Bloc de construction modulaire
La présente invention concerne un bloc de construction modulaire pour monter des murs de bâtiment ou autres cloisons. Elle est particulièrement bien adaptée, quoi que non exclusivement, aux blocs de construction dits "à coller".
Il est rappelé, pour mémoire, que les blocs à coller, fabriqués à partir de béton ou granulats de matière agglomérés, comportent généralement au moins deux parois latérales longitudinales reliées entre elles par une ou plusieurs parois transversales. De manière classique, le chant supérieur de chacune desdites parois est rectifié pour obtenir une hauteur de bloc constante, avec une bonne précision. Pour solidariser les blocs à coller de deux rangées de blocs superposées d'un mur, on applique une colle ou un mortier de colle sur les chants supérieurs d'au moins certaines des parois des blocs de la rangée inférieure et on pose sur eux les blocs de la rangée supérieure, les deux rangées étant ainsi solidarisées par au moins un joint de colle s'étendant entre elles. La quantité de mortier de colle déposée sur les chants des parois du bloc peut être maîtrisée (par exemple en utilisant un rouleau applicateur de colle adapté), pour obtenir des joints de colle d'épaisseur déterminée satisfaisant aux normes en vigueur; c'est la satisfaction à ces normes qui peut imposer une rectification du chant supérieur des blocs, pour maîtriser les tolérances.
Il est à noter que, à la différence des blocs à coller, les blocs dits "à bancher" ne sont généralement pas rectifiés, mais assemblés à sec (c'est-à-dire sans joint de mortier entre eux) et maintenus solidaires les uns des autres par un matériau de liaison (par exemple du béton ou du ciment) coulé dans des alvéoles internes traversantes des blocs.
Par ailleurs, les blocs à coller se distinguent des blocs dits "à maçonner", notamment par le fait qu'ils ne comportent pas nécessairement de paroi supérieure pleine (on parle couramment de "voile de pose") sur laquelle peut être appliqué un mortier de liaison avec la rangée de blocs supérieure, comme c'est le cas pour les blocs à maçonner. On peut néanmoins noter qu'il existe des blocs à coller avec voile de pose, sur lequel est appliquée la colle.
Quel que soit le type de bloc de construction utilisé pour ériger un mur, on sait que la longueur souhaitée du mur est fréquemment un multiple non entier de la longueur des blocs utilisés. Aussi, pour obtenir la longueur désirée pour les rangées horizontales de blocs du mur, on peut utiliser des blocs de construction modulaires, c'est-à-dire comportant des sous-blocs élémentaires à découper.
Chaque sous-bloc élémentaire comporte généralement deux parois latérales, formant des portions des parois latérales du bloc modulaire, reliées à leurs extrémités par des parois transversales. Les sous-blocs élémentaires sont reliés entre eux par des cloisons de liaison ménageant entre elles des évidements de séparation des sous-blocs, lesdites cloisons de liaison formant des portions des parois latérales du bloc modulaire. L'ensemble des parois latérales des sous-blocs et des cloisons de liaison participent à la formation des parois latérales du bloc modulaire dans son ensemble. Pour faciliter la découpe du bloc modulaire en sous-blocs élémentaires, des amorces de coupe, généralement sous forme d'encoches, sont réalisées au milieu de chacune des cloisons de liaison. Ainsi, un maçon peut fractionner un bloc modulaire en sous-blocs élémentaires ou multiples de sous-blocs élémentaires, par exemple en appliquant un coup de marteau au niveau d'amorces de coupe choisies en fonction de la longueur désirée. Il lui est alors possible d'utiliser un ou plusieurs sous-blocs élémentaires pour ajuster la longueur de la rangée de blocs.
Cependant, lorsqu'un sous-bloc élémentaire (ou une pluralité de sous-blocs) a été séparé d'un bloc modulaire après cassure des cloisons de liaison, des joints verticaux sont nécessaires pour assembler et solidariser ce sous-bloc aux autres blocs de construction de la rangée du mur; les joints sont formés entre les tranches brisées des cloisons de liaison et des surfaces des blocs adjacents. La réalisation de ces joints étant fastidieuse, les maçons ont généralement tendance à la négliger.
En particulier, on constate fréquemment que, plutôt que de former des joints fins le long des tranches des cloisons de liaison, certains maçons laissent volontairement des espaces conséquents entre les sous-blocs élémentaires et les blocs adjacents, pour pouvoir remplir ces espaces avec des fragments de blocs de construction, qu'ils ont préalablement cassés à même le chantier et qu'ils solidarisent au reste des blocs de la rangée par du mortier dont ils remplissent les interstices entre les fragments de blocs disposés dans les espaces concernés. L'emploi d'une telle méthode évite aux maçons d'avoir à fournir un travail de précision sur la formation de joints le long de tranches de cloisons de liaison.
