PROCEDE ET SYSTEME D'AIDE A LA SAISIE DE DONNEES RELATIVES AU VOL D'UN
AERONEF, TRANSMISES ENTRE UN EQUIPAGE A BORD DE L'AERONEF ET UN PERSONNEL AU SOL Domaine de l'invention L'invention concerne un procédé et un système d'aide à la saisie de données relatives au vol d'un aéronef, transmises entre l'équipage à bord de l'aéronef et le personnel au sol. L'invention propose, au moyen d'un dispositif de reconnaissance vocale, de détecter et d'analyser certaines données transmises pendant la communication et d'afficher ces données sur un afficheur du cockpit. Elle permet de simplifier les tâches de l'équipage et, par conséquent, de sécuriser la réception des données. L'invention trouve des applications dans le domaine de l'aéronautique et, en particulier, dans le domaine de la communication en vol afin de sécuriser la réception des données transmises, par le personnel au sol, à l'équipage à bord de l'aéronef. Etat de la technique Lorsqu'un aéronef est en vol, l'équipage à bord de l'aéronef, par exemple le pilote ou le copilote, communique avec le personnel au sol, par exemple le contrôleur aérien, afin d'échanger des données relatives au vol. Ces données peuvent être des données relatives au secteur de vol, au niveau de vol, à la vitesse, à la fréquence d'émission/réception des messages à échanger avec le personnel au sol, etc. En particulier, ces données peuvent concerner la fréquence VHF ou HF de la liaison de communication radiofréquence avec le contrôleur aérien. En effet, chaque zone de l'espace aérien est sectorisée et un aéronef n'a qu'un seul contrôleur aérien comme interlocuteur dans un secteur donné, avec lequel il communique sur un canal de fréquence déterminée. Ainsi, lorsqu'un aéronef va quitter un secteur pour entrer dans un nouveau secteur, il est important que l'équipage de l'aéronef connaisse la fréquence du canal radio sur lequel ils vont communiquer avec le contrôleur aérien du nouveau secteur. L'équipage de l'aéronef doit être informé de la fréquence radio du nouveau secteur avant de quitter l'ancien secteur afin de pouvoir entrer en contact avec le contrôleur aérien dès son entrée dans le
nouveau secteur. Pour cela, il est nécessaire de s'assurer que la nouvelle fréquence radio a bien été comprise par l'équipage. Par exemple, lorsqu'un aéronef arrive en fin d'un premier secteur, le contrôleur aérien du premier secteur communique à l'équipage, par la liaison radio, la fréquence VHF ou HF sur laquelle l'équipage va communiquer avec le contrôleur aérien du second secteur. Généralement, le pilote en charge des communications à bord de l'aéronef confirme, au contrôleur aérien du premier secteur, la bonne compréhension de la fréquence par collationnement, c'est-à-dire en répétant la fréquence. Cette fréquence est ensuite inscrite, par le pilote ou un autre membre de l'équipage, sur un afficheur du cockpit, par exemple, un panneau de gestion des équipements radiofréquences, appelé RMP (Radio Management Panel, en termes anglo-saxons). Cette inscription est réalisée au moyen d'un dispositif de sélection numérique ou d'un clavier. Une fois que cette fréquence a été inscrite sur le RMP, elle est mise en application. L'équipage est alors en mesure de communiquer avec le contrôleur aérien du second secteur. Pour mémoriser cette valeur de fréquence, le pilote, ou un autre membre de l'équipage de l'aéronef, peut la noter par écrit avant de la saisir sur l'afficheur. Il peut aussi utiliser sa propre mémoire à court terme. Dans le cas où l'avion est équipé d'un RMP à roue codeuse, le pilote peut utiliser une fenêtre appelée MCDU (Multipurpose Control and Display Unit) pour saisir la valeur de cette fréquence et, ainsi, la mémoriser tant qu'elle n'a pas été confirmée. Quelle que soit la façon dont la fréquence a été mémorisée (dans la tête du pilote, saisie sur un clavier, ou écrite sur un papier) et dès qu'elle a été confirmée, le pilote doit l'inscrire manuellement dans la fenêtre active de l'afficheur. Il doit ensuite vérifier visuellement la valeur de la fréquence inscrite puis la valider au moyen d'une touche dédiée à l'activation de cette valeur. En d'autres termes, lorsque la valeur de la fréquence a été inscrite dans le RMP, le pilote doit vérifier la valeur inscrite et la mettre en application. Ces étapes sont relativement prenantes, en termes de charge de travail, d'autant que ces communications sont très fréquemment répétées au cours d'un même vol. En outre, la quantité des données communiquées par le contrôleur aérien peut parfois être très importante, notamment lorsque l'aéronef est
