CH708889A2 - Mouvement horloger à deux modes de fonctionnement et pièce d'horlogerie munie d'un tel mouvement horloger. - Google Patents

Abstract

L’invention concerne un mouvement horloger (1) comportant une source d’énergie agencée pour assurer l’entraînement d’au moins un premier mobile d’affichage (6), dans un premier mode de fonctionnement, un mécanisme de commutation (18, 20, 32) agencé pour commander alternativement le passage du premier mobile d’affichage (6) du premier mode de fonctionnement vers un second mode de fonctionnement et inversement, en réponse à une action d’un utilisateur, la nature des déplacements du premier mobile d’affichage (6) étant différente entre les premier et second modes de fonctionnement. Le mouvement (1) comporte au moins un support de cadran (14) rotatif ainsi qu’un organe de verrouillage (26) agencé pour coopérer avec le support de cadran (14) et le maintenir dans une position fixe dans le premier mode de fonctionnement, le mécanisme de commutation (18, 20, 32) étant également agencé pour permettre au support de cadran (14) de tourner dans le second mode de fonctionnement.

Description

Domaine technique

[0001] La présente invention concerne un mouvement horloger comportant une source d’énergie agencée pour entretenir les oscillations d’une base de temps, par l’intermédiaire d’un rouage de finissage, et assurer l’entraînement d’au moins un premier mobile d’affichage d’une première indication relative au temps ou au fonctionnement de la pièce d’horlogerie, dans un premier mode de fonctionnement, un mécanisme de commutation agencé pour commander alternativement le passage du premier mobile d’affichage du premier mode de fonctionnement vers un second mode de fonctionnement et inversement, en réponse à une action d’un utilisateur, la nature des déplacements du premier mobile d’affichage étant différente entre les premier et second modes de fonctionnement.

[0002] La présente invention concerne également une pièce d’horlogerie munie d’un tel mouvement horloger.

Etat de la technique

[0003] On connaît des pièces appelées communément «Bras en l’air» qui ont été produites à partir de la fin du I8ème siècle et jusqu’au début du 19ème siècle. Seuls quelques dizaines d’exemplaires sont répertoriées aujourd’hui, ces pièces n’ayant pas connu un très grand succès.

[0004] Ces pièces présentent deux modes d’affichage. Par défaut, les aiguilles des minutes et des heures courantes sont généralement orientées en direction de la position midi. Un poussoir est typiquement prévu pour agir sur un mécanisme d’enclenchement du mouvement et positionner les deux aiguilles en regard des graduations correspondant à l’heure courante. Lorsque le poussoir est libéré, les aiguilles reprennent leur position à midi.

[0005] Ainsi, un inconvénient principal de ces pièces, découlant directement de leur finalité, est qu’elles ne permettent de lire l’heure qu’à la demande.

[0006] Plus récemment, la demande de brevet EP 2 159 652 A1 a présenté une pièce d’horlogerie inspirée des anciennes pièces d’horlogerie du type à bras en l’air, mais dans laquelle les deux modes d’affichage prévus sont stables. Un poussoir permet d’actionner un mécanisme de commutation pour basculer alternativement entre un premier état, dans lequel les aiguilles des heures et des minutes affichent l’heure courante, et un second état, dans lequel les deux aiguilles prennent des positions fixes prédéfinies.

[0007] Toutefois, le second état, dans lequel la pièce d’horlogerie n’indique pas l’heure courante, peut induire l’utilisateur en erreur. En effet, s’il souhaite s’informer rapidement de l’heure courante sans se rendre compte que la pièce d’horlogerie est dans le second état, il peut penser qu’il lit l’heure alors que ça n’est pas le cas. Par ailleurs, les aiguilles étant immobiles dans le second état, l’utilisateur ne peut pas s’assurer que sa pièce d’horlogerie fonctionne toujours sans revenir au premier état de l’affichage.

