DISPOSITIFS ELECTROCHROMIOUES POUR LA MODULATION DE LA LUMIERE, NOTAMMENT DE TYPE ECRANS ET AFFICHEURS
La présente invention concerne les dispositifs électrochromiques pour la modulation de la lumière, notamment les dispositifs pour la réflexion variable de la lumière, pour la transmission variable de la lumière, l'affichage de signaux et images, par exemple, d'in ormations alpha¬ numériques ou graphiques. A titre d'exemple de ces dispositifs, on cite les panneaux et écrans d'affichage des dimensions et formes les plus diverses, les fenêtres, vitrines, écrans, pare-brise, lunettes à transparence variable, les miroirs à réflexion variable, etc.
De nombreux procédés électrochromiques ont été proposés et décrits pour moduler la lumière en transmission ou en réflexion, afin d'afficher des signaux et images et réaliser ainsi des afficheurs, des écrans, des miroirs ou d'autres objets, qui, en totalité ou en partie, réfléchissent ou transmettent la lumière selon des instructions qui leur sont transmises par voie électrique. Ces procédés électrochromiques fonctionnent selon les lois de 1'électrolyse réversible et utilisent le changement réversible de couleur et/ou de densité optique obtenu par oxydo-réduction électrochimique d'un matériau dit "électrochrome", dont la forme oxydée et la forme réduite sont de couleurs et/ou de densités optiques différentes.
Fondamentalement, une cellule élémentaire de modulation de la lumière, fonctionnant selon un procédé électrochromique, comporte deux électrodes séparées par un milieu électrolytique à une ou plusieurs couches. L'une des électrodes au moins (cas du fonctionnement en réflexion) doit être transparente, étant constituée par un substrat transparent, recouvert d'une couche conductrice, suffisamment transparente.
A ces trois éléments de base, s'ajoutent les différents dispositifs, bien connus de l'homme du métier, destinés à protéger les électrodes, transmettre le courant,
protéger la (ou les) couche(s) d'électrolyte, assurer la forme géométrique de la cellule, etc.
Les procédés électrochromiques de modulation de la lumière présentent un ensemble de caractéristiques qui peuvent être avantageuses pour certaines applications, et qui ont été souvent citées, notamment les suivantes : possibilité de mémoire en circuit ouvert ; - faible tension de commande ; tolérance assez grande dans la distance entre électrodes ; consommation d'énergie limitée aux changements d'état du milieu électrolytique et pouvant être réduite de ce fait pour certains usages. S'agissant des applications à l'affichage, il est possible, pour certains de ces procédés, d'obtenir un excellent contraste, même en vision latérale, sous un angle élevé. A la différence de certains procédés qui fonctionnent par transmission en lumière polarisée, et dont la visibilité est mauvaise à la lumière du jour, celle-ci convient très bien pour les afficheurs électrochromiques fonctionnant par réflexion, même lorsqu'ils sont placés à l'extérieur avec un fort ensoleillement.
Cependant, l'obtention pratique de ces avantages est subordonnée à la résolution de certaines difficultés de mise en oeuvre que les différents procédés proposés se sont attachés à réduire.
Ainsi, par - exemple, la nécessité d'éviter l'altération, voire la disparition du milieu électrolytique, se traduisant par la dégradation et la durée de vie insuffisante de la cellule, est à l'origine d'un grand nombre de propositions concernant le choix de la (ou des) couche(s) d'électrolyte, ainsi que la réalisation pratique de cellules rigoureusement étanches. D'autres problèmes tiennent à la difficulté pratique d'installer les composants du milieu électrolytique. Par exemple, il est très difficile, sinon impossible, de réaliser, avec un électrolyte liquide, des cellules électrochromes de très petites dimensions, ou, au
contraire, de très grandes dimensions (par suite de la différence de pression hydrostatique entre le haut et le bas de la cellule). Pour d'autres procédés, la difficulté vient du coût de réalisation de la (ou des) couche(s) d'électrolyte, qui exige des procédés coûteux de mise en place, par exemple par dépôt sous vide. Dans d'autres cas, ce sont les propriétés électriques de la cellule qui limitent ses utilisations possibles : par exemple, si la cellule ne possède pas de seuil de tension d'écriture, elle ne se prête pas à la constitution d'un ensemble permettant l'écriture matricielle multiplexée.
Les qualités propres, rappelées ci-dessus des procédés électrochromiques, conduisent naturellement à souhaiter réaliser des écrans ou afficheurs composés de petites cellules (ou pixels) , en grand nombre, commandées selon un mode matriciel ("lignes" et "colonnes") multiplexe. Il convient pour cela de choisir un procédé présentant par lui-même notamment les qualités convenables par rapport aux différentes difficultés rappelées ci-dessus (seuil d'écriture, durabilité du système électrolytique, durée de vie de la cellule, rapidité suffisante de la réaction, etc.) . Toutefois, la réalisation de l'écran ou de l'afficheur se heurte encore à la nécessité de réaliser des électrodes de finesse suffisante en fines lignes et bien isolées de leurs voisines. Pour atteindre un tel objectif, on procède à l'heure actuelle de la façon suivante, notamment dans le cas des écrans ou afficheurs à petits pixels obtenus à partir de "colonnes" transparentes et de "lignes" sur fond non transparent : L'électrode transparente est créée à partir d'une couche conductrice transparente déposée elle-même sur un substrat transparent, tel que le verre ou une matière plastique transparente. Cette couche conductrice transparente est composée d'un ou plusieurs métaux ou oxydes, tels que, par exemple, l'or, l'argent, l'oxyde d'étain (TO) , l'oxyde mixte d'étain et d'indium (ITO) , l'oxyde de zinc et le stannate de cadmium, etc., mentionnés dans la littérature.
