Description
Titre de l'invention : Utilisation d'un verre d'aluminosilicate pour apporter à une plante du silicium sous forme assimilable, procédé de traitement d'une plante utilisant ce verre et nouvelle poudre dudit verre
Domaine Technique
La présente invention concerne généralement l'utilisation d'un verre d'aluminosilicate spécifique comme source de silicium pour apporter à une plante du silicium sous forme assimilable. Elle concerne également un procédé de traitement d'une plante utilisant ce verre d'aluminosilicate. Elle concerne enfin, à titre de produit nouveau, des poudres de ce verre d'aluminosilicate.
L'invention trouve notamment application dans le domaine agricole.
Technique antérieure
Le silicium est un élément favorisant le bon développement végétatif des plantes, comme par exemple les Solanaceae, les Astéereaceae, les Poaceae et les Sinapis Alabae. D'une façon générale, le silicium ne peut être assimilé par les plantes que sous forme d'acide silicique. Il est généralement transporté suivant le flux transpiratoire des racines vers les organes aériens où il est accumulé et précipite pour former des opales biogéniques appelées phytolithes.
Les recherches réalisées depuis plusieurs années ont montré que le silicium absorbé augmente la productivité et la qualité des récoltes agricoles. En particulier, il a été démontré que le silicium améliore la tolérance à la sécheresse et ralentit le flétrissement de certaines plantes lorsque l'irrigation est retardée. Il peut également augmenter la solidité des tiges du riz ou du blé, évitant ainsi leur effondrement par temps de forte pluie ou de fort vent.
Compte tenu de ces avantages, des recherches ont été entreprises pour mettre au point des compositions permettant d'apporter du silicium à une plante, sous une forme assimilable.
Ainsi, dans le document WO 2010/040176, il est proposé d'utiliser, en tant que source de silicium assimilable par la plante, des particules d'un verre sodocalcique contenant une teneur d'au moins 50 % en poids de silice (Si0 ) et une teneur d'au moins 2 % en poids d'oxyde de sodium (Na20). Cependant, pour obtenir un effet satisfaisant, ces particules doivent être très fines et présenter une taille médiane généralement inférieure à 37 pm.
Le procédé décrit dans ce document antérieur pour la fabrication de ces particules de verre est d'une mise en œuvre relativement coûteuse à l'échelle industrielle, dans la mesure où il nécessite un broyage prolongé et l'utilisation d'un espace confiné et de moyens spécifiques de protection des personnes pour obtenir et mettre en oeuvre les particules visées.
En outre, il a été observé que les particules de verre silicosodocalcique conformes à l'enseignement de ce document antérieur ne libèrent pratiquement pas de silicium en présence des acides habituellement libérés par les plantes et que les quantités de phytolithes formées dans les plantes traitées par ces particules de verre sodocalcique restent relativement basses traduisant une assimilation limitée de silicium.
Dans le document FR 3051463, il a été montré que le silicium stimule l'absorption d'azote, notamment sous forme d'urée, chez la plante. De nombreuses sources de silicium sont évoquées dans ce document comme en particulier des formes minérales solides ou liquides, des produits vitreux ou des silices organiques. Dans les exemples mettant en évidence la stimulation de l'absorption d'azote, on utilise du silicate de sodium avec un apport de nickel.
Cependant, il a été observé que, malgré une dissolution quasi immédiate en présence des acides pouvant être générés par le sol, le silicate de sodium conduit à une formation limitée de phytolithes chez les plantes traduisant là encore une assimilation limitée du silicium.
Exposé de l’invention
Dans ce contexte, la présente invention a pour but de résoudre le problème technique consistant en la fourniture d'une source de silicium assimilable par les plantes et conduisant à la formation d'une quantité importante de phytolithes, qui puisse être obtenue et utilisée d'une manière simple et peu coûteuse à l'échelle industrielle.
Il a été découvert, et ceci constitue le fondement de la présente invention, que des verres d'aluminosilicate spécifiques, utilisés notamment sous forme de particules, sont particulièrement efficaces pour apporter à une plante du silicium sous une forme assimilable. Il a été montré, en particulier, que ces verres conduisent à la formation de quantités élevées de phytolithes, à la différence des sources de silicium décrites dans l'état de la technique. En outre, il a été observé que cet apport de silicium peut être obtenu avec des particules de dimensions supérieures à celles décrites dans le document WO 2010/040176 dont l'obtention est par conséquent moins coûteuse à l'échelle industrielle. Enfin, ces particules d'aluminosilicate peuvent être formulées sans difficulté dans des compositions d'engrais,
notamment sous forme de granulés, rendant particulièrement simple leur utilisation en agriculture.
Sans être liés par une interprétation théorique, les inventeurs pensent que l'amélioration de l'absorption de silicium sous forme assimilable, démontrée par la présence d'une quantité importante de phytolithes dans la plante, est la conséquence de l'aptitude du verre d'aluminosilicate à se dissoudre de façon congruente sous l'action des acides organiques libérés par les plantes.
Ainsi, il a été observé que la silice, bien que constituant structurel du verre, se dissout en même temps que les autres constituants, dans des milieux acides identiques aux acides organiques libérés par les plantes. De ce fait, l'apport en silicium aux plantes se fait de façon progressive et maîtrisée.
En outre, en raison de sa composition particulière, et notamment de sa teneur en alumine élevée, ce verre d'aluminosilicate ne se dissout pas ou très peu en milieu aqueux proche d'un pH neutre, ce qui rend possible sa formulation au sein de composition d'engrais, notamment sous forme de granulés.
Ainsi, selon un premier aspect, la présente invention a pour objet l'utilisation d'un verre d'aluminosilicate comprenant les constituants suivants, en une teneur pondérale variant dans les limites ci-après définies :
Si02 30-60%
Al203 10-26%
Ca0+Mg0+Na20+K20 15-45% comme source de silicium, pour apporter à une plante du silicium sous forme assimilable.
Selon un second aspect, la présente invention a pour objet un procédé de traitement d'une plante, caractérisé en ce qu'en vue d'apporter à cette plante du silicium sous forme assimilable, on applique à ladite plante, ou au milieu de croissance de ladite plante, un verre d'aluminosilicate tel que défini dans la description qui va suivre.
