Pansement adhésif
La présente invention concerne un nouveau pansement adhésif, destiné notamment à être posé facilement sur une plaie ou sur une zone d'implantation d'un cathéter. Ce nouveau type de pansement adhésif est particulièrement adapté pour éviter les contaminations microbiennes et permet une pose hygiénique des pansements avec ou sans compresse et des pansements à support fin tels que par exemple des pansements dont le support est un film de polyuréthane.
On connaît déjà de nombreux dispositifs de pansements permettant de faciliter la pose du pansement, soit au moyen d'un agencement particulier des protecteurs anti-adhérents, soit dans le cas de supports fins et souples, au moyen d'une feuille supplémentaire disposée au contact de la face non adhésivée du support. Par exemple, US 1 949 271 propose un pansement, maintenant classique, dont la face adhésive est protégée par deux protecteurs antiadhérents munis d'ailettes. US 2 973 859 décrit un pansement selon lequel les protecteurs antiadhérents constituent, simultanément à leur fonction principale, une enveloppe complète du pansement afin de le maintenir stérile. US 3 072 249, US 3 490 448, US 5 397 297, WO 97.28771, EP 308 122, EP 319 163, EP 371 808, FR 2 794 969 décrivent également des pansements adhésifs pourvus de système de protecteurs antiadhérents particuliers susceptibles de faciliter la pose du pansement adhésif.
On connaît aussi des dispositifs faisant appel à un film applicateur, destinés à poser des pansements dont le film support souple et fin est particulièrement difficile à manipuler. De tels dispositifs sont décrits par exemple dans les documents EP 144 891, EP 819 989, EP 354 315, EP 360 458, GB 2 128 479, GB 2 131 299, qui proposent de fixer une feuille semi-rigide sur la face non adhésivée du support souple, cette feuille étant retirée après fixation du pansement sur la peau du patient. De tels produits sont commercialisés, par exemple sous la marque OPTISKIN. Suivant ce même principe, on connaît également des pansements dont le film applicateur recouvrant la face non adhésive du support fin est découpé pour ne laisser qu'un cadre en feuille cartonnée sur le pourtour du pansement. Un tel dispositif est par exemple décrit dans les documents US 4 372 303, EP 51935 ou US 5 088483. De tels pansements comprenant un support de faible épaisseur sont cependant de fabrication délicate,
notamment en raison des découpes qui doivent être faites dans l'épaisseur du film applicateur. Un autre inconvénient des pansements connus est l'obligation d'éliminer l'un des protecteurs antiadhérents avant la pose de façon à libérer au moins une partie de la surface adhésive des pansements ; cette opération nécessite de prendre le pansement à l'aide d'une seule main pendant que l'autre main saisit le protecteur et, si le support de pansement n'est pas assez rigide, il existe un risque important de contact entre deux parties adhésives du pansement, ce qui le rend pratiquement inutilisable. De plus, lorsqu'une partie d'extrémité du pansement est dépourvue de protecteur antiadhérent, il n'y a pas d'autre solution que saisir celle-ci en posant un doigt sur la surface adhésive pour tendre le pansement sur la peau, avec les risques de polluer le pansement et diminuer le pouvoir adhésif.
Il existe donc un besoin pour un pansement, notamment un pansement comprenant un support fin et souple adhésive, qui soit facile à poser et qui soit manipulable dans les meilleures conditions d'hygiène.
La présente invention propose un nouveau dispositif de pansement adhésif, avec ou sans compresse, conçu de façon à libérer de ses protecteurs antiadhérents la partie centrale du pansement en laissant protégées les parties latérales. Le pansement peut ainsi être saisi par ses deux parties latérales sans risques de contamination et être tendu pour être mis en place sans risque de déformation.