Divulgation de l’invention

[0008] La présente invention a pour but principal de proposer un mouvement horloger qui permette de réaliser de manière alternative une pièce d’horlogerie offrant un affichage original, notamment un mode de fonctionnement dans lequel l’heure n’est pas affichée, dans l’esprit des pièces de l’art antérieur décrites ci-dessus, tout en offrant à l’utilisateur la possibilité de disposer d’un affichage de l’heure qui soit conventionnel.

[0009] A cet effet, le mouvement horloger selon l’invention, présentant les caractéristiques énoncées plus haut, est caractérisé par le fait qu’il comporte au moins un support de cadran rotatif ainsi qu’un organe de verrouillage agencé pour coopérer au moins indirectement avec le support de cadran et le maintenir dans une position fixe dans le premier mode de fonctionnement, le mécanisme de commutation étant également agencé pour permettre au support de cadran de tourner dans le second mode de fonctionnement.

[0010] Grâce à ces caractéristiques, l’utilisateur peut identifier très rapidement dans quel mode de fonctionnement est sa pièce d’horlogerie, notamment en observant l’orientation de son cadran.

[0011] De manière préférée, le mouvement horloger comporte des première et seconde chaînes cinématiques agencées pour assurer l’entraînement du premier mobile d’affichage, respectivement, dans les premier et second modes de fonctionnement, le mécanisme de commutation étant en outre agencé pour neutraliser la première chaîne cinématique lors du passage du premier au second mode de fonctionnement, et activer la première chaîne cinématique lors du passage du second au premier mode de fonctionnement.

[0012] En outre, on peut avantageusement prévoir que la première chaîne cinématique comporte un mobile de comptage comprenant une première roue, agencée en prise au moins indirectement avec le rouage de finissage, et une seconde roue agencée en prise au moins indirectement avec le premier mobile d’affichage, les première et seconde roues étant reliées l’une à l’autre par un mécanisme de rattrapage agencé de telle manière que la position angulaire de la seconde roue est indexée sur celle de la première roue dans le premier mode de fonctionnement, et que la seconde roue peut être entraînée pour présenter une rotation en référence à la première roue dans le second mode de fonctionnement.

[0013] Grâce à ces caractéristiques, le mobile de comptage remplit une fonction de mémoire pour permettre un entraînement du mobile d’affichage différent dans le second mode de fonctionnement, sans pour autant perdre l’information associée au premier mode de fonctionnement.

[0014] Préférablement, la seconde chaîne cinématique comporte un mobile d’entraînement porté par une bascule d’embrayage montée rotative sur un élément de bâti du mouvement horloger, le mécanisme de commutation étant agencé pour déplacer alternativement la bascule d’embrayage entre des première et seconde positions, respectivement débrayée et embrayée, associées, respectivement, aux premier et second modes de fonctionnement.

[0015] Dans ce cas, on prévoit avantageusement que le mobile d’entraînement est agencé pour présenter une liaison cinématique, d’une part, avec la source d’énergie et, d’autre part, avec le premier mobile d’affichage, dans le second mode de fonctionnement. En outre, de manière préférée, le mobile d’entraînement présente également une liaison cinématique avec le support de cadran pour assurer son entraînement en rotation dans le second mode de fonctionnement.

[0016] Grâce à ces caractéristiques supplémentaires, le cadran de la pièce d’horlogerie correspondante peut être entraîné en rotation sans nécessiter la mise en œuvre d’une construction complémentaire spécifique complexe.

[0017] De manière générale, l’organe de verrouillage peut avantageusement comprendre un marteau agencé pour coopérer avec une came solidaire du support de cadran dans le premier mode de fonctionnement.

[0018] Par ailleurs, on peut prévoir que le mécanisme de commutation comprend une roue à colonnes.

[0019] Le premier mobile d’affichage est préférablement destiné à porter un organe d’affichage de la minute ou de l’heure courante.

[0020] Dans un mode de réalisation préféré, le premier mobile d’affichage est agencé sensiblement au centre du mouvement horloger, le support de cadran comprenant une bague coaxiale au premier mobile d’affichage et destinée à porter un cadran. Dans ce cas, on peut prévoir que la bague est solidaire d’une bague interne de roulement associée à une bague externe de roulement solidaire d’un élément de bâti du mouvement horloger.