Toutefois, outre que l'obtention des fragments de blocs est une tâche longue et pénible pour un résultat laborieux et un coût élevé du fait de la consommation de blocs, la qualité de l'isolation thermique du mur dans la zone de comblement des espaces n'est pas bonne, puisque les fragments de blocs et le mortier (que ce dernier soit formé de colle ou de ciment) forment une masse dense et donc conductrice thermique, tandis que les blocs de constructions, creux, garantissent une bonne isolation thermique du fait de la succession de parois solides et de cavités.
Par ailleurs, les amorces de coupe étant ménagées au milieu des cloisons de liaison entre deux sous-blocs élémentaires adjacents, des fragments plus ou moins volumineux de cloison subsistent, après cassure des cloisons de liaison, en saillie sur les parois transversales desdits sous-blocs. Cela rend plus difficiles le positionnement des sous-blocs élémentaires par rapport aux autres blocs de construction adjacents de la rangée et la réalisation de joints verticaux nets limitant les déperditions d'énergie.
La présente invention a pour objet de remédier à ces inconvénients et, notamment, de faciliter le positionnement, au sein d'une rangée de blocs de construction, de sous-blocs élémentaires provenant d'un bloc de construction modulaire.
A cet effet, l'invention concerne un bloc de construction modulaire destiné au montage d'un mur de bâtiment formé de rangées de blocs de 25 construction, ledit bloc comportant: - au moins deux sous-blocs élémentaires à découper, solidaires par des moyens de liaison ménageant un évidement de séparation entre lesdits sous-blocs élémentaires; - des moyens pour désolidariser au moins un sous-bloc élémentaire dudit 30 bloc modulaire, ledit bloc modulaire étant remarquable en ce que ledit sous-bloc élémentaire comporte, du côté de l'évidement de séparation, des moyens d'emboîtement agencés pour permettre, après sa désolidarisation dudit bloc modulaire, un positionnement dudit sous-bloc élémentaire par rapport à un autre 35 bloc de construction.
Ainsi, lorsqu'un sous-bloc élémentaire, comportant des moyens d'emboîtement, a été désolidarisé dudit bloc modulaire, il peut aisément être positionné par rapport à un autre sous-bloc élémentaire (désolidarisé ou non) ou par rapport à un autre bloc de construction (modulaire ou non). En effet, le sous- bloc modulaire est désolidarisé au niveau des moyens de liaison ménageant l'évidement dans lequel se trouvent les moyens d'emboîtement; ainsi, après désolidarisation, les moyens d'emboîtement du sous-bloc élémentaire deviennent accessibles pour son positionnement par rapport à un autre bloc de construction.
On peut ainsi éventuellement se dispenser de la réalisation d'un joint de liaison vertical entre le sous-bloc élémentaire et le bloc par rapport auquel il est positionné et avec lequel il est emboîté. De la sorte, on réduit le temps de pose des sous-blocs, tout en évitant la formation de ponts thermiques dans une rangée de blocs et sous-blocs élémentaires.
Outre les avantages qu'elle procure, la présente invention est tout particulièrement inventive pour la raison suivante: il n'y avait pas de raison que l'homme du métier, pour éliminer les inconvénients détaillés plus haut et notamment celui de devoir former un joint pour le positionnement des sous-blocs élémentaires, crée d'autres inconvénients liés, du fait de la structure du bloc de l'invention, à la nécessité de devoir fabriquer des moyens d'emboîtement dans les évidements de séparation des sous-blocs élémentaires lors de la fabrication du bloc modulaire, ce qui n'est pas simple. Mais ceux-ci sont de loin préférables à ceux-là.
Selon une forme de réalisation préférée, le sous-bloc élémentaire est agencé pour être positionné par rapport à un bloc comportant des moyens d'emboîtement complémentaires aux siens.
De préférence, chaque sous-bloc élémentaire du bloc modulaire comporte, du côté de chaque évidement le séparant d'un autre sous-bloc élémentaire, des moyens d'emboîtement.
De préférence encore, les moyens d'emboîtement des sous-blocs 35 élémentaires sont tous identiques.
De préférence toujours, les moyens d'emboîtement sont des moyens standardisés sur l'ensemble des blocs destinés à former la rangée du mur.
Avantageusement, lesdits moyens d'emboîtement comportent au moins 5 une nervure et/ou au moins une rainure, s'étendant de préférence selon la hauteur dudit sous-bloc élémentaire.