Pour atteindre ce but selon l'invention, le pansement comprend une couche support, dont une première face est recouverte d'une couche adhésive sensible à la pression, ledit pansement comprenant une première et une deuxième partie latérale séparées par une partie centrale, un premier protecteur antiadhérent dont une zone recouvre la face adhésive de la première partie latérale et un deuxième protecteur antiadhérent dont une zone recouvre la face adhésive de la partie centrale et de la deuxième partie latérale caractérisé en ce que, à l'état stocké, ledit pansement est plié autour d'une zone de pliage disposée à la limite de la partie centrale et de la deuxième partie latérale, de telle manière que la face adhésive de la deuxième partie latérale soit en regard d'au moins la face adhésive de la partie centrale, et en ce que le deuxième protecteur comporte une première portion fixée sur la totalité de la face adhésive de la partie centrale et de la deuxième partie latérale, et une deuxième portion
prolongeant ladite première portion au-delà du bord de celle-ci en regard de la limite entre la première partie latérale et la partie centrale, ladite deuxième portion étant mécaniquement reliée à la deuxième partie latérale à proximité de son bord libre, par quoi, lorsque l'utilisateur saisit ladite deuxième portion ou le bord libre en l'écartant de ladite première partie latérale, ladite première portion du deuxième protecteur est séparée progressivement de la face adhésive de ladite partie centrale.
Selon un mode préféré de réalisation, ladite deuxième portion du deuxième protecteur comporte une extrémité repliée autour dudit bord libre de la deuxième partie latérale pour réaliser une liaison mécanique entre ledit deuxième protecteur et ledit bord libre de la deuxième partie latérale.
Selon un mode préféré de réalisation de l'invention, l'extrémité du volet libre du premier protecteur antiadhérent est repliée autour de l'extrémité de la première partie du pansement adhésif.
De préférence, notamment lorsque le support du pansement est un film fin et souple, tel que par exemple un film de polyuréthane, les protecteurs antiadhérents présentent une rigidité supérieure à celle du support. Selon un autre mode préféré de l'invention, on utilise pour les protecteurs antiadhérents une matière à mémoire de forme. Selon un autre mode préféré de réalisation de l'invention, le pansement comprend une compresse sur la partie centrale ou sur la seconde partie du pansement. La conception du pansement selon l'invention, qui est présenté replié sur lui-même avant usage, est telle que l'ouverture du pli entraîne la libération du protecteur antiadhérent de la partie centrale du pansement. Par un simple mouvement, l'opérateur, en dépliant le pansement, obtient directement le pansement tendu entre ses deux mains, prêt à être posé sur le patient et sans risque de froncer le support ou de toucher la partie adhésive.
Cette conception de pansement permet ainsi une utilisation facile et hygiénique d'un pansement stérile.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront mieux à la lecture de la description de plusieurs modes de réalisation de l'invention. La description se réfère aux figures annexées, sur lesquelles :
La figure 1 représente une vue en coupe longitudinale d'un pansement selon l'invention ;
La figure 2 représente une vue en coupe longitudinale d'un deuxième mode de réalisation d'un pansement avec compresse selon l'invention ;
Les figures 3a à 3d représentent les étapes successives de pose d'un pansement selon l'invention ; et
La figure 4 montre en coupe longitudinale un troisième mode de réalisation de l'invention. En se référant tout d'abord à la figure 1, on va décrire un premier mode de réalisation du pansement 1. Celui-ci comprend une couche support 2 sur la face 2a de laquelle on a déposé une couche de matière adhésive 3 sensible à la pression. De préférence, la couche adhésive 3 recouvre la totalité de la face 2a de la couche support 2. Le pansement comporte une première la et une deuxième le partie latérale séparées par une partie centrale lb. Comme le montre la figure 1, le pansement, à l'état stocké, est plié dans une zone de pliage ld à la limite 10 entre la partie centrale lb du pansement et sa deuxième partie latérale le, de telle manière que, après pliage, la deuxième partie latérale le soit au moins en regard de la partie centrale lb.
Quel que soit le mode de réalisation considéré, le pansement présente un seul pli et l'une des deux parties latérales se trouve, avant son emploi, dans un même plan que la partie centrale et dans son prolongement. Cette disposition simplifie la mise en place du pansement et réduit son épaisseur totale par rapport à des pansements qui comportent plusieurs plis.
Le pansement comprend également deux protecteurs 4 et 5 qui sont antiadhérents.
Le protecteur 4 comporte une première portion 4a qui est fixée sur la couche adhésive de la première partie latérale la. Il comporte également, de préférence, une deuxième portion 4b qui est repliée autour d'une zone de pliage 4c pour recouvrir la première portion 4a. De préférence, la portion 4b du protecteur 4 est prolongée par une portion 4d qui est repliée autour du bord libre 9 de la première partie latérale la pour recouvrir une partie de la face non adhésive 2b de la couche support. La
zone de pliage 4c du protecteur 4 est disposée en regard de la limite 7 entre la première partie latérale la et la partie centrale lb.