dans une phase de vol difficile. Il est alors difficile pour le pilote, ou les autres membres d'équipage, de mémoriser toutes les informations fournies par le contrôleur aérien, voire même de les écrire ou de les saisir à l'aide de la MCDU ou du RMP. Or, si la valeur de la fréquence n'est pas correctement inscrite dans le RMP, la communication avec le contrôleur aérien ne pourra pas être établie, avec tous les risques et problèmes que cela entraine. Pour simplifier cette procédure de communication et alléger la charge de travail de l'équipage, il pourrait être envisagé d'utiliser un dispositif de reconnaissance vocale qui permettrait de reconnaitre les données transmises par le contrôleur aérien et de les inscrire, sous une forme numérique, sur le RMP. Cependant, l'utilisation d'un dispositif de reconnaissance vocale classique, utilisé dans un poste de pilotage, présenterait les inconvénients suivants : Tous les sons et signaux audibles dans un cockpit ne sont pas pertinents pour la reconnaissance vocale. Il est donc nécessaire d'activer la reconnaissance vocale préalablement à la transmission sol/bord de la fréquence afin que la fréquence puisse être sélectionnée et reconnue sans être perturbée par les autres sons et paroles émises dans le cockpit. Ce serait donc au pilote ou à un autre membre de l'équipage d'activer le dispositif de reconnaissance vocale au moment où la donnée relative à la fréquence du canal radio va être donnée par le contrôleur aérien. Dans l'état actuel de l'art, cette activation manuelle apporterait une contrainte supplémentaire à l'équipage. - Le dispositif de reconnaissance vocale doit avoir un bon rapport signal/bruit afin que les bruits ambiants ne perturbent pas la détection de la donnée lorsqu'elle est émise par le contrôleur aérien ou par le pilote. Un bon rapport signal/bruit peut être obtenu, par exemple, en plaçant un ou plusieurs microphones en face ou à proximité du pilote, ou bien en utilisant des algorithmes permettant de distinguer en temps réel les bruits ambiants, pour les éliminer au moins partiellement. - L'utilisateur doit lire ou écouter la fréquence qui a été reconnue par le dispositif de reconnaissance vocale avant d'être validée. Si la reconnaissance a été correcte, le pilote doit valider la fréquence. - Le pilote doit transférer la valeur de la fréquence reconnue par le dispositif de reconnaissance vocale vers l'afficheur.
En conséquence, l'utilisation d'un dispositif de reconnaissance vocale classique serait limitée par les performances intrinsèques du dispositif lui-même. En effet, un tel dispositif a un taux de reconnaissance inférieur à 100%, de l'ordre de 85 à 95%. La reconnaissance n'étant pas sure à 100%, elle peut introduire un artéfact de fonctionnement qui rendrait la mise en oeuvre de cette solution peu sécurisée, voir contreproductive. Pour améliorer le taux de reconnaissance vocale, il faudrait que le contrôleur aérien prenne un soin particulier à la prononciation des données communiquées. Or, il est difficile de demander cela au contrôleur aérien qui transmet un nombre élevé d'informations et, notamment, des informations autres que la fréquence radio. Exposé de l'invention L'invention a justement pour but de remédier aux inconvénients des techniques exposées précédemment. A cette fin, l'invention propose un procédé et un système d'aide à la saisie de données relatives au vol d'un aéronef, transmises entre un équipage à bord de l'aéronef et un personnel au sol, dans lesquels la donnée est d'un type prédéfini de sorte qu'elle puisse être détectée par reconnaissance vocale parmi un flot de données et de signaux sonores. La donnée détectée est analysée puis inscrite dans une fenêtre d'un afficheur. De façon plus précise, l'invention concerne un système d'aide à la saisie de données relatives au vol d'un aéronef, transmises entre un équipage à bord de l'aéronef et un personnel au sol, comportant : - une liaison de communication radiofréquence pour transmettre des données de vol entre l'équipage et le personnel au sol, -au moins un moyen d'émission et un moyen de réception des données à bord de l'aéronef, - au moins un afficheur apte à afficher les données de vol, caractérisé en ce qu'il comporte : - un moyen de reconnaissance vocale apte à détecter une donnée d'un type prédéfini émise, lors de la communication, par l'équipage ou le personnel au sol, et - un moyen d'analyse et de transcription de cette donnée sous une forme numérique ou alphanumérique.