[0021] La présente invention concerne également une pièce d’horlogerie comportant un mouvement horloger répondant notamment aux caractéristiques qui viennent d’être énoncées.

Brève description des dessins

[0022] D’autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description détaillée d’un mode de réalisation préféré qui suit, faite en référence aux dessins annexés donnés à titre d’exemples non limitatifs et dans lesquels:

[0023] – la fig. 1 représente une vue en plan simplifiée d’un mouvement horloger selon un mode de réalisation préféré de l’invention, dans un premier mode de fonctionnement;

[0024] – la fig. 2 représente une vue en plan simplifiée du mouvement horloger de la fig. 1 , dans un second mode de fonctionnement;

[0025] – la fig. 3 représente une vue en perspective simplifiée d’un premier détail de construction du mouvement horloger de la fig. 1 ;

[0026] – la fig. 4 représente une vue en plan simplifiée et en transparence partielle d’un second détail de construction du mouvement horloger de la fig. 1 , et

[0027] – la fig. 5 représente une vue en coupe transversale simplifiée d’un troisième détail de construction du mouvement horloger de la fig. 1 .

Mode(s) de réalisation de l’invention

[0028] Les fig. 1 et 2 représentent, dans une même vue en plan simplifiée, un mouvement horloger 1 selon un mode de réalisation préféré de l’invention, respectivement, dans des premier et second modes de fonctionnement. Le mouvement horloger est visible par son côté platine sur ces deux figures.

[0029] Il apparaît des fig. 1 et 2 que le mouvement horloger 1 comprend un calibre de base, sur la platine 2 duquel est assemblé un mécanisme d’affichage particulier, conforme à la présente invention. Bien entendu, il est possible de prévoir, en alternative, qu’un tel mécanisme d’affichage est intégré directement à un calibre qui serait développé spécifiquement, sans sortir du cadre de l’invention.

[0030] La plupart des composants conventionnels du calibre de base n’ayant pas de rapport direct avec l’invention n’ont pas été représentés sur les figures, dans un souci de clarté.

[0031] De manière conventionnelle, le mouvement horloger 1 comprend une source d’énergie, présentant ici la forme d’un ressort logé dans un barillet (référence numérique 4 sur la fig. 3 ), agencée pour entretenir les oscillations d’une base de temps (non visible), par l’intermédiaire d’un rouage de finissage (non visible), et assurer l’entraînement de premier et second mobiles d’affichage des heures et des minutes courantes c’est-à-dire, respectivement, une roue des heures 6 et une chaussée 8.

[0032] Selon le présent mode de réalisation préféré de l’invention, le mouvement horloger 1 est agencé pour permettre l’entraînement de l’aiguille des heures, donc de la roue des heures 6, suivant des premier et second modes de fonctionnement différents.

[0033] Dans le premier mode de fonctionnement, la roue des heures 6 est entraînée par l’intermédiaire d’une première chaîne cinématique 10 pour afficher les heures courantes.

[0034] Dans le second mode de fonctionnement, la roue des heures 6 est entraînée par l’intermédiaire d’une seconde chaîne cinématique 12 pour afficher une information différente des heures courantes, comme cela ressortira de la description détaillée qui suit.

[0035] En outre, le mouvement horloger 1 porte un support de cadran 14, coaxial à la chaussée et à la roue des heures et destiné à porter un cadran (référence numérique 16 sur la fig. 5 ). Le support de cadran est fixe dans le premier mode de fonctionnement du mouvement horloger. Toutefois, il est assemblé au mouvement horloger de manière à pouvoir être entraîné en rotation, en référence à la platine 2, dans le second mode de fonctionnement.

[0036] Pour faire passer la pièce d’horlogerie correspondante d’un mode de fonctionnement à l’autre, celle-ci est préférablement munie d’un poussoir (non illustré) permettant à un utilisateur d’actionner un mécanisme de commutation faisant passer la pièce d’horlogerie d’un mode de fonctionnement à l’autre en réponse à chaque pression sur le poussoir.

