Article résistant aux hautes températures On sait que les aubes de turbine et autres arti cles soumis en service à un effort aux températures élevées sont ordinairement confectionnés en alliage nickel-chrome résistant au fluage, contenant de l'alu minium et du titane et parfois du molybdène.
Ces al liages ont des propriétés satisfaisantes aux tempéra tures de l'ordre de 8001, C, et notamment de longues durées de vie jusqu'à la rupture, mais les alliages uti lisés à ces températures de service sont insuffisants lorsqu'on veut les utiliser à de très hautes tempéra tures, soit 925() C et au-dessus.
l est bien connu que l'on ne peut pas prédire sûrement les propriétés d'une composition d'alliage particulière dans des conditions de température et de charge spécifiées, mais non expérimentées. Bien que le métallurgiste dispose d'une masse abondante de faits concernant les propriétés et le bon compor tement en service de divers alliages à des tempéra tures variées, par exemple 750 et 8500 C, il n'est normalement pas en mesure de prévoir avec une quelconque précision les propriétés rencontrées aux températures de 925() C et supérieures.
De plus, le métallurgiste -est incapable de prédire quel alliage assurerait le meilleur service, même si ce service était insatisfaisant, aux températures supérieures. L'expérience a montré qu'un alliage de propriétés supérieures à celles d'un second alliage à une tempé rature et sous une charge données, a des propriétés inférieures dans des conditions de température et charge supérieures.
Le problème de la création d'un alliage satisfai sant est encore plus difficile lorsqu'il est destiné à la fabrication d'un article par moulage de précision, car un alliage, même de propriétés satisfaisantes, ne convient pas dans ce cas s'il ne peut pas être moulé dans la forme désirée. Une modification de la com- position de l'alliage en vue de le rendre moulable a souvent eu pour résultat un affaiblissement de ses propriétés physiques.
Un alliage destiné au moulage de précision doit avoir une bonne moulabilité asso ciée à de bonnes propriétés physiques et mécaniques.
L'invention a pour objet un article, notamment une aube de turbine, destiné à être soumis en ser vice à un effort sous haute température. Cet article est caractérisé en ce qu'il est moulé en un alliage de nickel pratiquement exempt de cobalt et contenant de 6 à 10 % de molybdène, de 10 à 35 % de chrome, de 4 à 8 % d'aluminium, de 0,1 à 3 % de titane, de 0,1 à 5 % de niobium, de 0 à 25 % de fer, de 0 à 25 % de cobalt et de 0,001 à 0;1 % de bore. De préférence, la teneur en molybdène ne dé passe pas 9 %, la teneur en chrome ne dépasse pas 17 %, et la teneur en niobium est de 1 à 3 %.
Les meilleures propriétés de moulabilité sont ob tenues lorsque la teneur en aluminium est de 5 à 7 %, et la teneur en titane est de 0,3 à 1,5 %, la somme de l'aluminium et du titane étant d'au moins 5,5 %. On constate qu'une forte teneur de titane, par exemple 4 % ou davantage, porte préjudice à la moulabilité, car elle provoque ou favorise la forma tion de nitrures difficiles à éliminer par addition de fondant, alors qu'une teneur en aluminium de 5 à 7 % fluidifie l'alliage et facilite le moulage.
Un article moulé de bonne résistance sous charge aux températures de 9250 C et supérieures, ne con- tient de préférence pas plus de 5 % de fer ; ce der nier y est en général présent en petite quantité, du fait des ferro-alliages utilisés comme sources d'au tres éléments de l'alliage. Toutefois, la proportion de fer ainsi fortuitement présente 'ne dépasse pas le plus souvent 1 ou 2 %.
Le bore est un élément important, car il donne une résistance sous charge particulièrement bonne et, lorsqu'il est présent en petite proportion, il amé liore la ductilité aux températures de service de <B>9250</B> C et supérieures. Il est très important que la teneur en bore ne dépasse pas 0,1 %, car la pré sence de plus fortes proportions rend les articles moulés fragiles.
Le zirconium est de préférence présent en pro portion d'au moins 0,01 % mais ne dépassant pas 2%.
Les impuretés éventuellement présentes com prennent des éléments désoxydants et désulfurants résiduels, par exemple du calcium et de minimes proportions de silicium (mettons 1 % au plus), de manganèse (mettons 2,5 % au plus), de cuivre (met tons 2 % au plus), et de carbone (mettons 0,25 au plus).
Le cobalt, très coûteux, était considéré jusqu'ici comme nécessaire :dans les alliages utilisés sous de fortes charges aux températures très élevées. On a constaté avec surprise que l'on peut obtenir de bon nes propriétés en son absence et l'alliage selon l'in vention ne contient pas de cobalt autrement que comme impureté.
La teneur en molybdène non inférieure à 6 % ni supérieure à 10 % a été établie sur la base d'es sais qui .ont été faits avec trois alliages de différentes teneurs en molybdène, mais par ailleurs de même composition nominale; à savoir : 12 % Cr, 2 % Nb, 5,5 % Al, 0,5 % Ti, 1 % Fe, 0,25 % Si, 0,1 % Mn, 0,12 % C, 0;05 % Zr, 0,03 % Ca et 0,02 % B, le complément étant du nickel.
Les alliages ont été essayés sous un effort de 21,1 k/mm2 à<B>9250</B> C ;les durées jusqu'à la rupture ont été les suivantes
EMI0002.0022
Alliage <SEP> No <SEP> Mo <SEP> % <SEP> Durée <SEP> en <SEP> heures
<tb> 1 <SEP> 4 <SEP> 24
<tb> 2 <SEP> 8 <SEP> 48
<tb> 3 <SEP> 12 <SEP> 17 L'alliage utilisé conformément à l'invention pré sente une forte résistance à la traction aux tempéra tures élevées et des propriétés d'allongement très sa tisfaisantes.
Par exemple, un alliage de composition semblable à celle de l'alliage No 2, mais contenant 6 % d'aluminium, a eu une résistance à la traction supérieure à 47 k/mm2, et un allongement de 20 %, lorsqu'il a été essayé à une température de<B>9500</B> C. Un autre alliage essayé à<B>9500</B> C et de composi tion semblable à celle de l'alliage No 2, mais conte nant 1 % de titane, a eu une résistance à la traction supérieure à 44 k/mm2.