme-machine. L'interface utilisée est un terminal de maintenance embarqué contrôlé par le système de maintenance centralisée 310 nommé CMS (acronyme de Central Maintenance System ) communiquant avec la fonction de test incorporée nommée BIT (acronyme de Built-ln Test ; aussi appelé BITE pour Built-ln Test Equipment ) du système d'alerte, la fonction BIT fonctionnant en mode interactif. L'opérateur fournit à l'électronique embarquée, via le CMS et au cours d'une étape 2, les identifiants des ETC à appliquer au système d'alerte de vol de l'avion considéré. Le CMS transmet les identifiants des ETC à appliquer au système d'alerte de vol. Ces informations de sélection sont inscrites dans une zone mémoire 140.
La communication entre le CMS et le système d'alerte de vol se fait également via des réseaux de communication multiplexés composés de bus à diffusion ou de brins Ethernet ou d'autres moyens de communication électrique en réseau.
L'application 200 possède une fonction de sélection, et est donc un outil de sélection : elle est capable de sélectionner hors de la base de données enveloppe les ETC sélectionnés sur la base des informations introduite manuellement par l'opérateur dans l'électronique embarquée. Elle possède aussi une fonction de personnalisation : une fois chargée dans le module 100, la base de données enveloppe est alors interprétée par l'application 200, qui modifie en conséquence les caractéristiques de contenu de message textuel dans la portion de mémoire 110 (étape 2 sur la figure 1). L'application 200 applique à chaque contenu courant de message d'alerte, au cours de l'étape 3, les suppressions ou ajouts définis dans l'ETC sélectionné, extrait de la base de données enveloppe . Dans la situation décrite, suite à une modification de la configuration effective du FADEC ( Full Authority Digital Electronics Control , un système d'interface entre le cockpit et le réacteur), il est décidé de modifier, ou mettre à jour, le contenu du message visuel affiché par l'application d'alerte de vol 200 dans le cas de la détection de la situation anormale S1, de telle sorte qu'il soit adapté à la configuration du FADEC présente à bord de l'avion. Dans l'exemple décrit ici, l'ETC sélectionné contient l'instruction suivante :
<la ligne ".AFTER 30 S :" doit être changée en ".AFTER 60 S :">
et le nouveau contenu du message d'alerte est par conséquent ENG 2 START FAULT EGT OVERLIMIT -ENG 2 MASTER OFF -ENG START SEL CRANK 30 . AFTER 60 S -ENG START SEL NORM -ENG 2 MAN START OFF Selon une variante de ce mode de réalisation, la portion de mémoire 120 destinée à recevoir la base de données contenant les informations de modification pourrait être dans un module d'avionique différent de celui dédié à l'application d'alerte de vol, dédié ou non à un autre système embarqué. Dans un deuxième mode deréalisation, décrit en figure 2, la fourniture au système embarqué d'alerte de vol des codes d'activation des ETC est faite via l'interface de téléchargement commandée par le DLCS, au lieu d'être faite via une interface homme-machine. Une base de données 11 contenant les informations d'activation est introduite dans le DLCS. La fourniture au système d'alerte de vol de la base de données enveloppe et la fourniture des informations de sélection, c'est-à-dire les identifiants d'ETC, sont donc faites par la même voie et sous la même forme. Elles sont faites successivement, mais elles peuvent être faites en même temps. Dans un troisième mode de réalisation, représenté en figure 3, la sélection des ETC de la base de données dite enveloppe effectivement à appliquer au système d'alerte de vol de l'aéronef est effectuée par un outil de sélection externe à l'électronique embarquée de l'aéronef. Il s'agit d'un système électronique 50, en l'occurrence un ordinateur. II est utilisé au sol par un agent de maintenance. L'agent de maintenance introduit dans l'ordinateur la base de données enveloppe 10 par une interface de téléchargement de données, puis introduit à la main, via un clavier, les identifiants des ETC à utiliser pour l'aéronef concerné. Une base de données réduite est alors mise à la disposition de l'agent de maintenance qui la transporte dans l'avion et l'introduit, via le DLCS 300 dans le système d'alerte de vol. Celui-ci l'utilise ensuite pour affecter aux messages d'alerte le contenu mis à jour.
Dans un quatrième mode de réalisation, représenté en figure 4, un système embarqué de l'aéronef contient des informations permettant le choix des ETC devant être utilisés pour modifier les contenus de messages d'alerte à modifier. Plus précisément, ce système embarqué est le DLCS 300, et il possède en mémoire la liste des configurations des systèmes surveillés de l'avion remise à jour automatiquement à chaque modification des configurations des systèmes surveillés de l'aéronef. On note que le système embarqué gardant en mémoire la liste des configurations des systèmes surveillés de l'avion pourrait être un système différent du DLCS, dédié ou non à cette mémorisation des configurations.
Dans ce mode de réalisation, un agent de maintenance introduit via le DLCS la base de données enveloppe 10. L'application d'alerte de vol interroge ensuite automatiquement le DLCS pour identifier quelles sont les ETC à utiliser effectivement. Compte tenu des informations ainsi obtenues, elle procède à la mise à jour des contenus de message d'alerte dans sa mémoire.
Enfin, on notera que la présente invention ne se limite pas aux formes de réalisation décrites ci-dessus et représentées sur les figures. Elle concerne également toutes les variantes de réalisation à la portée de l'homme du métier. Par exemple, la base de données introduite dans la portion de mémoire 120 pourrait contenir les évolutions requises par rapport aux contenus de message d'alerte présents par défaut dans le calculateur d'alarme, et non plus les contenus courants. Alternativement, la base de données pourrait aussi être une base de données absolues, contenant des nouveaux contenus de message d'alerte 25 destinés à remplacer les contenus courants. Par ailleurs, l'invention peut être mise en oeuvre avec diverses architectures de modules d'avionique, en particulier des LRU.