Ecran de projection et procédé pour sa fabrication La présente invention concerne un écran de pro jection présentant une surface réfléchissante dont le pouvoir réfléchissant reste sensiblement constant dans un champ de vision très large.
Les écrans de projection comprenant un support en tissu ou en une matière plastique synthétique sont munis d'une couche réfléchissante, consistant par exemple en paillettes d'aluminium ou petites gouttes de verre. Le pouvoir réfléchissant de ces couches bien connues est élevé sous un angle de vision normal (perpendiculaire au plan de l'écran) ; toutefois, il diminue rapidement lorsque l'angle de vision devient aigu, auquel cas la couche d'aluminium prend un as pect gris plomb.
On connaît des écrans de projection qui compor tent une couche cristalline, ces cristaux étant sous forme lamellaire ou en paillettes ; pourtant, les subs tances utilisées à ce propos, telles que le phosphate de manganèse ammoniacal et le phosphate de cobalt ammoniacal, forment des cristaux blancs dont l'indice de réfraction n'est pas indiqué dans la littérature pro fessionnelle. Dans un autre écran de projection, la couche réfléchissante est formée d'une poudre métal lique ayant été mélangée avec une substance cristal line. Il est connu aussi de former un écran de pro jection en appliquant une couche réfléchissante métal lique sur un tissu à l'aide d'une matière collante qui est composée essentiellement d'huiles et de siccatifs avec des additions de blanc de plomb et d'ocre.
Le blanc de plomb commercial est une poudre opaque et blanche sans pouvoir de réfraction, ce qui donne une réflexion également diffuse dans toutes les direc tions. Dans un tel écran la matière collante ou le liant n'a aucun rôle optique et ne sert qu'à fixer la poudre métallique sur l'écran pour former une sur- face métallique. Cette surface métallique a le même effet qu'un miroir et constitue un écran à réflexion dirigée.
La présente invention a pour objet un écran de projection muni d'une couche réfléchissante dont le pouvoir réfléchissant reste élevé même sous un angle de vision aigu.
Cet écran comprend un support enduit d'une couche de cristaux de forme lamellaire ou en paillet tes, lesquels cristaux consistent en des composés de plomb qui possèdent un pouvoir réfléchissant élevé et un indice de réfraction d'environ 2.
Les composés de plomb sont particulièrement adaptés à produire un effet lumineux sur l'écran, étant donné qu'un grand nombre d'entre eux sont translu cides ou transparents à la lumière blanche ; parmi les composés de plomb qui forment des cristaux lamel laires ou en paillettes à surfaces lustrées, semblables à des miroirs, on connaît le phosphate de plomb acide, l'arséniate de plomb, l'iodure de plomb, l'oxy- chlorure de plomb, et le thiosulfate de plomb.
Toute fois, certains de ces composés doivent être éliminés en pratique puisqu'ils sont instables ou toxiques ou encore de fabrication difficile et coûteuse: De préfé rence, le composé de plomb utilisé pour la couche réfléchissante de l'écran suivant l'invention, consiste en un carbonate de plomb basique à l'état cristallin. Ce composé ne comporte aucun desdits inconvénients et, par conséquent, convient particulièrement bien au but susmentionné.
Un mode de réalisation de l'objet de l'invention sera décrit, à titre d'exemple, en se référant au des sin annexé, qui est une vue en perspective, partielle- ment coupée à l'échelle agrandie d'un écran conforme à l'invention. Dans le dessin, le support 1 de l'écran est com posé soit d'une seule pièce, soit de plusieurs bandes jointes par leurs bords, en une matière appropriée comme un tissu ou des feuilles de chlorure de poly vinyle.
Dans ce dernier cas, la réunion des bandes se fait en effectuant une soudure des bords adjacents de deux bandes superposées, en unissant par fusion la bande supérieure à la bande inférieure ; puis on découpe les parties des bords à l'extérieur de la sou dure, on écarte les deux bandes dans un plan et on effectue une deuxième soudure sur le joint des deux feuilles mises à plat.
La première soudure des deux bandes écartées est pressée alors dans la rainure for mée entre les deux bandes écartées réalisant ainsi une seule bande d'une épaisseur uniforme avec un joint presque invisible. Pour des écrans relativement petits, par exemple d'une largeur inférieure à 18 m on a recours à une feuille plastique d'une épaisseur d'environ 0,33 mm. Pour de plus grands écrans, des feuilles d'une épais seur d'environ 0,5 mm seront utilisées.