Selon un troisième aspect, la présente invention a pour objet une poudre de verre d'aluminosilicate tel que défini précédemment, ladite poudre présentant une distribution de tailles de particules telle que le diamètre médian en volume de ces particules « D50 » est compris entre 60 et 250 microns, de préférence entre 75 et 180 microns.
Définitions
Dans le cadre de la présente description, on entend par :
« plante » : la plante considérée dans son ensemble, incluant son appareil racinaire, son appareil végétatif, les graines, les semences et les fruits ;
« diamètre » de particule : le diamètre de la sphère équivalente en volume de ladite particule ;
« DX » : est la valeur exprimée en microns du diamètre de particules tel que, dans un échantillon donné de particules, et en prenant en compte une distribution granulométrique en volume, X% de la distribution a un diamètre inférieur à ce diamètre DX; par exemple, dans le cas d'une poudre présentant un D90 égal à 300 microns, les particules ayant un diamètre inférieur à 300 microns occupent 90% du volume total de l'échantillon. Autrement dit, dans une distribution volumique cumulative, la valeur DX correspond au diamètre pour lequel la fonction cumulative est de X% ; la distribution granulométrique en volume peut être obtenue notamment pas diffraction laser ;
« matière fertilisante » : tout produit ou toute composition dont l'emploi est destiné à assurer ou à améliorer les propriétés physiques, chimiques ou biologiques des sols ainsi que la nutrition des végétaux ;
« engrais » : toute matière fertilisante dont la fonction principale est d'apporter aux plantes des éléments nutritifs qui peuvent être des éléments nutritifs majeurs, secondaires ou des oligoéléments ;
« plante accumulatrice de silicium » : toute plante susceptible de contenir plus de 1 % (poids/poids) de silicium rapporté à la masse sèche de la plante et un ratio molaire Si/Ca supérieur à 1.
Définition générale d'un verre d'aluminosilicate au sens de l'invention.
D'une façon générale, le verre d'aluminosilicate utilisé selon l'invention comprend les constituants suivants, en une teneur pondérale variant dans les limites ci-après définies :
Si02 30-60%
Al203 10-26%
Ca0+Mg0+Na20+K20 15-45%
K20 0-10%
Fe203 (fer total) 0-15%
P205 0-4%
Teneurs préférées selon l'invention.
La teneur en Si0 est de préférence comprise dans un domaine allant de 35 à 49%, notamment de 36 à 45%, voire de 38 à 44%.
La teneur en Al203 est de préférence comprise dans un domaine allant de 12 à 25%, notamment de 14 à 24%, voire de 15 à 23%.
Il a été constaté qu'un verre d'aluminosilicate présentant des teneurs en Si02 et Al203 entrant dans les plages générales et préférées définies précédemment, a la propriété avantageuse de pouvoir se dissoudre de façon congruente sous l'action des acides organiques libérés par les plantes et ainsi libérer du silicium directement assimilable par les plantes. Il a également été constaté qu'un tel verre ne se dissout pas ou très peu en milieux aqueux proche du pH neutre, ce qui est particulièrement avantageux d'un point de vue industriel dans la mesure où ce verre peut être utilisé sans contrainte particulière dans la préparation d'engrais, notamment sous forme de granulés.
La somme des teneurs en CaO, MgO, Na20 et K20 (notée Ca0+Mg0+Na20+K20) est de préférence comprise dans un domaine allant de 20 à 40%, notamment de 25 à 35%. La présence de ces oxydes alcalino-terreux et alcalins permet de faciliter la fusion du verre et contribue en outre favorablement à la dissolution du verre au contact des acides organiques.
La teneur en CaO est de préférence comprise dans un domaine allant de 8 à 30%, de préférence de 10 à 30%, notamment de 12 à 28%. La teneur en MgO est de préférence comprise dans un domaine allant de 1 à 15%, notamment de 1 à 12%, voire de 1 à 11%.
La teneur en Na20 est de préférence comprise dans un domaine allant de 0 à 12%, notamment de 1 à 10%. La teneur en K20 est de préférence comprise dans un domaine allant de 0 à 8%, de préférence de 1 à 8%, notamment de 1 à 7%, voire de 1 à moins de 5%.
Selon un mode de réalisation, la somme des teneurs en CaO et MgO est comprise dans un domaine allant de 25 à 40%, notamment de 27 à 35% et la somme des teneurs en Na20 et K20 est comprise dans un domaine allant de 0 à 6%, notamment de 0 à 5%, voire de 1 à 5%.
Selon un autre mode de réalisation, la somme des teneurs en CaO et MgO est comprise dans un domaine allant de 10 à 25%, notamment de 12 à 20% et la somme des teneurs en Na20 et K20 est comprise dans un domaine allant de 8 à 15%, notamment de 9 à 13%.
La teneur totale en oxyde de fer, exprimée sous la forme Fe203, est de préférence comprise dans un domaine allant de 0 à 13%, notamment de 2 à 12%, voire de 4 à 12%. L'oxyde de
fer peut être présent sous la forme d'oxyde ferreux FeO et/ou d'oxyde ferrique Fe 0 . Le rédox, défini comme étant le rapport de la teneur en oxyde ferreux, exprimé sous la forme FeO, et de la teneur totale molaire en oxyde de fer, exprimée sous la forme Fe203, est de préférence compris dans un domaine allant de 0,1 à 0,9, notamment de 0,2 à 0,9.
De préférence, la teneur totale en Si02, Al203, CaO, MgO, Na20, K20, et Fe203 est d'au moins 94%, notamment d'au moins 95% et même d'au moins 96% ou d'au moins 97%.
La teneur en P205 est de préférence inférieure ou égale à 4%, notamment à 3%, voire à 2% et même à 1%. Elle est avantageusement d'au plus 0,5% et même nulle, sauf impuretés inévitables.
La teneur en BaO est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%, voire à 3% et même à 2% ou à 1%. Elle est avantageusement d'au plus 0,5% et même nulle, sauf impuretés inévitables.
La teneur en SrO est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%, voire à 3% et même à 2% ou à 1%. Elle est avantageusement d'au plus 0,5% et même nulle, sauf impuretés inévitables.
