D ISPOSITI F LASER FORME PAR UN EMPILEMENT DE DIODES LASER
L'invention concerne un dispositif laser formé par un empilement de diodes laser agencées chacune sur une plaquette formée d'un matériau électriquement conducteur et bon conducteur de chaleur. Ces plaquettes assurent d'une part une liaison électrique entre les diodes laser pour permettre le passage d'un courant électrique d'alimentation et d'autre part de conduire la chaleur produite par ces diodes laser en direction d'un corps de refroidissement qui évacue ou dissipe ainsi la chaleur des diodes laser.
En particulier, l'invention concerne un empilement de diodes laser à onde lumineuse quasi continue ou continue (QCW or CW diode laser). A la figure 1 est représenté partiellement un dispositif laser du type mentionné ci-dessus. Ce dispositif 2 comprend des diodes laser 4 sous forme de barre, représentées schématiquement, et des plaquettes métalliques 6 entre lesquelles les diodes laser sont agencées. Pour alimenter les diodes laser, les plaquettes 6 sont prévues électriquement conductrices. La connexion électrique entre les plaquettes 6 et les diodes laser 4 est effectuée d'une manière connue de l'homme du métier. Pour protéger la diode laser elle-même, cette dernière peut être associée à une partie inférieure électriquement isolante et d'épaisseur supérieure au matériau constituant la diode laser. Dans les figures jointes à la description de la présente invention, les divers éléments ou couches associés à une diode laser sont représentées schématiquement avec celle-ci sous la forme d'une barre 4.
L'agencement des plaquettes 6 et des diodes laser permet ainsi le passage d'un courant électrique selon la direction X. Une certaine transmission de chaleur est également obtenue selon cette direction X par l'intermédiaire des plaquettes métalliques 6. En particulier, les plaquettes 6 sont en cuivre. Cependant, pour permettre un refroidissement efficace, il est nécessaire que la chaleur produite par les diodes puisse s'évacuer par les plaquettes 6 en direction du corps de refroidissement 10. Ce corps de refroidissement présente de manière classique un conduit 12 pour une circulation d'eau. Comme le courant électrique doit passer au travers des diodes selon la direction X, il est nécessaire que les plaquettes 6 soient isolées électriquement l'une des autres. Pour ce faire, dans l'art antérieur de la figure 1 , une couche céramique 14 électriquement isolante est soudée au corps 10 par intermédiaire d'une brasure formant un film 16. Ensuite, chaque plaquette 6 est soudée à la couche 14 également à l'aide d'une brasure 18. La soudure des plaquettes 6 doit être réalisée de manière structurée, pour éviter des court-circuits entre ces plaquettes 6. Il est donc nécessaire d'éviter que la brasure entre une
plaquette 6 et la couche céramique 14 soit en contact avec la brasure servant au soudage d'une autre plaquette.
Le dispositif de l'art antérieur décrit ici avant présente plusieurs inconvénients. Premièrement, la réalisation d'une soudure structurée pour fixer les plaquettes à la couche isolante est une opération complexe qui nécessite des précautions particulières. De plus, il est difficile de garantir un bon rendement industriel pour une telle opération étant donné que la brasure 18 a tendance à s'étendre lors du soudage. On remarquera aussi qu'une soudure définit une interface qui forme un frein au transfert de chaleur en direction du corps de refroidissement 10. Dans le cas de la figure 1 , deux couches de soudure sont présentes de part et d'autre de la couche 14, ce qui diminue un peu l'efficacité du refroidissement des diodes laser.
On connaît aussi du document US 2004/0082112 un empilement de diodes laser qui diffère de celui représenté à la figure 1 essentiellement par le fait que la couche isolante est structurée. Selon l'enseignement de ce document, chaque plaquette est assemblée dans sa partie inférieure à une couche électriquement isolante par un soudage. Cette couche isolante est plane et présente les mêmes dimensions que celles de l'extrémité de la plaquette. Chaque plaquette est donc premièrement soudée à une propre couche isolante. Ensuite, chaque ensemble ainsi formé est soudé sur le corps de refroidissement au moyen d'une brasure apportée sur ce corps de refroidissement et structurée de manière à correspondre aux zones distinctes prévues pour la pluralité d'ensembles "plaquette-couche isolante".