[0037] Ce mécanisme de commutation comprend, dans le présent mode de réalisation préféré mais de manière non limitative, une roue à colonnes 18 susceptible d’être entraînée en rotation par action du poussoir sur un levier de commande 20. Le levier de commande est agencé de manière à présenter une surface d’actionnement 22 dans la région de la tige de remontoir et de mise à l’heure 24, à titre illustratif, le poussoir étant destiné à être coaxial à cette dernière dans ce cas.

[0038] La roue à colonnes 18 coopère avec un organe de verrouillage du support de cadran 14 présentant la forme d’un marteau 26, dont un bec 28 est susceptible de coopérer avec les colonnes, le marteau 26 agissant sur une came en cœur 30 solidaire du support de cadran 14, dans le premier mode de fonctionnement.

[0039] Par ailleurs, la roue à colonnes 18 coopère également avec une bascule d’embrayage 32, montée rotative sur la platine 2, et portant une partie des mobiles composant la seconde chaîne cinématique 12.

[0040] Sur la vue de la fig. 1 , correspondant au premier mode de fonctionnement, un bec 34 de la bascule d’embrayage 32 repose sur une colonne de la roue à colonnes 18.

[0041] Lorsque l’utilisateur actionne le poussoir, la roue à colonnes tourne d’un pas et passe à l’état illustré sur la fig. 2 , le mouvement horloger basculant dans le second mode de fonctionnement.

[0042] Il ressort de la fig. 2 que le marteau 26 est alors soulevé et libère la came en cœur 30, donc le support de cadran 14 qui devient libre de tourner.

[0043] Dans le même temps, le bec 34 tombe entre deux colonnes de la roue à colonnes 18, ce qui entraîne un pivotement de la bascule d’embrayage 32 dans le sens horaire en passant de la fig. 1 à la fig. 2 .

[0044] La seconde chaîne cinématique 12 est alors activée et prend le dessus sur la première chaîne cinématique 10, comme cela va ressortir des explications qui vont suivre, entraînant une modification du mode de déplacement de la roue des heures 6. Dans le même temps, il est prévu que le support de cadran 14 peut être entraîné en rotation.

[0045] Ainsi, non seulement l’aiguille des heures voit son comportement modifié en passant au second mode de fonctionnement, mais en outre le cadran se met à tourner, ce qui constitue une indication que le second mode de fonctionnement est celui en cours.

[0046] Bien entendu, des ressorts adaptés sont prévus pour coopérer avec la bascule d’embrayage et avec le marteau, de même qu’un sautoir avec la roue à colonnes, de manière conventionnelle.

[0047] La fig. 3 est une vue en perspective simplifiée d’un premier détail de construction du mouvement horloger 1 qui permet de mieux présenter son fonctionnement, notamment le passage de l’un de ses deux modes de fonctionnement à l’autre.

[0048] La chaussée 8 est entraînée de manière conventionnelle à partir de la force libérée par le ressort du barillet 4, en étant en prise avec une roue de minuterie (non visible, derrière la roue des heures sur la fig. 3 ).

[0049] La première chaîne cinématique 10 est entraînée ici à partir de cette roue de minuterie pour assurer l’entraînement de la roue des heures 6 dans le premier mode de fonctionnement.

[0050] La première chaîne cinématique comprend un mobile de comptage 38 dont une première fonction est de permettre l’entraînement de la roue des heures 6 dans le premier mode de fonctionnement, et dont une seconde fonction est de conserver en tout temps l’information relative à l’heure courante.

[0051] Dans ce but, le mobile de comptage 38 comprend des première et seconde roues, 40 et 42, coaxiales et reliées l’une à l’autre par un mécanisme de rattrapage. Ce dernier est avantageusement similaire au mécanisme prévu pour relier l’un à l’autre les deux arbres portant les aiguilles de secondes chronométrées dans un mécanisme de rattrapante.