De préférence, ledit sous-bloc élémentaire comportant au moins une paroi transversale, lesdits moyens d'emboîtement dudit sous-bloc élémentaire 10 sont ménagés sur une face de ladite paroi transversale située du côté de l'évidement de séparation.
De préférence, lesdits moyens de liaison comportant au moins une cloison de liaison solidaire de la paroi transversale, les moyens de 15 désolidarisation sont ménagés, sur ladite cloison de liaison, dans le prolongement de la paroi transversale. Ainsi, on peut réaliser une cassure de la cloison de liaison au niveau de la face portant les moyens d'emboîtement, de sorte qu'aucun fragment de cloison conséquent ne subsiste en saillie hors de cette face après désolidarisation du sous-bloc élémentaire; en conséquence, l'emboîtement d'un 20 sous-bloc élémentaire désolidarisé avec un autre bloc de construction est amélioré, car il n'est pas gêné par de tels fragments.
De préférence dans ce cas, lesdits moyens de désolidarisation comportent des amorces de coupe, par exemple sous forme d'encoches 25 rectilignes, sensiblement alignées avec la face de la paroi transversale sur laquelle sont ménagés les moyens d'emboîtement. De telles encoches permettent d'obtenir une cassure nette assurant un positionnement optimal du sous-bloc élémentaire par rapport à un autre bloc de construction.
30 Selon une forme de réalisation, les amorces de coupe sont légèrement en retrait de la face de la paroi transversale sur laquelle sont ménagés les moyens d'emboîtement, pour s'assurer du dégagement de cette face après rupture des amorces de coupe.
35 Selon une forme de réalisation, lesdits sous-blocs élémentaires du bloc modulaire ont tous une longueur identique. Ainsi, les différents assemblages réalisables à partir de sous-blocs élémentaires désolidarisés provenant d'un même bloc modulaire d'origine ont une longueur égale à un multiple de la longueur desdits sous-blocs élémentaires.
En variante, au moins un desdits sous-blocs élémentaires présente une longueur différente de celle des autres sous-blocs élémentaires dudit bloc modulaire. Ainsi, il est possible d'obtenir des assemblages de sous-blocs élémentaires désolidarisés dont la longueur n'est pas un multiple d'une longueur unique de sous-blocs élémentaires.
Selon une forme de réalisation particulière, le bloc modulaire comporte, à au moins l'une de ses extrémités, des moyens de coulissement agencés pour coopérer longitudinalement avec des moyens de coulissement d'un autre bloc de construction modulaire de même type, afin d'ajuster en coulissement la longueur de l'ensemble formé par ces deux blocs modulaires.
De préférence dans ce cas, le bloc modulaire comporte un sous-bloc élémentaire comportant lesdits moyens de coulissement.
Selon une forme de réalisation particulière, le bloc comportant au moins 20 une paroi, cette paroi comporte un bossage déterminant la hauteur du bloc.
L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante de la forme de réalisation préférée du bloc modulaire de l'invention, en référence aux planches de dessins annexées, sur lesquelles: 25 - la figure 1 est une vue schématique du dessus d'une première forme de réalisation d'un bloc de construction modulaire conforme à la présente invention, - la figure 2 est une vue schématique de profil du bloc de la figure 1, - la figure 3 montre un exemple d'assemblage d'un sous-bloc élémentaire, désolidarisé du bloc modulaire de la figure 1, avec un bloc de 30 construction traditionnel et - la figure 4 montre, dans une vue schématique du dessus, une paire de blocs de construction selon une deuxième forme de réalisation préférée de l'invention dans laquelle chaque bloc de construction modulaire comporte en outre des moyens de coulissement adaptés pour coopérer avec des moyens de 35 coulissement d'un autre bloc.
Sur ces figures, pour simplifier la description, des éléments semblables, même de pièces distinctes ou de formes de réalisation différentes, pourront être désignés par des références identiques.
En référence aux figures 1 et 2, on décrit un bloc de construction modulaire 1 conforme à une première forme de réalisation de la présente invention. Il s'agit d'un bloc du type "à coller", mais il est bien évident que l'invention peut également s'appliquer aux blocs de construction dits "à bancher" ou bien encore aux blocs de construction dits "à maçonner", déjà introduits plus haut.
