BE1019330A3 - Procede de traitement de nappe d'hydrocarbures ou derives constituant des marees noires, en particulier en mer. - Google Patents

Abstract

Procédé de traitement de nappe d'hydrocarbures ou dérivés constituant des marées noires, en particulier en mer, comprenant une injection sous haute pression sur ladite nappe d'hydrocarbures ou dérivés d'une quantité suffisante d'un composé minéral pompable, une formation d'un amalgame entre le composé minéral susdit et lesdits hydrocarbures ou dérivés présentant une densité supérieure à environ 2,5 et une sédimentation dudit amalgame par décrochage de galettes présentant ladite densité supérieure à pour se déposer sur les fonds marins.

Description

“PROCEDE DE TRAITEMENT DE NAPPE D’HYDROCARBURES OU DERIVES CONSTITUANT DES MAREES NOIRES. EN PARTICULIER

EN MER”

La présente invention se rapporte à un procédé de traitement de nappe d’hydrocarbures ou dérivés constituant des marées noires, en particulier en mer.

Actuellement, lorsqu’une catastrophe maritime se produit, aboutissant à la formation de marées noires, diverses techniques sont envisagées. L’une d’elles est le pompage du polluant en mer pendant lequel, au cours d’un travail fastidieux, dangereux et rebutant, des bateaux, équipés de pompes puissantes, aspirent de deux façons différentes l’agent polluant flottant sur la mer.

La première technique consiste à sillonner les nappes de polluants dans toutes les directions avec des bateaux munis de plusieurs tubes plongeurs sur chaque bord, reliés à des pompes hydrauliques qui aspirent le polluant dans les citernes du bateau.

Malheureusement, lors de ce pompage du polluant une quantité importante d’eau de mer est pompée avec le polluant à cause de la houle et du fait que l’étrave et les hélices du bateau fragmentent les nappes de polluant, les dispersant de cette manière en zones plus étendues. Ceci réduit les chances de capter le polluant en concentration élevée.

La deuxième technique consiste à tracter, à l’aide de remorqueurs naviguant de conserve, une nasse géante dont la périphérie comprend une épaisse bouée qui ratisse, emprisonne et ramène le polluant le long de la coque du bateau qui peut alors le pomper dans les citernes. Le fond de la nasse est un tamis serré qui retient les nodules plus lourds qui auraient tendance à sombrer ou à glisser sous la bouée lors du halage.

Malheureusement, cette technique est tout aussi inefficace et plus fastidieuse encore que la première et présente en outre deux inconvénients majeurs :

Les passages ratissés n’ont que quelques mètres de largeur, ce qui ramène un bien maigre butin dans la nasse, surtout si l’on considère le travail épuisant des marins qui barbotent dans une bouillasse infâme, le coût de l’utilisation des remorqueurs et le fait qu’il faut encore pomper le contenu de la nasse dans les citernes du bateau.

Le deuxième inconvénient majeur réside dans le fait qu’en cas de mauvais temps, l’opération doit être annulée. En effet, la mer est alors très houleuse avec des vagues qui déferlent et qui ont pour résultat que les boues dansent sur les vagues, deviennent incontrôlables et ne peuvent plus retenir le polluant emprisonné, qui plus léger que l’eau de mer se disperse alors dans tous les sens. Les conditions climatiques forcent alors le bateau et son équipage à rester à quai.

En tout état de cause, de telles opérations de dépollution ne permettent qu’un rendement en moyenne de 20% d’élimination du polluant, ce qui reste très faible au vu des conséquences sur l’environnement que provoquent de telles « marées noires ».

De plus, avec ces techniques actuellement utilisées, lorsque le bateau-pompe a rempli ses citernes de polluant, il revient au port et les citernes sont alors acheminées vers des stations d’épurations ou de raffinages avec un contenu en hydrocarbure minime puisque la majorité de ce qui est pompé comprend de l’eau de mer. Le transport et le raffinage se font donc à des coûts prohibitifs et produisent quantité de C02.

