FR2746254A1 - Procede de production de cereales a paille depourvues de grains - Google Patents

Abstract

Le procédé consiste à: a) semer une variété de céréales à fort potentiel de production de paille; b) laisser s'opérer la germination et la croissance des plantes jusqu'à la période qui correspond à la fin de l'épiaison et/ou au début de la floraison; c) soumettre les plantes à un traitement de stérilisation au moyen d'un désherbant actif à l'égard des graminacées, et en particulier des céréales; d) laisser les céréales stérilisées arriver à maturité; e) les récolter après fauchage. Production de paille, notamment pour litières.

Description

PROCEDE DE PRODUCTION DE CEREALES A PAILLE DEPOURVUES
DE GRAINS
La présente invention concerne un procédé de production de céréales à paille dépourvues de grains.

Elle a été conçue et développée dans le cadre d'une application particulière, à savoir la production de litière pour des animaux, et plus précisément pour des chevaux de course.

Toutefois, la paille obtenue par la mise en oeuvre de ce procédé peut naturellement trouver d'autres types d'application.

A titre non limitatif, on citera comme exemples la confection de paillassons ou de toitures.

La paille, notamment de blé, de seigle, ou d'avoine, est traditionnellement utilisée depuis fort longtemps pour servir de litière aux animaux.

En effet, en raison de sa souplesse, de ses capacités d'isolation thermique et d'imbibition - c'est-à-dire d'absorption des liquides - elle procure aux animaux un confort remarquable. La paille de la litière présente aussi la particularité, par rapport à d'autres types de litière, d'être un fourrage, qui se trouve constamment à la disposition des animaux; à certains égards, ceci est un facteur intéressant sur le plan de leur santé physique et mentale ; c'est le cas notamment pour le cheval qui a ainsi la possibilité de pouvoir grignoter à tout moment, ce qui réduit son stress, contribue à une usure normale de ses dents, et est également bénéfique sur le plan de l'hygiène digestive.

Il est malheureusement de plus en plus difficile aujourd'hui de trouver des litières de paille de bonne qualité.

Ce problème est lié à l'évolution des méthodes de culture céréalière, qui s'oriente uniquement vers la productivité et la qualité des grains. En effet, la paille est un sous-produit de la culture céréalière, et les techniques de culture mises en oeuvre ne visent aucunement, jusqu'ici, à en modifier les caractéristiques dans le sens d'une meilleure qualité; les progrès visent uniquement les grains.

Pour cette raison, il est fait appel de plus en plus à des traitements massifs au moyen d'herbicides, de pesticides et d'insecticides, et les résidus de ces substances chimiques, souvent nocifs, se retrouvent incorporés dans la paille, c'est-à-dire dans la litière, et risquent par conséquent d'être ingérés par les animaux.

On utilise aussi de plus en plus des variétés de céréales plus productives en grains mais possédant des tiges plus courtes, plus dures et plus cassantes que les variétés traditionnelles.

Enfin, la récolte des céréales se fait souvent tardivement, à l'aide de moissonneuses batteuses qui fractionnent les tiges en les agressant mécaniquement. De plus, il est fréquent que la mise en bottes ou en balles de la paille se fasse assez longtemps après la récolte, ce qui pose des problèmes d'humidification de la paille, cause de développement de bactéries, en particulier de moisissures.

Le produit final est par conséquent très souvent constitué de fragments durs et cassants, contenant un fort pourcentage de poussières, moisissures et résidus chimiques, qui peuvent provoquer des allergies et autres maladies des animaux.

Il existe donc actuellement une lacune en litières de qualité, que les éleveurs seraient pourtant disposés à acheter à un prix supérieur à celui des litières disponibles.

A cet égard, il convient de noter que dans certains élevages, notamment de chevaux de course, le coût de la litière n'est pas un facteur primordial en considération de la bonne santé du cheval.