Ce bloc modulaire 1 est de forme globalement parallélépipédique. Ainsi, ce bloc 1 présente une longueur L, une hauteur h et une largeur ou épaisseur e, dans des directions correspondantes, de manière classique. La direction principale du bloc étant celle de sa longueur L, on se référera par convention à cette direction pour décrire l'orientation des différents éléments dans la description qui suit, un bloc étant généralement disposé avec les directions de sa longueur L et de son épaisseur e horizontales et la direction de sa hauteur h verticale. En particulier, les notions de supérieur et inférieur correspondent aux côtés supérieur et inférieur de la figure 2, dans la direction de la hauteur h du bloc 1, tandis que les notions de longitudinal, transversal ou latéral sont définies par rapport à la direction de la longueur L du bloc 1. Les notions d'extérieur et d'intérieur se réfèrent aux côtés extérieur et intérieur du bloc, l'intérieur du bloc correspondant au volume intérieur défini par les surfaces d'extrémité du bloc (dans toutes les directions). Un "chant" d'une paroi ou d'un bloc est formé par une surface horizontale de cette paroi ou de ce bloc.
Le bloc modulaire 1 comporte, d'un point de vue structurel général, deux parois latérales longitudinales 2, parallèles l'une à l'autre, reliées à leurs extrémités 2A, 2B par deux parois transversales d'extrémité 3 et en leur sein par une pluralité de parois transversales intérieures 6 dont certaines sont reliées par des parois longitudinales intérieures 7. D'un point de vue fonctionnel, le bloc modulaire 1 comporte en fait cinq sous-blocs élémentaires parallélépipédiques à découper (on parle encore de sous-blocs élémentaires "sécables"), dont deux sont des sous-blocs d'extrémité 4E et trois des sous-blocs internes 4I, situés entre les sous-blocs d'extrémité 4E.
Chaque sous-bloc élémentaire 4E, 4I comporte en l'espèce deux parois longitudinales latérales 5, formant des portions des parois latérales 2 du bloc modulaire 1. Les parois latérales 5 des sous-blocs 4E, 4I sont reliées à leurs extrémités 5A, 5B par des parois transversales 6; les parois transversales 6 extérieures des sous-blocs d'extrémité 4E forment les parois transversales d'extrémité 3 du bloc modulaire 1. Chaque sous-bloc 4E, 4I comporte également en l'espèce une cloison longitudinale intérieure 7 s'étendant entre ses parois transversales 6 dont elle est solidaire, ce qui définit, pour chaque sous-bloc élémentaire 4E, 4I, deux alvéoles internes 8. Bien entendu, selon d'autres formes de réalisation, les sous-blocs élémentaires 4E, 4I peuvent comporter plusieurs cloisons longitudinales intérieures ou, au contraire, ne comporter aucune cloison longitudinale intérieure.
Les sous-blocs élémentaires 4E, 4I adjacents sont reliés les uns aux autres par des cloisons (ou parois) longitudinales latérales de liaison 9, formant des portions des parois latérales 2 du bloc modulaire 1. On note qu'en fait, les parois latérales 2 du bloc 1 sont ici formées par les parois latérales 5 des sous-blocs 4E, 4I et les cloisons de liaison 9.
Les cloisons de liaison 9 relient les parois transversales 6 en regard de deux sous-blocs 4E, 4I successifs (adjacents). Deux cloisons 9 de liaison de deux sous-blocs 4E, 4I successifs ménagent entre elles un évidement de séparation 13 de ces deux sous-blocs 4E, 4I; avec cinq sous-blocs élémentaires 4E, 4I, le bloc modulaire 1 comporte donc quatre évidements de séparation 13. En particulier, un sous-bloc d'extrémité 4E dudit bloc 1 est relié à deux cloisons de liaison 9, tandis qu'un sous-bloc 4I intérieur dudit bloc 1 est relié à quatre cloisons de liaison 9.
Le bloc modulaire 1 est agencé pour que ses sous-blocs élémentaires 4E, 4I puissent être désolidarisés du bloc modulaire 1, dans le but de compenser un écart de distance entre la longueur totale désirée d'une rangée de blocs d'un mur et la longueur effective du plus grand multiple entier de blocs usuels pouvant être alignés sur cette longueur totale; autrement dit, le bloc modulaire 1 est sécable pour permettre un ajustement de la longueur de la rangée de blocs. Ainsi, en combinant judicieusement certains des sous-blocs élémentaires 4E, 4I, désolidarisés ou certains étant encore solidaires les uns des autres, on peut obtenir un assemblage de sous-blocs élémentaires 4E, 4I de longueur égale à la somme des longueurs de chacun des sous-blocs de l'assemblage et d'éventuels cloisons de liaison encore présentes entre certains de ces sous-blocs et ainsi ajuster la longueur de la rangée de blocs.