De même, on a également vu que dans certains cas, les nappes d’hydrocarbures ou dérivés sont mis à feu pour brûler lesdits hydrocarbures ou dérivés, ce qui finalement produit également des quantités très importantes de C02 inutilement.

En outre, dans la majorité des cas, la marée noire atteint quand même, le littoral avec les conséquences sur la faune et la flore qui sont désastreuses. Des centaines de personnes travaillent alors sans relâche au ramassage du résidu avec pelles et seaux pour racler les plages et rochers, mais malheureusement ne peuvent pas éviter les dégâts sur les animaux et les végétaux.

Les équipages des bateaux-pompes et les personnes qui ratissent les plages sont forcément en contact avec ce polluant dont la toxicité est indiscutable. Le danger est double pour ces travailleurs acharnés qui bien souvent ignorent les risques qu’ils encourent. Ils respirent les effluves de ces produits pétroliers cancérigènes et excessivement dangereux pour les voies respiratoires et les poumons, le port d’un masque couvrant nez et bouche est bien illusoire. En outre, le contact répété de ces produits avec la peau engendrera des maladies de l’épiderme, y compris des cancers de la peau.

La présente invention a pour but de pallier les inconvénients de l’état de la technique en procurant une invention permettant d'éviter le contact du polluant avec la faune et la flore des littoraux et de minimiser le contact des équipages et personnes volontaires avec le polluant organique.

Pour résoudre ce problème, il est prévu suivant l’invention, un procédé tel qu’indiqué au début comprenant les étapes : d’injection, de préférence sous haute pression, sur ladite nappe d’hydrocarbures ou dérivés d’une quantité suffisante d’un composé minéral pompable, de formation d’un amalgame entre le composé minéral susdit et lesdits hydrocarbures ou dérivés présentant une densité supérieure à environ 2,5, et de sédimentation dudit amalgame par décrochage de galettes présentant ladite densité supérieure pour se déposer sur les fonds marins.

Dès lors, le seul produit qui est pompé est pompé hors de cales du bateau est le composé minéral, qui est injecté sous très haute pression dans les nappes de polluant de façon à les alourdir et à les envoyer au fond de la mer. Des canons à sable installés à bâbord et à tribord des navires mitraillent de grandes étendues d’hydrocarbures ou dérivés échappés.

Lesdits hydrocarbures ou dérivés sont alors enrobés de ce composé minéral et sombrent puisque la densité de l’amalgame ainsi formé augmente pour devenir largement supérieure à celle de l’eau de mer. En effet, le composé minéral présente une densité supérieure à celle de l'eau et en contact avec ledit hydrocarbure ou son dérivé, le composé minéral formera un amalgame de densité bien supérieure à celle de l'eau. Avantageusement, le composé minéral présente une densité supérieure à 2,5.

L’amalgame est donc formé de composants qui adhèrent fortement l’un à l'autre et au fur et à mesure de leur descente vers les fonds marins, ceux-ci seront encore densifiés par la pression qui règne dans les fonds marins. Puisque celle-ci augmente proportionnellement à la profondeur selon la loi d’Archimède, les amalgames se densifient également au fur et à mesure de la descente vers les fonds marins. L'élimination du polluant se fait donc par immersion dans les mers et océans et cette opération peut se réaliser dans de mauvaises conditions météorologiques.

Dans une forme de réalisation préférentielle du procédé selon l'invention, ladite nappe d’hydrocarbures ou dérivés est une nappe de brai, une nappe de pétrole brut, et analogues.

Dans une forme de réalisation avantageuse, ledit composé minéral pompable est choisi dans le groupe constitué du sable marin, de préférence sec, des gravillons, des graviers, des bétons concassés, et analogues.

On utilise de préférence du sable étant donné son très faible coût.

Le sable sec qui provient des roches sédimentaires composées principalement de quartz (Si02) a une densité apparente d'environ 2,5 et cette densité augmente considérablement quand il devient mouillé au contact de l'hydrocarbure ou de ses dérivés pour dépasser une densité de 4.