Le protecteur 5 comprend une première portion 5a qui est fixée sur la totalité de la face adhésive de la partie centrale lb et une deuxième portion 5b qui s'étend au-delà du bord 6 de la portion 5a disposé en regard de la limite 7 entre la première partie latérale la et la partie centrale lb. La portion 5b du protecteur 5 se prolonge par une portion 5c qui est de préférence repliée autour du bord libre 8 de la deuxième partie latérale le. Cette portion repliée 5c réalise une solidarisation mécanique entre cette extrémité du deuxième protecteur 5 et le bord libre 8 de la deuxième partie latérale le, c'est-à-dire avec la deuxième partie latérale le du pansement.
Le protecteur 5 comporte enfin une autre portion 5e qui est fixée sur la face adhésive de la deuxième partie latérale le, et qui est raccordée à la portion 5a par le pliage 5d.
Il va de soi que la solidarisation mécanique entre l'extrémité du protecteur 5 et la deuxième partie latérale le du pansement pourrait être obtenue différemment. Par exemple, la portion 5e pourrait ne recouvrir qu'une partie de la face adhésive de la deuxième partie latérale le, l'extrémité de la portion 5b du protecteur 5 étant légèrement adhésivée sur une zone étroite restante en lisière de cette face adhésive à proximité immédiate de son bord libre.
La figure 2 représente un deuxième mode de réalisation d'un pansement 1 selon l'invention, comprenant une compresse 11 fixée sur la face adhésive et recouvrant partiellement la partie centrale lb du pansement, les protecteurs antiadhérents étant disposés de façon analogue à ceux décrits dans le cas de la figure 1.
La réalisation des pansements selon l'invention met en oeuvre des constituants habituellement utilisés pour les pansements et protections adhésifs. Par exemple, la couche support 1 peut être constituée d'un tissu fin, d'un non-tissé ou d'un film de matière plastique souple. Préférentiel lement, on utilise un film fin de matière souple transparente ou translucide tel qu'un film de polyuréthane, par exemple du type des films constituants le support de pansements commercialisés sous la marque OPTISKIN®. L'utilisation d'un film transparent présente l'avantage de
permettre l'observation de la plaie, de la blessure ou du site d'entrée d'un cathéter sur lequel le pansement doit être centré. La couche de matière adhésive sensible à la pression est également choisie parmi les matières connues, notamment les masses adhésives hypoallergéniques à base de polymères acryliques ou de copolymères. Si l'utilisation envisagée par les pansements le nécessite, les masses adhésives peuvent contenir des constituants additionnels tels que par exemple des hydrocolloïdes qui absorbent les exsudats, ou des antiseptiques qui diminuent les risques d'infection. Les protecteurs antiadhérents sont également choisis parmi les produits connus de l'homme de l'art. Compte tenu de l'importance et du rôle des protecteurs dans les pansements selon l'invention, on choisit préférentiellement des feuilles de matières antiadhérentes présentant une rigidité supérieure à celle du film support. En effet, pendant la phase de mise en place du pansement, le protecteur doit assurer le maintien du film adhésive afin que celui-ci ne fronce pas. D'autre part, afin d'assurer une bonne conformation du pansement protégé, on choisit préférentiellement des feuilles de matériau disposant d'une bonne mémoire de forme, c'est à dire capable de conserver la forme des plis en l'absence de contrainte. A titre d'exemple, les protecteurs antiadhérents sont réalisés en papier siliconé ou en matière plastique, telle que du polyéthylène ou du polyester traité antiadhérent. Les deux protecteurs peuvent être en une même matière ou différents.
Il sera également avantageux d'utiliser des protecteurs antiadhérents imprimés sur leurs extrémités libres de façon à guider les gestes de l'opérateur chargé de la mise en place du pansement.
Si le pansement comprend une compresse absorbante, celle-ci est positionnée sensiblement au milieu de la longueur totale du pansement, mais, comme représenté sur les figures 2 et 4, peut se trouver soit sur la partie centrale (cas de la figure 2), soit sur la seconde partie latérale à proximité de la ligne de pliage 10 séparant ladite seconde partie latérale et la partie centrale telles que définies précédemment (cas de la figure 4).