Dans l'exemple de réalisation de l'invention représenté sur les figures 1 et 2, les parois latérales 5 des sous-blocs élémentaires 4E, 4I sont toutes de même longueur. Bien entendu, il est également envisageable qu'un bloc modulaire 1 de longueur donnée comporte des sous-blocs élémentaires de longueurs différentes.
En l'espèce, afin de permettre la désolidarisation des sous-blocs élémentaires 4E, 4I, deux amorces de coupe 10, sensiblement parallèles entre elles, sont pratiquées sur la face 9A extérieure de chaque cloison de liaison 9. Chaque amorce de coupe 10, en l'espèce en forme d'encoche 10, s'étend dans le prolongement d'une paroi transversale intérieure 6; plus précisément, chaque encoche 10 s'étend dans un plan sensiblement confondu avec le plan d'une face 6A d'une paroi transversale 6 de l'un des sous-blocs élémentaires 4E, 4I reliés par la cloison de liaison 9 sur laquelle l'encoche 10 est ménagée.
On désignera une telle face par l'expression de "face d'emboîtement 6A"; une face d'emboîtement est une face 6A d'une paroi transversale 6 d'un sous-bloc élémentaire 4E, 4I située du côté d'un évidement de séparation 13. Comme leur nom l'indique, sur les faces d'emboîtement 6A des parois transversales 6 de chaque sous-bloc élémentaire 4E, 4I sont ménagés des moyens d'emboîtement 11A, 11B, dont la fonction est de permettre de positionner le sous-bloc élémentaire 4E, 4I, lorsqu'il est désolidarisé du bloc modulaire 1, soit avec d'autres sous-blocs élémentaires 4E, 4I de ce bloc ou d'un autre, soit avec des blocs de construction, modulaires ou non. Si le ou les blocs de construction par rapport auxquels un sous-bloc élémentaire 4E, 4I est positionné comporte des moyens d'emboîtement complémentaires, les blocs concernés peuvent être facilement et efficacement emboîtés les uns avec les autres.
Dans l'exemple de réalisation des figures 1 et 2, ces moyens d'emboîtement 11A, 11B comprennent, pour chaque face d'emboîtement 6A, une nervure 11A et une rainure 11B de formes complémentaires, s'étendant dans le sens de la hauteur du sous-bloc 4E, 4I correspondant, de préférence sur toute sa hauteur.
Bien entendu, d'autres formes de moyens d'emboîtements sont envisageables, comme par exemple des bossages associés à des évidements complémentaires. En outre, le nombre des nervures 11A et rainures 11B peut éventuellement différer d'un sous-bloc 4E, 4I à l'autre. Ainsi, la paroi transversale d'extrémité 3 d'un sous-bloc d'extrémité 4E du bloc modulaire de la figure 1 comporte une simple rainure 11B comme moyens d'emboîtement, de sorte à pouvoir être, soit positionnée en extrémité de mur pour former une partie d'une surface dite "en tableau", soit emboîtée avec un autre bloc de construction (ou sous-bloc élémentaire) comportant une nervure complémentaire (ainsi éventuellement qu'une rainure alors inutilisée); pour mémoire, une surface de mur dite "en tableau" correspond à une surface plane perpendiculaire à la direction de la longueur des blocs et formant par exemple la surface verticale d'une ouverture dans un mur.
En assénant un coup, par exemple de marteau, sur les amorces de coupe 10 des cloisons latérales 9, on peut casser ces dernières et ainsi désolidariser les sous-blocs élémentaires 4E, 4I correspondants du bloc modulaire 1. Du fait de l'agencement particulier des amorces de coupe 10 sensiblement dans des plans des faces d'emboîtement 6A, aucun fragment important résultant de la section des cloisons de liaison 9 ne subsiste en saillie sur les faces d'emboîtement 6A. Ainsi, l'assemblage des sous-blocs 4E, 4I désolidarisés à d'autres sous-blocs 4E, 4I ou à d'autres blocs de construction, modulaires ou non, est facilité.
Selon une forme de réalisation particulière, les amorces de coupe 10 sont agencées pour que leur plan de coupe soit légèrement en retrait du plan des faces d'emboîtement 6A, du côté de la paroi transversale 6 correspondante. Ainsi, on est certain que, suite à la rupture des amorces de coupe 10 et au retrait des cloisons de liaison 9, les faces d'emboîtement 6A sont dégagées et libres de tout reliquat de cloison de liaison 9. Cette caractéristique particulière sera décrite plus en détails plus bas en référence à la forme de réalisation de la figure 4, mais elle s'applique bien entendu également à la forme de réalisation des figures 1 à 3 et, plus généralement, à toute forme de réalisation de l'invention avec laquelle elle n'est pas incompatible.