[0052] Ce mécanisme est illustré de manière plus détaillée sur la fig. 4 qui représente une vue de dessus simplifiée et en transparence partielle du mobile de comptage 38.

[0053] La première roue 40 porte une came en cœur 44 tandis que la seconde roue 42 porte un ressort 46 associé à un marteau 48 de remise à zéro destiné à coopérer avec la came en cœur 44 de la première roue.

[0054] La première roue 40 engrène avec la roue de minuterie et est par conséquent entraînée en permanence. Lorsque la seconde roue 42 ne subit pas de contrainte particulière, sa position angulaire est indexée sur celle de la première roue 40 par coopération du marteau 48 avec la came en cœur 44.

[0055] Lorsque la seconde roue 42 subit une contrainte, soit un blocage soit un entraînement différent de celui de la première roue 40, elle peut présenter un mouvement de rotation relative par rapport à la première roue 40. Dans ce cas, le marteau 48 glisse sur la périphérie de la came en cœur 44. Lorsque cette contrainte cesse, la coopération du marteau 48 avec la came en cœur 44, sous l’effet du ressort 46, provoque un retour de la seconde roue 42 dans sa position indexée sur celle de la première roue 40, telle qu’illustrée sur la fig. 4 .

[0056] Revenant à la fig. 3 , il apparaît que, dans le premier mode de fonctionnement, la seconde roue 42 est libre de toute contrainte qui tendrait à la faire tourner par rapport à la première roue 40, la seconde chaîne cinématique étant découplée de la roue des heures 6 comme cela sera exposé ci-dessous.

[0057] La seconde roue 42 est agencée en prise avec un premier renvoi 50, lui-même en prise avec la roue des heures 6. Ainsi, dans le premier mode de fonctionnement, la roue des heures 6 est entraînée par l’intermédiaire du mobile de comptage 38 et du premier renvoi 50, pour permettre l’affichage des heures courantes de manière habituelle.

[0058] Par ailleurs, le support de cadran 14, qui porte une denture 52, est en prise avec un second renvoi 54 de la seconde chaîne cinématique 12. Ce second renvoi 54 présente une position fixe sur la platine 2 et est agencé en prise avec un troisième renvoi 56 lui-même en prise avec un mobile d’entraînement 58, ces deux derniers mobiles 56 et 58 étant portés par la bascule d’embrayage 32.

[0059] Dans le premier mode de fonctionnement, la bascule d’embrayage 32 est en position débrayée, tel qu’illustré sur la fig. 1 . Dans cette configuration, le mobile d’entraînement 58 n’engrène qu’avec le troisième renvoi 56, ce dernier n’étant en prise qu’avec le second renvoi 54. Le support de cadran 14 étant verrouillé par le marteau 26, dans ce mode de fonctionnement, les mobiles de la seconde chaîne cinématique 12 le sont également.

[0060] Lorsque l’utilisateur agit sur le levier de commande 20 pour faire tourner la roue à colonnes 18, la bascule d’embrayage 32 tombe dans sa position embrayée, illustrée sur la fig. 2 , tandis que le marteau 26 est soulevé pour libérer le support de cadran 14.

[0061] Lorsque la bascule d’embrayage 32 est dans sa position embrayée, le mobile d’entraînement 58 engrène avec le barillet 4 et se met à tourner sur lui-même, entraînant de ce fait les troisième et second renvois 54 et 56 en rotation.

[0062] Dans le même temps, le troisième renvoi 56 vient engrener avec la roue des heures 6 et l’entraîne en rotation d’une manière différente de celle du premier mode de fonctionnement.

[0063] Le nouveau mouvement de la roue des heures 6 est transmis au mobile de comptage 38, via le premier renvoi 50, ce qui induit un désaccouplement des première et seconde roues 40 et 42, comme expliqué plus haut.

[0064] De même, le second renvoi 54 entraîne le support de cadran 14 en rotation, via sa denture 52. Ceci résulte en une rotation du cadran 16 au niveau de la pièce d’horlogerie correspondante.