La fabrication d'un pansement fait appel à des techniques connues de l'homme de métier : le pansement, obtenu par enduction de la couche support à l'aide d'une masse adhésive, est recouvert par les protecteurs, l'un des deux étant préalablement plié et le second venant recouvrir
partiellement le premier^ puis le pansement est plié de façon à amener la face adhésivée de la partie le en regard de la face adhésivée de la partie centrale lb. Si nécessaire, les extrémités libres de chacun des protecteurs sont enfin repliées autour des extrémités du pansement. Le pansement ainsi plié est ensuite conditionné individuellement dans une enveloppe étanche pour être conservé après stérilisation.
Le mode d'utilisation d'un pansement selon l'invention est illustré par les dessins 3a à 3d : le pansement est saisi par ses deux bords libres 8 et 9 autour desquels sont repliés les protecteurs 4 et 5 et le pansement est déplié (figure 3a), libérant ainsi de son protecteur antiadhérent la seule partie centrale lb. L'utilisation d'un protecteur suffisamment rigide, par exemple un papier siliconé, permet de maintenir la partie centrale du pansement tendue entre les deux parties latérales la et le encore revêtues de leur protecteur. Le pansement, ainsi tenu par ses deux extrémités (figure 3b) est centré et posé sur la peau. Dans cette phase de positionnement du pansement, l'utilisation d'un film support transparent ou translucide, associé à une masse adhésive également translucide permet une mise en place très précise du pansement. Après avoir fixé la partie centrale lb du pansement sur la peau, on tire sur les ailettes qui étaient repliées autour des extrémités du pansement afin de décoller les protecteurs, libérant ainsi les faces adhésives des parties la et le du pansement. Celles-ci sont ensuite fixées sur la peau en appuyant légèrement sur le pansement. Il est remarquable qu'à aucun moment de toute la phase de mise en place du pansement, l'opérateur n'a eu les doigts en contact avec la partie adhésive du pansement, assurant ainsi une manipulation parfaitement hygiénique du pansement.
Dans le cas d'un pansement comprenant une compresse centrale, tel que représenté par la figure 2, le mode d'utilisation est analogue à celui décrit précédemment.
Le pansement selon l'invention peut se présenter sous forme de pansements individuels de petite dimension ou de dimension plus importante s'il s'agit de pansements destinés à recouvrir des plaies importantes ou des brûlures. Les pansements seront alors conditionnés individuellement dans une enveloppe scellée assurant une conservation en milieu stérile.
Le pansement peut également être présenté sous forme enroulée de façon à ce qu'une découpe perpendiculaire à la bande enroulée libère un pansement tel que décrit précédemment.
En variante du pansement selon l'invention, la partie lb du pansement libérée en premier du protecteur peut être non centrée sur la longueur du pansement, conformément à la représentation de la figure 4. Selon cette disposition, si une compresse est présente sur le pansement, elle se situe alors sur la partie le de façon à être centrée sur la longueur du pansement. Le mode d'utilisation de cette variante sera légèrement différent du mode d'utilisation décrit précédemment : lorsque l'on déplie le pansement, on libère la face adhésive de la partie lb qui, étant excentrée devra être positionnée à côté de la plaie, sur une partie de peau saine du patient. Une traction sur l'ailette 5 permettra ensuite de libérer la partie adhésive centrale du pansement qui éventuellement comprend une compresse, puis l'ensemble de la partie le du pansement. Enfin, une traction sur l'ailette 4 libère la partie la. Cette variante est avantageuse dans le cas d'un pansement destiné à protéger par exemple le site d'implantation d'un cathéter pour perfusion : il est en effet possible de fixer le pansement par la partie lb excentrée à côté du site d'implantation puis, en tenant d'une main le cathéter, terminer la pose du pansement avec l'autre main.
Le dispositif selon l'invention permet ainsi une pose facile et hygiénique du pansement et peut contribuer à une réduction du risque d'infection des plaies et autres sites pathologiques, notamment les infections nosocomiales.
Un tel dispositif trouve son application principale dans le domaine des pansements autoadhésifs, mais peut également être utile pour poser d'autres films ou feuilles autoadhésives tels que par exemple des étiquettes autoadhésives ou des éléments d'étanchéité autoadhésifs dans la construction des automobiles.