On a représenté, sur la figure 3, un exemple d'assemblage d'un sous-bloc élémentaire 4E, 4I, désolidarisé du bloc modulaire 1 de la figure 1, avec un bloc de construction 12 non modulaire usuel. Pour obtenir cet assemblage, les moyens d'emboîtement 11A, 11B dudit sous-bloc 4E, 4I coopèrent avec des moyens d'emboîtement complémentaires 12A, 12B du bloc usuel 12, pour positionner le sous-bloc élémentaire 4E, 4I par rapport au bloc usuel 12. Ainsi, la nervure 11A de la paroi transversale 6 du sous-bloc élémentaire 4E, 4I (respectivement du bloc usuel 12) s'engage dans la rainure complémentaire 11B de la paroi transversale du bloc usuel 12 (respectivement du sous-bloc 4E, 4I). Ainsi, on peut éventuellement se dispenser de la réalisation d'un joint vertical pour maintenir le sous-bloc élémentaire 4E, 4I et le bloc usuel 12 ensemble.
Une autre forme de réalisation de l'invention va maintenant être décrite, en référence à la figure 4. Dans cette forme de réalisation, un bloc modulaire 1' comporte, à l'une de ses extrémités 2A', des moyens de coulissement 14 agencés pour coopérer longitudinalement avec des moyens de coulissement 14 complémentaires d'un autre bloc de construction 1' de même type, afin d'ajuster la longueur de l'ensemble formé par lesdits deux blocs l'.
Plus précisément, chaque bloc 1' comporte en l'espèce un corps sensiblement parallélépipédique C et un module de coulissement 14, le module 14 comportant une paroi transversale 15 supportant un tenon latéral 16 et un tenon intérieur 17, un évidement 18 de réception de tenon étant ménagé entre les tenons 16, 17 pour la réception d'un tenon intérieur 17 d'un autre bloc 1' et un évidement latéral 19 de réception de tenon étant ménagé sur le côté latéralement opposé au tenon latéral 16, pour la réception d'un tenon latéral 16 d'un autre bloc 14.
Le corps C de chaque bloc 1' comporte en l'espèce deux sous-blocs élémentaires, un sous-bloc extérieur 4E' situé à l'extrémité opposée 2B' au module de coulissement 14 et un sous-bloc intérieur 4I' situé entre le sous-bloc externe 4E' et le module de coulissement 14. En fait, le module de coulissement 14 forme un sous-bloc élémentaire 14, un peu particulier dans la mesure où il comporte des moyens de coulissement 14 lui permettant de remplir également une fonction de coulissement avec un module complémentaire d'un autre bloc l'.
De même que précédemment, les sous-blocs 4E', 4I', 14 du bloc 1' comportent des parois transversales intérieures 6', 15 et sont reliés deux à deux par des cloisons latérales longitudinales de liaison 9' définissant entre elles des évidements 13' de séparation entre les sous-blocs 4E, 4I, 14. Des encoches 10' sont ménagées sur ces cloisons de liaison 9' sensiblement dans le plan de chaque face 6A' d'une paroi transversale 6', 15 d'un sous-bloc 4E', 4I', 14 située du côté d'un évidement de séparation 13' (autrement dit, sensiblement dans le plan de chaque face d'emboîtement 6A').
De même que dans la forme de réalisation des figures 1 à 3, les encoches 10' sont ici agencées pour ménager dans les cloisons de liaison 9' un plan de coupe décalé par rapport au plan de la face d'emboîtement 6A' correspondante, pour s'assurer que la face d'emboîtement 6A' est dégagée et libre de toute saillie après rupture des amorces de coupe 10' et retrait des cloisons de liaison 9'.
Plus précisément, sur la figure 4, on a désigné par la référence P le plan d'une face d'emboîtement 6A' et par la référence P' le plan de coupe ménagé par une encoche 10' correspondante, c'est-à-dire une encoche 10' s'étendant sensiblement dans le plan de ladite face d'emboîtement 6A'. On note que ces plans P, P' sont décalés d'une distance d correspondant au retrait du plan de coupe P' par rapport au plan de la face d'emboîtement 6A'; cette distance d peut par exemple être égale à 1,5mm. Lorsque la cloison de liaison 9' est désolidarisée du bloc 1' par rupture au niveau de l'encoche 10', la face d'emboîtement 6A' est libre de toute saillie hors de son plan dans sa direction d'emboîtement. Si deux faces d'emboîtement 6A' du bloc 1' doivent être positionnées l'une par rapport à l'autre, le jeu au niveau des parois latérales est doublé et égal à 2d (puisqu'il y a un décalage d pour chaque face 6A'), comme on le voit d'ailleurs pour les sous-blocs 4E', 4I' emboîtés sur la droite de la figure 4 (cet emboîtement est explicité ci- dessous); on est ainsi bien certain de la qualité du contact entre les faces d'emboîtement 6A'.