Afin de rester transparentes, ces couches doivent être très minces (quelques centaines à quelques milliers d'Angstrδm) . On utilise alors économiquement, pour les déposer, divers procédés bien connus, tels que la pulvérisation de poudres ou de liquides qui se décomposent sur le substrat chaud, le dépôt en phase gazeuse par procédé chimique (CVD) , les dépôts sous vide, ou même les précipitations chimiques. Toutefois, la faible épaisseur requise ne permet pas d'obtenir une grande conductivité de la couche, celle-ci étant, pour un métal ou un oxyde donné et pour un procédé de dépôt donné, proportionnelle à l'épaisseur. C'est un compromis entre transparence et épaisseur qui doit être choisi.
Par ailleurs, on réalise ces électrodes transparentes sous forme de fines lignes isolées les unes des autres (qui formeront les "colonnes" de l'écran ou de 1'afficheur) , soit en déposant une couche transparente conductrice continue sur toute la, surface du substrat transparent, puis en la "gravant" par des procédés couramment employés dans la photolithographie, soit en recouvrant d'un masque approprié la surface du substrat transparent et en déposant ensuite le métal ou l'oxyde conducteur, le dépôt s'effectuant seulement aux emplacements des colonnes laissés accessibles par le masque, lequel est ensuite enlevé.
On parvient donc, grâce aux techniques connues, à réaliser des électrodes transparentes de la finesse désirée, mais un problème subsiste lorsque l'écran doit atteindre de grandes dimensions et lorsque le procédé électrochromique impose une faible chute ohmique et un courant relativement élevé. La résistance de la colonne qui transmet la commande est alors trop élevée, et il ne suffit pas d'amener le courant aux deux extrémités de la colonne. Il convient de créer des amenées de courant supplémentaires à l'électrode transparente entre les deux extrémités de la colonne, c'est- à-dire à l'intérieur même de l'écran. On peut mentionner au passage que ce problème se pose aussi pour les écrans ou afficheurs à petits pixels transparents, c'est-à-dire dans lesquels les "lignes" sont obtenues de la même façon que les
colonnes, auquel cas on peut également avoir à amener du courant supplémentaire aux lignes de grande dimension. Un problème analogue se pose pour les afficheurs, ou plus généralement, pour les modulateurs de lumière non transparents, voire transparents, qui comportent des pixels de grande dimension, dont la forme correspond par exemple à celle de lettres dans le cas d'afficheurs non transparents, voire à celle du modulateur lui-même, par exemple, dans le cas des vitres à obscurcissement électrocommandé, l'objectif étant alors de répartir le courant au sein du pixel de grande dimension.
Différentes solutions ont été proposées pour résoudre les problèmes qui viennent d'être évoqués, mais elles sont toutes malcommodes. Certaines consistent à constituer une "contre- colonne" très conductrice au dos de l'écran et à faire communiquer en certains points par des sortes de "clous" ou "rivets" la contre-colonne avec la colonne d'ITO par exemple, en traversant le film qui supporte les "lignes", puis à travers la (ou les) couche(s) d'électrolyte. Cette opération est délicate et coûteuse, car le "clou", de très faible dimension, doit être placé avec une grande précision. Or, il peut y en avoir plusieurs par colonne, et il peut y avoir plusieurs centaines de colonnes. Le "clou" doit être isolé dans la partie qui traverse la (ou les) couche(s) d'électrolyte. En outre, il doit être cependant en contact avec la couche transparente conductrice, fait dans une matière conductrice non corrodable (ou bien protégé de la corrosion aussi au point de contact) . II doit enfin être en contact avec la contre-colonne, ce qui nécessite des opérations de soudure ou de collage précises et délicates.
Une autre solution consiste à fixer, le long de la colonne, un fil très fin pour qu'il soit pratiquement invisible, conducteur pour amener le courant, en contact avec la couche conductrice, et non corrodable ou protégé de la corrosion. On sait en effet que la visibilité d'une ligne
est quasiment nulle si elle est vue sous un- angle qui va de quelques dizaines de secondes à une minute d'arc. Ce fil très fin doit être placé avec une grande précision du haut en bas de la colonne. Dans ces écrans ou afficheurs à petits pixels, la réalisation des électrodes non transparentes (également désignées dans la présente description par le terme "contre- électrodes") est en principe plus simple, puisqu'elle n'a pas à respecter une limite d'épaisseur commandée par la transparence. Lorsqu'il s'agit de réaliser de grands pixels, on a proposé, dans la technique antérieure, d'utiliser des matériaux de contre-électrodes se présentant sous forme de feuilles et de couches de faible épaisseur.
Cependant, les procédés électrochromes les plus intéressants utilisent des matériaux électrolytiques plus ou moins corrosifs, parfois très corrosifs, et le choix du matériau utilisé pour fabriquer la contre-électrode n'est pas indifférent. Il doit à la fois conduire le courant et ne pas être corrodable par 1*électrolyte au repos ou en service. On a donc proposé à cet effet, des feuilles souples de graphite pyrolytique, une matière plastique chargée de particules de carbone ou de métal, certaines pâtes conductrices pour sérigraphie, des tissus ou toiles de graphite ou de carbone.
Lorsque l'on veut réaliser un écran à nombreux pixels très petits , il faut réaliser les contre-électrodes qui formeront les "lignes" de l'écran sous forme de fines bandes isolées les unes des autres. On a proposé pour cela de découper une feuille conductrice du type mentionné au précédent paragraphe en fines bandes qu'il faut alors coller les unes à côté des autres sur un support approprié, séparées par un étroit intervalle. Si la feuille est faite, par exemple, de métal conducteur recouvert d'un vernis protecteur, il faut aussi munir la tranche, après découpage, d'un vernis protecteur si l'on veut éviter que le (ou les) milieu(x) électrolytique(s) n'attaquent la contre-électrode par la tranche. On conçoit qu'un tel procédé devienne
coûteux, voire impraticable à partir d'un certain degré de finesse exigé pour les "lignes".
