Procédé pour l'enduction de tissus à larges mailles et tissu enduit par ce procédé La présente invention se rapporte à un procédé pour l'enduction de tissus à larges mailles, avec des plastisols de chlorure de polyvinyle et au tissu enduit par ce procédé. La nécessité de fabriquer par enduction des tissus imperméabilisés bon marché a conduit à effectuer ces enductions sur des supports bon marché à mailles de plus en plus larges, du type toile à sac notamment.
I1 est connu de fabriquer des toiles imperméables, constituées par un support à larges mailles et une pellicule d'un élastomère synthétique, par application sur ce support d'un latex vulcanisable de cet élastomère puis élimination du solvant (voir brevet français No 1'146'755); dans le cas de toiles à textures très lâches, l'application de la couche d'émulsion sur ces toiles se fait par un procédé de report, selon lequel on en duit préalablement une feuille de papier avec l'émulsion de l'élastomère, et applique le support textile sur cette feuille de papier en maintenant le contact par passage entre deux rou leaux.
il est aussi connu de fabriquer des feuilles souples par revêtement de tissus poreux avec une couche poreuse vinyli que (voir brevet britannique No 782'719); dans le cas où l'on utilise des plastisols, on réalise ces revêtements par tout procédé connu (coulage, revêtement au rouleau, enduction) et gélifie ensuite par chauffage. Pour obtenir un enduit continu, et sans une traver- sée excessive de la composition d'enduction au travers du sup port à larges mailles, il a été employé divers procédés et tours de main portant soit sur le matériel utilisé, soit sur la con sistance rhéologique des compositions d'enduction.
Le réglage de la consistance rhéologique des produits d'enduction a permis, notamment, l'obtention de bons résultats, par exemple avec les plastisols pseudoplastiques ou les plastisols visqueux. Mais on est amené ainsi à modifier la composition qualitative ou quantitative de la composition d'enduction au détriment, quel quefois, des qualités désirées pour l'enduit terminé.
C'est ainsi que, si on est amené, afin de pouvoir l'appliquer sur un tissu à larges mailles, à ajouter dans un plastisol pour enduction une charge épaississante, ou à diminu er le taux de plastifiant, on en tirera un enduit plus mat et plus dur que celui obtenu avec le plastisol non modifié sur un tissu à mailles serrées avec lequel il est susceptible d'être facilement utilisé.
Le procédé selon l'invention permet d'obtenir un enduit sur tissu à mailles lâches à partir d'une composition non spécialement modifiée Théologiquement pour cette application ce qui aurait été indispensable dans le cas d'applications par les procédés classiques d'enduction. En plus, le procédé permet d'appliquer les compo- sitions d'enduction, au besoin modifiées Théologiquement, sur des tissus dont l'écartement de maille est tel que les seules modifications rhéologiques, ou mécaniques, habituelles, usitées pour les enductions sur tissus à larges mailles, n'auraient pas permis de réaliser l'enduit désiré sans que la composition tra verse le tissu.
Le procédé selon l'invention est caractérisé en ce que l'on forme, à distance du tissu, un film liquide du plas- tisol vinylique, en ce qu'on dépose ce film sur le tissu sans application d'aucun dispositif d'étalement et en ce qu'on géli fie ensuite ce film par chauffage. Ainsi, le film vient s'appliquer sur le tissu sans que se produisent les effets de pression qui accompagnent l'ap plication faite avec les moyens usuels (racles, cylindres, etc) et qui tendent à provoquer la traversée de la composition d'en- duction à travers les mailles du support.
Le procédé selon l'invention peut être mis en oeu vre à l'aide d'une couleuse à fente, émettant une lame mince et continue d'un plastisol de chlorure de polyvinyle qui vient se déposer sur le tissu à larges mailles circulant en continu au-dessous de la couleuse à une distance suffisante de la fente de coulée pour que la lame de plastisol se dépose sur le support sous l'action conjuguée de son propre poids et de la vitesse d'entraînement du support. La gélification du plastisol est réa lisée sur le support, consécutivement à la coulée et par tout moyen de chauffage approprié; toutefois on peut partiellement gélifier la lame mince du plastisol durant son trajet libre en tre la fente de coulée et le support; cette prégélification se fait également par chauffage.