Le système de l'invention peut comporter une ou plusieurs des caractéristiques suivantes : - il comprend au moins un afficheur apte à afficher les données de vol et comportant une fenêtre provisoire dans laquelle la donnée détectée est affichée provisoirement et une fenêtre active dans laquelle la donnée est affichée tant qu'elle est appliquée. -l'afficheur comporte un sélecteur assurant un transfert de la donnée depuis la fenêtre provisoire vers la fenêtre active lors de la validation par l'équipage. - le moyen de reconnaissance vocale est apte à détecter, parmi des signaux sonores et des données, une donnée sous la forme d'une fréquence radio. - le moyen de reconnaissance vocale est activé par un moyen d'activation commandant l'activation dudit au moins un moyen d'émission 15 des données. - le moyen de reconnaissance vocale comporte une base de données obtenue par apprentissage. L'invention concerne également un procédé d'aide à la saisie de données relatives au vol d'un aéronef, transmises entre un équipage à bord 20 de l'aéronef et un personnel au sol, dans lequel : - le personnel au sol transmet à l'équipage une donnée, par l'intermédiaire d'une liaison radiofréquence, -l'équipage reçoit cette donnée, confirme ladite donnée et la met en application pour la poursuite du vol, 25 caractérisé en ce que : - la donnée est une donnée d'un type prédéfini, - cette donnée est détectée par reconnaissance vocale, analysée et inscrite dans une fenêtre d'un afficheur de l'aéronef. Le procédé de l'invention peut comporter également une ou plusieurs 30 des caractéristiques suivantes : - la donnée est une fréquence radio détectée parmi une pluralité de signaux sonores et de données transmises sur la liaison radiofréquence. - la donnée est détectée lors de sa confirmation par l'équipage, c'est-à-dire lors de sa transmission de l'aéronef vers le sol.
- la donnée est affichée dans une fenêtre provisoire de l'afficheur (appelée fenêtre stand-by, en termes anglosaxons). - lorsque la donnée est validée par l'équipage, elle est transférée de la fenêtre provisoire vers une fenêtre active de l'afficheur. - lorsque la donnée est invalidée par l'équipage, elle est reconfirmée par ledit équipage puis détectée et analysée à nouveau. - lorsque la donnée détectée est reconnue partiellement, sa valeur est complétée par des éléments de données appris et/ou prédéfinis. L'invention concerne aussi un aéronef comportant des moyens pour mettre en oeuvre le procédé décrit précédemment. Elle concerne également un aéronef comportant un système tel que décrit précédemment. Brève description des dessins La figure 1 représente un diagramme fonctionnel du procédé selon l'invention.
