Machine volante à rotors. Il est bien connu qu'on peut employer des rotors, c'est à dire des cylindres rotatifs, pour soutenir des machines volantes dans l'air. Toutes les machines connues de ce genre ne comportent que deux rotors, dis posés de part et d'autre du corps d'un avion ou d'un aérostat dirigeable. Lorsque l'un de ces rotors s'arrête soudainement, il provo quera la chute de la machine parce que l'équilibre nécessaire n'existe plus. Par conséquent cette disposition est peu con venable, parce qu'elle implique un manque de stabilité et le danger d'une chute, les ro tors étant disposés à la face inférieure du corps de l'avion, respectivement de l'aéros tat. Jusqu'à présent on ne connaît pas de machines volantes portées exclusivement par rotors.
On supposait que leur stabilité n'était pas suffisante et qu'on ne pouvait pas empêcher la chute en cas d'arrêt brusque d'un rotor.
La présente invention permet la cons truction de machines volantes supportées ex clusivement par des rotors - la propulsion s'effectuant au moyen d'hélices - de telle manière que: 1 la chute soit empêchée tout en maintenant, au moment de l'arrêt d'un rotor, la force sustentatrice et l'équilibre de la machine et 2 une stabilité suffisante soit obtenue pendant le vol, ce qu'on avait jugé impossible jusqu'à présent.
Suivant l'invention la machine volante comporte des rotors, dont le nombre et la disposition sont tels qu'à chaque rotor qui n'est pas disposé dans le milieu de la ma chine, est adjoint au moins un autre rotor, ce dernier étant disposé à une distance égale du milieu et symétriquement par rapport au rotor mentionné en premier lieu, des moyens étant en outre prévus, destinés à mettre hors d'action lors de l'arrêt d'un rotor, un rotor disposé symétriquement par rapport au rotor arrêté, dans le but de maintenir l'équilibre, lesdits moyens étant destinés en même temps à augmenter d'une part, le nombre de tours des rotors se trouvant en core en action et, d'autre part, la vitesse du vol,
dans le but de maintenir la force sus- tentatrice de da machine. L'invention se base sur le fait, reconnu par le demandeur, que lors de l'arrêt de rotors il suffit, pour maintenir la force sustentatrice, d'augmenter un peu la vitesse du vol et le nombre de tours des rotors, parce que suivant la théorie de Magnus la force sustentatrice des rotors augmente pro- portionellement au carré de la vitesse du vol.
Tandis qu'il suffit, pour empêcher la chute des hélicoptères lors de l'arrêt d'une hélice, de maintenir la force sustentatrice en augmentant le nombre de tours des autres hélices ou de quelquesunes de celles-ci, il est nécessaire , d'employer deux différents moyens pour les machines volantes à rotors, c'est-à-dire 1 une légère augmentation de la vitesse du vol, et 2 une augmentation du nombre de tours des rotors qui restent en action.
Il est à remarquer que ces derniers ro tors doivent tous faire un nombre égal de tours, parce que ce nombre doit correspondre à la vitesse du vent qui est égale pour tous les rotors.
Toutes ces circonstances n'ont pas été re connues jusqu'à présent, quoiqu'il ait été connu que d'après la théorie de Magnus les rotors ne produisent une grande force sus- tentatrice que lorsque la vitesse du vent ou bien celle du vol est telle que la vitesse circonférentielle d'un rotor est trois fois plus grande que la vitesse du vent, res pectivement du vol. Les hélices des hélicop tères sont, au contraire, capables de porter même pendant les calmes.
De même, on n'a pas reconnu jusqu'à présent qu'il n'est impossible d'empêcher la chute de machines volantes à rotors qu'en employant une disposition et un nombre dé terminés de rotors, comme il a été indiqué ci-dessus. Par suite de cette disposition on peut, lors de l'arrêt d'un rotor, rétablir l'équilibre en arrêtant un rotor disposé sym- métriquement au rotor arrêté. L'arrêt d'un rotor situé au milieu de la machine ne peut pas troubler l'équilibre; par conséquent il n'est pas nécessaire d'arrêter dans ce cas un deuxième rotor.