La teneur en ZnO est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%, voire à 3% et même à 2% ou à 1%. Elle est avantageusement d'au plus 0,5% et même nulle, sauf impuretés inévitables.
La teneur en B203 est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%, voire à 3% et même à 2% ou à 1%. Elle est avantageusement d'au plus 0,5% et même nulle, sauf impuretés inévitables.
La teneur en Ti02 est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%, voire à 3% et même à 2% ou à 1%.
La teneur en Zr02 est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%, voire à 3% et même à 2% ou à 1%. Elle est avantageusement d'au plus 0,5% et même nulle, sauf impuretés inévitables.
D'autres composants peuvent être présents dans la composition chimique du verre d'aluminosilicate utilisé selon l'invention, soit volontairement, soit à titre d'impuretés présentes dans les matières premières ou provenant des réfractaires du four. Il peut s'agir en particulier de S03, provenant de l'ajout de sulfate de sodium ou de calcium en tant qu'affinant du verre.
Il va de soi que les différentes plages préférées décrites ci-avant peuvent être combinées librement les unes avec les autres, les différentes combinaisons ne pouvant toutes êtres énumérées pour des raisons de concision.
Quelques combinaisons préférées sont décrites ci-après.
Selon un mode de réalisation préféré, le verre d'aluminosilicate utilisé selon l'invention présente une composition chimique comprenant les constituants suivants, en une teneur pondérale variant dans les limites ci-après définies :
Si02 35-49%
Al203 12-24%
Ca0+Mg0+Na20+K20 20-40%
Fe203 0-12%.
Selon un mode de réalisation particulièrement préféré, ce verre présente une composition chimique comprenant les constituants suivants, en une teneur pondérale variant dans les limites ci-après définies :
Si02 36-45%
Al203 14-23%
Ca0+Mg0+Na20+K20 25-35%
Fe203 0-10%.
Les différentes plages préférées énumérées précédemment concernant les autres oxydes sont bien entendu applicables à ces modes préférés. En particulier, la teneur en P205 est de préférence inférieure ou égale à 4%, notamment à 3%, la teneur en BaO est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%, la teneur en SrO est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%, la teneur en ZnO est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%, la teneur en B203 est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%, la teneur en Ti02 est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%, la teneur en Zr02 est de préférence inférieure ou égale à 5%, notamment à 4%.
Le verre d'aluminosilicate utilisé selon l'invention peut être fabriqué par toutes les méthodes de fusion connues. Un mélange vitrifiable contenant des matières premières naturelles et/ou artificielles est porté à une température d'au moins 1300°C, notamment entre 1400 et 1600°C afin d'obtenir une masse de verre fondu. Les matières premières sont notamment choisies parmi le sable de silice, les feldspaths, le basalte, la bauxite, les laitiers de haut fourneau, la néphéline, la syénite néphélinique, le calcaire, la dolomie, la phonolite, le carbonate de sodium, le carbonate de potassium, l'oxyde de fer, le gypse, le sulfate de
sodium, le phosphate de calcium. Le mélange vitrifiable est notamment chauffé dans un four verrier, au moyen de flammes issues de brûleurs aériens ou immergés et/ou d'électrodes, ou dans un cubilot, grâce à la combustion de coke.
Le verre d'aluminosilicate est obtenu après refroidissement du mélange vitrifié ainsi préparé.
Dans le cadre de la présente invention, le verre d'aluminosilicate défini précédemment est utilisé de préférence sous forme de particules, notamment de particules présentant une distribution de tailles telle que le diamètre médian en volume de ces particules « D50 » est compris entre 60 et 250 microns, de préférence entre 75 et 180 microns.
Avantageusement, ces particules présenteront en outre une valeur D90 comprise entre 150 et 600 microns, de préférence entre 150 et 350 microns, de préférence encore entre 150 et 300 microns.
Avantageusement, ces particules présenteront en outre une valeur D10 comprise entre 10 et 40 microns, de préférence entre 15 et 30 microns.
Ces particules pourront être obtenues par broyage du verre préparé comme indiqué précédemment, par exemple au moyen d'un broyeur pendulaire associé à un sélecteur aérodynamique, ou encore d'un broyeur à boulets. Ces particules pourront également être obtenues par broyage de fibres de verre.
Le verre d'aluminosilicate qui vient d'être décrit peut être utilisé avantageusement dans un procédé de traitement d'une plante consistant à appliquer à ladite plante, une quantité efficace dudit verre. Avantageusement ce procédé sera appliqué à une plante en condition suboptimale d'azote comme on le comprendra dans la suite de cette description.
Les plantes ont un besoin absolu en azote. En effet, l'azote est le pivot de leur croissance et un élément nutritif déterminant du rendement car il constitue le principal facteur limitant le développement de la plante. C'est pourquoi, la croissance, le rendement et la qualité des cultures dépendent d'intrants substantiels en azote.
Aujourd'hui, l'utilisation de l'azote dans l'agriculture, représente plus de 80 millions de tonnes par an dans le monde, et la production végétale doit continuer à croître avec la demande croissante de la population mondiale. Cependant l'utilisation croissante d'azote en agriculture pose des problèmes sur le plan écologique. De ce fait, l'amélioration des rendements, tout en préservant l'environnement grâce à une production agricole durable, représente un défi majeur pour l'agriculture actuelle.
L'utilisation d'engrais spécifiquement développés pour mieux répondre aux besoins en azote des plantes a permis d'améliorer considérablement les productions agricoles. Cependant, ces engrais sont coûteux à produire et leur utilisation peut être problématique sur le plan environnemental en raison des pertes, dans l'environnement, de l'excès d'azote qui n'est pas correctement assimilé par la plante. Il est donc absolument nécessaire de maximiser l'efficience d'utilisation des engrais azotés. Cette efficience correspond au rapport entre la production (le rendement) et les unités d'engrais apportées. Elle dépend de plusieurs processus complexes liés au développement de la plante, à la variété (facteur génétique) et aux conditions environnementales (climat, nature du sol ...).
Bien que l'application d'une plus grande quantité d'azote se traduit par une augmentation des rendements, il ne s'agit pas d'une relation linéaire. En effet, il existe une dose à appliquer dite « optimale » qui permet d'atteindre un rendement optimal, c'est-à-dire au- delà de laquelle le rendement n'augmente plus, de sorte que l'excès d'azote sera perdu dans l'environnement. Cela se traduit par une mauvaise efficience azotée.
