Appareil pour la transformation de grain en malt L'invention a pour objet un appareil pour la transformation de grain en malt dans lequel la matière repose sur un support perforé et circule de manière continue. Dans la plupart des malteries en exploitation, l'orge est déposée suivant des couches épaisses, ou tas, sur un plancher perforé et traversé par de l'air, admis dans l'orge à travers les perfora tions du plancher. L'orge reste sur le plancher pen dant tout le temps de sa germination et de sa trans formation en malt.
Des appareils sont prévus, qui ont pour mission de remuer l'orge soit d'une manière permanente, soit à des intervalles de temps déter minés, à l'effet d'éviter la prise en masse des grains d'orge par suite du développement des radicelles dû à la germination.
Dans d'autres installations, l'orge subit un trai tement de ce type, mais dans un certain nombre de chambres ou cases successives, c'est-à-dire que l'orge séjourne dans une case pendant un intervalle de temps déterminé, qui est le plus souvent d'une jour née, puis est ensuite enlevée de la case et amenée à une autre case par transport manuel ou mécanique.
On a aussi proposé de faire appel à des installa tions, mais elles n'ont pratiquement pas été utilisées, dans lesquelles les grains sont placés dans des cases sur une bande mobile à plusieurs brins horizontaux superposés de façon à éviter ou à réduire les mani pulations.
Enfin, on a mis récemment en pratique une ins tallation de malterie continue dans laquelle l'orge circule verticalement de haut en bas dans une tour.
Toutes les installations connues, soit nécessitent une main-d'oeuvre trop importante, soit n'ont pas été construites, parce que laissant sans solution des pro blèmes qui apparaissent à la mise en oeuvre, notam ment en raison de l'évolution des grains, des possi bilités de pannes ou des exigences de nettoyage.
L'invention vise à remédier à ces inconvénients et l'appareil qui en fait l'objet est caractérisé en ce que le support perforé est un plateau rigide incliné de manière que la matière descende sous l'effet de son propre poids à une vitesse déterminée par des organes transversaux reposant sur le plateau et ani més d'un mouvement vers le bas.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'appareil faisant l'objet de la présente invention.
La fig. 1 est une vue schématique, en coupe transversale de cet appareil.
La fig. 2 est une vue analogue à la fig. 1, mais d'une variante.
La fig. 3 est une vue schématique de l'appareil en coupe longitudinale, certaines des dimensions ayant été modifiées par rapport à celles des fig. 1 et 2.
La fig. 4 est une vue en coupe longitudinale, à plus grande échelle, d'un détail de la fig. 3.
Les silos d'orges alimentent, par une batterie de trieurs-calibreurs, une laveuse à grains, du type uti lisé en meunerie, qui élimine les impuretés les plus lourdes et les plus. légères tout en nettoyant 1e grain. Le grain lavé tombe dans un réservoir plein d'eau dont la partie inférieure se termine par un appareil d'extraction: L'appareil représenté comporte un certain nom bre de cases superposées<I>a,,</I> a2, qui sont habituelle ment au nombre de sept, mais qui peuvent être en plus grand nombre.
Les grains d'orge après avoir été humidifiés, comme habituel, par passage dans une cuve, sont amenés à la partie supérieure de la case ai, où ils subissent un traitement pendant une jour née environ et, au fur et à mesure qu'ils parviennent au pied de la case, ils sont repris et transportés à la partie supérieure de la case immédiatement adja- cente a2, supérieure dans l'exemple, dans laquelle ils subissent un traitement, également en principe pen dant une journée, etc., jusqu'à ce qu'ils aient passé dans toutes les cases, le malt étant recueilli à la sortie de la dernière case.
Chaque case comporte un plateau perforé 10, comportant une tôle perforée 11 reposant sur des éléments de longeron 12, lesquels reposent sur des poutrelles transversales 13 qui reposent à leurs extré mités dans des murs verticaux 14 et 15. Les extré mités longitudinales du plateau, en 16 et 17, peuvent ne pas être perforées.
La partie perforée du plateau surmonte un caisson 18 supporté par des fers tels. que 19 et 20 sur les poutrelles 13, caisson dont la largeur est sensiblement égale, quoiqu'un peu infé rieure, dans la forme d'exécution suivant la fig. 1, à la distance séparant deux cloisons verticales 21 et 22 limitant le compartiment 23 destiné à contenir le grain. Les cloisons 21 et 22 sont supportées par des fers 24 et 25 fixés à des poutres 26 reposant dans les murs 14 et 15 et qui servent à supporter le plancher 27. de la case immédiatement supérieure.