La figure 2 représente schématiquement le système de l'invention. Description détaillée de modes de réalisation de l'invention L'invention propose un procédé d'aide à la saisie de données transmises entre un personnel au sol et l'équipage à bord de l'aéronef, dans lequel une donnée d'un type particulier, prédéfini, est détectée par reconnaissance vocale parmi un ensemble de signaux sonores et de données transmises sur la liaison radiofréquence reliant le personnel au sol et l'équipage. Le procédé de communication de l'invention a pour but de simplifier la tâche de l'équipage à bord de l'aéronef, en particulier, lorsque le contrôleur aérien transmet une donnée relative à la fréquence du canal radio sur laquelle l'aéronef devra être accordé pour communiquer avec le contrôleur aérien du prochain secteur. Ce procédé permet ainsi d'améliorer la sécurité de réception des données de fréquence transmises par le personnel au sol à l'aéronef. Dans la suite de la description, on considérera, comme personnel au sol, le contrôleur aérien et, comme équipage à bord de l'aéronef, le pilote, étant entendu que d'autres personnes peuvent être amenées à communiquer sur la liaison radiofréquence, notamment le copilote. On a représenté, sur la figure 1, un diagramme fonctionnel montrant les différentes étapes du procédé de l'invention. Dans une première étape 10, le contrôleur aérien émet, sur la liaison radiofréquence, les différentes
données à transmettre au pilote de l'aéronef pour la suite du vol. Parmi ces données, il transmet la donnée de fréquence du canal radio du prochain secteur. A l'étape 20, le pilote réceptionne ces données. Pour confirmer la bonne compréhension de ces données, et en particulier de la donnée de fréquence, le pilote répète ces données et notamment la valeur de la donnée de fréquence (étape 30). Au moment de la répétition de ces données, le pilote doit agir sur un moyen d'activation de l'émission radio pour que les données répétées soient transmises vers les moyens radios via le système de gestion audio (AMU). Ces moyens d'activation sont appelés PTT (Push To Talk, en termes anglo-saxons). L'actionnement du PTT met simultanément en fonctionnement un dispositif de reconnaissance vocale. Ce dispositif de reconnaissance vocale est apte à reconnaître la donnée de fréquence répétée par le pilote (étape 40). Comme on l'expliquera par la suite, le dispositif de reconnaissance vocale est apte à détecter la donnée de fréquence parmi toutes les autres données répétées par le pilote sur la liaison radio et tous les bruits ambiants. Lorsque la donnée de fréquence a été détectée par le dispositif de reconnaissance vocale, elle est analysée (étape 50), par exemple par ce même dispositif de reconnaissance vocale, de façon à pouvoir être transcrite sous une forme alphanumérique. En particulier, lorsque la donnée est une valeur de fréquence, elle est transcrite sous une forme numérique. Une fois transcrite sous une forme numérique, la donnée de fréquence est inscrite dans une fenêtre d'un afficheur, par exemple dans une fenêtre du RMP. Dans un mode de réalisation préféré de l'invention, elle est inscrite, tout d'abord, dans une fenêtre provisoire, appelée fenêtre stand-by (étape 60). Cette fenêtre stand-by est destinée à recevoir la donnée de fréquence, provisoirement. Le pilote peut alors vérifier si la valeur de fréquence inscrite dans cette fenêtre provisoire correspond bien à la valeur de fréquence qu'il a entendue du contrôleur aérien. Si cette donnée correspond, alors le pilote peut valider la donnée de fréquence (étape 70). Lors de la validation, par exemple par actionnement d'une touche spécifique sur l'afficheur ou sur un clavier de commande, la donnée de fréquence est transférée automatiquement de la fenêtre provisoire vers une fenêtre du RMP dédiée aux fréquences des canaux radio, appelée fenêtre active. Une
fois la valeur de fréquence inscrite sur le RMP (étape 80), ladite valeur de fréquence peut être mise en application pour la suite du vol. Si la valeur de fréquence inscrite dans la fenêtre provisoire ne correspond pas à la valeur répétée par le pilote, alors celui-ci peut ne pas valider cette donnée, par exemple en l'effaçant de la fenêtre provisoire. Il peut alors réitérer le processus de reconnaissance vocale en répétant la donnée de fréquence. Le procédé est alors répété à partir de l'étape 30. Si la valeur de fréquence inscrite dans la fenêtre provisoire ne correspond pas à la valeur entendue par le pilote, qu'il s'agisse de la première ou de la seconde itération de détection par reconnaissance vocale, alors il est possible, au pilote, de l'inscrire manuellement sur le RMP, comme cela se fait classiquement aujourd'hui. Cette possibilité d'inscription manuelle constitue, dans l'invention, une sécurité en cas, par exemple, de disfonctionnement du dispositif de reconnaissance vocale.