Comme le montre la figure 1, à titre d'exemple dans le cas du blé {Triticum aestivum), un faible apport en azote de 48, 96 ou 144 Kg N. ha 1 an 1 entraîne une croissance retardée et donc des rendements faibles. En revanche, les pertes en azote sont faibles. Un apport en azote optimal de 192 Kg N. ha 1 an 1 ou un excès d'azote (quantités supérieures à 192 Kg N. ha 1 an 1) entraîne de forts rendements, mais s'accompagne de fortes pertes d'azote et d'une faible efficience azotée.
Ainsi, afin de limiter les pertes d'azote vers l'environnement, et diminuer l'impact de la fertilisation sur l'environnement, tout en générant un gain financier, il est essentiel d'atteindre un optimum de rendement avec un apport en azote (intrants azotés) en quantité inférieure à la quantité optimale.
Dans ce contexte, le procédé conforme à l'invention est particulièrement avantageux puisqu'il a été démontré que l'utilisation du verre d'aluminosilicate précité permet d'augmenter le rendement en conditions suboptimales d'apport en azote, jusqu'à un niveau proche voire identique au niveau obtenu en conditions optimales d'apport en azote, répondant ainsi parfaitement aux besoins de croissance de la culture.
Dans le cadre de la présente description, par l'expression « dose suboptimale d'azote » on entend une dose correspondant à une réduction d'au moins 20%, de préférence d'au moins 30% de la dose optimale calculée pour atteindre le rendement optimal.
La dose optimale d'azote nécessaire pour maximiser la production est calculée en fonction des besoins de la plante. Comme le montre le tableau 1, ces besoins peuvent varier notamment en fonction de la variété et des conditions pédoclimatiques.
Tableau 1
Ainsi, en permettant de réduire les doses d'azote appliquées tout en maintenant les rendements à leur niveau optimal, le procédé de traitement selon l'invention apporte une réponse aux effets indésirables sur le plan écologique de la fertilisation par les nitrates (problème de lessivage) ou par l'urée (problème de volatilisation). Dans un mode de réalisation particulier, la plante traitée est choisie parmi le riz, la prairie, le colza, le tournesol, le blé, l'avoine, la canne à sucre, l'orge, le soja, le maïs, de préférence la prairie.
Le verre d'aluminosilicate utilisé selon l'invention agit donc comme stimulant des mécanismes de croissance et de rendement, notamment en conditions suboptimales d'apport en azote, chez une plante. La présente invention couvre ainsi l'utilisation d'un verre d'aluminosilicate tel que défini précédemment pour augmenter le rendement en conditions suboptimales d'azote chez une plante.
Au sens de l'invention, on entend par « stimulant du rendement en conditions suboptimales d'apport en azote » l'activité permettant une augmentation accrue d'au moins 10 % du rendement en conditions de bas intrants azotés.
Le verre d'aluminosilicate utilisé selon l'invention agit également comme stimulant de l'efficience azotée, notamment en conditions suboptimales d'apport en azote, chez une plante. La présente invention couvre ainsi également l'utilisation d'un verre d'aluminosilicate
tel que défini précédemment pour augmenter l'efficience azotée en conditions suboptimales d'azote chez une plante.
Au sens de l'invention, on entend par « stimulant de l'efficience azotée en conditions suboptimales d'apport en azote » l'activité permettant une augmentation accrue d'au moins 10 % de l'efficience azotée en conditions de bas intrants azotés.
Dans le procédé de l'invention, une quantité efficace d'un verre d'aluminosilicate est apportée à la plante pour stimuler le rendement et l'efficience azotée en conditions suboptimales d'azote. Par l'expression « quantité efficace » on entend une quantité permettant d'augmenter le rendement et l'efficience azotée d'une plante en conditions suboptimales d'apport en azote, d'au moins 10 %, au moins 15 %, au moins 20 %, au moins 25 %, au moins 30 %, avantageusement d'au moins 30%, au moins 35 %, au moins 40 %, au moins 45 %, avantageusement d'au moins 50%, au moins 55 %.
L'augmentation du rendement est mesurée en déterminant la biomasse produite par la plante. Le terme « augmentation » s'entend par rapport à la plante n'ayant reçu aucun apport d'un verre d'aluminosilicate.
L'augmentation de l'efficience azotée est mesurée en déterminant le rapport entre le rendement et la quantité d'azote apporté à la plante. Le terme « augmentation » s'entend par rapport à la plante n'ayant reçu aucun apport d'un verre d'aluminosilicate.
Dans le procédé de traitement d'une plante selon l'invention, le verre d'alumino silicate est avantageusement apporté à la plante par voie racinaire.
Ce traitement peut notamment être appliqué en champs mais également en serre, éventuellement dans des substrats de culture hors sol.
Dans un mode de réalisation particulier, le verre d'aluminosilicate est apporté à la plante en une quantité allant de 2 kg/ha (kilogrammes/hectare) à 1000 kg/ha. Dans ce mode de réalisation, le verre d'aluminosilicate est avantageusement répandu de façon homogène sur un champ ou une culture de plantes.
Dans un autre mode de réalisation particulier, le verre d'aluminosilicate est apporté à la plante sous forme solide au sein d'engrais poudres/pulvérulents ou granulés, de préférence en une quantité allant de 5 à 800 kg/Tonne d'engrais (T) et de préférence de l'ordre de 50 à 300 kg/Tonne d'engrais (T).
Le verre d'aluminosilicate peut ainsi être utilisé en complément dans des compositions fertilisantes, telles que des engrais, comme stimulant du rendement et de l'efficience azotée
en conditions suboptimales d'apport en azote chez une plante. Ce verre peut notamment être associé à d'autres substances fertilisantes classiquement utilisées dans les compositions fertilisantes.