Le caisson 18, de forme générale parallélépipédique, comporte deux parois longitudinales 28 et 29, un fond inférieur 30 et deux parois d'extrémités 31 et 32. Dans la paroi 29 débouche un conduit 33 qui traverse le mur 15 et aboutit dans une gaine 34 limitée par un mur externe 35 et une paroi verti cale 36. Dans la cheminée 37 ménagée entre le mur 15 et la paroi 36, le conduit 33 présente un débouché 38 dont l'orifice peut être contrôlé par un registre 39. Dans le conduit 33, plus près du caisson 18 que ledit orifice, est disposé un ventilateur 40.
Dans le caisson 18 sont disposés un certain nombre d'échangeurs de chaleur, au nombre de deux dans la forme d'exécution représentée, 41 et 42, le fluide de chauffage ou de refroidissement étant mis en circu lation par une double tubulure 43.
Le mur 15 présente deux orifices 44 et 45, de section réglable par des registres tels que 45'. Les cloisons latérales 21 et 22 comportent des éléments de poutrelle à leur partie supérieure comme montré en 46 et 47. La partie inférieure desdites cloisons comporte des bavettes en caoutchouc 48 et 49 en contact avec la tôle perforée 11.
Sur la tôle perforée 11 reposent un certain nombre de cornières ou équerres 50, dirigées transversalement, dont la Lon gueur est suffisante pour qu'elles fassent saillie par rapport aux cloisons 21 et 22. Chacune de ces équerres présente deux branches 51 et 52 (fig. 4) et dans l'intervalle 53 entre ces deux branches est logé un balai 54 appuyé élastiquement contre la tôle per forée 11.
Les extrémités des équerres faisant saillie par rapport aux cloisons 21 et 22 sont fixées sur des chaines 55 et 56 formant chacune un circuit fermé et qui s'enroulent sur des roues dentées 57, 58 vers le bas, 59, 60 vers le haut.
Un organe transporteur 61 d'amenée du grain est disposé à la partie supérieure, à l'aplomb de l'extrémité supérieure du plateau 10. L'organe 61 peut être, comme représenté, constitué par une vis d'Archimède contenue dans une gouttière percée de trous sur toute la largeur de la case dans l'intervalle compris entre les cloisons 21 et 22. Des moyens per mettant de régler la hauteur de la vis par rapport au plateau. Le transporteur de la case inférieure est alimenté par l'appareil d'extraction du réservoir à grains.
Suivant une variante, le transporteur est consti tué par une vis nue, en analogie avec celles qui sont quelquefois utilisées pour le transport de matériaux en morceaux comme le charbon.
A la partie inférieure de la case est disposé un organe ébouleur-piocheur 62, ou hérisson, et au point bas 63 du plancher 27 des moyens de trans port, comme 64, propres à amener le grain qu'ils reçoivent à l'entrée de la case immédiatement supé rieure. Un couloir de visite 75 fait communiquer les couloirs latéraux 76 et 77.
Le fonctionnement de l'appareil décrit est le suivant L'organe d'alimentation 61, qui puise dans l'orge convenablement humidifiée au préalable, assure sur le plateau 10 la formation et l'entretien d'une couche de grains dont l'épaisseur peut être réglée en réglant la hauteur de la vis d'Archimède par rapport au plateau.
La pente du plateau est choisie telle que, les équerres se déplaçant à la vitesse requise pour qu'elles parcourent toute la longueur du plateau dans l'intervalle de temps prévu, qui est de l'ordre de 24 heures, les grains suivent le mouvement dans leur ensemble, c'est-à-dire se déplacent d'un mouvement d'ensemble à ladite vitesse, grâce à la combinaison d'un plateau perforé ayant la pente convenable avec des organes de soutien glissant le long de ce plateau et contre lesquels prennent appui les grains.
La masse d'orge se déplace d'un même mouvement, de haut en bas, et parcourt la case dans ledit inter valle de temps d'environ 24 heures. Pendant tout son parcours, elle est soumise à l'action de l'air qui lui parvient au degré d'humidité convenable par le caisson sous-jacent 18 qui le reçoit, grâce au venti lateur 40, de la gaine 34, la température de l'air pouvant être réglée par le fluide circulant dans les échangeurs de température 41 et 42.
L'air traverse toute la masse du grain, sans laisser à l'écart des portions notables de celui-ci, et s'échappe, en tra versant la partie supérieure ajourée des cloisons ver ticales, à travers les orifices ou fenêtres 44 et 45 pour gagner la cheminée 37, d'où il est évacué vers l'atmosphère. Le réglage du registre 39 permet la reprise d'une partie de cet air ayant déjà traversé les grains pour les acheminer à nouveau à travers ceux-ci.
Tout au cours du traitement, les grains se déplacent dans la case, en suivant le mouvement des équerres ou cornières 50, et sont soumis à l'action de l'air humide. Les grains qui sont en contact avec la tôle perforée 11 glissent le long de celle-ci. Les organes de brossage 54 évitent que des grains ou radicelles puissent se loger de manière permanente dans les perforations du plateau 10 et empêchent ainsi le colmatage du plateau et le ralentissement ou l'arrêt de l'aération.