Dans le procédé de l'invention tel qu'il vient d'être décrit, la donnée de fréquence est reconnue par le dispositif de reconnaissance vocale, par comparaison avec des modèles appris et enregistrés dans une base de données dudit dispositif. Les données de fréquence sont des valeurs de fréquences HF ou VHF. Elles ont donc un format particulier, prédéfini. Les données de fréquences VHF se présentent sous la forme d'une valeur numérique comprise entre 118.000 et 136.990. Les données de fréquences HF se présentent sous la forme d'une valeur numérique comprise entre 2.800 et 23.999. Du fait de leur format particulier, les fréquences de type ATC (fréquence VHF ou HF) sont reconnues, par le dispositif de reconnaissance vocale, parmi les autres données transmises sur la liaison radiofréquence. Dans le mode de réalisation qui vient d'être décrit, la reconnaissance vocale est réalisée lors de la répétition des données par le pilote. Dans un autre mode de réalisation de l'invention, la reconnaissance vocale peut être réalisée lors de l'émission des données par le contrôleur aérien. En effet, comme la reconnaissance vocale est établie pour un format particulier de données (format de fréquences HF ou VHF), le dispositif de reconnaissance vocale ne cherche à reconnaître que des données ayant ce format. La reconnaissance vocale peut donc être effectuée lors de la réception des données émises par le contrôleur aérien, comme lors de l'émission des
données par le pilote. Il est à noter, toutefois, que la reconnaissance vocale est actuellement plus aisée lors de la répétition des données par le pilote pour des raisons de qualité sonore (pas de signaux sonores parasites en transmission).
La donnée de fréquence à reconnaître est une fréquence radio, par exemple une fréquence ATC, c'est-à-dire une fréquence relative à la communication civile dans un aéronef. Le dispositif de reconnaissance vocale est apte à reconnaître si la fréquence transmise par la liaison de communication est une fréquence radio, c'est-à-dire une fréquence radio HF ou VHF avec un format particulier tel que défini précédemment. Le dispositif de reconnaissance vocale comporte une base de données dans laquelle sont mémorisées un certain nombre de valeurs de fréquences ATC. Le dispositif de reconnaissance vocale est ainsi capable de reconnaître le format d'une fréquence radio. Lorsqu'il reconnaît une fréquence ayant ce format, il l'analyse afin de transcrire, sous une forme numérique, les sons reconnus correspondant à cette fréquence. Lorsque la fréquence a été analysée, le dispositif de reconnaissance vocale affiche cette fréquence dans une fenêtre provisoire du RMP. Cette fenêtre provisoire peut être une fenêtre adaptée pour la reconnaissance vocale. Elle peut être aussi une fenêtre brouillon (scratch-pad, en termes anglo-saxons) du RMP, c'est-à-dire une fenêtre utilisée comme passerelle avant une insertion définitive d'une information et notamment de la valeur de fréquence dans le RMP. Si le pilote reconnaît la fréquence inscrite dans la fenêtre provisoire, comme étant la fréquence qu'il a entendue du contrôleur aérien, il peut alors commuter la fréquence radio de la fenêtre provisoire vers la fenêtre active par une simple action sur un sélecteur. Il sélectionne ainsi cette fréquence en tant que fréquence de communication active pour le moyen radio sélectionné. La valeur affichée dans la fenêtre provisoire est alors transférée vers la fenêtre active. Si le dispositif de reconnaissance vocale n'a pas reconnu de fréquence radio, il ne prend pas en compte les informations reçues et ne valide pas la fréquence. La valeur affichée dans la fenêtre provisoire peut alors être effacée et la valeur affichée dans la fenêtre active reste active, c'est-à-dire en application.