Dans un mode de réalisation particulier de l'invention, une quantité efficace d'un verre d'aluminosilicate est utilisée dans une composition fertilisante en association avec une ou plusieurs substances fertilisantes. Les substances fertilisantes susceptibles d'être utilisées en association avec le verre d'aluminosilicate peuvent être de natures variées et choisies par exemple parmi l'urée, une solution azotée, le sulfate d'ammonium, le nitrate d'ammonium, le phosphate naturel, le chlorure de potassium, le sulfate d'ammonium, le nitrate de magnésium, le nitrate de manganèse, le nitrate de zinc, le nitrate de cuivre, l'acide phosphorique, l'acide borique. Avantageusement, cette substance fertilisante additionnelle est choisie parmi l'urée, le sulfate d'ammonium, le nitrate d'ammonium, une solution azotée et/ou le nitrate de potassium.
L'invention vise également un procédé pour stimuler le rendement et l'efficience azotée en conditions suboptimales d'apport en azote chez une plante, caractérisé en ce qu'il comprend l'apport à ladite plante ou aux sols, d'une quantité efficace du verre d'aluminosilicate tel que défini précédemment.
Le verre d'aluminosilicate selon l'invention pourra être intégré à des formulations destinées à la préparation d'engrais sous forme de granulés.
Ces granulés pourront être préparés de façon habituelle soit par voie sèche, par exemple par compactage du mélange de poudres entre deux rouleaux cylindriques, soit par voie humide, par exemple par mouillage du mélange de poudres à l'aide d'un liant liquide, puis séchage et calibrage et ou tamisage.
Ces granulés pourront notamment présenter les compositions pondérales suivantes :
Azote : de 20 à 28%
S03 : de 18 à 23%
CaO : de 4 à 8%
Si0 : de 6 à 10%
Ces granulés seront de préférence obtenus par voie humide en mélangeant de l'urée, du sulfate d'ammonium, du chlorure de potassium, du carbonate de calcium et un liant de granulation.
La présente invention sera maintenant illustrée par les exemples non limitatifs suivants, en référence aux figures 1 à 5 annexées.
Dans ces exemples, et sauf indication contraire, les pourcentages sont exprimés en poids et la température est la température ambiante.
Les abréviations suivantes ont été utilisées :
L : litre
V/V : volume/volume
Kg N. ha^an 1 : kilogramme d'azote par hectare et par an.
Brève description des dessins
[Fig. 1 ] La figure 1 est un graphique représentant l'impact d'un apport d'engrais azoté sur (i) le rendement d'une céréale (traits pleins et losanges), (ii) les pertes d'azote par lixiviation (diagramme à barres) et (iii) l'efficience azotée (traits pointillés et carrés).
[Fig. 2] La figure 2 est un graphique représentant le pourcentage de silicium (d'un verre d'aluminosilicate selon l'invention) dissous dans divers acides.
[Fig. 3] La figure 3 est un graphique représentant le pourcentage de silicium (d'un verre d'aluminosilicate selon l'invention, d'un silicate de calcium, d'une terre de diatomée et d'un verre silicosodocalcique) dissous dans divers acides (acide malique A, acide oxalique B, acide citrique C et acide succinique D).
[Fig. 4] La figure 4 reproduit les photographies montrant la formation de phytolithes dans une feuille de riz {Oryza sativa) traitée avec un verre d'aluminosilicate selon l'invention (VI) et avec du silicate de sodium.
[Fig. 5] La figure 5 est un graphique qui représente le rendement de plants de ray-grass, i.e. la masse sèche de plants de ray-grass, (i) avec une alimentation qui ne comprend pas d'azote, ( barre « 0 » ); (ii) avec une alimentation qui comprend 60 Kg. ha 1 d'azote, ( barre « 60 » ); (iii) avec une alimentation qui comprend 100 Kg. ha 1 d'azote, ( barre « 100 » ); cette dose étant considérée comme la dose d'azote suboptimale qui ne permet pas d'atteindre le rendement optimal, (iv) avec une alimentation qui comprend 140 Kg. ha 1 d'azote, ( barre « 140 »), cette dose étant considérée comme la dose d'azote optimale qui permet d'atteindre le rendement optimal et (v) avec une alimentation qui comprend 100 Kg. ha 1 d'azote et 50 Kg. ha 1 d'un verre d'aluminosilicate selon l'invention, (barre « 100 + verre d'aluminosilicate »).
[Fig. 6] La figure 6 est un graphique qui représente l'efficience azotée de plants de ray- grass, i.e. la masse sèche de plants de ray-grass divisée par la quantité d'azote apportée, (i)
avec une alimentation qui comprend 60 Kg. ha 1 d'azote, (barre « 60 »); (ii) avec une alimentation qui comprend 100 Kg. ha 1 d'azote, (barre « 100 »); (iii) avec une alimentation qui comprend 140 Kg. ha 1 d'azote, (barre « 140 »); (dose d'azote optimale qui permet d'atteindre le rendement optimal) et (iv) avec une alimentation qui comprend 100 Kg. ha 1 d'azote et 50 Kg. ha 1 d'un verre d'aluminosilicate selon l'invention, (barre « 100 + verre d'aluminosilicate»).
[Fig. 7] La figure 7 est un histogramme montrant la distribution des tailles de particules d'une poudre de verre utilisée selon l'invention. Description des modes de réalisation
Exemple 1 : Préparation de particules d'un verre d'aluminosilicate selon l'invention
On a préparé deux compositions de verre d'aluminosilicate illustratives de l'invention par fusion d'un mélange vitrifiable approprié selon une méthode habituelle d'obtention d'une masse de verre fondu. Les compositions de ces deux verres d'aluminosilicate sont données dans le tableau 2 ci- après.
Tableau 2
Après refroidissement, la masse de verre obtenue a été broyée au moyen d'un broyeur pendulaire associé à un sélecteur aérodynamique (broyeur dans lequel le broyage est obtenu par écrasement du verre entre un anneau cylindrique fixe d'axe vertical et des galets centrifugés par la rotation de leur support).
La granulométrie des particules de verre ainsi obtenues a été mesurée par granulométrie par diffraction laser et la figure 7 montre la répartition granulométrique de ces particules.
Dans cet exemple, les conditions opératoires suivantes ont été mises en œuvre :
- appareil utilisé :
Mastersizer 2000,Malvern Accessoire Cellule Hydro 2000
- paramètres opérationnels :
Voie liquide
Dispersant : alcool Indice de réfraction (particule) :1,52 Indice d'absorption (particule) :0,01 Vitesse d'agitation : 2000 tr/m Utilisation d'ultrasons : non Temps de mesure : 6 secondes Temps de mesure du blanc : 6 secondes Plage d'obscuration: 6.21 %.