Pour assurer la stabalité nécessaire pen dant le vol on peut disposer aux deux extré mités de la machine des surfaces stabilisa trices destinées à être mises en une position inclinée par rapport à la direction du vol, de manière qu'elles puissent glisser par leur face inclinée sur l'air. Comme il est bien connu, on a produit de cette manière une certaine stabilité des sous-marins et ce n'est que par l'emploi de ces surfaces qu'il a été possible d'utiliser les sous-marins.
L'adaptation de ces surfaces aux machines volantes à rotors se 'base sur le fait, jusqu'à présent inconnu, que ces machines se com portent, au point de vue de la stabilité, comme des sous-marins immergés. Il est sans importance que les surfaces de stabili sation soient inclinées vers le bas ou vers le haut. Dans le premier cas il se produit sur ces surfaces pendant le vol une pression dirigée vers le haut, tandis que dans le deuxième cas cette pression est dirigée vers le bas. Par cette pression la machine volante serait donc poussée hors de sa direction soit vers le haut soit vers le bas. Ceci pourrait être empêché par les gouvernails de profondeur, mais la machine prendrait alors une position inclinée et la résistance de l'air serait augmentée.
Pour remédier à cet inconvénient on diminue ou augmente le poids de la ma chine en la chargeant de telle manière que le poids est exactement proportionné à la force sustentatrice.
Comme on donnera toujours à la machine un excès de force sustentatrice, on met les surfaces de stabilisation dans une position telle qu'elles exercent une pression dirigée vers le bas sur la machine, cette pression étant de préférence aussi égale que possible à l'excédent de la force sustentatrice. Seule ment pour le départ lesdites surfaces de sta bilisation sont mises dans la position indi quée au dessin annexé qui représente sché matiquement .et à titre d'exemple une forme d'exécution -de l'objet de l'invention. La fig. 1 montre une vue en plan; La fig. 2 montre une vue de côté, et La fig. 3 montre une vue frontale.
Les rotors sont désignés au dessin par 1 à 12, les propulseurs par p et les bâtis supportant les rotors par g. l sont des com partiments destinés à recevoir la cargaison, l'équipage, les passagers, les machines etc. f sont les surfaces de stabilisation, disposées aux extrémités de la machine volante.
Au cas où l'un des rotors en service s'arrête soudainement par suite d'un en dommagement, par exemple le rotor 3, on arrête le rotor 9 ou 10 pour maintenir l'équi libre, ces d'eux rotors étant, en plan, dis posés symétriquement par rapport au rotor En même temps le nombre de rotations des propulseurs p et des dix rotors restant en service est augmenté de manière que par l'effet combiné de l'augmentation de la vi tesse de vol et de la vitesse de rotation des rotors la force sustentatrice primitive soit maintenue. De cette manière on ne main tient pas seulement l'équilibre mais aussi la force sustentatrice ce qui empêche la chute. Si, de plus, un autre rotor s'arrête par exemple le rotor 5, un des rotors 7 ou 8 est arrêté de façon que huit rotors seulement restent en service.
Afin que ceux-ci puissent supporter la machine de la même manière que les dix rotors, le nombre de rotations des huit ro tors et la vitesse de vol de la machine sont augmentés de telle manière que la force sus- tentatrice de la machine est la même que primitivement.
De cette manière on peut continuer tant qu'il est pratiquement possible, quand un cinquième rotor s'arrête.
Lorsque le nombre des rotors est tel que l'un ou plusieurs de ceux-ci sont disposés par leur axe dans le plan vertical passant par le centre de gravité de la machine, il n'est pas nécessaire d'arrêter, au moment de l'arrêt de l'un de ces rotors, un deuxième rotor, l'équilibre n'étant pas troublé par l'arrêt d'un tel rotor.