Cette caractéristique est très avantageuse. En effet, dans l'art antérieur, les maçons étaient obligés, sur chantier, de racler les cloisons cassées au niveau de leur surface sectionnée s'ils souhaitaient éviter d'être gênés par d'éventuels reliquats de matériau en saillie. Grâce à cette caractéristique de décalage du plan de coupe, qui se combine avantageusement avec l'agencement du bloc 1' de l'invention avec des moyens d'emboîtement prévus sur les sous-blocs élémentaires 4E', 4I', 14, l'emboîtement des sous-blocs 4E', 4I', 14 après leur désolidarisation est de grande qualité.
Les faces 6A' d'emboîtement 6A' comportent des moyens d'emboîtement 11A', 11B' comprenant en l'espèce, pour chaque surface d'emboîtement 6A', une nervure 11A' et une rainure 11B'. De même que précédemment, la fonction des moyens d'emboîtement 11A', 11B' est de permettre de positionner un sous-bloc élémentaire 4E, 4I, 14 désolidarisé du bloc modulaire 1, soit avec d'autres sous-blocs élémentaires 4E', 4I', 14 soit avec des blocs de construction, modulaires ou non.
On voit d'ailleurs, sur la figure 4, que le sous-bloc externe 4E' du bloc 1' situé à droite sur la figure a été désolidarisé de ce bloc 1', les cloisons de liaison 9' au sous-bloc intérieur 4I' retirées et le sous-bloc externe 4E' emboîté, par ses moyens d'emboîtement 11A', 11B', sur les moyens d'emboîtement 11A', 11B' du bloc intérieur 41', ces derniers ayant été rendus accessibles du fait du retrait des cloisons de liaison 9'. Les moyens d'emboîtement 11A', 11B' permettent ainsi un positionnement relatif des sous-blocs 4E', 4I' entre eux, ce qui permet d'ajuster la longueur de la rangée en supprimant les cloisons de liaison 9'.
Les blocs modulaires 1' de la figure 4 permettent de combiner avantageusement moyens d'ajustement en longueur discrets et continus. Les moyens d'ajustement en longueur discrets sont les sous-blocs élémentaires 4E', 4I', 14, qui peuvent être désolidarisés et utilisés seuls ou en combinaison, avec ou sans leurs cloisons de liaison 9. Les moyens d'ajustement continus sont les moyens de coulissement 14, qui permettent d'ajuster la longueur d'une paire de blocs 1' comportant ces moyens 14 de manière continue, dans la limite bien entendu de la course des moyens de coulissement 14.
On note que les sous-blocs élémentaires 4E', 4I', 14 des blocs 1' de la figure 4 ne sont pas de longueurs identiques. Cela permet de multiplier les combinaisons d'ajustement possibles.
A titre d'exemple, les éléments de chaque bloc 1' de la figure 4 présentent, dans la direction de la longueur L du bloc 1', les dimensions suivantes: - 15cm pour le sous-bloc élémentaire externe 4E', - 5cm pour la cloison de liaison 9' du sous-bloc élémentaire externe 4E' au sous-bloc élémentaire interne 4I', - 5cm pour le sous-bloc élémentaire interne 4I', - 5cm pour la cloison de liaison 9' du sous-bloc élémentaire interne 4I' au module de coulissement 14, - 20cm pour le module de coulissement 14 dont 15cm pour son évidement latéral 19, c'est-à-dire que la course de coulissement autorisée entre deux blocs 1' est de 15cm (cette course se fait entre la longueur minimale de l'ensemble formé par les deux blocs 1', lorsque les tenons latéraux 16 sont en butée contre le fond des évidements latéraux 19, et la longueur maximale de l'ensemble, lorsque les tenons latéraux 16 sont tout juste au niveau de l'extrémité distale des tenons 16, 17 de l'autre bloc 1').
Un bloc usuel peut par exemple présenter une longueur égale à 50cm. Grâce au bloc modulaire avec moyens de coulissement de la figure 4, un trou de n'importe quelle longueur dans une rangée de blocs peut être comblé. Si ce trou est un multiple de 5cm, il suffit d'utiliser des sous-blocs élémentaires du bloc modulaire (avec ou sans liaisons de cloisons 9'). Si ce trou n'est pas un multiple de 5cm, on utilise deux blocs modulaires 1' emboîtés par leurs modules de coulissement 14, ces blocs 1' pouvant bien entendu, comme c'est d'ailleurs le cas sur la figure 4, être amputés d'un ou plusieurs de leurs sous-blocs élémentaires 4E', 4I' ou de leurs cloisons de liaison 9'.
