Procédé pour clarifier et stériliser les eaux résiduelles industrielles, contenant des protéines. L'objet de la présente invention est un procédé pour clarifier et stériliser les eaux résiduelles industrielles, contenant des pro téines. Les eaux résiduelles auxquelles le procédé est destiné à être appliqué, sont par ticulièrement les eaux provenant des usines de lavage de la laine et des abattoirs et des quelles on a extrait préalablement la graisse.
Suivant le procédé on traite d'abord les eaux avec une base métallique forte, après quoi on les traite aven du chlore à une tem pérature modérée et on ajoute ensuite de l'a cide en excès pour décomposer les hypochlo- rites formés pendant le traitement avec le chlore.
Le procédé peut être exécuté par exem ple de la manière suivante: On emploie deux cuves disposées à un niveau différent, de manière que les eaux à traiter puissent s'écouler de la première cuve dans la seconde par gravité. Chacune de ces cuves est formée avec un fond à rainure collec trice pour faciliter l'enlèvement de la boue qui s'y dépose. On amène d'abord dans la première cuve les eaux à traiter délivrées de la graisse qu'elles contenaient, et on y ajoute du lait de chaux destiné à réagir avec les pro téines. Pour doser la quantité de lait de chaux nécessaire pour la réaction voulue, on déter mine d'abord la teneur totale des eaux en ma tière organique par titrage d'un échantillon au laboratoire.
Dans la pratique, pour être sûr qu'il y ait une quantité suffisante de chaux pour la réaction voulue, on ajoute 450 grammes de chaux pour 41/2 kilos de ma tières organiques. La présence d'un excès de chaux n'offre pas d'inconvénient.
Les produits de l'action de la chaux sur les protéines se précipitent en partie sous forme de boue. L'autre partie de ces pro duits, c'est-à-dire des albumines alcalines ou des méta-protéines, est contenue dans la les sive qui surnage sous forme de colloïdes gé latineux putréfiables. Lorsque le sédiment s'est déposé au fond de la cuve on fait passer la lessive qui surnage dans la deuxième cuve, où la lessive est traitée avec du chloré qu'on introduit dans la cuve. On doit veiller à ce que le liquide à traiter ait une température modérée, par exemple d'environ<B>27'</B> C, de manière que le chlore ne se dégage pas et n'incommode pas les opérateurs.
Après le trai tement au chlore, on ajoute au liquide une quantité d'acide, par exemple d'acide sulfu reux, suffisante pour décomposer l'hypochlo- rite de chaux formé par l'action du chlore. On laisse ensuite reposer les eaux pendant huit heures environ avant de les mettre di rectement en décharge, ou de les faire passer à travers un filtre constitué par du mâchefer ou de la sciure de bois, toute acidité éven tuelle étant neutralisée auparavant par du lait de chaux.
Au lieu d'introduire du chlore dans la seconde cuve, on peut aussi développer du chlore directement dans celle-ci. Dans ce cas, on ajoute au liquide sortant de la première cuve du chlorure de sodium et traite ensuite le liquide par électrolyse. Pour cette modi fication du procédé, on peut intercaler entre les deux cuves un élément électrolytique construit, de préférence, comme indiqué à titre d'exemple dans le dessin ci-joint, dans lequel : La fig. 1 est une vue en plan de l'élé ment; La fig. 2 en est une coupe longitudinale, suivant la ligne 2-2 de la fig. 1; La fig. 3 en est une coupe transversale suivant la ligne 3-3 de la fig. 1 à une plus grande échelle, et Les fig. 4 à. 6 montrent des détails.
L'élément dessiné comporte un récipient rectangulaire 10 en béton armé avec un ca nal collecteur central 11 sur son plancher 12 et un trou à boue 13 pour le lavage. Ce ré cipient est subdivisé transversalement en plusieurs compartiments par des plaques de verre 14, dont les bords latéraux et inférieurs s'engagent librement dans des rainures pra tiquées dans les parois intérieures du réci pient. Le maniement de ces plaques est fa cilité à l'aide de trous 16 ménagés dans les dites plaques. En outre chaque plaque 14 est munie à son bord inférieur d'une ouverture 15, ces ouvertures étant disposées les unes par rapport aux autres de telle façon que l'écoule ment du liquide traversant le récipient suive un parcours sinueux ainsi que l'indiquent les flèches de la fig. 1.
Le canal collecteur 11 du récipient est traversé sur toute sa longueur par deux tuyaux en plomb 17 perforés à leur partie inférieure et montés sur des blocs 19, qui enjambent le canal 11. Ces deux tuyaux 17 sont reliés à une conduite d'air sous pres sion 18.
Sur le plancher du récipient sont disposées transversalement des grilles de charbon 20 (fig. 6) servant d'anodes et munies d'oreilles 21 à deux coins diagonalement opposés. Aux grilles 20 sont superposées des grilles de charbon analogues 22 servant de cathodes et munies d'oreilles coudées 23 (fig. 4). Les grilles 20 sont isolées des grilles 22 par des barres isolantes 24 en vulcanite (fig. 5) in sérées entre les grilles respectives. Les diffé rentes grilles d'anodes et de cathodes sont respectivement assemblées par leurs oreilles au moyen de boulons en plomb, une rondelle en plomb mou étant disposée dans chaque joint pour assurer la conductivité. Les grilles ano diques sont reliées à la borne 25 et les grilles cathodiques à la borne 26.
Ces bornes sont reliées à une source de courant continu ayant une tension de 3 à 4 volts et un ampérage élevé dépendant de la capacité de l'élément. Il est préférable de pouvoir disposer d'un courant d'environ 1000 à 1500 ampères par mètre carré de surface d'électrode. Les eaux à traiter entrent par l'orifice 27 dans la cuve et la quittent par l'orifice 28.
Le fonctionnement de l'élément électro lytique décrit est le suivant: Le liquide, auquel on a ajouté préalable ment du chlorure de sodium, est fait arriver par l'orifice 27; il traverse successivement les compartiments de la cuve avec une agita tion suffisante pour assurer le mélange. Cette agitation est provoquée par les jets d'air sous pression émis par les tuyaux 17. Lorsque le liquide passe sur les électrodes, le chlorure de sodium est décompensé par électrolyse; il se forme du chlore et de l'hypochlorite de sodium. Le chlore entre en réaction avec les colloïdes gélatineux mentionnés plus haut et avec la chaux en transformant celle-ci en hypochlorite de chaux.
Les produits organi ques de cette réaction sont précipités et l'ef fluent sortant par l'orifice 28 est sensiblement clarifié. Une partie des matières précipitées s'amasse sur le plancher du récipient 10 et glisse dans le canal 11 d'où les matières sont retirées de temps en temps par le trou 13. Une autre partie est entraînée par l'orifice 28 dans la deuxième cuve dans laquelle lesdites matières sont déposées entièrement. Dans cette cuve on décompose ensuite les hypochlorites de la manière déjà décrite. Le liquide clarifié et stérilisé par l'action du chlore est alors mis directement en décharge ou fait passer à travers un filtre.