Le film est ainsi mis dans l'état convenable lui permettant de ne pas s'écouler au travers du support tout en présentant encore une bonne adhérence sur celui- ci. Le dispositif le plus simple et commode convenant pour la mise en oeuvre du présent procédé est composé comme suit: Un récipient de forme longue est formé essentielle- ment de deux plaques planes convergentes l'une vers l'autre par le bas et de deux flasques latérales. L'ensemble constitue un vaisseau à section en V.
Les deux plaques convergentes sont agencées de telle sorte qu'on peut écarter plus ou moins par le bas les deux branches du V de façon à faire apparaître une fente de largeur rééJable le long de l'arête inférieure du ré cipient. I1 est facile de comprendre dès lors que, si on remplit un tel récipient avec un liquide propre aux travaux d'enduction, il s'écoulera en une pellicule continue par la fente inférieure. Cette pellicule continue, dont l'épaisseur est réglée par :L'écartement donné à la fente, est déposée sur le tissu à mai)-les lâches qu'on veut enduire.
Un peut observer que, contrairement à ce qui se produit si on forme la pellicule en déposant directement sur le tissu une masse de liquide d'en- duction et en l'étalant au moyen d'un racle, cette pellicule ne donne pas lieu au phénomène de traversée du tissu.
L'exemple suivant illustre le procédé de l'inven tion EXEMPLE On prépare un plastisol de chlorure de polyvinyle ayant la composition suivante
EMI0005.0003
Chlorure <SEP> de <SEP> polyvinyle <SEP> 60 <SEP> P
<tb> Phtalate <SEP> d'éthylhexyle <SEP> 40 <SEP> P
<tb> Dibutyldilaurate <SEP> d'étain <SEP> 1 <SEP> P
<tb> Pigments <SEP> colorants <SEP> ad <SEP> libitum Les propriétés rhéologiques de ce plastisol, déter minées au moyen d'un viscosimètre à torsion BROOKFIELD, type "RVT" à 8 vitesses, sont les suivantes
EMI0005.0004
à <SEP> 2,
5 <SEP> t <SEP> à <SEP> la <SEP> minute <SEP> 14'400 <SEP> centipoises
<tb> à <SEP> 20 <SEP> t <SEP> à <SEP> la <SEP> minute <SEP> 8'700 <SEP> centipoises
<tb> à <SEP> 100 <SEP> t <SEP> à <SEP> la <SEP> minute <SEP> 7'700 <SEP> centipoises Au moyen d'un dispositif tel que celui décrit plus haut, on dépose en continu ce plastisol sur un tulle coton , dont les mailles font environ 2mm de côté. Une lampe infrarouge placée en dessous du tissu permet de gélifier l'enduit déposé. On obtient ainsi un enduit d'environ 500 g au m2 ne traversant pas le tulle, alors que le même plastisol passé au racle sur le même tissu, traverse et coule en dessous.
Cet appareillage peut par des modifications techni- ques permettre d'obtenir, non seulement des enduits continus recouvrant toute la surface du tissu, mais également des en duits en bandes plus ou moins larges et divers autres types d'enduits discontinus ou d'épaisseurs périodiquement variables impossibles à obtenir avec les dispositions classiques à râcles ou rouleaux de report.
La possibilité d'obtenir des enduits minces avec des liquides d'enduction visqueux au point de ne pouvoir s'écouler facilement par la fente inférieure du dispositif s'il est réglé à cette épaisseur mince qu'on désire, est malgré tout possible à condition de modifier l'appareillage de telle sorte qu'on puisse pousser le liquide d'enduction au travers de la fente par le moyen d'une pression. Une autre possibilité est donnée qui consiste à accélérer la vitesse de circulation du tissu en dessous de l'appareil émetteur de la pellicule d'enduction, de façon que celle-ci, sous l'effet de l'entraînement par le tissu, soit éti rée et amincie dans les limites permises, sans qu'elle se rompe*