[0065] Dans le présent mode de réalisation préféré, illustré à titre non limitatif, la roue des heures 6 est entraînée en rotation dans le sens anti-horaire dans le second mode de fonctionnement du mouvement horloger 1, tandis que le cadran 16 est entraîné en rotation dans le sens horaire.

[0066] Bien entendu, de multiples variantes sont à la portée de l’homme du métier concernant la nature des entraînements de la roue des heures et du cadran, en fonction de ses propres besoins, qu’il n’aura pas de difficulté à mettre en œuvre sur la base du présent enseignement et sans sortir du cadre de l’invention.

[0067] Lorsque l’utilisateur actionne une nouvelle fois le levier de commande 20, la bascule d’embrayage 32 reprend son état débrayé et le marteau 26 retombe sur la came en cœur 44 du support de cadran.

[0068] Ainsi, le troisième renvoi 56 libère la roue des heures 6, qui peut reprendre une position associée à la valeur de l’heure courante, définie par la position angulaire de la première roue 40 du mobile de comptage 38, sous l’effet du mécanisme de rattrapage.

[0069] Dans le même temps, le support de cadran 14 est replacé par le marteau 26 dans sa position correspondant à la position conventionnelle du cadran 16, entraînant une rotation des mobiles de la seconde chaîne cinématique 12 sans incidence sur le fonctionnement du mouvement horloger 1, dans la mesure où elle n’est plus en prise avec le barillet 4.

[0070] Il ressort de ce qui précède qu’à chaque pression de l’utilisateur sur le poussoir coopérant avec le levier de commande 20, le mouvement horloger change de mode de fonctionnement pour passer du premier mode de fonctionnement au second et vice-versa.

[0071] La fig. 5 représente une vue en coupe transversale simplifiée réalisée dans la région centrale du mouvement horloger 1, et permet d’illustrer une variante de réalisation préférée relative à la construction du support de cadran 14 et à son assemblage au mouvement.

[0072] Le support de cadran comprend ici plusieurs éléments constitutifs empilés les uns sur les autres et maintenus solidaires au moyen de vis 60.

[0073] Plus précisément, le support de cadran 14 comprend une bague 62 sur laquelle est fixé le cadran 16, une bague interne de roulement 64 et une roue 66 portant la denture 52 permettant d’entraîner le cadran en rotation, la came en cœur 30 étant intercalée entre la bague 62 et la bague interne de roulement 64, en étant également traversée par les vis 60.

[0074] La bague interne de roulement 64 coopère avec une bague externe de roulement 68 pour définir un chemin pour des billes 70 et définir ensemble un roulement à billes.

[0075] La bague externe de roulement 68 est destinée à être rendue solidaire au moins indirectement de la platine 2 du mouvement horloger 1.

[0076] Grâce à ces caractéristiques, la roue dentée 66 peut être entraînée en rotation par le second renvoi 54 dans le second mode de fonctionnement, son mouvement de rotation étant retransmis aux éléments dont elle est solidaire, notamment le cadran 16.

[0077] Bien entendu, la présente invention n’est pas limitée à ces caractéristiques relatives à l’assemblage du cadran au mouvement horloger. L’homme du métier pourra mettre en œuvre des solutions alternatives sans difficulté et sans sortir du cadre de l’invention.

[0078] En particulier, il est possible d’envisager une suspension périphérique du cadran en fonction de l’encombrement au centre du mouvement horloger. Dans ce cas, la came en cœur 30 peut être remplacée par une bague de positionnement dont la périphérie interne définit une came, grâce à un rayon variable, le point de rayon le plus important étant associé à la position zéro du cadran. Un marteau portant par exemple un galet de périphérie circulaire pourrait coopérer avec la périphérie de la bague pour assurer une remise à zéro et un verrouillage du cadran. En outre, l’entraînement du cadran dans ce cas de figure pourrait également être réalisé à la périphérie du mouvement, par l’intermédiaire d’une couronne à denture interne qui serait solidaire du cadran et de la bague de positionnement.