Au nettoyage permanent du plateau contribuent activement d'ailleurs les arêtes formant l'extrémité des branches d'équerres, qui deviennent rapidement très aiguës par leur frotte ment contre le plateau et qui décapent parfaitement celui-ci. Quand les grains arrivent à la partie infé rieure, ils. sont soumis à l'action de l'ébouleur 62, tombent dans la fosse 63, d'où ils sont repris par l'organe 64 et transportés à l'entrée de la case immé- diatement supérieure.
Même s'il se produisait cer taines irrégularités dans le traitement des grains dans une case suivant leur position dans la couche, leur position différente dans la case supérieure fournit à la fin du traitement dans les multiplicités de cases un résultat suffisamment uniforme.
Les transporteurs 61 et 64 des différentes cases superposées traversent le mur 15 et aboutissent à une batterie de transporteurs (non représentés) les reliant entre eux ainsi qu'à la cuve de trempage d'où provient l'orge et à la touraille ou séchoir continu.
Les grains sortant des cases prévues pour le trai tement des troisième et quatrième jours sont triés d'abord dans un courant d'air puis dans une table à secousses ce qui permet de rétrograder les grains les plus lourds dont la germination est tardive. Ces grains sont réintroduits dans une case inférieure.
L'appareil décrit permet la surveillance du grain et le nettoyage de la case même en cours d'usage. L'ouvrier peut facilement se tenir sur le plancher 27, dans l'intervalle entre les chaînes d'entraînement des roues dentées et les murs, procéder à l'entretien ou aux réparations nécessaires. Le cas échéant, même, il peut assurer un décolmatage en lançant un jet d'eau à travers la tôle perforée 11 à partir du caisson 18, une porte telle que 65 étant prévue à cet effet. L'eau est évacuée par l'orifice inférieur 65".
Les différents organes de commande sont ras semblés avantageusement sur un panneau se trou vant à l'intérieur de la case.
Dans la variante représentée à la fig. 2, les équerres ou cornières 66 ne font pas saillie par rap port au plateau 10. Elles sont fixées à des chaînes 67 et 68 à l'intérieur de l'intervalle 69 compris entre les cloisons longitudinales 70 et 71, lesdites chaînes étant ainsi logées dans la masse de grains en mouve ment. Lesdites cloisons 70 et 71 peuvent alors être accordées de manière jointive à la tôle perforée 11, ce qui assure leur étanchéité parfaite dans leur partie inférieure. Le caissson 72 est disposé sous la tôle perforée 11, entre les chaînes 67 et 68.
La quantité produite par jour par l'appareil décrit peut varier dans de larges limites. Elle est déter minée en réglant l'arrivée de l'orge trempée. A titre d'exemple, on peut indiquer un réglage correspon dant à une alimentation en orge suivant une quantité égale à deux tonnes à l'heure. La vitesse des roues d'entraînement des chaînes portant les organes mobiles soutenant les grains est la même pour toutes les cases et est déterminée pour une durée donnée de germination. La hauteur des grains dans les cases dépend de la quantité d'orge trempée amenée.
Toutefois, la hauteur varie aussi avec le développement des radicelles. On peut modi fier à volonté la durée de germination pour obtenir la meilleure qualité de malt compatible avec les températures choisies et une freinte réduite.
La sécurité de fonctionnement est très grande. On peut arrêter pendant plusieurs heures le mouve- metn du grain dans les cases, par exemple pour une réparation, et ensuite accélérer la vitesse pour retrou ver la durée de germination choisie. Bien entendu, à l'accélération de la vitesse correspond un réglage d'air et de calories supplémentaires.
Si l'orge est reçue en vrac et le malt expédié en vrac et si la touraille est munie d'en foyer auto matique, les manutentions de tout le traitement de malterie sont supprimées. Il n'y a plus à effectuer qu'un travail de réglage, de surveillance, de nettoyage et d'entretien.
Une case telle qu'on l'a décrite peut être utilisée en tant que plateau de touraille. Elle est alors ali mentée en air chaud par un ventilateur puissant. L'air qui en sort peut être envoyé à la case suivante où il commence le séchage comme sui le plateau supérieur de la touraille classique à deux plateaux.
On peut aussi utiliser l'appareil décrit en tant que séchoir à grains, par exemple au moment de la récolte. Les ventilateurs doivent alors avoir une vitesse accrue et on leur répartit de l'air chaud du foyer de la touraille. La batterie de transporteurs doit bien entendu être alors construite pour un débit supérieur au fonctionnement en grande partie de l'approvisionnement annuel de l'usine de malterie.