C'est pourquoi ont été proposées d'autres méthodes fondées sur le dépôt du matériau constituant la contre- électrode par un procédé d'impression, tel que la sérigraphie ou le jet d'encre. Mais ces procédés eux-mêmes se heurtent à certaines difficultés qui rendent malaisée, sinon impossible, la réalisation de contre-électrodes conductrices, très fines et non corrodables. Ainsi, par exemple, la précision qui peut être atteinte par la sérigraphie s'accommode très mal du dépôt par recouvrement successif de plusieurs couches, certaines - telles que la pâte d'argent -, destinées à assurer la conductivité de la ligne, d'autres, - telles que l'encre chargée de graphite -, destinées à assurer la protection de cette ligne contre la corrosion. Le jet d'encre, autre procédé qui pourrait assurer la finesse désirée, s'accommode mal de compositions chimiques comportant des particules ou des icelles qui devraient être déposées, ces particules ou micelles bouchant la buse de distribution ou s'opposant au fractionnement du jet en gouttes suffisamment fines.
L'invention a pour objectif de résoudre les inconvénients qui viennent d'être exposés dans la réalisation de dispositifs modulateurs de la lumière fonctionnant selon un procédé electrochromique, qui, s'ils constituent des écrans ou afficheurs comportant de petites cellules en grand nombre commandées selon un mode matriciel multiplexe, nécessitent la réalisation de lignes et de colonnes conductrices suffisamment fines, les "colonnes" étant, par exemple, placées sur la face avant transparente de l'écran ou afficheur, et les "lignes" sur la face arrière non transparente, avec interposition du milieu électrolytique, différent selon les procédés et pouvant comporter plusieurs couches et être fortement corrosif, et, qui, en cas de colonnes de longueur importante, peuvent nécessiter la réalisation d'amenées de courant en des emplacements autres qu'aux extrémités, cet objectif d'amenée de courant
δ supplémentaire s'appliquant également auxmodulateurs du type ci-dessus, dans lequel les contre-électrodes sont également transparentes ainsi qu'aux modulateurs précités comportant des pixels de grande dimension. Selon l'invention, il est proposé de réaliser, pour les types de modulateurs qui viennent d'être indiqués au précédent paragraphe r le réseau des contre-électrodes en fines lignes et/ou le dispositif d'amenée de courant supplémentaire au sein du modulateur, sous la forme d'un assemblage, selon un schéma approprié, de conducteurs en fils ou fibres, isolés et/ou maintenus en place par d'autres fils non conducteurs, cet assemblage étant réalisé par des techniques susceptibles d'une très grande productivité, dérivées de technologies éprouvées dans l'industrie textile. Dans le cas du réseau de contre-électrodes en fines lignes, de nombreuses possibilités d'assemblage sont
-offertes, comme cela est illustré ci-après, et la régularité des fils et les performances de précision et de débit des machines textiles permettent de réaliser, dans des conditions très économiques, un tissu ou une nappe composite à base de fils conducteurs et non conducteurs, qui fournit avec précision les fines lignes conductrices souhaitées, parfaitement isolées entre elles, avec un écartement d'une grande finesse et d'une grande régularité. Dans le cas du dispositif d'amenée de courant supplémentaire, l'assemblage selon l'invention prendra avantageusement la forme d'une grille à fils de trame conducteurs et à fils de chaîne, non conducteurs, ou réciproquement. On pourra ainsi positionner en une seule fois un ensemble de fils conducteurs d'amenée de courant supplémentaire, ce qui facilitera la fabrication des modulateurs de tous types, offrant dans ce cas l'avantage complémentaire d'un positionnement relatif précis de la grille par rapport au fin réseau des colonnes d'électrodes transparentes, le cas échéant de contre-électrodes transparentes, des écrans ou afficheurs à petits pixels.
La présente invention a donc pour objet le produit industriel nouveau que constitue un dispositif de modulation
de la lumière fonctionnant d'après un procédé electrochromique, comportant : un premier substrat, transparent ou substantiellement transparent, qui porte au moins une électrode de travail, en couche mince, transparente ou substantiellement transparente et électroniquement conductrice ; un second substrat, écarté transversalement par rapport au premier substrat et portant au moins une contre- électrode, électroniquement conductrice, ledit second substrat et la (ou les) contre-électrode(s) associée(s) pouvant être transparents ou substantiellement transparents ; la configuration des électrodes et contre-électrodes sur leurs substrats respectifs et leur disposition relative étant choisies pour former une cellule ou juxtaposition de cellules de modulation de la lumière ; au moins une couche de matériau électrolytique entre électrode(s) de travail et contre-électrode(s) , dont la composition permet d'assurer 1•électrochromisme ;
- des moyens d'amenée du courant électrique aux extrémités de la (ou des) électrode(s) de travail et de la (ou des) contre-électrode(s) , pouvant être complétés par des moyens d'amenée de courant électrique au sein de la (ou des) électrode(s) de travail et/ou de la (ou des) contre-électrode(s) si celle(s)-ci est (ou sont) transparente(s) ou substantiellement transparente(s) , des moyens d'adressage pouvant être prévus dans le cas d'une juxtaposition de cellules pour les commander sélectivement ; des moyens de protection des électrodes de travail et des contre-électrodes et des moyens de protection de la
(ou des) couche(s) de matériau électrolytique, caractérisé par le fait que, pour la réalisation d'un réseau de contre-électrodes devant être configuré suivant de fines lignes et/ou pour la réalisation des moyens d'amenée de courant supplémentaire à des électrodes et/ou à des contre-
électrodes dans le cas où ces dernières sont transparentes ou substantiellement transparentes, il est constitué un assemblage de fils conducteurs et de fils non conducteurs, de type tissu, nappe ou grille, lesdits fils non conducteurs étant disposés relativement aux fils conducteurs pour assurer une séparation de ceux-ci et/ou pour contribuer à la tenue dudit assemblage.