La poudre obtenue présentait les valeurs caractéristiques suivantes :
D90 : 189 microns D50 : 81 microns D10 : 18,4 microns
Exemple 2 : Mise en évidence des propriétés de dissolution d'un verre d'aluminosilicate selon l'invention en présence d'acides organiques
Les plantes ont la particularité de libérer par leurs racines divers acides organiques comme en particulier l'acide citrique, l'acide lactique, l'acide malique, l'acide oxalique, l'acide succinique, l'acide formique, l'acide acétique, l'acide pyruvique, l'acide maléique, l'acide oxaloacétique, l'acide ascorbique, l'acide isocitrique.
Pour mettre en évidence les propriétés de dissolution particulières d'un verre d'aluminosilicate selon l'invention dans ces acides organiques, des particules du verre 1 préparées selon l'exemple 1 ont été traitées par le protocole suivant.
Préparation des milieux avec les différents acides organiques
Plusieurs milieux ont été préparés, leur composition est présentée dans le tableau 3 suivant :
Tableau 3
Test de dissolution
100 mg de chaque produit ont été placés dans un pilulier de 60 ml. 50 ml de chaque milieu de dissolution sont rajoutés puis mis sous agitation continue grâce à un agitateur rotatif {Heidolph reax 2). Après 48h d'agitation, les échantillons ont été filtrés avec un papier filtre dont le diamètre des pores est de 15 pm. Le dosage du silicium et réalisé pour en déterminer le pourcentage de dissolution dans chaque milieu.
Dosage du silicium La détermination du contenu des échantillons en silicium (Si) a été réalisée pour chaque échantillon et pour chaque temps de prélèvement, par spectroscopie d'émission plasma- optique à couplage inductif à l'aide d'un ICP-OES (Inductively Coupled Plasma-Optical Emission Spectroscopy, Thermo Elemental Co. Iris Intrepid II XDL).
Les résultats obtenus sont représentés à la figure 2.
Comme on peut le constater, le verre d'aluminosilicate selon l'invention est solubilisé en présence des acides organiques habituellement libérés par les plantes.
En revanche, on constate qu'aucune libération de silicium ne se produit en milieu aqueux proche d'un pH neutre.
Cette figure montre également que l'effet de solubilité du verre d'aluminosilicate n'est pas lié au seul pH, puisque la dissolution du silicium est relativement faible dans des acides forts tels que l'acide sulfurique, nitrique ou chlorhydrique.
D'autres tests ont montré que la libération du silicium se fait de façon congruente avec la libération des autres constituants du verre.
Exemple 3 : Mise en évidence des propriétés de dissolution d'un verre d'aluminosilicate selon l'invention en présence d'acides organiques en comparaison avec d'autres formes de silicium
Pour mettre en évidence les propriétés de dissolution particulières d'un verre d'aluminosilicate selon l'invention dans certains acides organiques, et de pouvoir comparer cette dissolution à celle d'autres formes de silicium, des particules du verre 1 préparées selon l'exemple 1, du silicate de calcium, de la terre de diatomée et d'un verre silicosodocalcique illustratif de l'enseignement du document WO 2010/040176 ont été traitées selon le protocole suivant :
Préparation des milieux avec les différents acides organiques
4 milieux contenant chacun un tampon phosphate et un acide organique ont été préparés :
Le milieu 1. à base d'acide malique est composé de : 360 ml_ de Na2HP04 à 0,5M, 220 mL d'acide malique à 0,5M complété à 2L avec de l'eau ultrapure. Le pH mesuré est de 4,9
Le milieu 2. à base d'acide citrique est composé de : 360 mL de Na2HP04 à 0,5M, 220 mL d'acide citrique à 0,5M complété à 2L avec de l'eau ultrapure. Le pH mesuré est de 4,5
Le milieu 3. à base d'acide oxalique est composé de : 360 mL de Na2HP04 à 0,5M, 220 mL d'acide oxalique à 0,5M complété à 2L avec de l'eau ultrapure. Le pH mesuré est de 4,2
Le milieu 4. à base d'acide succinique est composé d'acide succinique à 2% préparé avec 40 g d'acide succinique complété à 2L avec de l'eau ultrapure. Le pH mesuré est de 2,4
Test de dissolution
100 mg de chaque produit ont été placés dans un pilulier de 60 ml. 50 ml de milieu de dissolution sont rajoutés puis mis sous agitation continue grâce à un agitateur rotatif {Heido/ph reax 2). Des prélèvements successifs de solution sont par la suite réalisés après 1,
2, 5, 8, 24 et 48h d'agitation. Les échantillons prélevés sont filtrés avec un papier filtre dont le diamètre des pores est de 15 pm. Le dosage du silicium a été réalisé pour chaque prélèvement pour en déterminer une cinétique de dissolution dans le milieu.
Dosage du silicium
La détermination du contenu des échantillons en silicium (Si) a été réalisée pour chaque échantillon et pour chaque temps de prélèvement, par spectroscopie d'émission plasma- optique à couplage inductif à l'aide d'un ICP-OES (Inductively Coupled Plasma-Optical Emission Spectroscopy, Thermo Elemental Co. Iris Intrepid II XDL).
Les résultats obtenus sont représentés à la figure 3.
Comme on peut le constater, le verre d'aluminosilicate selon l'invention est solubilisé de manière progressive en présence des acides organiques habituellement libérés par les plantes, comme l'acide malique A, l'acide oxalique B, l'acide citrique C ou l'acide succinique D). En revanche, on constate qu'aucune libération de silicium ne se produit dans ces milieux pour les produits terre de diatomée ou verre silicosodocalcique.
Exemple 4 : Mise en évidence de la formation de phvtolithes chez une plante traitée au moyen d'un verre d'aluminosilicate selon l'invention.