C'est pourquoi la présente invention a pour objectif de combler cette lacune, en proposant un procédé de production de céréales permettant d'obtenir une paille qui ne soit pas un sous-produit de la culture, mais au contraire en soit l'objet unique, la paille obtenue ayant des tiges longues et souples, et étant exempte - ou pratiquement exempte - de poussières, moisissures et autres substances indésirables, notamment chimiques, cette paille étant particulièrement adaptée pour servir de litière.

Ce procédé est remarquable en ce qu'il consiste à:
a) semer une variété de céréales à fort potentiel de production de paille;
b) laisser s'opérer la germination et la croissance des plantes jusqu'à la période qui correspond à la fin de l'épiaison et/ou au début de la floraison;
c) soumettre les plantes à un traitement de stérilisation au moyen d'un désherbant actif à l'égard des graminacées, et notamment des céréales;
d) laisser les céréales ainsi stérilisées arriver à maturité;
e) les récolter après fauchage.

Par ailleurs, selon un certain nombre de caractéristiques additionnelles, non limitatives du procédé:
- après semis (étape a) on procède à un désherbage du sol;
- au cours de l'étape (b) on procède à au moins un apport d'engrais, comprenant de préférence de l'azote, de l'acide phosphorique, etlou de la potasse;
- au cours de l'étape (b) on procède à au moins un traitement fongicide;
- le désherbant utilisé à l'étape (c) est du type sulfosate ou glypbosate;
- le fauchage (étape e) est faite lorsque le taux pondéral de matière sèche des tiges atteint une valeur de l'ordre de 15 à 20 %.

L'invention concerne également une litière de paille obtenue par la mise en oeuvre de ce procédé.

Un mode de mise en oeuvre du procédé va maintenant être décrit, dans lequel la céréale produite est la variété de blé connue sous la dénomination variétale "ARMINDA" (obtenteur: C.C. BENOIT), ayant un fort potentiel en paille.

Le semis est effectué directement sur labour, entre le 15 octobre et le 15 novembre, avec une densité de 150 kilogrammes par hectare.

On laisse germer les grains et croître les jeunes plantes.

On procède à un désherbage, du type traditionnel, soit en post- semis ou prélevée, soit en post-levée précoce (courant janvier de l'année suivante).

On réalise également un fumage de printemps, par apport d'engrais ternaire, entre le 15 janvier et le 15 février ; cet engrais est composé d'environ 60 unités d'azote, de 100 unités d'acide phosphorique et de 100 unités de potasse.

Lorsque l'épi est à 1 cm, ce qui correspond à la période du 15 au 20 mars, on procède à un apport d'azote de 60 unités environ, en fonction des reliquats et du lessivage d'hiver du sol.

Trois traitements successifs aux fongicides sont ensuite réalisés.

Le premier traitement est utilisé contre le pietin verse, lorsque l'épi est au premier noeud, soit vers le 15 avril.

Le produit utilisé est de préférence le CYPRODIMILE, à raison de 0,8 kilogramme à l'hectare.

Le deuxième traitement est utilisé contre la maladie du feuillage, notamment contre la septoriose et les différentes rouilles. Le traitement est réalisé lorsque l'épi arrive au deuxième noeud, soit vers la fin avril. Pour cela on fait usage d'un fongicide de la famille chimique du triazole.

Le troisième traitement, qui vise aussi les maladies du feuillage est identique au deuxième; il est effectué aux environs du 15juin.

L'étape suivante, qui est essentielle dans le procédé selon l'invention, est réalisée juste en fin d'épiaison, ou au début de la floraison, et plus précisément, de préférence, au cours des trois premiers jours de la floraison.

En pratique, cette période se situe début mai.

Sur une même parcelle, le temps global d'épiaison est de l'ordre de 8 à 10 jours, et le temps de floraison, qui suit immédiatement cette période a une durée du même ordre.

Le traitement va donc s'opérer au cours de la période constituée des huit à dix jours de floraison augmentée de trois jours.