On utilise, pour constituer le réseau des contre- électrodes, un fil conducteur non corrodable, par exemple une fibre de carbone (il convient de choisir, de préférence, des fibres à haute conductivité) ou un fil de métal ou d'alliage non corrodé par le milieu électrolytique choisi y compris lorsque le courant passe dans la cellule (ce peut être par exemple de l'acier inox 18-10, ou dans certains cas, du titane, du tungstène ou du chrome, etc.) ou encore un fil de métal conducteur protégé du contact avec le milieu électrolytique par un vernis raisonnablement conducteur, formé, par exemple, de particules de graphite dans un liant polymérisable, tels qu'on en trouve dans le commerce. Pour constituer-un assemblage d'amenée de courant supplémentaire au sein d'une électrode ou d'un réseau d'électrodes de travail ou d'une contre-électrode ou d'un réseau de contre-électrodes transparentes, on utilise un fil conducteur du même type que précédemment, de très bonne conductivité ; lorsqu'il est en métal corrodable, il est avantageusement doté d'une gaine de matière thermoplastique, laquelle est susceptible de fluer par application de chaleur et de pression lors de sa mise en contact avec la (ou les) électrode(s) ou contre-électrode(s) pour dégager le conducteur le long des génératrices de contact.
Les fils non conducteurs d'un assemblage sont constitués par des fibres non-conductrices, telles que de verre, de polyester et de polyamide, etc.. , pouvant comporter un revêtement extérieur thermoplastique, de telle sorte que l'assemblage puisse être soumis à une opération de calandrage à chaud lui conférant une solidité améliorée. Mais 1'isolement électrique préservé par ces fils étant nécessaire
seulement dans le sens perpendiculaire à leur axe, on peut employer aussi comme fil non conducteur des fils métalliques ou des fibres conductrices revêtus d'une gaine isolante, pourvu que cette dernière résiste aux opérations impliquant les températures les plus élevées utilisées dans la confection ou l'utilisation de l'afficheur ou de l'écran.
Dans le cas où les électrodes et contre-électrodes sont réalisées suivant de fines lignes en vue de la commande du dispositif selon un mode matriciel multiplexe, le réseau des contre-électrodes est avantageusement formé par les fils conducteurs d'une chaîne obtenue par ourdissage d'une alternance de n fils conducteurs adjacents et de p fils non conducteurs adjacents, n et p étant chacun au moins égal à 1, des groupes de fils adjacents pouvant avoir été remplacés par des rubans obtenus chacun par laminage d'un fil de plus grande section.
Conformément à une première variante, la chaîne obtenue par ourdissage est rendue solidaire par l'utilisation, sur sa face opposée à celle en contact avec le milieu électrolytique, d'un film adhésif constituant le substrat de base ; conformément à une seconde variante, l'assemblage des fils de chaîne est maintenu par une trame de fils non conducteurs, dont l'écartement est égal au pas des pixels le long desdits fils de chaîne, ou à un multiple entier de ce pas.
Un vernis conducteur et/ou certaines couches constituant le milieu électrolytique peut (ou peuvent) avoir été appliqué(s) sur lés fils conducteurs individuels (ou rubans) de ces réseaux de contre-électrodes, avant leur assemblage par ourdissage, ou être appliqué sur des nappes de ces fils conducteurs organisées sur des peignes ou organes analogues lors de l'ourdissage, par guidage desdites nappes dans un bain de la composition d'enrobage, puis dans une zone de polymérisation-séchage, avant que lesdites nappes se rejoignent pour se juxtaposer.
Dans le cas où le dispositif de modulation de la lumière consiste en un écran couleur commandé selon un mode
matriciel multiplexe, dans lequel les pixels sont distribués selon un réseau régulier comportant au moins trois couleurs de base distribuées régulièrement le long des "lignes" et des "colonnes", il est intéressant que les couches contenant les pigments colorants aient été appliquées sur des nappes des fils conducteurs organisées sur des peignes ou organes analogues lors de l'ourdissage, par impression par flexogravure ou par tout autre procédé, les fils d'une même nappe recevant des impressions transversales successives, dont la largeur correspond à celle d'un pixel et qui sont formées avec l'alternance de couleurs requise, les impressions conduites sur les différentes nappes étant décalées pour que la distribution régulière des pixels colorés recherchée apparaisse sur la nappe finale obtenue lorsque les différentes nappes se rejoignent pour se juxtaposer.
Les moyens d'amenée de courant supplémentaire au sein de la (ou des) électrode(s) de travail ou de la (ou des) contre-électrode(s) si celle(s)-ci est (ou sont) transparente(s) consistent avantageusement en une grille dont les fils de trame sont des fils conducteurs et les fils de chaîne sont des fils non conducteurs, ou réciproquement, ladite grille étant appliquée et fixée contre la (ou les) électrode(s) de travail associée ou la (ou les) contre- électrode(s) associée(s), le contact s'effectuant avantageusement suivant de fines bandes. A cet effet, il peut être intéressant d'utiliser des fils conducteurs de section carrée.