Préparation du matériel végétal
Des graines de riz, Oryza sativa L. Var ARELATE, ont été placées à + 4°C la veille de leur mise en germination pour assurer une levée homogène. Elles ont ensuite été semées sur une couche de perlite dans des bacs contenant de l'eau déminéralisée et ont été laissées à l'obscurité pendant 10 jours, avant d'être mises à la lumière. Après 7 jours, les plantules ont été repiquées dans des pots de 2 L contenant un mélange de billes d'argile et de vermiculite (50%/50% ; V/V), puis elles ont reçues les différents traitements au moment du repiquage. Les plantes ont été arrosées à une fréquence de trois fois par semaine avec une solution Hoagland composée de : KN03 (0.2mM); Ca(N03)2, 4H20 (0.4mM); KH2P04 (0.2mM);
MgS04, 7H20 (0.6mM), (NH4)2S04 (0.4mM); H3BO3 (20pM); MnS04, H20 (5pM); ZnS04, 7H20 (3pM); CuS04, 5H20 (0.7mM) ; (NH4)6Mo7024, 4H20 (0.7mM) et de Fe-EDTA (200mM). L'expérience a été menée dans une serre de culture à 22°C avec une photopériode de 12h jour/12h nuit. Les plantes ont été récoltées 48 jours après application du traitement.
Alimentation gui ne comprenait pas de verre d'aluminosilicate ('témoin!
Ces plantes n'ont reçues que la solution nutritive décrite précédemment à une fréquence de trois fois par semaine. Les plantes ont été cultivée dans une serre de culture à 22°C avec une photopériode de 12h jour/12h nuit.
Alimentation qui comprenait du verre d'aluminosilicate selon l'exemple 1 Ces plantes ont reçues la solution nutritive décrite précédemment à une fréquence de trois fois par semaine. Le verre d'aluminosilicate a été apporté lors du repiquage à la dose de 50 Kg. ha 1 (correspondant à 21 Kg de Si0 . ha 1 ). Les plantes ont été cultivées dans une serre de culture à 22°C avec une photopériode de 12h jour/12h nuit.
Alimentation qui comprenait du silicate de sodium
Ces plantes ont reçues la solution nutritive décrite précédemment à une fréquence de trois fois par semaine. Le silicate de sodium a été apporté lors du repiquage à la dose de 42,6 Kg. ha 1, afin d'avoir le même équivalent en Si02 (21 Kg. ha 1). Les plantes ont été cultivées dans une serre de culture à 22°C avec une photopériode de 12h jour/12h nuit.
Observation et quantification des phvtolithes dans la plante Pour chacune des conditions de culture (témoin, verre d'aluminosilicate et silicate de sodium), quatre lots de quatre plantes récoltées ont été constitués (1 lot = 1 répétition biologique). La méthode d'observation des phytolithes repose sur l'autofluorescence des phytolithes mise au point par Dabney III et al. Plant Methods (2016) 12 :3 A novel method to characterize si/ica bodies in grasses.
Une section médiane de chaque limbe a été coupée le long de la feuille de chaque plante, placée entre deux lames microscopiques, puis introduite dans un four à moufle à 500°C pendant 3 heures pour une carbonisation complète des échantillons de feuilles. Après un temps de refroidissement, les lames sont placées sous un microscope à fluorescence (Zeiss Axio Observer Zl) avec un grossissement de xlO. L'autofluorescence des phytolithes a été mesurée à l'aide d'un filtre GFP, avec une excitation entre 450-490 nm et émission entre 500-550 nm. La quantification des phytolithes a été réalisée au moyen d'un logiciel « Zen 2 Pro ». En présélectionnant une zone d'une même air sur l'image et pour chaque modalité, le nombre de phytolithes est calculée à l'aide de logiciel en « nombre de phytolithes. mm 2».
Les données obtenues ont été présentées sous forme de photos (pour l'observation des phytolithes) ou de moyennes (pour le nombre de phytolithes) et la variabilité des résultats a été donnée sous la forme d'erreur standard de la moyenne pour n=4. Une analyse statistique des résultats a été réalisée en utilisant le test de Student.
L'accumulation des phytolithes dans la plante est présentée dans la figure 4.
Conclusion : les plantes traitées avec du verre d'aluminosilicate présentent une accumulation plus importante de phytolithes dans les feuilles. Le nombre de phytolithes en présence du verre d'aluminosilicate augmente de + 86%, comparativement au témoin, et de +93%,
comparativement au silicate de sodium. Cela traduit une meilleure absorption du silicium par la plante en présence du verre d'aluminosilicate selon l'invention.
Des essais complémentaires dont les résultats ne sont pas rapportés ici ont montré qu'un verre sodocalcique illustratif de l'enseignement du document WO 2010/040176 conduit également à une formation limitée de phytolithes.
Exemple 5 : Mise en évidence de l'amélioration de rendement et d'efficience azotée en condition suboptimale d'azote chez une plante traitée par un verre d'aluminosilicate selon l'invention
Préparation du matériel végétal
Des graines de ray-grass, Lolium perenne L. VarAbys, ont été semées à une densité de 240 Kg. ha 1 (correspondant à 2 g de graines par pot) dans des pots de 2 L contenant un mélange de terre et de sable (50/50 - V/V) puis placées en serre dans les conditions suivantes : température le jour de 25°C et une photopériode de 12h / température la nuit de 20°C et une photopériode de 12h. La terre utilisée présentait les caractéristiques suivantes : sol sable-limoneux, pH de 7.1 et contenait 1.6% de matière organique. Pendant toute la période de l'essai, les plantes ont été arrosées au poids de manière à maintenir le sol à 70% de sa capacité au champ.
L'expression « arrosées au poids », utilisée dans la présente description signifie que l'arrosage est effectué en une quantité permettant de compenser les pertes d'eau pouvant se produire par évapotranspiration. En l'occurrence, l'eau est ajoutée en une quantité permettant de ramener le poids du pot à son poids initial.
Afin de puiser l'azote résiduel du sol pour pouvoir obtenir une courbe de réponse à l'azote, les plantes ont été cultivées pendant 24 jours, avant de réaliser la première coupe. Cette première coupe n'a pas été analysée car aucun traitement n'avait été appliqué à ce stade, l'objectif étant de puiser l'azote résiduel initialement présent dans le sol. Les traitements suivants ont ensuite été appliqués 28 jours après le semis (4 jours après la première coupe), en faisant varier les quantités d'azote apportées (0, 60, 100, 140 Kg. ha 1) :
- la lere fertilisation azotée a été réalisée 28 jours après le semis
- la 2eme coupe/récolte a été réalisée 68 jours après le semis
- la 2eme fertilisation azotée a été réalisée 69 jours après le semis
- la 3eme coupe/récolte a été réalisée 103 jours après le semis
Les biomasses des plantes récoltées lors de la 2eme et 3eme coupe ont ensuite été additionnées pour avoir la biomasse totale.