Ce dernier mode de réalisation de l'art antérieur, tout comme celui représenté à la figure 1 , présente des problèmes de fabrication. La soudure structurée définit un emplacement précis pour chaque plaquette sur le corps de refroidissement. Ceci pose un problème d'usinage des divers éléments, en particulier de tolérances pour l'épaisseur des plaquettes et pour l'épaisseur des diodes. En effet, des variations dans ces épaisseurs engendrent un problème d'alignement de l'empilement des diodes et plaquettes avec les zones de brasure. Or diminuer les tolérances dans l'usinage des plaquettes et des diodes augmente le prix de fabrication. De plus, l'épaisseur des diodes peut varier sensiblement dans l'assortiment standard d'un fabricant de diodes laser. Il faut aussi noter que cette épaisseur n'est pas normée de sorte qu'elle varie aussi d'un fournisseur à l'autre. Un procédé tel que décrit dans le document US 2004/0082112 pose donc un réel problème d'assemblage. Un autre problème vient du fait que la couche de brasure structurée doit être de faible hauteur pour rester sensiblement dans les zones distinctes prévues. Ainsi la tolérance dans l'usinage de la hauteur des plaquettes est aussi critique. Si lors de l'assemblage préalable de l'empilement de plaquettes et de diodes laser on agence les extrémités inférieures des plaquettes dans un même plan géométrique pour assurer que chaque
plaquette reposera bien sur la brasure déposée dans la zone correspondante sur le corps de refroidissement lors du soudage des plaquettes à ce corps, les diodes laser fixées aux plaquettes du côté de leurs extrémités supérieures n'émettront pas dans un même plan d'émission, ce qui pose alors un problème de collimation ou de focalisation du faisceau laser engendré par la pluralité de diodes.
Un but de la présente invention est de résoudre les problèmes susmentionnés en proposant un dispositif laser avec un empilement de diodes laser qui puisse être fabriqué par un procédé industriel fiable dont la mise en œuvre est relativement aisée. A cet effet, la présente invention concerne un dispositif laser formé par un empilement de diodes laser agencée chacune sur une plaquette formée d'un matériau électriquement conducteur et ayant une bonne conductivité thermique, ces plaquettes étant disposées les unes à côté des autres, deux plaquettes adjacentes étant situées de part et d'autre d'une des diodes laser. Ces plaquettes assurent d'une part une liaison électrique entre les diodes laser qui permet le passage d'un courant électrique d'alimentation et, d'autre part, de conduire la chaleur produite par ces diodes laser en direction d'un corps de refroidissement auquel les plaquettes sont fixées au moyen d'un matériau de fixation, chaque plaquette étant pourvue à son extrémité du côté dudit corps de refroidissement d'une couche électriquement isolante formant une interface entre, d'une part, le corps de refroidissement et ledit matériau de fixation et, d'autre part, la plaquette. Ce dispositif laser est caractérisé en ce que ladite couche électriquement isolante présente une épaisseur d'environ 100 microns ou supérieure et en ce que ledit matériau de fixation forme une couche traversante entre lesdites plaquettes.
Selon un mode de réalisation de l'invention, la couche électriquement isolante est une couche épaisse agencée à la face inférieure de l'extrémité de chaque plaquette située en regard du corps de refroidissement. L'épaisseur de la couche isolante est sélectionnée de manière à ce que le matériau de fixation, notamment une brasure, puisse remonter un peu le long des faces latérales de cette couche isolante tout en restant en dessous de la hauteur de la couche isolante. L'invention sera décrite ci-après à l'aide de la description suivante, faite en référence au dessin annexé, donné à titre d'exemple nullement limitatif, et dans lequel :
- la figure 1 , déjà décrite, représente schématiquement un dispositif laser avec un empilement de diodes laser selon l'art antérieur ; - la figure 2 représente schématiquement un mode de réalisation de la présente invention ; et
- la figure 3 représente en perspective une variante de réalisation de l'invention.
- A -
Le dispositif laser 34 comporte, comme dans l'art antérieur, des plaquettes 6 formées d'un matériau électriquement conducteur et bon conducteur de chaleur. Des diodes laser 4 sont agencées entre les plaquettes 6 de manière à permettre le passage d'un courant électrique d'alimentation de ces diodes. Le nombre de diodes et de plaquettes peut varier notamment en fonction de l'application prévue pour les dispositifs laser. Les plaquettes 6 peuvent être entièrement en métal ou en un autre matériau métallisé en surface.