Par ailleurs, dans le cas où les fils conducteurs de la grille comportent une gaine de matière plastique susceptible de fluer et les fils non conducteurs sont constitués par des fils conducteurs du même type, mais revêtus d'une gaine isolante, la gaine fluable des fils conducteurs est choisie en une matière thermoplastique, et la gaine utilisée pour rendre les autres fils non conducteurs transversalement est choisie en une matière résistant à la
chaleur, de type émail ou matière thermodurcissable à haute température.
Dans le cas d'un dispositif de modulation de la lumière dans lequel les électrodes de travail et les contre- électrodes sont disposées en réseau de fines lignes, en formant respectivement des "colonnes" et des "lignes" en vue de la commande dudit dispositif selon un mode matriciel multiplexe, les fils conducteurs sont disposés pour être en contact avec les parties conductrices et les fils non conducteurs sont disposés pour se situer en regard de parties non conductrices séparant les "lignes" du réseau de contre- électrodes, la distance entre les fils non conducteurs correspondant au pas des "lignes" ou à un multiple entier de ce pas. Dans un mode de réalisation particulier, les fils conducteurs sont disposés pour être en contact avec chacune des parties conductrices, le long de leurs deux bordures, deux fils conducteurs voisins destinés à s'appliquer sur deux parties conductrices adjacentes étant reliés par au moins un autre fil parallèle, non conducteur.
L'invention porte aussi sur un appareillage pour la fabrication d'un réseau de contre-électrodes en fines lignes et son substrat associé, consistant en un assemblage tel que défini ci-dessus, caractérisé par le fait qu'il consiste en un ourdissoir dans lequel les fils conducteurs et les fils non conducteurs sont organisés en nappes sur des peignes ou organes analogues, puis les nappes sont réunies en une nappe finale, les fils conducteurs et non conducteurs étant juxtaposés avec l'alternance choisie sur un cylindre doté d'encoches, la nappe finale étant alors enroulée sur le tambour de l'ourdissoir, le cas échéant recueillie sur un film adhésif, au moins un poste d'enrobage et/ou au moins un poste d'impression des fils conducteurs pouvant être disposé(s) sur le trajet de nappes organisées sur les peignes ou organes analogues.
Lorsqu'il n'y a pas besoin d'assurer un positionnement précis de la grille par rapport à l'électrode
ou contre-électrode transparente, on peut fixer la grille sur la plaque transparente revêtue de sa couche conductrice, par exemple, par une opération de laminage à chaud faisant fluer la gaine thermoplastique. Cependant, lorsqu'un positionnement précis est nécessaire, ce dispositif peut ne pas suffire, c'est pourquoi l'invention porte aussi sur un appareillage pour la fabrication d'un réseau d'électrodes ou contre-électrodes transparentes ou substantiellement transparentes, en couche mince et en fines lignes, auquel est associé une grille d'amenée de courant supplémentaire telle que définie ci-dessus, et permettant de réaliser l'assemblage final d'un écran ou afficheur, caractérisé par le fait qu'il comporte :
- une table de travail percée de trous disposés selon le réseau de la grille ;
- une plaque disposée sous la table de travail, parallèlement à celle-ci, portant des aiguilles de section correspondant sensiblement aux dimensions d'une maille de la grille, ladite plaque pouvant monter et descendre, respectivement pour faire saillir les aiguilles à travers les trous de la- able de travail, en vue du positionnement de la grille sur celle-ci, et pour les effacer, en vue de l'application, sur la grille ainsi positionnée, du substrat transparent sur lequel ont été déposées au préalable les électrodes ou contre- électrodes ;
- des moyens supportant ledit substrat transparent et aptes à le faire descendre sur la grille en place sur la table de travail et de le relever une fois qu'il a été rendu solidaire de la grille ;
- des moyens de réglage portés par la table de travail et/ou lesdits moyens supports, afin d'assurer un positionnement exact des fils conducteurs de la grille le long des lignes conductrices du réseau d'électrodes ou contre-électrodes ; et
des moyens pour appliquer chaleur et pression à l'ensemble grille-substrat, dans le cas où les fils conducteurs sont dotés d'une gaine thermoplastique ; ladite table de travail pouvant être utilisée, une fois 1'ensemble obtenu grille-électrodes ou contre-électrodes, pour recevoir le réseau de contre-électrodes et son substrat et la (ou les) couche(s) électrolytique(s) intermédiaire(s) , les moyens supports portant 1'ensemble précité grille- électrodes ou contre-électrodes étant alors redescendus sur la table en vue de constituer le montage final de l'écran ou de l'afficheur.
Pour mieux illustrer l'objet de la présente invention, on va en décrire ci-après, à titre indicatif et non limitatif, plusieurs modes de réalisation avec référence au dessin annexé.