La matière formant l'écran a, de préférence, une couleur blanche. Pour l'application de la couche ré fléchissante sur le support 1 on le suspend de préfé rence à un cadre, et on enduit le support d'abord d'un pigment lustré blanc consistant en un mélange d'environ 5 % de bioxyde de titane dans un liant au chlorure de polyvinyle et acétate de polyvinyle. Cette couche intermédiaire 2 a une épaisseur d'environ 10 microns.
Ensuite elle est recouverte d'un revêtement 3 comprenant, de préférence, plusieurs couches de vernis superposées. Le vernis est, de préférence, in colore. Chaque couche du vernis 3 contient des cris taux de composé de plomb, de forme lamellaire ou en paillettes.
Une surface d'écran .obtenue d'une telle façon présente un aspect lustré ou blanc, même si elle est observée sous un angle aigu. Le pouvoir réfléchis- sant de cette surface est de 25'% supérieur à celui d'un écran muni d'une couche d'aluminium dans les mêmes conditions. Les cristaux dans la couche 3 consistent, de pré férence en du carbonate de plomb de formule Pb,3(OH)#,(C0.3)., .
Le carbonate de plomb basique à l'état cristallin peut en effet aisément être obtenu de façon qu'il pré sente un indice de réfraction élevé d'environ 2. Un tel carbonate de plomb est stable jusqu'à 4000, ce qui est suffisant pour tous les besoins de la pratique.
Ces cristaux synthétiques ont des dimensions va riées et se présentent en général, sous forme de grands cristaux ou paillettes hexagonales d'un diamè tre d'au moins 3 microns. De préférence, ils ont une épaisseur d'environ 1 micron et un diamètre d'envi ron 6 microns. Toutefois, plusieurs cristaux peuvent s'agglomérer de façon à former des paillettes de la même épaisseur mais pouvant atteindre 20 microns de diamètre. Les cristaux sont insolubles dans l'eau et dans la plupart des autres liquides et conviennent particulièrement à être incorporés dans le vernis sus mentionné.
Immédiatement après la formation des cristaux, ceux-ci seront mélangés avec une solution de nitro cellulose et de l'acétate de butyle dans les proportions d'environ 25 % de carbonate de plomb basique, 10 'O/o de solution de nitrocellulose et 55 % d'acétate de butyle.
Le mélange doit se faire aussitôt après la forma tion des cristaux, attendu que cela permet de répar tir uniformément les cristaux qui autrement se colle raient les uns aux autres. Le mélange immédiat donne par ailleurs la certitude que les cristaux sont recou verts d'un enduit protecteur.
Pour préparer la couche 3, le mélange de cris taux de carbonate de plomb, de nitrocellulose et d'acétate de butyle est ajouté à un vernis au chlorure de polyvinyle contenant 92 % de chlorure de polyvi- nyle et 8 % d'acétate de polyvinyle dispersé dans
un cétone ou un hydrocarbure aromatique. Le mélange composé d'environ 0,7 kg de nitrocel lulose, de carbonate de plomb basique et d'acétate de polyvinyle est ajouté à 3,4 kg de vernis au chlorure de polyvinyle ; puis le tout est appliqué sur la cou che intermédiaire 2 du support 1 de l'écran. La cou che supérieure 3 ainsi obtenue se compose de plu sieurs enduits se recouvrant. L'épaisseur totale de la couche supérieure 3 sera de 20 à 25 microns. Les enduits individuels sont appliqués de toute manière appropriée à l'aide d'un appareil automatique de pul vérisation, en particulier pour les écrans de grandes dimensions.
Les cristaux de carbonate de plomb basique peuvent aussi être mélangés avec d'autres cristaux organiques ou inorganiques. Comme le montre le dessin, les cristaux individuels et hexagonaux de carbonate de plomb se recouvrent de façon chaotique. Certains des cristaux sont parallèles à la surface du support 1, tandis que d'autres sont disposés sous di vers angles aigus par rapport au support. C'est sur tout la disposition irrégulière des cristaux individuels, favorisée par le mode d'application de la suspension fluide en plusieurs couches successivement appliquées par pulvérisation, qui garantit le haut pouvoir réflé chissant dans un large champ de vision.
Il est préférable que l'application du vernis sur le support de l'écran se fasse par pulvérisation, parce que ce mode d'application garantit que les cristaux en forme de paillettes se disposent à plat et à peu près parallèlement au support ou tout au plus sous des petits angles aigus par rapport au support.