Les observations suivantes ont été faites.
Alimentation qui ne comprenait pas d'azote - CO Kg. ha-1’)
Aucune fertilisation azotée n'a été apportée aux plantules. Cette condition est considérée comme une condition de carence azotée car elle ne permet pas d'atteindre un rendement optimal. Les plantes ont été arrosées au poids pendant toute la période de l'essai de manière à maintenir le sol à 70% de sa capacité au champ.
Alimentation qui comprenait 60 Kg d'azote par hectare - G60 Kg. ha 1-)
Ces plantes ont reçues 60 Kg d'N. ha 1 à la première fertilisation sous forme d'urée, et aucun apport d'azote n'a été effectué lors de la 2eme fertilisation azotée. Cette condition est considérée comme une condition de carence azotée car elle ne permet pas d'atteindre un rendement optimal. Les plantes ont été arrosées au poids pendant toute la période de l'essai de manière à maintenir le sol à 70% de sa capacité au champ.
Alimentation qui comprenait 100 Kg d'azote par hectare - flOO Kg. ha 1-)
Ces plantes ont reçues 60 Kg d'N. ha 1 à la première fertilisation sous forme d'urée, et 40 Kg d'N. ha 1 sous forme d'urée à la 2eme fertilisation azotée. Cette condition est considérée comme une condition suboptimale d'azote car elle ne permet pas d'atteindre un rendement optimal. Les plantes ont été arrosées au poids pendant toute la période de l'essai de manière à maintenir le sol à 70% de sa capacité au champ.
Alimentation qui comprenait 140 Kg d'azote par hectare - 140 Kg. ha 1-)
Ces plantes ont reçues 60 Kg d'N. ha 1 à la première fertilisation sous forme d'urée, et 80 Kg d'N. ha 1 sous forme d'urée à la 2eme fertilisation azotée. Cette condition est considérée comme une condition optimale d'azote car elle permet d'atteindre un rendement optimal.
Les plantes ont été arrosées au poids pendant toute la période de l'essai de manière à maintenir le sol à 70% de sa capacité au champ.
Alimentation qui comprenait 100 Kg d'azote par hectare et 50 Kg. ha 1 d'un verre d'aluminosilicate selon l'exemple 1 (verre 1~)
Ces plantes ont reçues 60 Kg d'N. ha 1 à la première fertilisation sous forme d'urée, et 40 Kg d'N. ha 1 sous forme d'urée à la 2eme fertilisation azotée. Le verre d'aluminosilicate a été apporté lors de la lere fertilisation à la dose de 50 Kg. ha 1 et en association avec l'urée.
Cette condition est considérée comme une condition suboptimale d'azote car elle ne permet pas d'atteindre un rendement optimal. Les plantes ont été arrosées au poids pendant toute la période de l'essai de manière à maintenir le sol à 70% de sa capacité au champ.
Mesure du rendement et de l'efficience azotée
Le rendement a été déterminé en évaluant les biomasses foliaires selon le protocole suivant. Pour chacune des conditions de culture (0, 60, 100, 140 et 100 + 100 verre aluminosilicate), et à chaque coupe/récolte (2eme et 3eme coupe/récolte), six lots de plantes récoltées ont été constitués (1 lot = 1 répétition biologique). Les parties aériennes (feuilles et tiges) des plantes ont été pesées (biomasse fraîche) puis séchées à l'étuve (à 70°C pendant 2 jours) pour obtenir la biomasse sèche totale. Les biomasses de la 2eme et 3eme récolte ont été additionnées pour avoir une biomasse totale. Les mesures de la biomasse sèche des plantes qui représente le rendement sont présentées à la figure 5. Les données obtenues ont été présentées sous forme de moyenne et la variabilité des résultats a été donnée sous la forme d'erreur standard de la moyenne pour n=6. Une analyse statistique des résultats a été réalisée en utilisant le test de Student.
Conclusion : En conditions suboptimales d'azote ( i.e . 100 kg. ha 1), les plantes traitées avec le verre d'aluminosilicate selon l'invention présentent une augmentation significative de 12% du rendement, ce qui traduit une meilleure croissance du ray-grass sous cette condition de faible apport en azote. La figure 5 montre également que les plantes ayant reçus la dose suboptimale d'azote et le verre d'aluminosilicate ont le même rendement que les plantes ayant reçu la dose optimale d'azote (140 Kg. ha 2). Ce résultat montre que le verre d'aluminosilicate selon l'invention stimule le rendement en condition suboptimale d'azote, et permet d'atteindre le même rendement que celui obtenu avec les plantes ayant reçues la dose optimale d'azote.
L'efficience azotée a été par la suite calculée par la formule suivante, présentée par Good et al., 2004 ; Dawson et al., 2008 :
Biomasse totale produite (coupe 1 + coupe 2)
Efficience Azotée
Quantité totale d'azote apportée
Les mesures de l'efficience azotée ainsi obtenues sont présentées à la figure 6. Les données obtenues ont été présentées sous forme de moyenne et la variabilité des résultats a été donnée sous la forme d'erreur standard de la moyenne pour n=6. Une analyse statistique des résultats a été réalisée en utilisant le test de Student.
Conclusion : En conditions suboptimales d'azote ( i.e . 100 kg. ha 1), les plantes traitées avec le verre d'aluminosilicate selon l'invention présentent une augmentation significative de 11% de l'efficience azotée, ce qui traduit un meilleur accroissement du rendement par unité d'azote apportée sous cette condition de faible apport en azote. Ce résultat montre également que les plantes ayant reçus la dose suboptimale d'azote et le verre d'aluminosilicate ont une efficience azotée supérieure de +42% à celle obtenue avec les plantes ayant reçu la dose optimale d'azote (140 kg. ha 2). Le verre d'aluminosilicate selon l'invention améliore donc l'efficience azotée en condition suboptimale d'azote.