Sur ce dessin : les Figures 1 à 3 représentent chacune une vue partielle en perspective, à échelle agrandie, d'un mode de réalisation d'un réseau de contre-électrodes et de son substrat pour un -dispositif electrochromique de modulation de la lumière conforme à la présente invention ; les Figures 4 et 5 sont des représentations schématiques respectivement de dessus et en élévation latérale d'un appareillage pour la fabrication d'un réseau de contre- électrodes du type de celui représenté sur la Figure 2 ; la Figure 6 est une vue partielle, à échelle agrandie, selon VI-VI de la Figure 4, du cylindre à encoches équipant l'appareillage des Figures 4 et 5 ; - la Figure 7 est un schéma montrant la formation, à l'aide d'un dispositif du type de celui des Figures 4 et 5, d'un réseau de contre-électrodes pour un dispositif d'affichage en couleur, et la Figure 8 représente, également schématiquement, le réseau ainsi obtenu ; la Figure 9 est une vue partielle en perspective éclatée d'un dispositif electrochromique de modulation de la
lumière comportant le réseau de contre-électrodes de la Figure 2 ; la Figure 10 est une vue analogue à la Figure 9 montrant le dispositif electrochromique équipé d'une grille d'amenée de courant supplémentaire au réseau des électrodes transparentes de ce dispositif ; la Figure 11 est une vue latérale partielle du dispositif de la Figure 10 à l'état assemblé ;
- la Figure 12 est une vue schématique en perspective partielle d'un substrat transparent muni d'une grille réalisée conformément à une variante de celle des Figures 10 et 11 ;
- la Figure 13 est une vue schématique en perspective d'un appareillage pouvant être utilisé pour le montage du dispositif de la Figure 11, les aiguilles de positionnement de la grille des Figures 10 et 11 étant en position escamotée ; la Figure 14 est, à plus grande échelle, une vue d'un détail de la table de travail de l'appareillage de la Figure 13, la grille étant représentée en cours de mise en place, sa position étant fixée par les aiguilles précitées faisant saillie au-dessus de ladite table de travail.
Si 1'on se réfère à la Figure 1, on voit que 1'on a représenté un assemblage 1 de type tissu, dont la chaîne est constituée par des fils serrés les uns contre les autres et disposés suivant une alternance de n fils conducteurs 2 et de p fils non conducteurs 3, et dont la trame est constituée de fils non conducteurs 4, espacés régulièrement les uns des autres, d'une distance e, en faisant passer un fil de trame 4 sur les groupes de n fils conducteurs 2 adjacents de la chaîne et sous les groupes de p fils non conducteurs 3, et le fil de trame 4 voisin de façon inverse, pour obtenir la disposition en quinconce telle que représentée sur la Figure 1.
Les fils conducteurs 2 constituent le réseau de contre-électrodes des dispositifs de modulation de la lumière
qui seront décrits ci-après avec référence aux Figures 9 et 10, et les fils non conducteurs 3 et 4 assurent la tenue des fils 2 suivant un réseau de bandes régulières dont la largeur est fonction des caractéristiques du dispositif de modulation de la lumière à réaliser. La distance entre les fils de trame 4 est également fonction de ces caractéristiques.
Dans l'exemple représenté, si l'on cherche à réaliser des pixels de 300 μm de largeur, de 400 μm de hauteur, la distance entre les contre-électrodes étant de 100 μm, on peut choisir des fils 2, 3 et 4 de 50 μm de diamètre, auquel cas n = 8, p = 2 et e est égal à 0,3 mm ou à un multiple entier de 0,3 mm.
La variante représentée sur la Figure 2 se distingue de celle de la Figure 1 par le fait qu'il n'a pas été envisagé de fils de trame 4 et que les fils conducteurs 2 en alternance avec les fils non conducteurs 3 sont appliqués sur un film adhésif 5 qui les maintient dans la régularité requise.
Quant à la variante représentée sur la Figure 3, elle découle de celle de la Figure 2 par le fait que chaque groupe de n fils conducteurs 2 est remplacé par un ruban conducteur 6 obtenu par laminage d'un fil de plus grande section. Ainsi, par rapport à l'exemple de la Figure 1, chaque groupe des 8 fils conducteurs est remplacé par un ruban de 400 μm de largeur et de 50 μm d'épaisseur, obtenu par laminage d'un fil d'environ 16/100 mm de diamètre.
L'appareil d'ourdissage représenté schématiquement sur les Figures 4 et 5 permet d'obtenir l'assemblage 1A de type nappe de la Figure 2 ; 1'assemblage 1B de la Figure 3 s'obtient suivant le même principe ; quant à l'assemblage l de type tissu, sa chaîne est obtenue sur l'appareil d'ourdissage, et sa trame est disposée à l'aide des dispositifs bien connus dans 1•industrie textile (métiers à tisser) . L'ourdissoir 7 comporte, de façon classique, des cantres 8 sur lesquels sont installées des broches 9. Les différentes bobines 10 des fils 2 et 3 sont enfilées sur les
broches 9, et la tension des fils 2 et 3 est réglée selon leur nature, l'élasticité des fils non conducteurs 3 n'étant pas forcément la même que celle des fils (ou rubans) conducteurs 2. Les fils 2 et 3 sont organisés en nappes 11 (au nombre de trois dans l'exemple représenté) en passant dans une plaque-guide 12 percée d'oeillets ou de fentes, puis sur des peignes 13. Après passage sur ou sous des cylindres de guidage 14, elles sont réunies en s'imbriquant pour constituer la nappe finale 15 où les fils conducteurs 2 et non conducteurs 3 sont juxtaposés avec l'alternance désirée sur un cylindre 16 comportant des encoches 17, comme on peut le voir en coupe sur la Figure 6. La nappe finale 15 vient alors s'enrouler sur le tambour 18 de l'ourdissoir, qui la recueille en même temps que le film adhésif 5, installé sur un cylindre 19, et fixe ainsi les fils 2 et 3 côte à côte dans la disposition prévue.
Comme indiqué ci-dessus en liaison avec la Figure 3, on peut remplacer, sur l'ourdissoir 1 , des groupes de fils adjacents par un ruban ; en l'occurrence, les groupes de n fils conducteurs 2 ont été remplacés par des rubans 6. Par ailleurs, comme indiqué ci-dessus en liaison avec la Figure 1, on peut ne pas prévoir de film adhésif 5 sur l'ourdissoir 7 et mettre alors en place, de façon classique, une trame de fils non conducteurs 4 par une opération complémentaire de tissage. -.