Les plaquettes 6 sont agencées au-dessus d'un corps de refroidissement 10 présentant un conduit 12 pour la circulation d'un fluide de refroidissement. Les plaquettes 6 et le corps de refroidissement 10 sont réalisés par exemple en cuivre. D'autres matériaux bons conducteurs de la chaleur sont évidemment envisageables. De préférence, les plaquettes 6 sont formées d'un matériau électriquement conducteur avec une bonne conductivité thermique pour permettre une évacuation de la chaleur produite par les diodes laser en direction du corps de refroidissement 10. Les plaquettes sont fixées à leur extrémité inférieure au corps de refroidissement 10 au moyen d'un matériau de fixation 26 sélectionné de manière à conduire suffisamment la chaleur. Dans ce mode de réalisation, le matériau de fixation 26 est également un conducteur électrique.
Chaque plaquette 6 présente à son extrémité inférieure, c'est-à-dire à l'extrémité fixée au corps de refroidissement 10, une couche électriquement isolante 38 qui est agencée de manière à former une interface entre, d'une part, le corps de refroidissement 10 et le matériau de fixation 26 et, d'autre part, la plaquette 6 considérée. Dans le mode de réalisation décrit ici, le matériau de fixation est une brasure. Plus particulièrement, chaque plaquette 6 présente à son extrémité inférieure 24 située en regard du corps de refroidissement 10 une couche relativement épaisse en matériau électriquement isolant. A titre d'exemple, l'épaisseur H1 de la couche isolante 38 est d'environ 100 microns. Etant donné l'épaisseur de cette couche 38, on sélectionnera un matériau présentant une bonne conductivité thermique. Dans le cadre de la présente invention, une épaisseur H1 supérieure à 100 microns est préférée.
La couche de brasure recouvre le dessous de la couche 38 et remonte également un peu le long des faces latérales de cette couche 38, de manière à ne pas s'élever au-dessus de la hauteur H1 de la couche épaisse 38. A titre d'exemple, la couche de brasure 26 présente environ une hauteur H2 inférieure à la hauteur H1 depuis la surface inférieure de la couche isolante 38.
La couche isolante 38 sur l'extrémité inférieure 24 de chacune des plaquettes définit un bloc isolant qui est fixé au corps de refroidissement par un matériau de fixation présentant de préférence une bonne conductivité thermique.
Selon l'invention, la brasure 26 forme une couche traversante relativement épaisse. On peut ainsi déposer une brasure nécessaire au soudage des plaquettes sur le corps de refroidissement de manière à former une couche continue, c'est-à-dire non structurée, et les plaquettes sont ensuite apportées pour être soudées. On peut également envisager d'apporter la brasure 26 une fois que les plaquettes 6 sont agencées en regard du corps 10. Toutes les méthodes de soudage connues par l'homme du métier sont à sa disposition pour optimiser le procédé de fixation des plaquettes 6 au corps 10. Le fait que les plaquettes 6 ont leurs parties inférieures plongées dans la couche de brasure 26 jusqu'à une certaine hauteur augmente la surface de transfert de la chaleur entre chaque plaquette et la couche de brasure, ce qui augmente l'efficacité du transfert de chaleur des plaquettes 6 à la brasure 26, puis au corps de refroidissement 10 sur lequel la couche de brasure est disposée.
La figure 3 montre partiellement une variante du dispositif laser de la figure 2 qui met en évidence les avantages de la présente invention. Les plaquettes 6 présentent des longueurs variables. Toutefois grâce à la couche isolante épaisse, par exemple entre 150 et 250 microns, et une couche de brasure continue 26 également épaisse, par exemple entre 200 et 300 microns, on assure que chaque couche isolante soit correctement recouverte de brasure sur sa face inférieure. L'empilement des plaquettes et des diodes est réalisé de manière que les diodes émettent sensiblement dans un seul et même plan d'émission. La tolérance d'usinage sur la hauteur des plaquettes est donc reportée du côté de la soudure au corps de refroidissement. La hauteur moyenne H d'enfoncement des couches isolantes 38 dans la brasure 26 est dans cet exemple environ égale à la moitié de l'épaisseur de cette couche isolante. Ensuite, grâce à la couche de brasure continue, l'épaisseur W des plaquettes 6 et l'épaisseur D des diodes 4 peuvent varier sans que cela engendre le moindre problème pour le soudage au corps de refroidissement.