CH703677B1 - Procédé et installation pour le traçage des objets. - Google Patents

Abstract

Procédé de traçage de produits (1) comprenant les étapes suivantes: marquage d’un produit (1) avec un marqueur électronique (3) contenant des données pour le traçage, lecture desdites données, partage dudit produit (1) en plusieurs parts (1A, 1B), et extraction dudit marqueur électronique (3), vérification de l’extraction dudit marqueur électronique (3), marquage d’au moins certaines desdites parts avec une étiquette (9A, 9B) dont l’impression dépend desdites données.

Description

Domaine technique

[0001] La présente invention concerne le domaine de la traçabilité des objets, notamment des produits alimentaires, depuis le fabricant jusqu’au consommateur.

Etat de la technique

[0002] On connaît dans l’art antérieur différents moyens pour assurer la traçabilité des objets. Les codes-barres sont très répandus et peuvent être imprimés à très bas coût sur des étiquettes collées sur les produits à tracer. La quantité d’information qui peut être stockée dans un code-barre est cependant limitée; les codes-barres sont en général utilisés pour identifier un type de produit, ou éventuellement un lot de fabrication, mais ne permettent pas de stocker les informations spécifiques à chaque produit individuel, par exemple la date de fabrication, l’identification du producteur, etc. Par ailleurs, les étiquettes imprimées peuvent être facilement décollées ou imitées afin de marquer un produit non autorisé.

[0003] Il existe aussi des codes-barres bidimensionnels, ou datamatrix, qui permettent de stocker davantage d’informations que les codes-barres conventionnels. Ils permettent les mêmes types de falsifications en copiant ou remplaçant les étiquettes. Le risque est particulièrement important si l’étiquette est utilisée pour marquer un produit coûteux ou un ensemble de plusieurs produits avant leur partage.

[0004] On connaît par ailleurs des marqueurs électroniques, notamment des tags RFIDs ou transpondeurs dans lesquels les informations numériques nécessaires à la traçabilité du produit sont mémorisées sous forme électronique et lues au travers d’une interface sans fil. La capacité de stockage de ces tags peut être très importante, et des mesures peuvent être prises pour rendre leur falsification impossible ou très coûteuse. Les marqueurs électroniques peuvent être utilisés pour stocker un code EPC (Electronic Product Code) qui identifie chaque produit de manière unique et permet d’accéder à des informations sur ce produit stockées dans un serveur à distance accessible au travers d’une infrastructure logicielle appelée Savant. Les marqueurs électroniques sont cependant généralement plus coûteux que les étiquettes à code-barre, et conviennent donc uniquement au marquage de produits de plus grande valeur. Par ailleurs, l’introduction d’éléments électroniques dans des produits alimentaires pose des problèmes de sécurité si les marqueurs risquent d’être avalés.

[0005] EP 871 153 décrit une plaque support d’information pour un produit alimentaire solide tel qu’un fromage. La traçabilité du produit est autorisée par exemple grâce à un code-barre imprimé sur la plaque. Une solution comparable est décrite dans FR 2 717 939. FR 2 694 113 décrit une plaque avec un code-barre au moins partiellement pris dans la masse de la partie superficielle du fromage. EP 1 168 281 décrit un support pour le marquage de fromage constitué d’une étiquette tenue par une bretelle de maintien. FR 2 789 510 décrit une étiquette d’identification en caséine pour les fromages à pâte pressée.

[0006] FR 2 895 213 décrit une étiquette électronique de type RFID permettant l’identification et la traçabilité d’un fromage. L’étiquette est fixée de manière amovible au substrat par collage ou par un procédé mécanique d’encartage, de sertissage ou d’agrafage. FR 2 884 955 décrit un autre procédé de marquage de fromage au moyen d’un tag RFID placé de façon amovible sous l’étiquette. Ces deux solutions sont relativement coûteuses et donc réservées à des pièces de fromage d’une valeur importante, par exemple à des meules entières. Le tag RFID peut être retiré facilement et par exemple associé à un autre fromage, ce qui permet le même type de manipulations que les étiquettes à code-barres. Par ailleurs, le tag est mal protégé et risque d’être arraché lors des manipulations du fromage, par exemple lors de son retournement, du brossage de la croûte, etc.

[0007] FR 2 870 033 décrit une plaque d’identification également utilisée pour le fromage et une feuille intégrée sur la croûte du fromage et à laquelle est associé un élément RFID. Cette plaque d’identification est plus difficile à retirer, mais risque d’être ingérée par le consommateur. L’élément RFID posé sur la surface externe de la feuille est mal protégé et risque d’être arraché.

[0008] Les différentes solutions de marquage de produits sont donc complémentaires et correspondent à des besoins différents. Il est parfois nécessaire de transférer les informations de traçage d’un marqueur à un autre au cours de la fabrication ou distribution du produit.