[0079] De manière générale, il peut être avantageux de réaliser la seconde chaîne cinématique de telle manière que les déplacements de l’aiguille des heures et du cadran soient détectables au cours d’une observation de courte durée dans le second mode de fonctionnement. Ainsi, l’aiguille des heures pourrait par exemple faire un tour dans le sens anti-horaire en une minute environ, tandis que le cadran ferait un tour dans le sens horaire pendant la même durée.

[0080] Le mécanisme d’affichage qui vient d’être décrit présente l’avantage de procurer un affichage original et discret, sans risque d’induire l’utilisateur en erreur lorsque l’heure courante n’est pas affichée.

[0081] La description qui précède s’attache à décrire un mode de réalisation particulier à titre d’illustration non limitative et, l’invention n’est pas limitée à la mise en œuvre de certaines caractéristiques particulières qui viennent d’être décrites, comme par exemple les composants du mécanisme de commutation. Non seulement la roue à colonnes peut être remplacée par une navette, mais en outre la bascule d’embrayage, à mouvement horizontal ici, peut être remplacée par tout type d’embrayage connu adapté.

[0082] Par ailleurs, tout autre mécanisme connu pour entraîner une aiguille suivant deux modes d’entraînement différents pourra être mis en œuvre sans sortir du cadre de la présente invention, comme par exemple un mécanisme avec palpeur et came du type de celui décrit dans la demande EP 2 Us159 652 A1 citée plus haut.

[0083] On notera également que l’enseignement de la présente invention peut être appliqué à tout type d’organe d’affichage et non uniquement à une aiguille des heures. Ainsi, dans le cas d’une pièce d’horlogerie à deux aiguilles comme celle qui vient d’être décrite, la présente invention peut être mise en œuvre indifféremment en relation avec l’aiguille des heures ou avec l’aiguille des minutes.

[0084] L’entraînement du cadran pourrait être réalisé sur la base de la valeur d’une grandeur physique à afficher sans sortir du cadre de l’invention.

[0085] A l’inverse, si le mode de réalisation préféré tel que décrit prévoit un entraînement du cadran dans le second mode de fonctionnement, cela n’est pas forcément nécessaire. En effet, l’homme du métier pourra prévoir que le cadran est maintenu fixe dans le premier mode de fonctionnement et simplement libéré dans le second mode de fonctionnement, pour pouvoir tourner sur lui-même en fonction des mouvements de la pièce d’horlogerie correspondante. Dans ce cas, il est préférable de prévoir une répartition hétérogène des masses du cadran, voire de lui adjoindre un balourd pour le rendre plus sensible aux effets de la gravité.

[0086] Tel que mentionné plus haut, le mécanisme peut être construit sous la forme d’un module additionnel destiné à enrichir un calibre horloger de base ou être directement intégré à un mouvement horloger.

[0087] L’homme du métier ne rencontrera pas de difficulté particulière pour adapter le contenu de la présente divulgation à ses propres besoins et mettre en œuvre une pièce d’horlogerie présentant deux modes de fonctionnement différents dans lesquels au moins un organe d’affichage présente un mouvement de nature différente dans les deux modes, le cadran étant fixe dans un mode et mobile dans l’autre, sans sortir du cadre de la présente invention.

Claims (12)

1. Mouvement horloger (1) comportant une source d’énergie (4) agencée pour entretenir les oscillations d’une base de temps, par l’intermédiaire d’un rouage de finissage, et assurer l’entraînement d’au moins un premier mobile d’affichage (6) d’une première indication relative au temps ou au fonctionnement de la pièce d’horlogerie, dans un premier mode de fonctionnement, un mécanisme de commutation (18, 20, 32) agencé pour commander alternativement le passage dudit premier mobile d’affichage (6) dudit premier mode de fonctionnement vers un second mode de fonctionnement et inversement, en réponse à une action d’un utilisateur, la nature des déplacements dudit premier mobile d’affichage (6) étant différente entre lesdits premier et second modes de fonctionnement, caractérisé en ce qu’il comporte au moins un support de cadran (14) rotatif ainsi qu’un organe de verrouillage (26) agencé pour coopérer au moins indirectement avec ledit support de cadran (14) et le maintenir dans une position fixe dans ledit premier mode de fonctionnement, ledit mécanisme de commutation (18,20, 32) étant également agencé pour permettre audit support de cadran (14) de tourner dans ledit second mode de fonctionnement.