Des moyens de coulissement de structures différentes peuvent bien sûr être prévus pour un bloc modulaire avec moyens de coulissement. Mais l'utilisation du module de coulissement 14 de la figure 4 présente des avantages, puisque la présence d'un tenon latéral 16 et d'un tenon intérieur 17 permet un bon emboîtement avec un autre module de coulissement et évite donc que les blocs 1' ne pivotent l'un par rapport à l'autre. Par ailleurs, l'utilisation de deux tenons 16, 17 autorise l'utilisation de parois d'épaisseur relativement faible pour former ces tenons 16, 17, ce qui réduit la profondeur d'une éventuelle rainure de raccord formée au niveau de l'évidement latéral 19 si les modules de coulissement 14 ne sont que partiellement engagés l'un dans l'autre; une telle rainure devant être comblée, par exemple par de l'enduit, il est préférable qu'elle soit aussi peu profonde que possible. On note à cet égard que la surface extérieure 17A du tenon intérieur est munie de rainures 17B dont la fonction est d'améliorer l'accroche d'un enduit de rebouchage d'une éventuelle rainure de raccord formée au niveau de l'évidement latéral 19.
On note que, dans la forme de réalisation de la figure 4, le tenon intérieur 17 comporte une double paroi, lui conférant une meilleure résistance. En particulier, si le bloc 1' est un bloc à coller, ses chants doivent être rectifiés et il est préférable que le tenon 17 présente une meilleure résistance aux efforts de rectification. De même, le coin entre le tenon latéral 16 et la paroi transversale 15 du module de coulissement 14 est renforcé, pour mieux résister aux efforts de rectification.
L'invention a été présentée en relation avec des sous-blocs élémentaires comportant deux parois latérales reliées par des parois transversales. Il va de soi que d'autres structures sont possibles; en particulier, selon une forme de réalisation alternative, chaque sous-bloc ne comporte qu'une unique paroi pleine avec des moyens d'emboîtement de chaque côté. On préfère néanmoins la présence d'alvéoles pour l'isolation thermique.
Dans les formes de réalisation décrites, les différentes parois ou cloisons des blocs modulaires sont solidairement reliées les unes aux autres, certaines étant sécables; plus précisément, dans les formes de réalisation décrites, chaque bloc modulaire est même monobloc et fabriqué par moulage. De préférence, les moyens d'emboîtement des sous-blocs sont des moyens standardisés sur l'ensemble des blocs des rangées du mur. Ainsi, n'importe quel bloc ou sous-bloc peut être emboîté avec n'importe quel bloc ou sous-bloc. 25 On note enfin que, dans la forme de réalisation représentée sur la figure 4, le chant des parois des blocs 1' comporte des bossages B. Il s'agit de bossages B dont la fonction est de déterminer la hauteur du bloc l'. Avec ces bossages, en particulier dans le cas d'un bloc à coller, la hauteur du bloc n'est plus déterminée, 30 comme dans l'art antérieur, par une paroi pleine mais par une paroi avec des bossages, c'est-à-dire, en fait, par une paroi pleine évidée. Il en résulte une économie de matière.
Plus précisément, le procédé de fabrication du bloc 1' comporte ici une 35 étape de moulage du bloc et une étape de rectification des parois pour ajuster leur hauteur. Conformément à cette forme de réalisation particulière, on forme des bossages B sur les parois du bloc 1' lors de l'étape de moulage, ces bossages B20 déterminant la hauteur du bloc 1' et étant destinés à être rectifiés. De la sorte, l'opération de rectification subséquente, permettant de compenser les tolérances de la machine de moulage, se fait uniquement sur les bossages et non pas sur une paroi pleine, ce qui permet des économies de matière. L'utilisation de bossages à la place d'une paroi pleine est possible car le bloc de la figure 4 est un bloc à coller et est donc destiné à être superposé avec des blocs des rangées adjacentes avec un matériau de liaison (colle) disposé entre leurs parois superposées; c'est ce matériau de liaison qui compense les différences de hauteur entre les zones avec et sans bossage.
On peut noter que cette forme de réalisation avec bossages est particulièrement avantageuse pour un bloc à coller mais s'applique également à un bloc à maçonner, même si ce dernier n'est pas rectifié, dans la mesure où elle permet une économie de matière et où la présence des bossages est compensée par l'utilisation d'un mortier, par exemple de ciment.