[0009] DE 20 2004 004 504 décrit une étiquette auto-adhésive destinée à des produits alimentaires. L’étiquette peut être décollée puis réutilisée pour la transposer par exemple d’un emballage au produit emballé. Cette solution crée de nombreuses possibilités de manipulations en recollant l’étiquette sur les mauvais produits.

[0010] US 6 545 604 décrit un procédé de marquage de carcasse de viande au moyen d’un transpondeur RFID. Lorsque la carcasse est divisée, chaque partie reçoit un transpondeur additionnel. Avant la vente, l’information des transpondeurs est retranscrite sur des étiquettes d’emballage.

[0011] US 2003 062 001 décrit un autre procédé pour la traçabilité de pièces de viandes dans laquelle les informations stockées dans un transpondeur sur l’animal sont copiées dans des transpondeurs sur chacune des pièces, puis sur l’emballage avant la vente. Une autre solution comparable et adaptée au marquage de la viande est encore décrite dans US 5 478 990. US 2005 075 891 décrit un système permettant de suivre des produits alimentaires de la ferme jusqu’au consommateur, à l’aide d’une succession d’étiquettes appliquées d’abord sur des grands contenants (palettes, etc.) puis sur des petits contenants (boîtes, bouteilles, etc.). Ces différentes solutions employant de nombreux éléments électroniques directement associés à des produits alimentaires présentent un risque si les tags ne sont pas tous retirés avant la vente. Par ailleurs, les marqueurs électroniques peuvent contenir des informations confidentielles qui ne sont pas destinées au consommateur final.

[0012] EP 1 300 822 décrit une étiquette pour meule de fromage comportant des informations relatives au producteur. Les informations sont répliquées sur l’étiquette de manière à s’assurer que chaque portion coupée comporte une information suffisante. D’autres étiquettes avec une information répliquées sur plusieurs portions sont décrites dans GB 2 178 722 et dans FR 1 070 695.

Bref résumé de l’invention

[0013] Un but de la présente invention est de proposer un procédé et une installation exempts des limitations des procédés et installations ci-dessus.

[0014] Un autre but est de proposer un procédé et une installation qui permettent de marquer un produit au cours de toutes les étapes de producteur au consommateur, en passant par différents intermédiaires, à l’aide de différents marqueurs adaptés à chaque étape et en évitant les risques liés à la présence de marqueurs indésirés.

[0015] Selon l’invention, ces buts sont atteints notamment au moyen d’un procédé et d’une installation correspondant aux revendications indépendantes de type correspondant; des modes de réalisation préférentiels sont indiqués dans les revendications dépendantes et dans la description.

[0016] Cette solution présente notamment l’avantage par rapport à l’art antérieur de permettre un transfert de données entre un marqueur électronique sur un produit et des étiquettes collées ou apposées sur des parts du produit. Le marqueur électronique est extrait du produit et cette extraction est vérifiée pour éviter le risque lié à un marqueur électronique sur le produit livré au consommateur. L’extraction correcte est de préférence vérifiée à l’aide d’un lecteur de tags intégré à l’installation d’extraction, ou monté plus loin sur la chaîne de traitement.

[0017] Dans un mode de réalisation avantageux, les données inscrites dans le marqueur électronique et imprimées sur les étiquettes correspondent à une adresse électronique, par exemple un code EPC, permettant à une personne autorisée munie d’un lecteur adapté d’accéder à des informations sur le produit stockées dans un serveur à distance, par exemple au travers d’une infrastructure de type Savant.

Brève description des figures

[0018] Des exemples de mise en œuvre de l’invention sont indiqués dans la description illustrée par les figures annexées dans lesquelles:

[0019] La fig. 1 illustre un exemple de marquage de produit selon le procédé de l’invention.

[0020] La fig. 2 illustre un exemple d’extraction du marqueur et de partage du produit selon le procédé de l’invention.

Exemple(s) de mode de réalisation de l’invention

[0021] Dans la présente demande, sauf indiqué autrement, les termes «transpondeurs», tag RFID, smart tag, marqueur, marqueur électronique ou tag peuvent désigner le même objet.

[0022] L’invention est illustrée sur les figures à l’aide de l’exemple du marquage d’un fromage 1, par exemple une meule de Gruyère ou un autre fromage à pâte dure. Le procédé de l’invention peut cependant être appliqué au marquage d’autres produits, y compris des produits alimentaires tels que viande, fruits, légumes, céréales, produits industriels, ou de liquides ou boissons en tonneaux, barriques, fûts, bouteilles, emballage carton ou plastique, etc., ou d’autres objets agricoles ou industriels.