Dans un mode de réalisation de l'invention, la fréquence est inscrite directement dans la fenêtre active de l'afficheur. Dans ce cas, si la fréquence affichée n'est pas validée par le pilote, elle est effacée de la fenêtre et l'ancienne fréquence est réinscrite. Si elle est validée par le pilote, alors elle reste affichée dans la fenêtre de l'afficheur et sa valeur est mise en application immédiatement. Sur la figure 2, on a représenté un exemple de système de communication de l'invention, dans le cas où la reconnaissance vocale est réalisée au moment de la répétition des données par le pilote. Ce système comporte des moyens d'activation 1 de l'émission radio, correspondant chacun à un bouton d'actionnement, ou PTT (Push-To-Talk, en termes anglo-saxons), permettant au pilote d'activer l'émission, sur le canal radio, des informations prononcées par lui lorsqu'il répète les données entendues afin de les confirmer. Ces moyens d'activation peuvent être situés sur un micro à main 1 a, sur un manche latéral 1 b ou sur un dispositif de commande audio l c de type ACP (Audio Control Panel, en termes anglo-saxons). Chacun de ces moyens d'activation 1 est connecté à une unité de gestion audio 2, ou AMU (Audio Management Unit, en termes anglo-saxons), et lui transmet, sous la forme de signaux discrets, l'information PTT. L'AMU 2 centralise toutes les informations relatives à l'émission et à la réception radiofréquence. Les équipements radio VDR ou HFDR 3 sont à la fois des moyens de réception (31) et des moyens d'émission (32) de et vers l'extérieur de l'aéronef. L'AMU 2 se charge d'aiguiller les signaux audio reçus de l'extérieur par les moyens radio 3 (via leurs sorties 3a et 3b) vers le pilote, ainsi que les signaux audio émis par le pilote vers l'extérieur en les acheminant vers les moyens radio 3 (via leurs entrées 3c et 3d), par exemple sur le canal radio VHF1, VHF2 ou VHF3 ou encore le canal radio HF1 ou HF2. Elle reçoit donc les informations du contrôleur aérien par la sortie audio 3a du moyen radio 3. Elle reçoit aussi des informations provenant de la sortie Selcal 3b, c'est-à-dire des signaux prévenant de la réception d'informations destinées à l'équipage. L'AMU 2 envoie les informations prononcées par le pilote, c'est-à-dire le signal provenant du micro, vers une entrée audio 3c. Elle transmet également les signaux provenant des PTT des moyens d'activation vers une entrée discrète 3d, appelée entrée PTT . L'AMU transmet aussi des informations vers le dispositif de reconnaissance vocale
4. Ces informations transmises vers le dispositif de reconnaissance vocale 4 sont, notamment, les paroles du pilote et en particulier les données répétées par le pilote. Le dispositif de reconnaissance vocale 4 est relié à un afficheur 5, par exemple un RMP, afin de lui transmettre les données de fréquence analysées. Dans le mode de réalisation de la figure 2, les PTT sont utilisés pour déclencher la surveillance par le dispositif de reconnaissance vocale 4. En effet, le pilote étant obligé d'appuyer sur un PTT pour que ses paroles soient émises sur le canal radio, ce PTT peut constituer un moyen de commande de la reconnaissance vocale. Autrement dit, le dispositif 4 s'active dès que le pilote actionne un moyen d'activation 1 qui lui permet d'émettre sur un canal audio, connu comme étant potentiellement un canal ATC. Dans un autre mode de réalisation de l'invention, le dispositif de reconnaissance vocale 4 peut être mis en fonctionnement par le pilote à partir d'un interrupteur de marche/arrêt. Ainsi, la reconnaissance vocale est activée uniquement par décision du pilote. Quel que soit le mode de mise en fonctionnement, un voyant spécifique affiché sur le RMP, peut indiquer, en fonction de sa couleur ou de son état (allumé ou éteint) si le dispositif de reconnaissance vocale est activé ou non. Comme expliqué précédemment, le dispositif de reconnaissance vocale assure, d'une part, la détection des données de fréquence, c'est-à-dire leur reconnaissance, et, d'autre part, l'analyse de ces données pour les transcrire en données affichables sur un afficheur. Dans un autre mode de réalisation de l'invention, la détection des valeurs de fréquences est réalisée par le dispositif de reconnaissance vocale et l'analyse des valeurs détectées est réalisée par un dispositif d'analyse relié au dispositif de reconnaissance vocale. Le dispositif de reconnaissance vocale comporte une base de données créée et/ou complétée par apprentissage. L'apprentissage peut être établi à l'avance, c'est-à-dire avant que le système ne soit installé dans l'aéronef. Il peut aussi être établi peu à peu, au fur et à mesure des vols, par acquisition des différentes prononciations des pilotes ou des contrôleurs aériens. Dans le cas d'une reconnaissance vocale lors de la répétition des données par le pilote, le dispositif de reconnaissance vocale peut être