En outre, comme indiqué plus haut, les fils (ou rubans) conducteurs 2, 6 peuvent être revêtus à l'avance de certaines couches exigées par la mise en oeuvre du procédé électrochrome choisi. Cependant, ce dépôt peut aussi être réalisé au cours même de l'opération d'ourdissage. Il suffit pour cela d'intercaler sur le trajet des nappes 11 convenablement constituées, avant qu'elles se rejoignent pour se juxtaposer sur le cylindre 16, une installation de revêtement symbolisée en 20 sur les Figures 4 et 5, qui peut prendre des formes très variées selon la nature du fil et du revêtement. Pour installer un vernis graphité, par exemple, on peut faire passer les fils dans un bain du liant
polymérisable liquide comportant des particules de graphite, puis dans une zone de polymérisation - séchage, par effet thermique ou autre.
En outre, la séparation des nappes que permet 1'ourdissoir se prête très bien à 1'impression de certaines couches, par exemple celles qui comprennent les pigments colorés, qui doivent être distribuées avec une composition différente sur les pixels adjacents.
On sait que, dans un écran en couleur, les pixels sont distribués selon un réseau régulier qui comporte trois ou quatre couleurs de base distribuées régulièrement le long des "lignes" et des "colonnes". Un pixel déterminé est de couleur différente de celle des pixels qui l'encadrent.
Dans l'ourdissoir, on peut réaliser des nappes 11 de fils (ou rubans) conducteurs 2, 6 correspondant à tous les pixels qui sont de même couleur sur une ligne déterminée. En passant entre les cylindres d'une installation de coloration 21, par exemple de flexogravure, telle que représentée en traits mixtes sur les Figures 4 et 5, ces nappes 11 reçoivent l'impression de fines lignes 22, dont la largeur correspond à la largeur d'un pixel. La précision demandée à l'impression ne concerne que la largeur de la ligne, puisque les fils (ou rubans) adjacents, qui eux, doivent recevoir une autre couleur font partie, à ce moment-là, d'une autre nappe 11 qui passe entre d'autres cylindres 21. La parfaite synchronisation des impressions est réalisable par un jeu d'engrenages qui asservit les mouvements des différents cylindres.
Sur les Figures 7 et 8, on a illustré le principe de la formation de ces pixels en trois couleurs, EE3, Z et K^ représentant chacun des pixels bleus, verts et rouges, à partir de trois nappes 11, qui lors de leurs passages dans l'installation 21, reçoivent des lignes successives 22 des trois couleurs en alternance, avec un décalage de couleurs entre les trois nappes, puis sont juxtaposées sur le
cylindre 16 de façon que soit constitué, sur la nappe finale 15, l'assemblage de couleurs recherché.
En outre, si on le souhaite, on peut conférer aux assemblages 1, 1A, 1B, une meilleure solidité, en utilisant pour les fils non conducteurs 3, 4, une fibre à revêtement thermoplastique, et en faisant passer l'assemblage entre deux rouleaux à une température proche du point de ramollissement de la matière thermoplastique, selon la technique du calandrage employée dans l'industrie textile. L'assemblage 1A des contre-électrodes 2 et son substrat associé formé par les fils 3 et le film-support adhésif 5 est représenté sur la Figure 9 en combinaison avec le réseau d'électrodes transparentes 23, constitués par un dépôt en fines lignes d'ITO par exemple, sur une plaque de verre 24, avec interposition de couches électrolytiques 25, 26. A titre d'exemple, on peut disposer des couches électrolytiques telles que décrites dans le brevet français n° 2 618 571, par exemple dont l'une contient un pigment blanc, tel que le dioxyde de titane. Mais on peut appliquer le procédé à d'autres systèmes électrochromiques décrits dans la littérature (Cf., par exemple, SAE Technical Paper Séries 910542 ; 910545 - International Congress and Exposition D troit, Michigan, 25 février-1er mars 1991) , tels que ceux qui mettent en oeuvre des matériaux redox, comme le viologène, le bleu de Prusse les polymères électroactifs (polypyrrole, polythiophène) , ou d'autres matériaux organiques, ou encore des systèmes comprenant des oxydes de métaux de transition, tels que O3, M0O3, Tiθ2, V2O5, Bi2θ3, Pb02, CuOχ, Ni(OH)2 Ir02, CoOχ, et d'une manière générale, à tous autres systèmes électrochromiques décrits dans la 1ittérature.
Les Figures 10 et 11 représentent de façon schématique un écran ou afficheur selon l'invention, également composé de pixels en grand nombre commandés selon un mode matriciel ("lignes" et "colonnes") multiplexe ; cet écran ou afficheur comporte des moyens conformes à
1•invention pour résoudre le problème de 1'amenée de courant en des points des colonnes, en supplément des amenées aux deux extrémités. Ces moyens consistent en une grille 27, dont les fils de trame 28 sont conducteurs et dont les fils de chaîne 29 sont non conducteurs (ou réciproquement) , et dont la maille correspond à la taille des pixels. (Les fils de chaîne - ou de trame - pourraient cependant être séparés par une distance égale à un multiple du pas en hauteur des pixels) . Cette grille 27 est ensuite appliquée sur une plaque de verre 24, où les "colonnes" 23 ont déjà été tracées dans la couche conductrice transparente, par exemple par dépôt sous vide d'ITO. La grille 27 ayant une certaine tenue, la mise en place des fils conducteurs 28 avec précision le long de chaque "colonne" 23, est facilitée. Au lieu d'avoir à positionner chaque fil, on a ici la possibilité de positionner d'un seul coup l'ensemble des fils, la grille 27 étant ensuite maintenue en place par exemple par quelques points de collé. L'exemple cité ci- dessous décrit un processus pratique qui permet d'arriver à ce résultat.