[0023] Le produit 1 est tout d’abord reçu, par exemple par la fromagerie ou responsable de l’affinage, qui insère un marqueur électronique 3, de préférence un tag RFID, à la surface du liquide avant son durcissement. Le marqueur électronique est de préférence enrobé de caséine ou d’un autre produit compatible alimentaire et lié à une feuille ou un support qui lui permet de flotter près de la surface, en étant de préférence partiellement ou entièrement recouvert. La feuille et le support sont agencés pour permettre une extraction aisée sans risque de déchirure, on en se déchirant de manière contrôlée aux endroits voulus. Le marqueur est avantageusement placé au centre de la meule pour le retrouver facilement, ou à n’importe quel endroit sur la surface supérieure ou dans un flanc de la meule. Le marqueur est donc de préférence lié au produit de manière non amovible, en ce sens que le produit et/ou le marqueur doivent être détruits ou modifiés irrévocablement pour les séparer. Avantageusement, le marqueur est intégré dans la masse du produit de manière à permettre une extraction du marqueur uniquement en apportant une modification visible à la surface du produit, mais sans abîmer le produit ou causer un préjudice à sa valeur commerciale.

[0024] Un lecteur de tags RFID 5 est ensuite employé pour inscrire des données relatives au produit 1 dans le tag 3. L’inscription peut aussi être effectuée avant l’insertion du tag dans le produit. Dans un premier mode de réalisation, toutes les données numériques relatives au produit, par exemple la date de fabrication, l’identification du producteur, etc. sont stockées directement dans la mémoire électronique du tag RFID.

[0025] Dans un deuxième mode de réalisation, seul une adresse est inscrite dans le tag, par exemple un code EPC ou un autre identificateur que le lecteur de tag peut utiliser pour accéder en lecture et/ou en écriture, selon ses autorisations, à des informations stockées sur un serveur distant non représenté, à une adresse électronique correspondant à celle du tag.

[0026] Il est aussi possible d’inscrire dans le tag, ou dans la mémoire associée, l’emplacement du tag sur le produit, par exemple en coordonnées cartésiennes ou polaires par rapport à un point de départ donné.

[0027] Le produit achève ensuite sa fabrication; dans le cas d’une meule de fromage, il est par exemple affiné. L’incrustation tag RFID 3 dans la croûte le protège au cours de ces opérations, ce qui permet d’éviter qu’il ne soit endommagé ou arraché lors des brossages ou manipulations. Il est ensuite reçu sur la gauche de la fig. 2dans une installation d’extraction du tag et de partage. Cette installation peut par exemple être disponible chez un distributeur, un grossiste ou une autre entité que celle responsable du marquage sur la fig. 1.

[0028] Les données du tag RFID sont lues au moyen d’un lecteur RFID 6, afin de vérifier par exemple la provenance du produit, etc. Dans un mode de réalisation, le lecteur 6 obtient aussi l’emplacement du tag sur le produit 1.

[0029] Il est aussi possible au cours de cette opération de compléter les données numériques inscrites dans le tag 3 ou dans l’espace mémoire associée dans un serveur à ce tag.

[0030] Le tag est ensuite extrait mécaniquement du produit, de préférence au moyen d’une opération mécanique, par exemple par grattage ou découpe de la croûte ou de la surface du produit à l’aide d’un instrument d’extraction automatique commandé numériquement. Dans un mode de réalisation, l’extraction est effectuée sur la base d’indications relatives à sa position déterminées à partir des données numériques stockées dans le tag lui-même. Il est aussi possible d’employer des moyens de contrôle optique, y compris une caméra vidéo, à cet effet. Dans un autre mode de réalisation, le tag est toujours inséré au puis extrait du même endroit sur le produit, par exemple au centre ou à une position déterminée, par exemple une position prédéterminée ou une position correspondant à une marque particulière sur une étiquette papier associée au produit. Une extraction manuelle du tag 3 est aussi envisageable dans le cadre de l’invention, bien que plus coûteuse.

[0031] Au cours de l’étape suivante, un lecteur de tag RFID supplémentaire 7, ou le lecteur 6 employé précédemment, est utilisé pour vérifier si le tag a été correctement extrait. Alternativement, ou en remplacement, une caméra ou un contrôle manuel peuvent aussi être utilisés à cet effet, notamment si l’on souhaite également vérifier l’extraction du support de tag en caséine ou autre. La vérification d’extraction est cependant de préférence effectuée automatiquement à l’aide d’un dispositif lié à l’installation d’extraction ou à un autre élément de la chaîne de fabrication du produit.

[0032] Les produits sont ensuite triés en fonction des résultats de ce test d’extraction. Les produits dont le tag n’a pas été correctement extrait sont détruits, ou retournent vers la machine d’extraction, ou encore traités manuellement. Les autres produits pour lesquels l’extraction correcte a été vérifiée sont partagés en plusieurs parts à l’aide du dispositif 8 au cours de l’étape suivante. Selon le type de produit, un partage avant l’extraction du tag est aussi possible à condition de veiller à ne pas détruire ou couper le tag ou son support. De même. La vérification d’extraction correcte et/ou le tri peuvent être effectués avant, ou après le partage des produits.