Le traitement est une stérilisation au moyen d'un désherbant actif à l'égard des graminacées.

Comme produit actif on citera en particulier le glyphosate, produit très répandu et commercialisé sous la marque ROUNDUP par la société MONSANTO
COMPANY.

Il s'agit d'un désherbant systémique, qui est appliqué sur les plantes par pulvérisation. Il ne laisse pas de résidu chimique dans le produit final.

On peut citer comme autre produit efficace le sulfosate.

Ce traitement, qui doit être fait avant l'initiation du grain, provoque l'arrêt total de la végétation et par conséquent empêche le développement des grains.

On observe alors un mûrissement des tiges dépourvues de grains (épis vides).

Le fauchage est ensuite effectué, de préférence lorsque le taux de matière sèche des tiges atteint un taux pondéral de matière sèche de l'ordre de 15 à 20 %.

Ce stade de mûrissement est atteint normalement courant juillet, sensiblement avant la période de récolte classique qui se fait courant août.

On procède alors à la récolte. Celle-ci s'effectue au moyen d'une faucheuse. Pour cela on utilise de préférence une machine ne hachant pas les tiges à l'endroit de la coupe, par exemple une faucheuse à barre de coupe ou à assiettes rotatives.

L'opération ne génère pratiquement pas de poussières, contrairement à une opération de moissonnage-battage.

A la suite du fauchage, la paille se trouve couchée sur le sol en andains.

Après quelque jours d'exposition au soleil, lorsque le taux pondéral de matière sèche est tombé à une valeur de 10 à 15 % environ d'humidité, on conditionne la paille au moyen d'une botteleuse classique, ou d'une machine à former des balles.

Les bottes ou balles peuvent alors être rentrées et mises sous abri dans un lieu de stockage.

L'invention peut être mise en oeuvre avec diverses variétés de céréales, pourvu que la variété choisie ait un fort potentiel en production de paille.

A cet égard, il convient de remarquer que, de manière générale, les variétés qui donnent le plus de paille sont les variétés les plus tardives.

Ceci n'est cependant pas gênant car, dans le procédé selon l'invention, la récolte est plus précoce qu'avec une culture traditionnelle, de sorte que les deux phénomènes se compensent, la période de récolte étant pratiquement la même que celle d'une récolte de céréales classique.

Les tiges obtenues par ce procédé sont longues et intactes, non cassantes et parfaitement propres.

Elles sont donc adaptées pour fournir une litière de très haute qualité, conformément à l'objectif recherché.

Claims (7)

REVENDICATIONS

1. Procédé de production de céréales à paille dépourvues de grains, caractérisé par le fait qu'il consiste à:

a) semer une variété de céréales à fort potentiel de production de paille;

b) laisser s'opérer la germination et la croissance des plantes jusqu'à la période qui correspond à la fin de l'épiaison et/ou au début de la floraison;

c) soumettre les plantes à un traitement de stérilisation au moyen d'un désherbant actif à l'égard des graminacées, et notamment des céréales;

d) laisser les céréales ainsi stérilisées arriver à maturité;

e) les récolter après fauchage.

2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait qu'après semis (étape a) on procède à un désherbage du sol.

3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé par le fait qu'au cours de l'étape (b) on procède à au moins un apport d'engrais, comprenant de préférence de l'azote, de l'acide phosphorique, et/ou de la potasse.

4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé par le fait qu'au cours de l'étape (b) on procède à au moins un traitement fongicide.

5 . Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé par le fait que le désherbant utilisé à l'étape (c) est du type sulfosate ou glyphosate.

6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé par le fait que le fauchage (étape e) est fait lorsque le taux pondéral de matière sèche des tiges atteint une valeur de l'ordre de 15 à 20 %.

7. Litière de paille obtenue par la mise en oeuvre du procédé conforme à l'une des revendications précédentes.