On a intérêt à utiliser un fil conducteur 28 aussi fin que possible, et par conséquent, pour un courant donné à transporter, un fil fait dans une matière aussi peu résistante que possible. L'argent ou le cuivre sont particulièrement indiqués. Si le conducteur 28 est fait d'un métal corrodable par l'électrolyte, il faut alors le protéger de celui-ci en interposant une gaine entre l'électrolyte 25, 26 et lui. Mais il faut cependant que des points de contact subsistent entre la couche conductrice 23 et le fil conducteur 28 qui sert à alimenter en courant les parties de la "colonne" éloignées des bords de l'écran. Une des manières de parvenir de façon simple à ce résultat, consiste à utiliser pour confectionner la grille 27 un fil conducteur 28 , qui, s'il est corrodable, est recouvert d'une gaine thermoplastique 28a. C'est ce qui est représenté sur la Figure 11. Pour assurer le contact électrique entre le fil 28 et la bande de couche transparente conductrice 23
qu'il doit alimenter, il suffit d'appliquer une pression sur la grille 27 après sa mise en place tout en chauffant la plaque transparente 24 : la gaine thermoplastique 28a flue et dégage le métal le long de la génératrice de contact. Les fils de la grille 27 peuvent avantageusement être de section carrée, comme représenté sur les Figures 10 et 11, ce qui permet un meilleur contact des fils conducteurs 28 contre les électrodes transparentes 23.
Par ailleurs, comme illustré sur la Figure 12, on peut remplacer la grille 27 par une grille 27A, dont les fils de trame sont constitués par deux fils conducteurs 28A reliés par un fil non conducteur, parallèle 29A. Les deux fils 28A viennent s'appliquer respectivement contre les bordures de deux "colonnes" 23 adjacentes, le fil intermédiaire 29A venant s'appliquer contre la partie non conductrice du substrat 24. Les fils 28A pourraient aussi comporter une gaine 28a.
Ainsi, dans son ensemble, la réalisation pratique d'un tel écran peut se faire par exemple selon le processus suivant, décrit avec référence aux Figures 13 et 14 :
1 - On tisse une grille 27 composée comme on vient de 1'indiquer.
2 - On installe une table de travail 30 percée d'un réseau de trous à travers laquelle peuvent passer des aiguilles 31, dont la section (sauf à l'extrémité effilée) est légèrement inférieure aux dimensions d'un pixel, les trous étant disposés selon le réseau de la grille 27. Les aiguilles 31 sont portées par une deuxième plaque 32, située au-dessous de la table de travail 30, parallèlement à celle-ci. Cette plaque 32 est munie d'un dispositif permettant de la faire monter et descendre, afin de faire saillir les aiguilles 31 à travers la table de travail 30, ou, au contraire, de les e facer.
- Les aiguilles 31 étant légèrement sorties, la grille 27 est mise en place en enfilant les aiguilles 31 dans les mailles correspondantes ; puis, la grille 27 est descendue au contact de la table de travail 30. Quelques points de colle sont disposés sur la grille 27.
- La plaque de verre 24, sur laquelle ont été disposées les "colonnes" 23 en couche conductrice par l'un des procédés mentionnés plus haut, est alors présentée, couche conductrice en-dessous, à l'aide d'un dispositif, pneumatique ou autre (ventouses 33 sur la Figure 12) , qui la soutient au-dessus et parallèlement à la table de travail 30. Elle est descendue au contact de la grille 27, cependant que les aiguilles 31 s'effacent à travers la table de travail 30. Ce mouvement de descente est contrôlé en X et Y par un réglage micrométrique (tel qu'indiqué en 34 et 35) qui commande soit la table de travail 30, soit le dispositif 33 qui tient la plaque de verre 24. De cette façon, il est possible d'ajuster et de coller la plaque de verre 24 sur la grille 27, de telle sorte que les fils conducteurs 28 soient exactement placés le long des "colonnes" 23.
- Le cas échéant, on applique une pression sur la plaque de verre 24 tout en balayant la surface par un radiateur infrarouge dont l'objet est de faire fluer la gaine thermoplastique 28a des fils conducteurs 28 de la grille 27.
- Séparément, on confectionne le substrat portant les contre-électrodes de l'écran, qui en constituera la couche de base, par exemple l'assemblage de l'une des Figures 1 à 3. Après l'avoir placé sur un film-support, on place sur lui les couches 25, 26 qui composent le milieu électrolytique et, le cas échéant, les couches de matériau electrochromique. On rappelle que certaines de
ces couches peuvent avoir été placées directement sur les fils avant ourdissage ou avoir été placées sur l'assemblage 1, 1A ou 1B pendant l'ourdissage.
7 - Après avoir relevé la plaque de verre 24 grâce à son dispositif de préhension (la grille 27, devenue solidaire se soulève aussi) , on place 1'empilement de couches constitué au paragraphe 6 sur la table de travail 30. Puis on fait redescendre la plaque de verre 24 pour former le "sandwich" qui constitue la plaque écran.
8 - 11 convient de procéder au scellement sur les tranches et à la reprise des connexions électriques. Celles-ci se font, pour les "colonnes" 23, par la reprise à partir des fils conducteurs 28 de la grille 27 et, pour les "lignes", à partir des fils conducteurs 2 de l'assemblage 1, 1A ou 1B. Il peut être avantageux d'utiliser, comme film-support (indiqué au paragraphe 5 ci-dessus) , une carte support de circuit imprimé sur laquelle est directement gravé le eircuit de commande de l'écran.
Il est bien entendu que les modes de réalisation ci-dessus décrits ne sont aucunement limitatifs et pourront donner lieu à toutes modifications désirables, sans sortir pour cela du cadre de l'invention.