Ce phénomène est bien visible lorsque l'on observe la façon dont le mélange d'hydrocarbures et de sable mouillé peut être roulé comme de la "neige compacte" ou de la pâte à gâteau et n'est pas facilement soulevée à cause de sa densité élevée.

D’autres formes de réalisation du procédé suivant l’invention sont indiquées dans les revendications annexées.

L’invention a aussi pour objet une composition comprenant un amalgame de composé minéral pompable et d’hydrocarbures ou dérivés provenant d’une marée noire, en particulier en mer.

Ledit amalgame comprenant le mélange hydrocarbures et ses dérivés avec le composant minéral se dépose par sédimentation sur les fonds marins et s'y maintient par adhérence au sable sur un fond plat ou par adhérence aux aspérités d'un fond rocailleux.

En outre, comme mentionné précédemment, la pression hydraulique d'1 kg/m2 pour 10 mètres de profondeur clouera l'amalgame détaché sous la forme d'une galette de la marée noire traitée sur le fond marin avec une force qui augmente en fonction directe de la profondeur de l'océan ou de la mer à l'endroit précis où s'est produit l'accident.

Ces galettes d'hydrocarbures ou de leurs dérivés vont lentement se biodégrader dans les profondeurs, notamment sous l'effet de bactéries présentes dans les fonds marins. En effet, les galettes d’hydrocarbures ou de ses dérivés forment donc un résidu solidifié, inerte, incapable de se mélanger, de se dissoudre ou de réagir avec d'autres substances aqueuses et deviennent à long terme un produit presque minéralisé ou fossilisé comme l'ambre. L'ambre autrefois était une résine de conifères bien épaisse et visqueuse et est aujourd'hui minéralisée sous forme dure et cassante et utilisée en bijouterie et ébénisterie.

Les galettes durcies qui s'échoueront éventuellement sur les plages à cause d'éventuels courants marins très forts, pourraient être ramassées comme des coquillages, sans se salir les mains. Cette galette ainsi formée par le procédé selon l'invention n'a plus aucune toxicité pour les organismes marins (corail, crustacés, poissons, mammifères marins, plancton, etc. et résout le problème de l'échouage des polluant sur les littoraux.

Avantageusement, lesdits hydrocarbures ou dérivés sont du brai, du pétrole brut et analogues.

De préférence, ledit composé minéral pompable est choisi dans le groupe constitué du sable marin sec, des gravillons, des graviers, des bétons concassés, et analogues.

D’autres formes de réalisation de la composition suivant l’invention sont indiquées dans les revendications annexées.

Il est bien entendu que la présente invention n’est en aucune façon limitée aux formes de réalisations décrites ci-dessus et que bien des modifications peuvent y être apportées sans sortir du cadre des revendications annexées.

Claims (6)

1. Procédé de traitement de nappe d’hydrocarbures ou dérivés constituant des marées noires, en particulier en mer, comprenant les étapes de : Injection, de préférence sous haute pression sur ladite nappe d’hydrocarbures ou dérivés d’une quantité suffisante d’un composé minéral pompable, formation d’un amalgame entre le composé minéral susdit et lesdits hydrocarbures ou dérivés présentant une densité supérieure à environ 2,5, et sédimentation dudit amalgame par décrochage de galettes présentant ladite densité supérieure pour se déposer sur les fonds marins.

2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel ladite nappe d’hydrocarbures ou dérivés est une nappe de brai, une nappe de pétrole brut, et analogues.

3. Procédé selon la revendication 1 ou la revendication 2, dans lequel ledit composé minéral pompable est choisi dans le groupe du sable marin, de préférence sec, des gravillons, des graviers, des bétons concassés, et analogues.

4. Composition comprenant un amalgame de composé minéral pompable et d’hydrocarbures ou dérivés provenant d’une marée noire, en particulier en mer.

5. Composition selon la revendication 4, dans laquelle lesdits hydrocarbures ou dérivés sont du brai, du pétrole brut et analogues.

6. Composition selon la revendication 4 ou 5, dans laquelle ledit composé minéral pompable est du sable marin sec, des gravillons, des graviers, des bétons concassés, et analogues