configuré de façon à être adapté aux pilotes susceptibles d'être aux commandes de l'aéronef. Pour cela, le dispositif de reconnaissance vocale inclut une fonction d'auto-apprentissage et une fonction d'identification des pilotes. L'identification des pilotes peut être effectuée d'une manière déclarative ou automatique, telle qu'une identification biométrique, un RFI D (Radio Frequency Identification, en termes anglo-saxons, pour identification radio) une lecture de badge, etc. L'auto-apprentissage est réalisé, pour chaque pilote, avec une base de données adaptée à la façon de parler et de prononcer de chaque pilote. Cet apprentissage, qui peut avoir lieu avant ou au fur et à mesure de l'utilisation du dispositif de reconnaissance vocale, vient enrichir la base de données dudit dispositif de reconnaissance vocale, améliorant ainsi son efficacité. De plus, l'apprentissage comporte une adaptation aux différentes manières de dire un chiffre. En effet, il est bien entendu que la donnée de fréquence comporte plusieurs chiffres. Ces chiffres peuvent être mentionnés de façons différentes : - suivant une façon anglaise, en énonçant tous les chiffres les uns à la suite des autres, - suivant une façon française, en précisant les centaines, les dizaines, etc., - en fonction de l'accent de l'utilisateur. Certains chiffres eux-mêmes peuvent être dits de plusieurs façons. Le dispositif de reconnaissance vocale doit pouvoir reconnaître un même chiffre quelle que soit la façon de le dire. Par exemple, le chiffre 1 peut être reconnu à partir des sons one , un , ou unité ; le chiffre 0 peut être reconnu à partir des sons zéro , zero ou o . La virgule ou le point décimal peuvent être reconnus à partir des sons décimal , dot , decimal point , virgule , point , decimal . En fonction de l'utilisateur, la façon d'énoncer la valeur numérique correspondant à la fréquence peut également différer. Certaines personnes peuvent énoncer tous les chiffres de la fréquence ou bien une partie seulement des chiffres, les chiffres non dits de cette fréquence étant des données classiques, connues, car similaires quelle que soit la valeur de la fréquence. Par exemple, la fréquence118.100 peut être annoncée sans que le premier 1, ni la virgule ne soient prononcés. Le contrôleur aérien peut
annoncer, par exemple, contacter la tour sur 18, unité . Le dispositif de reconnaissance vocale reconnaît alors la valeur 18.1. Il peut analyser cette valeur et en déduire la valeur complète 118.100. La complétude de la valeur de fréquence peut, dans ce cas, être réalisée par le dispositif de reconnaissance vocale qui complète la valeur reconnue partiellement par des éléments de données appris, après une temporisation déterminée. La complétude de la valeur de fréquence peut, aussi, être réalisée par le RMP lors de l'inscription de ladite valeur sur le RMP. En effet, certains RMP disposent d'un dispositif de saisie de valeurs numériques qui évite de saisir tous les chiffres lors d'une saisie manuelle de la fréquence. Dans le système de l'invention, il est possible d'utiliser cette capacité des RMP lors de l'inscription automatique de la donnée de fréquence par le dispositif de reconnaissance vocale. Par exemple, si le premier chiffre saisi est un 8 ou un 9, le RMP propose les chiffres des centaines, des dizaines et des décimales.
Ainsi, dans l'exemple de la fréquence 118.100, si le contrôleur aérien annonce la fréquence en énonçant 18, unité , et si le dispositif de reconnaissance vocale décode 18.1 et transmet cette valeur 18.1 au RMP, le RMP peut être capable d'assurer lui-même la complétude de cette valeur de manière à afficher 118.100. La valeur de fréquence reconnue partiellement est alors complétée par des éléments de données connus, prédéfinis.