2. Mouvement horloger (1) selon la revendication 1, caractérisé en ce qu’il comporte des première et seconde chaînes cinématiques (10, 12) agencées pour assurer l’entraînement dudit premier mobile d’affichage (6), respectivement, dans lesdits premier et second modes de fonctionnement, ledit mécanisme de commutation (18, 20, 32) étant en outre agencé pour neutraliser ladite première chaîne cinématique (10) lors du passage dudit premier audit second mode de fonctionnement, et activer ladite première chaîne cinématique (10) lors du passage dudit second audit premier mode de fonctionnement.

3. Mouvement horloger (1) selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite première chaîne cinématique (10) comporte un mobile de comptage (38) comprenant une première roue (40), agencée en prise au moins indirectement avec ledit rouage de finissage, et une seconde roue (42) agencée en prise au moins indirectement avec ledit premier mobile d’affichage (6), lesdites première et seconde roues (40, 42) étant reliées l’une à l’autre par un mécanisme de rattrapage (44, 46, 48) agencé de telle manière que la position angulaire de ladite seconde roue (42) est indexée sur celle de ladite première roue (40) dans ledit premier mode de fonctionnement, et que ladite seconde roue (42) peut être entraînée pour présenter une rotation en référence à ladite première roue (40) dans ledit second mode de fonctionnement.

4. Mouvement horloger (1) selon la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que ladite seconde chaîne cinématique (12) comporte un mobile d’entraînement (58) porté par une bascule d’embrayage (32) montée rotative sur un élément de bâti (2) du mouvement horloger (1), ledit mécanisme de commutation (18, 20, 32) étant agencé pour déplacer alternativement ladite bascule d’embrayage (32) entre des première et seconde positions, respectivement débrayée et embrayée, associées, respectivement, auxdits premier et second modes de fonctionnement.

5. Mouvement horloger (1) selon la revendication 4, caractérisé en ce que ledit mobile d’entraînement (58) est agencé pour présenter une liaison cinématique, d’une part, avec ladite source d’énergie (4) et, d’autre part, avec ledit premier mobile d’affichage (6), dans ledit second mode de fonctionnement.

6. Mouvement horloger (1) selon la revendication 5, caractérisé en ce que ledit mobile d’entraînement (58) présente également une liaison cinématique avec ledit support de cadran (14) pour assurer son entraînement en rotation dans ledit second mode de fonctionnement.

7. Mouvement horloger (1) selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit organe de verrouillage (26) comprend un marteau agencé pour coopérer avec une came (30) solidaire dudit support de cadran (14) dans ledit premier mode de fonctionnement.

8. Mouvement horloger (1) selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit mécanisme de commutation (18, 20, 32) comprend une roue à colonnes (18).

9. Mouvement horloger (1) selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit premier mobile d’affichage est destiné à porter un organe d’affichage de la minute ou de l’heure courante.

10. Mouvement horloger (1) selon la revendication 9, caractérisé en ce que ledit premier mobile d’affichage (6) est agencé sensiblement au centre du mouvement horloger (1), ledit support de cadran (14) comprenant une bague (62) coaxiale audit premier mobile d’affichage (6) et destinée à porter un cadran.

11. Mouvement horloger (1) selon la revendication 10, caractérisé en ce que ladite bague (62) est solidaire d’une bague interne de roulement (64) associée à une bague externe de roulement (68) solidaire d’un élément de bâti (2) du mouvement horloger (1).

12. Pièce d’horlogerie comportant un mouvement horloger (1) selon l’une quelconque des revendications 1 à 11 et dans laquelle un organe d’affichage est assemblé audit premier mobile d’affichage (6) et un cadran (16) est assemblé audit support de cadran (14).