[0033] Les différentes parts 1A, 1B découpées sont ensuite marquées avec des étiquettes 9A, 9B, par exemple des étiquettes autocollantes, portant des indications provenant ou tirées des données lues à partir du tag électronique 3. Dans un mode de réalisation, les étiquettes 9A, 9B sont munies d’un code-barre, par exemple un code-barre 2D (datamatrix) qui peut de préférence indiquer un code ou une adresse correspondant au code ou à l’adresse lue dans le tag (par exemple une adresse EPC). Il est aussi possible de prévoir un code ou une adresse distincte pour chaque part 1A, 1B, par exemple des adresses renvoyant vers des zones de données contenant eux-mêmes une copie des données de la page du tag, ou un lien vers cette page.

[0034] Dans une variante, le marquage des parts avec un code est effectué avant la découpe.

[0035] Le tag 3 extrait du produit est ensuite désactivé afin d’éviter qu’il ne soit réutilisé pour marquer un autre produit, par exemple une contrefaçon. Le tag 3 peut être détruit physiquement, ou le contenu de sa mémoire peut être effacé ou altéré de manière à rendre sa réutilisation impossible. Dans un mode de réalisation, les données dans le serveur distant sont modifiées par l’installation afin d’indiquer que le tag 3 a été désactivé.

Numéros de référence employés sur les figures

[0036] <tb>1<sep>Produit <tb>3<sep>Marqueur électronique, par exemple tag RFID <tb>5<sep>Lecteur-graveur de marqueur <tb>6<sep>Lecteur ou lecteur-graveur de marqueur <tb>7<sep>Lecteur ou lecteur-graveur de marqueur <tb>8<sep>Dispositif pour partager un produit marqué <tb>1A, 1B<sep>Parts du produit <tb>9A, 9B<sep>Etiquettes

Claims (14)

1. Procédé de traçage de produits (1) comprenant les étapes suivantes: – marquage d’un produit (1) avec un marqueur électronique (3) contenant des données pour le traçage, – lecture desdites données, partage dudit produit (1) en plusieurs parts (1A, 1B), et extraction dudit marqueur électronique (3), ladite extraction étant effectuée avant ou après ledit partage, – vérification de l’extraction dudit marqueur électronique (3), – marquage d’au moins certaines desdites parts avec une étiquette (9A, 9B) dont l’impression dépend desdites données.

2. Procédé selon la revendication 1, comportant un tri des produits (1) en fonction du résultat de la vérification d’extraction.

3. Procédé selon l’une des revendications 1 ou 2, dans laquelle lesdites parts (1A, 1B) sont marquées avec un code-barre ou un code-barre bidimensionnel.

4. Procédé selon la revendication 3, dans laquelle ledit code-barre dépend des dites données.

5. Procédé selon l’une des revendications 1 à 4, dans laquelle ledit marqueur (3) est extrait par découpage ou grattage mécanique de la surface du produit (1) marqué.

6. Procédé selon l’une des revendications 1 à 5, comportant une étape de localisation automatique dudit marqueur (3) avant son extraction.

7. Procédé selon la revendication 6, ledit marqueur (3) étant localisé à l’aide de moyens optiques.

8. Procédé selon la revendication 6, ledit marqueur (3) étant localisé à l’aide d’informations numériques mémorisées dans le marqueur lui-même.

9. Procédé selon l’une des revendications 1 à 8, dans laquelle les informations accessibles grâce au dit marqueur (3) sont modifiées suite à son extraction.

10. Procédé selon l’une des revendications 1 à 9, dans laquelle les informations mémorisées dans ledit marqueur (3) sont modifiées suite à son extraction.

11. Procédé selon l’une des revendications 1 à 10, dans laquelle l’extraction dudit marqueur est indiquée en modifiant des données dans un serveur accessible via un réseau électronique, à une adresse dépendant dudit marqueur.

12. Procédé selon l’une des revendications 1 à 11, dans laquelle chaque marqueur est détruit suite à son extraction.

13. Procédé selon l’une des revendications 1 à 12, dans laquelle ledit produit (1) est un fromage, ledit marqueur (3) étant logé sous ou dans la croûte dudit fromage.

14. Installation comportant les éléments suivants: lecteur de marqueur électronique (6), dispositif pour partager un produit marqué (1) en plusieurs parts (1A, 1B), dispositif d’extraction dudit marqueur électronique (3) hors dudit produit, dispositif de marquage desdites parts avec une étiquette (9A, 9B) dont l’impression dépend des données lues hors du marqueur.